{ Dirty Prince }
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 Buff en ut majeur. Primo

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Septimus
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MessageSujet: Buff en ut majeur. Primo   Buff en ut majeur. Primo EmptyDim 9 Aoû - 15:06


Les rues de la capitale n'étaient pas connues pour leur propreté. Il n'était pas rare de finir la journée les pieds sales et chaque mendiant savait qu'il n'était pas une très bonne idée de flâner dans les rues sans rien faire, ou un seau d'eau usagée pourrait finir par vous être renversé dessus.

Les premiers jours, Anatole était un débutant, il n'avait pas compris pourquoi ses collègues ne faisaient pas la manche à cet endroit. Après un moment légèrement désagréable qui lui valut, entre autres, la pitié de beaucoup de gens, il comprit qu'il ne valait mieux pas stationner dans ces allées.

N'empêchait que cette nuit précisément, Anatole y divaguait, dans ces rues. Il avait connu de meilleures soirées, pendant celle-ci, il avait trouvé une bouteille de gnôle particulièrement forte qu'il n'avait pas tardé à vider. Trouvé n'était pas très exact, volée le serait plus. Le résultat était la bouteille, désormais serrée dans sa main droite à moitié vide et la démarche hasardeuse qu'il avait dans les rues.

Celui qu'on appelait Septimus avait l'air heureux. Sur son visage se lisait un sourire de bienheureux, comme s'il préférait cette vie-ci plutôt que celle qu'il avait quittée, enfermé dans un château. À ce propos, il voyait toujours très régulièrement des avis de recherche à son sujet. Il s'agissait d'affiches où il était méconnaissable, les cheveux blonds et propret. Le dessin l'avait capturé, mais sans finesse, aussi, si lui-même savait qu'il était bien l'individu recherché, ce n'était sûrement pas le cas du commun des mortels.

Septimus regarda les mèches rousses qui pendouillaient devant ses yeux avec un léger rire : il avait bien fait de se colorer les cheveux, ce mélange faisait des miracles. Ajoutez à cela le fait que son odeur était légèrement incommodante, que son haleine l'était tout autant – un mélange de vieilles effluves et d'alcool mauvais prix, et des habits qu'il n'avait pas changé depuis des mois.

Grisé par l'alcool, l'homme tourna sur une ruelle par déserte et grimpa tant bien que mal sur un toit. Il fit quelques mètres comme ça, de toit en toit, indifférent aux habitants de ces maisons qui devaient trouver étrange le fait d'entendre des pas au-dessus d'eux. Il chercha où s'installer pendant quelques minutes, puis finit par s'asseoir sur un rebord de toit qui avait l'air d'être stable. Sortit son luth de derrière son dos.

Il devait être deux heures du matin quand il commença à pincer les cordes de l'instrument. Le son sortait pur et il se surprit à pousser la chansonnette.

Sa voix était éraillée, alors il rit, avant de boire une gorgée de plus de cet étrange liquide, puis continua à jouer.
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Primo

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MessageSujet: Re: Buff en ut majeur. Primo   Buff en ut majeur. Primo EmptyMer 16 Sep - 19:01


Le bruit d'une porte qu'on ouvre violemment me sortit de mes pensées et me fit relever la tête. Alceus me lançait un regard assassin depuis le seuil, visiblement excédé.

« Est-ce que tu veux bien arrêter ça ? »

Je le dévisageai, à la recherche d'une réponse. Je haussai un sourcil interrogateur.

« Je compose. Tu devrais être content.
- Non, Primo. Tu joues les deux même misérables notes en boucle. »

Ses yeux me lancèrent des éclairs furieux, ainsi qu'au piano à côté de moi. Pour preuve, je constatai que ma main était encore en l'air, comme suspendue à un fil, le doigt levé et prêt à s'abattre sur une des touches.
J'avais effectivement le vague souvenir d'une note ou deux répétées quelque fois...
Comme s'il lisait dans mes pensées, Alceus précisa :

« Et tu les joues depuis une demi-heure. »

Oh.
Je clignai des yeux.

« J'avais la tête ailleurs, sans doute. » expliquai-je.

Je crois n'avoir jamais vu Alceus aussi près de me faire avaler le piano touche par touche.
(Sauf peut-être cette fois où, à une heure du concert de Noël, je lui avais fourni les partitions d'une chanson paillarde écrite en latin. Ah, le bon temps !)

« Bon, eh bien je suppose que j'ai besoin d'une pause, je sors. » annonçai-je avec le soupir satisfait de celui qui a droit au repos après un long effort.

Mais Alceus semblait ne pas vouloir l'entendre de cette oreille. En quelques enjambées, il me rejoignit pour m'obliger à me rasseoir, les deux mains posées lourdement sur mes épaules.

« Je ne crois pas, non. Tu vas te mettre sérieusement au travail et me finir ce morceau. J'en ai besoin pour le concert privé de l’Évêque dans trois jours. »

Je lui jetai un regard outré mais il l'ignora : ses yeux étaient fixés sur la partition vierge posée au dessus du piano.

« A moins que le talentueux Primo ne soit en manque d'inspiration ? » lança-t-il d'un ton narquois.

J'arrachai les feuilles hors de sa portée et me levai pour lui faire face. Avec panache, je m'exclamai :

« Jamais de la vie. Qu'est-ce que tu crois ? Tout est déjà prêt là-dedans, je n'ai plus qu'à le retranscrire. »

Je tapotai ma tempe du doigt d'un air hautain. Nullement impressionné, il se contenta de ricaner :

« Formidable. Faisons comme si je te croyais sur parole, d'accord ? » fit-il d'un air sarcastique, avant d'ajouter : « Oh, et si tu finis d'ici ce soir, qui sait : je pourrais peut-être reconnaître que je me suis trompé sur ton compte, et t'offrir un coup à boire en l'honneur de ton incroyable génie. »

Scandalisé, blessé dans son orgueil et sa fierté, le grand Primo n'eut d'autre choix que de s'asseoir rageusement devant son bureau pendant que son imbécile de cousin quittait la pièce en ricanant doucement. Oh, j'allai lui faire ravaler ses paroles et son scepticisme à deux balles, oui ! Un coup à boire n'y suffirait pas : je comptai bien le ruiner en boisson, pour sa peine !
Je trempai la plume d'oie dans l'encrier, prêt à rédiger sur le champ cette merveilleuse symphonie que j'avais en tête, et surtout ignorant cette désagréable sensation de m'être fait berner bêtement.
Fut un temps, c'était pourtant moi qui manipulais Alceus de la sorte, pensai-je dans un soupir.


Quelques minutes plus tard, semblait-il, le bruit d'une goutte s'écrasant sur une feuille sortit le génie de sa rêverie. Je baissai la tête pour constater l'évidence : à défaut d'une nouvelle symphonie, c'était une petite flaque d'encre qui avait pris forme sur ma partition encore vierge. Avec effroi, je me rendis compte que la nuit était tombée.
Visiblement, ces jours-ci j'avais quelques problèmes avec la notion du temps.

Exaspéré, je plaquais ma plume sur mon bureau. Bien sûr, que je n'avais pas la moindre inspiration ! Pourquoi avais-je prétendu le contraire ? Tout était de la faute de ce stupide Alceus et de ses stupides provocations ! Sans lui, j'aurais pu aller à la taverne ou au cabaret, et trouver l'inspiration là-bas depuis belle lurette ! Les notes me seraient certainement venues d'elles-même, toute seules – d'ailleurs, ne les entendais-je pas déjà, rien qu'à y penser ? De joyeuses notes, pincées sur les cordes d'un luth...

Attendez voir. Un luth ?

Mais non, je ne rêvai pas ! Curieux de savoir qui chantait sous mes fenêtres, j'allai ouvrir l'une d'elles – et constatai avec ébahissement que le musicien ne se trouvait pas dans la rue... mais sur le toit de la demeure de l’Évêque de Turrin. Au calme quoi.

Je me penchai par la fenêtre pour regarder en l'air.

« … Sept ? Qu'est-ce que tu fiches sur le toit ? »

Je ne voyais que ses pieds pendant dans le vide, mais c'était sa voix que j'avais entendue, j'en étais presque certain... Et visiblement, le bougre s'ambiançait bien.

Je pris ça comme un signe du Destin. Le pauvre Primo n'avait pu aller chercher l'inspiration aux diverses fêtes proposées par les établissements de la ville ? Qu'à cela ne tienne : c'était la fête qui venait à lui !

« Tu m'aides à grimper ? » fis-je en tendant le bras vers mon drôle de comparse.

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Septimus
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MessageSujet: Re: Buff en ut majeur. Primo   Buff en ut majeur. Primo EmptySam 3 Oct - 14:53


Les doigts de Septimus s'agitaient toujours sur l'instrument. On aurait dit qu'il avait depuis toujours été familier à son utilisation et pourtant, c'était loin d'être le cas. Quand il n'y avait pas de partitions, il y avait des choses moins évidentes à jouer : les airs populaires, bien sûr, de tête, mais également des choses de la vie de tous les jours. Il était présentement en train de jouer l'air de la pluie qui tombait. Ce n'était pas le cas en ce moment, mais la pluie était si mélodieuse qu'il était compliqué pour Septimus de réellement l'ignorer.

Et concentré sur son luth, sur son archet, ses doigts volaient, prestidigitateurs.

Il n'avait en réalité aucun idée de l'endroit où il était perché.

Dans l'état où il était, il lui aurait été bien difficile de deviner là où se juchait, que ce soit pour embêter un riche notable.

L'alcool lui montait à la tête, lui procurant cette petite once de désir à l'idée d'embêter les honnêtes citoyens de cette toute nouvelle république. Il y avait comme un air de liberté au fait de laisser son luth résonner dans la rue, son son amplifié par sa caisse de résonance. Son poignet se tordait de plus belle et il jouait triolets et accords. Anatole ne savait même pas s'il faisait de la musique, mais c'était harmonieux. Il allait enchaîner sur le chant des feuilles qui tombaient lorsqu'une voix l'interrompit.

Et ce n'était pas un chanteur.

Avant même d'écouter ce qu'elle pouvait dire, Septimus pensa évidemment que ce devait être le type qui habitait ici, venait le menacer d'un sabre pour le sommer d'arrêter le bruit. Si c'était ça – et ça l'était sûrement – le rouquin s'enfuirait en riant et courant sur les toits, réveillant sûrement plus de la moitié du pâte de maisons.

Mais ce n'était pas quelqu'un qui lui reprochait d'être là. Septimus but une nouvelle gorgée d'alcool pour se réchauffer et, très maladroitement, se mit sur le ventre pour tendre le bras en guise de prise providentielle à Primo – car il l'avait reconnu comme tel, c'était une évidence. Il n'y en avait pas dix, des comme lui qui lui proposerait avec ce ton de monter à ses côtés. En plus, le ton de Primo était facilement reconnaissance.

« Si nous ne tombons pas tous les deux, je te propose une jolie balade nocturne sur les toits. Et un buff au plus haut de la cathédrale pour voir si le son porte, d'accord ? », proposa le garçon, en éclatant d'un rire cristallin qui était le sien, sans retenu ni gêne.

Sa main se tendit pour que Primo l'attrapa, et il tint fermement une des gouttières pour s'assurer de ne pas tomber si jamais Primo s'avérait trop lourd.

La prise était solide, sa main n'était pas glissante. Il attrapa sans problème la main de Primo, espérant que son luth, posé sur le côté ne glisserait pas et ne s'éclaterait pas sur le sol. Il avait tellement économisé pour se le payer que ce serait une catastrophe abominable.

Par chance, tout se passa bien. Et sitôt son « ami » (plutôt collègue de boisson et d'instrument) à côté de lui, Septimus lui tendit une bouteille d'alcool fort qu'il avait emprunté dans la cave d'un honnête citoyen (allons, il en avait tant que ce bougre ne le remarquerait pas avant un moment).

Comme s'il s'agissait de son fils, il reprit instantanément le pauvre luth abandonné dans ses bras. Il caressa ses cordes et soupira, puis se levant, le pas un peu chancelant. Là, une tuile bougea et il faillit perdre l'équilibre. Se rattrapa à temps.

« Waou. », fit-il. « Allez, on y va ? Tu fichais quoi, par là ? T'as un toit, toi ? P'tit chanceux, va. »

Il disait ça, mais ça ne lui manquait pas vraiment, de dormir dans un lit au matelas fait de plumes d'oie. La liberté lui allait parfaitement, devenir l'obligé d'un riche bourgeois, ne serait-ce que pour jouer du luth tel un troubadour dans sa chaumière aurait été casser sa liberté durement gagnée.

Septimus tapota gaiement l'épaule de Primo.

« T'inquiète, pas de gêne, j'suis pas jaloux. Au contraire, j'suis désolé. C'est tellement chouette de dormir et de voir la lune, tu sais pas c'que tu rates. »

Un hiver avec les pieds qui gêlent, des couvertures trouées, une bourse volée par des voyous, un nez cassé par ces mêmes personnes, le bout des doigts abîmé, une odeur physique à repousser des princesses.
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MessageSujet: Re: Buff en ut majeur. Primo   Buff en ut majeur. Primo EmptySam 5 Déc - 18:12


Septimus était visiblement éméché. Il l'était régulièrement. A vrai dire, je n'étais même pas certain de l'avoir déjà vu sobre.

Mais, en même temps, les lieux dans lesquels je croisais Sept ne s'y prêtaient guère. Ce n'était pas comme si nous nous rencontrions tous les dimanches à la messe : nous nous côtoyions presque exclusivement dans les pubs ou les cabarets. Tous deux musiciens amateurs de festivités, il ne nous fallut pas longtemps pour sympathiser, et, sans chercher à nous retrouver en dehors de ces moments plaisants, nous apprécions nous retrouver chaque fois que le hasard en décidait.

Allongé sur le bord du toit, souriant comme seul un bienheureux ou un homme saoul pourrait le faire, Sept me proposa une promenade sur les toits et un concert improvisé dans les hauteurs.

Et pourquoi pas ? J'ignorais s'il était trop rêveur ou complètement inconscient, mais j'adorais ça.

« Attends, je prends mon violon dans ce cas ! »

J'allai ranger en vitesse l'instrument dans son étui, avant de le sangler solidement sur mon dos (manquerait plus qu'il glisse et se fracasse au sol cinq mètres plus bas. Le pauvre avait déjà survécu à bien des déboires, mais pas sûr qu'il se remettrait d'une telle chute).

Tandis que je saisissais fermement la main de Septimus, je ne pus m'empêcher de nous imaginer en train de dégringoler : Primo entraînant Sept dans une cabriole par dessus la gouttière, et les deux pauvres hères s'écrasant bêtement au sol. Assurément, ma prodigieuse existence à peine commencée mériterait une meilleure fin que celle-ci – mais, en même temps, vu la chance légendaire à laquelle j'étais habitué depuis toujours, une telle fin n'aurait pas détonné avec le reste de ma vie.

Mais Primo Andrei Orlandi Feliciano mit sa vie entre les mains de Septimus, et pour une fois, Feliciano fut un nom de famille adéquat.

Une fois tous deux assis au bord du toit, les jambes encore dans le vide, Septimus me tendit sa bouteille et je bus aussitôt deux gorgées de l'alcool très fort – il fallait que je m'active si je voulais rattraper Sept...
Je m'abstins cependant d'une troisième gorgée lorsque je vis mon camarade se redresser et manquer de tomber du toit à cause d'une tuile branlante.

« On est sur le toit de mon mécène » gloussai-je. « Il me paye et il m'héberge en échange de mes compositions. »

J'imaginais le vieux ronchonner dans son lit décoré à la feuille d'or, en entendant les bruits de pas sur le tuiles. Même si c'était peu probable, c'était surtout les domestiques logés sous le toit qui seraient réveillés... ainsi que mon cousin. Huhu.

Sept me tapota l'épaule, m'invitant à l'accompagner. Je me reculai le plus loin possible du bord avant de me redresser (imprudent mais pas fou), puis le suivis.

« Nan, j'ai déjà essayé la vie de bohème, très peu pour moi. J'ai malheureusement des goûts de luxe. » Nouvelle gorgée grimaçante, maintenant que j'étais un peu plus stable sur mes guibolles. « Mais, ouais, j'aime bien le principe hein, pas besoin de grand chose pour vivre, ''ôte toi de mon soleil'' tout ça. »

C'était visiblement la différence entre nous : nous savions apprécier tous les deux les bienfaits de la vie : la musique, l'ivresse, les femmes ; mais j'étais un panier percé, menant une vie bien au dessus de mes moyens, tandis que Sept semblait se contenter de rien pour vivre.

Quatrième gorgée brûlante. Nouvelle grimace, nouveau gloussement ; je désignai la bouteille.

« T'as visiblement de l'avance sur moi alors j'essaye de te rattraper un peu, mais c'est pas facile. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Où t'as trouvé ce tord-boyaux ? »

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Dernière édition par Primo le Lun 12 Avr - 17:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Buff en ut majeur. Primo   Buff en ut majeur. Primo EmptyLun 5 Avr - 18:13


Et, parfois, il n'est pas attrayant d'écouter le chant du coq.

Ses notes bien aiguës viennent heurter les oreilles, son chant est une insulte pour tout musicien fêtard, et vient réveiller les pires ivrognes.

Haïssons les coqs, buvons leur sang à même leur tête.

In extremis, Septimus attrapa Primo et le hissa en haut du toit. De ce promontoire, on pouvait voir une partie de la ville et surtout le ciel. On avait l'impression de se sentir plus haut, plus puissant, ça donnait envie de chanter et de crier, mais ces envies fugaces étaient sans doute liées au taux d'alcool fort haut dans leurs sangs à tous les deux, aussi riait-il gaiement, résistant à l'envie de sauter à pieds joints sur ces frêles tuiles.

Qu'il était étrange de parler avec Primo, et lorsqu'on le faisait, on comprenait que ces deux êtres qui avaient l'air si semblables au premier abord étaient en réalité les deux versants opposés d'une même pièce.

Lorsque l'un devait être né pauvre (devait car Septimus ne connaissait la réelle situation de son ami), il rêvait de richesse, alors que l'un était né riche, il désirait quitter ces illusions fortuites et se plaire de peu. Septimis, réalisant cela, posa une main sur l'épaule du musicien, rendu fort par cette révélation purement philosophique, nouveau pensée à penser.

« Tu sais, mon ami. », il eut pour une seconde l'air plus sérieux que jamais, mais était-ce un effet de l'alcool pour mieux créer un décalage ou le lui véritable qui transparaissait ?, « Mon ami, tu ne seras jamais heureux avec l'argent. Il t'en faudra sans arrêt plus, profite juste des petits plaisirs de la vie. »

Puis, il pouffa de rire et lui appuya sur le nez de manière parfaitement fortuite, comme si ce n'était qu'un énième discours du clown qu'il était.

Il revint alors à la bouteille dont il vola à nouveau une gorgée, ayant l'air de réfléchir quant à sa provenance. Ce ne devait pas être du vin de messe car ce ne serait aussi fort, ni l'alcool d'un petit noble qui avait eu le culot de garder sa fenêtre ouverte.

Non. Où avait-il bien pu voler cette bouteille ? Et plus il y pensait, plus, il fallait l'avouer, ses pensées vagabondaient tout autour de lui et il lui devait difficile de les saisir.

« Piquée à un vieil ivrogne, j'crois. Y dormait la bibine à la main. A lui manqu'ra pas. », il eut un nouveau petit rire, lutin et malin, tandis qu'il esquissa quelques pas de danse qui le firent tournoyer sur lui-même, lui donnait pendant l'instant l'air d'une créature céleste, ses cheveux roux tournoyant sur lui-même.

Enfin, il s'arrêta, victime du tournis, puis prit son élan, sauta jusqu'au toit voisin. Il réussit son exploit avec un culot qui aurait pu être marqué dans les plus grandes histoires. Il aurait même pu chanter sa victoire dans une ballade !

« Tu me rejoins ? On s'balade ? »


Créature presque irréel, il avait décidé qu'il était plus original de risquer sa vie plutôt que continuer à boire tranquillement au même point. La nuit était longue, elle ne faisait que commencer.
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MessageSujet: Re: Buff en ut majeur. Primo   Buff en ut majeur. Primo EmptyLun 12 Avr - 22:30

Philosophe, Septimus se prit à m'énoncer des vérités, juste avant de m'appuyer sur le nez comme si je n'étais qu'un enfant – parodie de prophète ou clown penseur, je n'aurais su dire. Il vola une nouvelle gorgée de la bouteille que je tenais désormais, tandis que je lui répondais :

« Mais justement, je profite, l'ami, je profite ! Des petits comme des grands plaisirs. Peut-être un peu trop : c'est là mon problème. Je n'ai pas le temps d'amasser de fortune, de compter mes pièces comme un Harpagon et de rêver d'en avoir plus encore : sitôt dans ma main, l'argent se volatilise ! »

C'était aussi malheureux que véridique. Ma paye disparaissait redoutablement dès que je l'obtenais. Hé, le stéréotype voulait que ''artiste talentueux, artiste miséreux'' : en ce sens, je ne faisais rien pour aller à l'encontre des clichés.
Mon sang s'échauffait lentement dans mes veines, et un début de tournis commençait à me griser gentiment, lorsque Septimus me révéla les origines (douteuses) de sa bouteille. Coup d’œil vaguement écœuré au goulot. Soupir. Si, au moins, c'étaient les lèvres d'une jolie fille qui étaient passées avant les miennes plutôt que celles d'un vieil ivrogne faisandé par la boisson... Ah, mais n'oublions pas que Septimus – qui entamait maintenant quelques pas de danse sur le toit, inconscient, démon au pied agile et à la chevelure de feu – avait bu au goulot de la bouteille avant moi ; il avait fait effet tampon.
(Le fait que cela me rassure me plongea dans un abîme de réflexions troublantes et douteuses, que je mis sur le compte de l'alcool et repoussais au loin, le temps de boire une nouvelle gorgée : pour faire ce genre de constats louches, j'avais soit trop bu, soit pas assez)

C'est alors qu'à ma grande surprise, soudainement, Septimus prit son élan et sauta sur le toit suivant.
J'en restai les yeux ronds comme des soucoupes.

« Tu me rejoins ? On s'balade ? »

Ce n'était pas tant la distance entre les maisons qui m'effrayait, mais la réception à l’issue du saut : les toits étaient pentus, instables, et les tuiles traîtresses. Une autre difficulté s'ajoutait à cela :

« Comment veux-tu que je fasse ? C'est moi qui tiens la bouteille ! »

Ce serait du gâchis, de la laisser là. Mais ce serait con de tomber du toit, et cela le serait plus encore de tomber à cause d'une bouteille. (Je m'imaginais déjà, dramatiquement, déséquilibré par le saut et l'alcool, hésiter à lâcher la bouteille pour pouvoir me réceptionner convenablement et ainsi chuter le plus bêtement du monde. Des siècles plus tard, des guides expliqueraient à des centaines de curieux les circonstances de ma mort : C'est ici qu'a chu le grand Primo Feliciano, qui s'amusait naïvement à sauter de toit en toit, ivre, et qui a préféré sauver sa bouteille de gnôle plutôt que de se rattraper convenablement...)

A aucun moment cependant, il ne me vint à l'esprit de refuser l'invitation de Septimus – l'invitation ? Non, le défi. Septimus n'avait certainement pas présenté les choses de cette façon, mais, hé, l'un des plus grands défauts de Primo était qu'il était joueur. Et parieur. Qu'y pouvait-il ?

« Mio Dio. Bon, d'accord. Cap'. »

J'étais fou, sans aucun doute. Un frisson me parcourut l'échine – d'effroi, d'excitation ? Je considérai la bouteille, le fond d'alcool qu'elle contenait.
Les dernières gorgées furent bues cul sec. Je m'essuyai la bouche d'un revers de manche, jetai le cadavre de la bouteille avec forfanterie. Le verre se brisa sur les pavés en contrebas, si loin de nous, comme en avertissement de ce qui risquait d'advenir à mon propre crâne.
Mon violon solidement accroché dans mon dos, ma conscience rejetée au loin, je chuchotai « Ave Maria, piena di grazia... » Là tout de suite, j'avais besoin d'être croyant. « Pitié, que Scarlett n'apprenne jamais ça », ajoutai-je en prenant mon élan.

Et Primo sauta.

Mon cri euphorique parvint sans doute aux étoiles en même temps que j'atteignis le toit voisin. Je m’agrippai à Septimus en riant, pour retrouver l'équilibre, l’adrénaline échauffant mon sang aussi certainement que l'alcool.

« Et voilà, monsieur ! » lançai-je en français, levant les bras au ciel avant de m'incliner devant Sept comme un artiste de cirque à la fin de son numéro. Mon cœur battait à cent à l'heure, je me sentais prêt à réaliser n'importe quoi.

« Défie-moi de faire autre chose, vas-y. » Une idée surgit alors dans mon esprit exalté : « En échange, je veux gagner quelque chose. Une action accomplie devrait mériter, hum... une vérité ? »


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MessageSujet: Re: Buff en ut majeur. Primo   Buff en ut majeur. Primo EmptyMar 13 Avr - 19:23


Action et vérité.

Complètement saoul, Septimus ne vit pas du tout venir ce jeu débile et pourtant si prisé dès qu'ils avaient plus de deux grammes dans le sang.

À combien en étaient-ils ?

Dans sa prime jeunesse, il se souvenait d'avoir lu un livre de médecine conseillant l'ingestion d'alcool pour favoriser l'anesthésie.

De toute évidence, s'ils tombaient de là, ils devraient mourir sans ressentir quoique ce soit, leurs sens devaient être tellement anesthésiés que c'en devenait grisant.

Action et vérité.

Tout chancelant, il se baissait, senti un vertige aigu le prendre quand il posa ses fesses sur les tuiles, riant en voyant Primo sauter.

Son ami avait fini la bouteille cul sec et il en avait presque râlé, vexé de ne pas pouvoir y tremper encore un peu ses lèvres. C'était sans doute mieux, une victoire contre la nausée qui allait commencer à naître au creux de son estomac, contre tous les effets secondaires, en revanche pas contre la gueule de bois qui serait soudaine et dense dès le lendemain.

Il avait rattrapé en riant son ami, puis avait encaissé son idée saugrenue de plein fouet.

« Si je la rencontre, je lui raconterai tes exploits, haha ! », déclara-t-il comme si c'était particulièrement drôle. La douce effervescence de l'alcool dupait ses sens, Septimus s'allongea sur le toit, sentant à peine les arêtes des tuiles lui meurtrir le dos.

« Dur. »

Il avait caché tellement de choses à Primo, ne lui avait jamais vraiment parlé. Ces deux-là ne se connaissaient en réalité pas vraiment. Ils étaient juste deux inconnus qui allaient prendre des coups ensemble, que le destin mettait en face l'un de l'autre.

Occasionnellement.

Si opposés.

« Normalement, faudrait pas que tu poses des questions précises ? Parce que j'pourrais dire n'importe quoi, genre « les feuilles des arbres sont vertes. » Ca, c'est une vérité, mais j'pense pas que ce soit ce que tu veuilles. »

Il rit comme si ce trait de caractère particulièrement perché lui donnait envie de rire, puis fit un grand geste vers le haut, sans doute à la recherche d'une bouteille qui n'était plus là.

Bordel, il voulait déjà descendre, faire des conneries, sortir son instrument pour en jouer, en pincer les cordes et inventer de savants chants.

L'alcool le grisait, lui faisait oublier le plus important, alors, il parla. Pas fort, mais il parla tout de même.

« Mes cheveux sont pas roux. C'est pour le style. C'est classe le rouge. », non, c'était un mensonge, ou du moins une vérité, ses yeux envoyaient des éclairs comme s'il était conscient du danger qui le guettait. Il avait confiance en Primo, c'était pratiquement son pote de boisson, mais ne cherchait-il pas à faire fortune ?

« La prochaine fois, soit plus précis hein. Bon. Gage : on descend, et on trouve une nouvelle bouteille, j'ai soif. Tu trouves le chemin, ok ? »

Comme s'il avait eu la bougeotte depuis le début (et c'était bien le cas), l'homme aux cheveux rouges se leva d'un bond et sauta sur ses pieds.

Faillit perdre l'équilibre.

« Ooooups. », fit-il en se rattrapant sur Primo.
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Buff en ut majeur. Primo

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