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Vidal

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Vidal
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MessageSujet: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyLun 4 Mai - 17:42


Les pavés étaient si sales que l'on pouvait distinguer le repas du dernier clochard qui avait dormi dessus. D'un coup d’œil, on savait que son repas se constituait d'une bouillie infâme de porridge, quelques petits os, sans doute de rat, venaient élégamment décorer le sol.

C'était d'une puanteur telle que l'homme qui marchait juste ici se demandait si ce sol avait été dans le même état pendant le reste des incestueux princes. Sombre période de leur histoire, sans doute pas aussi sombre que celle qui suivait, remplie de trahisons, d'exécutions et d'autres mots qui riment en « on ».

On disait que le climat humide n'aidait pas aux récoltes et que pas mal d'habitants, jusque là privés de liberté, avaient quitté le navire. L'homme à la chevelure blonde et au caractère pourri ne savait pas exactement ce qu'il fichait toujours là. Sans doute ressentait-il un poil de responsabilité par rapport à la situation actuelle, ayant été lui-même chef de la résistance et maintenant membre de l'Assemblée.

L'atmosphère qui gangrenait la ville prenait aux tripes et lui-même se sentait très mal de rester ici alors que les petits complots grandissaient et que beaucoup de ses connaissances disparaissaient mystérieusement. Lui-même, surtout après avoir été l'instigateur du fait qu'Armand puisse loger dans une prison dorée plutôt que dans un cachot où il ne tardait pas à attraper une pneumonie quelconque, se sentait particulièrement épié. Il se déplaçait la tête cachée par une capuche, les mains dans ses poches et le regard un peu noir.

Dans les choses que Vidal avaient prévues, il y avait l'évasion d'Armand qui, de toute évidence, ne passerait sans doute pas la nouvelle année sans tentative de meurtre de la part d'un opposant quelconque. La gamine princesse se baladant déjà incognito, ce devait être bientôt être le cas d'Armand, s'il réussissait à le sortir de là. Il venait d'ailleurs de payer un des cuisiniers qui lui faisait passer ses repas pour délivrer un message anonyme au prince, lui indiquant de se préparer à sa prochaine évasion.

Vidal était donc parfaitement sérieux. Non pas qu'il appréciait énormément Armand, mais plutôt que dans son idéal de Justice, il ne supportait pas de voir un autre être humain enfermé comme il l'était.

Et pourtant...

Sa botte éclaboussa ses vêtements en marchant dans une flaque d'eau qu'il avait ignorée, pris par ses sombres pensées. Des gouttelettes sombres décorèrent ses habits usées, vinrent tâcher un pantalon de cuir clair sur lequel on pouvait voir l'empreinte de précédentes éclaboussures, à croire que Vidal n'entretenait pas très bien son pantalon.

Sous sa capuche, on pouvait également lire la marque de cernes, prouvant qu'il ne dormait pas beaucoup et ses doigts étaient usés à force de travailler. Fautes de compétences pour la cuisine, il s'était reconverti dans la maçonnerie et passait la plupart des heures de sa journée à monter des murs. Après tout ce qu'il avait vécu, le pays en avait bien besoin, et des maisons neuves, c'était également tout un symbole.

Devant le porche d'une petite place, il s'arrêta. Il se baissa et fit un geste pour essuyer son pantalon sale, ce qui n'eut pour effet que d'augmenter la concentration de saleté sur le cuir. Il soupira, puis sortit sa bourse, regardant, en face de lui, l'entrée d'un bain public mixte.

Il sentait le chacal, c'était le signe qu'il était temps d'en franchir le seuil.

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyMar 5 Mai - 19:15

    Enfant, Lolita était une vraie souillon.
    Quand elle vivait chez mamie Rosita, il fallait que celle-ci la pourchasse des heures durant – la gronde, la menace, l'amadoue, la cajole – pour que la gamine daigne accepter d'entrer dans une bassine d'eau. La vieille dame n'y parvenait qu'au prix d'efforts acharnés. Rien que la toilette du matin pour la figure et le cou, les genoux, et surtout les pieds (« ¡Dios mío! Dolores, est-ce si compliqué de mettre des sandales ? ») était l'objet de nouvelles négociations dont Lolita s'arrangeait toujours pour sortir gagnante. Généralement, l'enfant marchandait des sucreries.

    Plus tard, quand elle avait été recueillie par les gitans, l'enfant avait peu à peu cessé de rechigner à l'idée de prendre un bain. Elle s'était laissée apprivoiser par Yaelle, qui, de son côté, avait compris sur quelle ficelle tirer pour amadouer Lola : son amour propre.

    Parce que, aussi contradictoire que cela puisse paraître, Lolita avait toujours aimé plaire. Petite, une fois débarbouillée par Rosita, elle enfilait une des ses jolies robes du dimanche qu'elle appréciait tant – elle adorait être au centre de l'attention, et elle avait remarqué qu'elle l'était d'autant plus lorsqu'elle était bien habillée. Elle se souvenait des adultes du village qui la complimentaient, et des petits garçons qui se battaient ses faveurs avec une ardeur renouvelée.

    Lolita avait la chance d'être jolie. Depuis longtemps, elle savait utiliser cet avantage pour obtenir ce qu'elle voulait. Mais si la beauté était une arme, alors Yaelle avait su lui apprendre à manier la sienne comme un couteau affûté.

    Alors oui, elle se lavait régulièrement, et oui, elle acceptait désormais de porter des sandales pour conserver de jolis pieds. L'enfant sauvage qu'elle était autrefois n'existait plus.

    Ou presque.

    Nulle doute que si Yaelle la surprenait en train d'épier les hommes, au bain public, elle ne qualifierait pas ce comportement de civilisé.

    Lolita préférait les bains publics aux baquets remplis d'eau, sous une tente, dans le campement des gitans. Ici, elle pouvait s'immerger tout entière dans l'eau chaude, tout en restant debout. La lourde vapeur, la chaleur moite qui régnait dans les lieux lui rappelait les orages d'été de son Espagne natale. Et surtout, même si elle devait débourser deux sous pour y entrer, le plus souvent, Lola quittait les lieux avec plus d'argent en poche qu'à son arrivée.

    Car les bains publics étaient peu surveillés. Ça avait ses inconvénients, surtout lorsqu'on était une femme, mais ça avait aussi ses avantages.

    Les bains étaient mixtes, certes, mais les vestiaires étaient séparés. Rares étaient les femmes qui s'aventuraient à venir se laver à cette heure-ci (elles venaient plutôt en journée, quand les hommes étaient moins nombreux) aussi les vestiaires des femmes étaient-ils actuellement vides. La jeune fille s'était déjà occupée de fouiller les quelques bourses qu'elle avait trouvées, mais elle n'avait pas trouvé grand chose – dans ce monde, le beau sexe devait toujours redoubler de prudence, et bien souvent Lola trouvait les femmes beaucoup moins propices à se laisser voler.
    Mais parmi les hommes, se dit-elle, il devait bien y avoir quelques coqs imbus d'eux-mêmes, qui se baladaient sans réfléchir avec de l'argent tout prêt à être à gaspillé, non ? Et, dans ce cas, il était du devoir de Lolita de récupérer cet argent afin de l'utiliser d'une meilleure façon.

    Aussi, vêtue de sa chemise de bain et sa bourse à la main, Lola se faufila dans les vestiaires des hommes au lieu de se diriger vers la salle des bains. Elle y parvint aisément, invisible dans la vapeur d'eau.
    Cet établissement était un des plus grands de la ville : les vestiaires étaient constitués de plusieurs pièces en enfilade, dans lesquels les gens se changeaient, puis laissaient leurs affaires dans des caisses pour aller se baigner dans la salle principale. Un gardien faisait régulièrement des rondes pour veiller sur les affaires de chacun – si régulièrement qu'il était facile d'établir son itinéraire. Il était actuellement en pause, à l'entrée du bâtiment. C'était presque trop facile.

    Elle avait déjà transvasé le contenu de plusieurs bourses dans la sienne, lorsqu'elle entendit des rires de l'autre côté de la cloison. Lolita se figea. Des hommes étaient retournés dans l'un des vestiaires – ça aurait pu être celui dans lequel elle se trouvait ! réalisa-t-elle avec effroi. Il fallait qu'elle s'en retourne sur le champ, et aussi discrètement qu'elle était venue.

    Pourtant, elle ne bougea pas. Une idée lui avait traversé la tête, qui l'aurait fait rougir si elle avait été une jeune fille du monde, préservée de ces sortes de choses. Ce qu'elle n'était pas.
    Tout en haut des murs s'étalaient de longues persiennes, semblables au moucharabieh du sud de l'Espagne, qui servaient à ventiler les pièces emplies de vapeur. Également idéales pour voir sans être vu.

    « Juste un coup d’œil, et j'y vais. » pensa-t-elle en rejetant dans son dos ses épais cheveux bouclés.

    Et elle se hissa sur le banc, contre le mur, pour regarder à travers les persiennes.

    À son âge, on est curieux et on aime juger de tout, se justifiait-elle. Que celui qui n'a jamais été tenté lui jette la première pierre ! Elle n'avait pas pu s'en empêcher. L'ennui, c'est qu'elle n'entendit pas la porte s'ouvrir, à l'autre bout de la pièce.



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Vidal

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyJeu 7 Mai - 15:49


Ce genre de bains étaient mixtes, mais les vestiaires étaient séparés. Vidal avait donc payé une petite pièce pour l'entrée, récupéré une serviette pour la nouer, plus tard, autour de sa taille et, ensuite, s'était avancé en direction de son vestiaire.

Il avait l'habitude de fréquenter l'endroit. Il était relativement sympathique et les rires s'élevaient régulièrement des conversations d'hommes qui se reposaient après une dure journée de travers. Il n'y voyait pas souvent des femmes, aussi supposait-il qu'elles venaient lorsque l'endroit était moins fréquenté.

Toujours aussi discret, l'ancien chef de la résistance essayait de réfléchir à son plan pour libérer le prince en toute discrétion et, la tête baissée, se cogna dans le coin de la porte avant d'entrer dans le vestiaire. S'en suivit un juron sonore, puis il entra dans la petite pièce, regardant où il pouvait poser ses affaires.

Le vestiaire était quasi vide, si l'on faisait abstraction d'un détail assez frappant qui eu le don de lui faire froncer les sourcils et pencher la tête sur le côté, assez étonné de cette scène. Sur sa gauche, il voyait une jeune fille – quel âge avait-elle donc ? Elle ne devait même pas être majeure...et cette fille scrutait ce qu'il supposa être le vestiaire voisin par les persiennes. Vidal ne comprenait pas trop la manœuvre, mais bon...Il posa discrètement ses affaires sur un banc, enfin sa seule serviette et alla se positionner juste derrière elle.

Elle était en train d'écouter les conversations ? Ou bien d'espionner pour le compte de quelqu'un ? Vidal n'aimait pas beaucoup ça, surtout vu sa position actuelle. Il toussota dans le but d'attirer son attention et croisa les bras pour se donner un semblant d'autorité.

« Bonjour ? Je te dérange ? Tu travailles pour l'Assemblée ? Ce sont les vestiaires des hommes, il me semble...et...tu n'es pas un homme. »

...Comme si ce n'était pas évident. Il lui adressa un sourire qui dût paraître bizarre car il était camouflé sous sa capuche, puis la baissa pour paraître moins menaçant. Au moins, il ne l'aura pas surprise en train de piquer dans un porte-monnaie ou faire les poches, sinon il aurait été beaucoup plus hostile. A la place, il s'installa tranquillement à côté d'elle et commença à ôter ses bottines puantes, montrant des pieds visiblement fatiguer de marcher.

« Si tu tiens tant que ça à occuper un vestiaire pour homme, je te demanderai de te retourner, je ne tiens pas à ce qu'on m'accuse de harcèlement sexuel envers une gamine. »



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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyJeu 7 Mai - 20:06

    Lolita était occupée à plisser les yeux pour distinguer quelque chose, à travers les persiennes et toute cette vapeur d'eau, quand elle entendit un toussotement derrière elle.

    « Bonjour ? »

    La jeune fille se retourna si vite qu'elle manqua de tomber de son banc. Elle avait retenu de justesse un cri étranglé, qui n'aurait pas manqué d'annoncer sa présence à tous les hommes environnants – comme si celui qui venait de surgir dans le vestiaire ne suffisait pas déjà.
    L'inconnu avait le visage dissimulé dans l'ombre de sa capuche, et les bras croisés sur son torse.
    Instinctivement, la jeune fille se colla au mur, gardant sa bourse bien dissimulée derrière son dos.

    « Je te dérange ? Tu travailles pour l'Assemblée ? Ce sont les vestiaires des hommes, il me semble...et...tu n'es pas un homme. »

    Cette dernière remarque était si évidente que Lolita en aurait ri, si elle n'était pas déjà préoccupée par plus important.
    Elle réfléchissait à toute vitesse, analysant à la fois sa situation et les paroles de l'homme. L'Assemblée ? Celle qui gouvernait le pays ? Pourquoi diable lui parlait-il de cela ? Était-ce une accusation, ou bien est-ce que lui-même travaillait pour le gouvernement ? Dans son dos, sa main se crispa sur son larcin – il ne manquerait plus que ce type soit un fichu politicard ! Elle ignorait comment était le pays avant l'ouverture de ses portes, mais ce qu'elle savait du gouvernement actuel, c'était qu'il jetait méthodiquement des seaux remplis de têtes dans des fosses communes chaque semaine. Que pouvait-elle bien avoir de commun avec ces gens, pour que l'inconnu puisse penser qu'elle travaille pour eux ? Bon sang, elle était en simple chemise, dans le mauvais vestiaire, en train d'essayer de zieuter les hommes d'à côté ! … à travers des persiennes, idéales pour observer et écouter sans être vue. L'inconnu la prenait donc pour une espionne ?

    L'homme rejeta alors sa capuche en arrière. Étonnamment, il avait un sourire plutôt engageant – pour quelqu'un qui vient de trouver une jeune fille au mauvais endroit, au mauvais moment. Dans un coin de son esprit (qui était toujours occupé par ces choses, qu'importe la situation) elle nota qu'il n'était pas désagréable à regarder, malgré son étrange cicatrice au visage. Elle était en train de loucher dessus, quand l'homme vint tranquillement s'asseoir à côté d'elle.
    Elle fit presque un bond pour se décaler d'un mètre au moins, sans toutefois quitter son banc.

    « Si tu tiens tant que ça à occuper un vestiaire pour homme, je te demanderai de te retourner, je ne tiens pas à ce qu'on m'accuse de harcèlement sexuel envers une gamine. »

    Elle n'était pas du genre à rougir, mais actuellement, il lui semblait avoir les joues brûlantes.
    De nouvelles pensées se bousculèrent dans sa tête, aux côtés des précédentes. Mais pour qui se prenait-il, celui-là ?

    « Je ne suis pas une gamine, répliqua-t-elle vivement. Et je ne travaille pour personne. »

    Elle avait ajouté cela avec une expression mi-offensée, mi-dégoutée – que l'inconnu la prenne pour une espionne aux bottes de l'Assemblée lui restait en travers de la gorge.
    Il était bien connu que les gitans ne frayaient pas avec ces véreux de politiciens.
    Tandis que l'homme ôtait ses chaussures crasseuses, Lolita descendit enfin de son banc pour se poster en face de lui, prenant soin de dissimuler sa bourse dans les plis de sa chemise contre sa hanche.

    « Et je n'ai pas à me justifier auprès d'un inconnu, je croyais qu'on était dans un pays libre ici. Je fais du mal à personne. »

    Dans l'immédiat, il n'avait pas l'air spécialement hostile envers elle. Et il ne l'avait surpris qu'en train d'épier à travers une persienne – ce qui, même si ce n'était pas très urbain, n'était pas non plus répréhensible, n'est-ce pas ? Alors autant utiliser la carte de la victime offensée.

    Elle se rappela soudainement que l'homme avait l'intention de se changer. C'était une chose, de jeter un œil à la dérobée dans un vestiaire – c'en était une autre de regarder bien en face un type en train de se déshabiller sous son nez. Elle bafouilla un « Oh, c'est vrai, pardon » avant de se retourner en croisant les bras sur sa poitrine.

    Il ne vint pas à l'esprit de Lolita qu'elle aurait pu tout simplement quitter la pièce. Elle était du genre têtu, et maintenant qu'elle s'était campée dans sa position de « jeune fille parfaitement en droit de taper l'incruste dans un vestiaire pour homme, pour des raisons qui ne regardaient qu'elle », elle s'y tiendrait.

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Vidal

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyJeu 7 Mai - 22:06


À sa grande surprise, la gamine était fraîche et amusante. Il aurait bien aimé en voir plus, des comme ça, qui avaient la vie, de l'espoir dans les yeux et non une âme éteinte à force de traîner dans le caniveau. L'atmosphère qui régnait dans le Royaume était bien plus sombre qu'on ne pouvait le penser depuis qu'Armand et Louis n'étaient plus au pouvoir. Lui-même devait faire attention à chacun de mots et avait presque dû disparaître de la circulation pour garder dans la tête sur ses épaules.

Littéralement.

Cependant, il tenait à une chose : il partirait d'ici, certes, car c'était le rêve qui le hantait depuis maintenant des années, mais il le ferait quand tous leurs problèmes seraient réglés et que la population ne souffriraient plus de la Terreur.

Vidal ne remarqua pas la bourse habilement dissimulée derrière le dos de Lolita et combien même, sans doute aurait-il pensé qu'il s'agissait de la sienne. Le monde était suffisamment dur avec ces jeunes filles pour qu'il l'embête quant à cela – et puis même s'il avait compris le vol, il l'aurait sans doute laissé tranquille, il avait de moins en moins d'estime envers ses camarades masculins.

« Tu fais de mal à personne, non. », affirma-t-il, levant les yeux au ciel.

C'était bon, elle s'était retourné, aussi s'éloigna-t-il un peu pour aller chercher la serviette et entreprendre de se déshabiller dans un coin de la pièce. La gamine aurait pu partir mais ne l'avait pas fait...bon, ça la regardait, en fait, Vidal espérait juste qu'elle n'allait pas le coller, il était de plus en plus grognon et une gamine au cul, même sympathique, ça réduisait à néant l'instant de la journée où il pouvait être le plus tranquille.

Le pantalon sale, suivit du haut dans lequel il baignait depuis une semaine finirent sur le banc et il se retrouva dans le plus simple apparaître avant d'envelopper le banc de son corps de la serviette, chose qu'il n'aurait pas faite sans la présence de la gamine.

« Tu comptes bouger ou ? », franchement, en temps normal, la présence de la gamine ici ne l'aurait pas dérangé, mais il lui restait quelques pièces en poche qu'il ne pourrait pas emmener dans les bains.

À tous les coups, il allait devoir se taper sa présence pendant les bains, au moins jeter un œil sur elle discrètement pour voir si elle ne revenait pas dans le vestiaire pour tenter de lui chourrer des choses.

« S'il te manque une serviette, je peux te passer la mienne. En tout bien tout honneur, bien sûr. »

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyVen 8 Mai - 11:31

    Dans son dos, Lolita entendait des bruits de pas et le froissement du tissus, tandis que l'homme se déshabillait comme si de rien n'était. Comme si la présence de la jeune fille dans ce vestiaire ne le dérangeait plus le moins du monde – il avait accepté ses justifications bancales très simplement, aussi. Quand elle l'avait entendu l'approuver « Tu fais de mal à personne, non. » d'un ton un peu blasé, cela l'avait étonnée. La présomption d'innocence était rarement attribuée aux gitans. Lolita avait l'habitude qu'on la regarde en permanence comme si elle cachait quelque chose de louche.

    « Tu comptes bouger ou ? »

    L'homme était plutôt direct, ça lui plaisait bien. Elle eut un sourire ironique :

    « Je compte pas passer la nuit ici, non. »

    Après tout, elle avait fini ce pourquoi elle était venue dans ce vestiaire (dérober un peu d'argent, pas mater des hommes à poil. Quoiqu'au final, pour ce dernier détail, elle n'avait même pas pu satisfaire sa curiosité. Enfin, tant pis, la perle rare ne se trouvait sûrement pas dans le vestiaire d'à côté de toute façon). Lolita n'avait aucune raison de s'attarder plus longtemps. Même pour casser les pieds à l'inconnu – elle adorait faire exactement le contraire de ce qu'on lui demandait – ça n'avait pas d'intérêt : elle n'avait pas encore pris son bain, et rester enfermée dans un vestiaire juste pour aller à l'encontre de l'avis de quelqu'un n'était pas ce qui était le plus efficace, quand on voulait se laver.

    Elle supposa que l'homme avait fini de se déshabiller. Une main devant les yeux, elle se retourna à demi en regardant entre ses doigts écartés, prête à se cacher les yeux si jamais il n'avait finalement pas terminé de se préparer – mais tout allait bien, il se tenait debout tranquillement, une serviette autour de la taille.

    « S'il te manque une serviette, je peux te passer la mienne. En tout bien tout honneur, bien sûr. »

    Lolita acheva de se retourner pour lui faire face à nouveau, haussant un sourcil. C'était quoi, ça ? Une tentative de galanterie, ou bien un trait d'humour un peu curieux ? Elle répondit d'un air altier :

    « Ma propre serviette m'attend dans mon vestiaire, merci. Sur ce, moi aussi je suis là pour prendre un bain. »

    Elle se dirigea vers la porte conduisant aux bains, d'une démarche altière comme si elle était maîtresse de ces lieux. Elle ajouta, en guise de salut :

    « Oh, si j'étais toi, je cacherais bien mon argent. Le gardien n'est pas très efficace, ici. »

    Elle quitta le vestiaire et rejoignit la salle des bains. Ou du moins, elle l'aurait voulu.
    Car elle était sortie sans réfléchir, oubliant toute prudence basique, et juste de l'autre côté de la porte, elle se heurta à deux hommes qui revenaient visiblement se changer.
    Deux hommes qu'elle avait potentiellement dépouillés de leur argent, mais, dans l'immédiat, ce n'était même pas ce qui l'inquiétait le plus.
    Elle était une jeune fille en chemise de bain, les jambes à demi-nues, dans un endroit auquel elle n'était pas censée avoir accès, ne serait-ce que pour sa propre sécurité. Les deux hommes échangèrent un regard entre eux. Le gardien n'est pas très efficace, ici, repensa-t-elle avec amertume.
    Ce n'était pas seulement pour des questions de pudeur, que les vestiaires n'étaient pas mixtes.
    Lolita songea qu'il y avait quelque chose d'animal dans la façon dont ces hommes la regardaient – tout comme dans son instinct, qui lui criait de se méfier d'eux. Une femme savait percevoir ces sortes de danger, comme une proie quand elle sent un prédateur. Et, contrairement à l'inconnu qui l'avait surprise dans le vestiaire, ces hommes là dégageaient quelque chose de franchement mauvais.
    Mais Lolita ne se montrait pas vulnérable. Jamais. Car ce n'était pas comme ça qu'une proie survivait à son chasseur.

    « Excusez-moi, messieurs. » dit-elle en forçant le passage l'air de rien.

    Une main saisit son bras brusquement. Son cœur s'accéléra, mais elle toisa avec dédain l'homme qui la retenait.

    « Attend, petite, dit-il, enroulant son bras autour de ses épaules. T'étais venue voir quelqu'un ? Tu repars déjà ?
    - Tu sais, nous aussi on peut te payer un petit extra. » ajouta l'autre en rouvrant la porte du vestiaire, comme pour l'inviter à y retourner.

    Lola plissa les yeux. Certains bains proposaient des « services supplémentaires » aux messieurs, elle ignorait que c'était le cas de ceux-ci également. Elle trouva cela écœurant.

    Elle avisa l'inconnu, non loin d'eux, repensa à leur petite conversation, au fait qu'il l'avait prise pour une espionne – et avant qu'elle ne puisse y réfléchir plus longuement, le mensonge coula hors de sa bouche avec une aisance dont elle fut la première surprise :

    « Vous vous trompez. J'étais à la recherche de ce monsieur de l'Assemblée, parce que j'avais des choses importantes à lui apprendre. »

    Elle sentit que l'homme la lâchait, comme si le mot « Assemblée » était une clef destinée à débloquer toutes les serrures. Son regard mordoré ne quittait plus celui de l'inconnu. Elle ignorait s'il faisait vraiment parti du gouvernement, et à vrai dire elle s'en moquait : tout ce qu'elle espérait, c'était qu'il corrobore son mensonge.
    Son instinct qui lui soufflait que, malgré son allure de bandit des routes, il n'était pas dangereux comme l'était les autres hommes. Elle priait pour ne pas s'être trompée.
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Vidal

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyVen 8 Mai - 22:38


Bon, c'était plus une blague qu'autre chose, mais il était serviable et il n'aurait pas hésiter à se promener la bite à l'air si elle en avait besoin (de la serviette, pas de...enfin vous avez compris).

Vidal leva les yeux au ciel. Il était évident que l'endroit n'était pas sûr, ça acheva de le convaincre de prendre la petite bourse de cuir, d'enlacer un lacet autour de sa bourse et hop, c'était bon, il s'en était fait un collier. C'était un peu ridicule, mais pas mal d'autres gens avaient adopté cette méthode, et au moins, il le sentirait, si on essayait de le voler.

Prêt à aller se baigner, il s'arrêta dans son mouvement lorsque la gamine passa la porte et fut stoppée par deux mecs qui n'avaient pas l'air si gentils comme ça. Ils avaient la démarche des types patibulaires qui œuvraient comme bourreau et la finesse d'un rhinocéros. Leurs remarques étaient si lourdes que Vidal se demandait s'il ne pouvait pas se barrer directement pour éviter leur compagnie grinçante. Bon, apparemment, ce n'était pas une option, parce qu'il ne voulait pas l'abandonner.

Vidal marcha jusqu'à la gamine et posa une main sur son épaule, l'air confiant. Il n'aimait pas trop qu'elle eut dit qu'il travaillait pour l'Assemblée, ne voulant plus rien avoir à faire avec eux, mais c'était de toute évidence la meilleure solution. Qui aurait aimer s'attirer des problèmes avec un mec qui pouvait potentiellement vous accuser de copiner avec les royalistes ?

« Exactement. Vous avez un souci avec ma petite sœur ou ? »

A ce moment, il sortit quelques mots en espagnol pour impressionner, un simple « Va dans le bain. », plus pour se faire une présence qu'autre chose, elle ne comprenait sûrement pas cette langue et ce n'était pas très grave.

Le plus musclé avait osé entourer la gosse de son bras, comme si elle était sa propriété. Vidal ne retint pas une grimace : les vautours comme ça le dégoûtaient. Avant qu'il n'eut le temps de le reprendre, il le remit à sa place, contre son corps, à la mention de l'Assemblée. Il espérait juste que ces gentlemen ne le reconnaîtrait pas, mais le fait qu'il ait été un chef de la résistance n'était pas un fait très connu.

Heureusement.

« Bon, si vous n'avez plus rien à dire...Viens, Liliane. »

Il la prit par la main et la sortit de ce bourbier. Il ne savait que trop ce qui pouvait arriver aux jeunes filles frêles et espérait qu'elle savait comment se défendre, malheureusement, face à deux individus de la sorte, ses chances diminuaient drastiquement. Vidal l'accompagna jusqu'aux vestiaires des filles : elle avait sûrement laissé sa serviette ici. Il s'arrêta juste devant l'entrée avant de s'apercevoir qu'il lui serrait vachement fort la main.

« Ah, pardon. », dit-il. Lutter pour les pauvres et les opprimés, n'était-ce pas ce qu'il avait toujours fait ? Il ne changerait pas de convictions, même si les bourreaux d'hier étaient devenus les opprimés d'aujourd'hui. Si on avait pu donner à Armand un jugement adéquat, il n'aurait rien fait...là, ce n'était pas le cas.

« Va te changer, je t'attends, je n'ai pas envie qu'il t'arrive d'autres soucis dans l'eau. »

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyLun 11 Mai - 12:18

    Le cœur de Lolita s'emballa follement lorsqu'elle entendit l'inconnu demander aux brutes si elles avaient un problème « avec sa petite sœur ». La gratitude et le soulagement (que l'homme approuve son mensonge pour l'aider) se disputaient à la panique (« Mais c'est de la folie ! Jamais ils ne vont croire que nous sommes frère et sœur ! On ne se ressemble absolument pas ! »), et elle ne put s'empêcher de retenir son souffle.
    Mais alors, son défenseur lui parla en espagnol : « Ve al baño. ». C'était brillant ! De simples mots pour montrer qu'ils appartenaient à la même famille. Aussitôt, elle répondit tout bas : « No, te espero. » Non, je t'attends, comme dirait une bonne petite sœur.
    Les imbéciles ne semblaient rien avoir à y redire. Ils échangèrent un nouveau regard, un peu bougons ; peut-être se demandaient-ils s'ils devaient insister ou non. Mais l'intervention de l'inconnu, en plus de la mention de l'Assemblée, semblait les avoir définitivement baillonés.

    « Bon, si vous n'avez plus rien à dire...Viens, Liliane. »

    Et il l'entraina avec elle, la tenant par la main. Un sourire se dessina sur le visage de la jeune fille (Liliane, ça lui plaisait bien, comme nom d'emprunt) tandis qu'ils avançaient dans le couloir. Elle se laissait emmener sans prêter attention à la destination, l'esprit toujours occupé par les deux hommes derrière eux – elle remarqua à peine que l'inconnu lui serrait la main très fort. Quand ils furent très loin, à l'autre bout du couloir, Lolita en put s'empêcher de jeter un coup d’œil par dessus son épaule : les deux hommes se tenaient toujours devant la porte du vestiaire, discutant visiblement d'un air morose en les regardant s'éloigner.

    « Ah, pardon. » dit l'homme en lui lâchant la main, quand il sembla remarquer qu'il était en train de la lui broyer.

    Mais Lolita n'en avait cure. Elle pépia, ravie :

    « Tu les as complètement bernés ! Regarde les, ces imbéciles, ils sont comme deux ronds de flan ! »

    Oubliant complètement le risque qu'elle venait d'encourir, elle savourait la déconvenue de ses offenseurs avec la satisfaction du juste. Bon, certes, Lolita ne se sentait jamais particulièrement en tort, peu importe la situation, mais cela ne l'empêchait nullement d'apprécier chaque victoire qu'elle emportait, méritée ou non, sur la gente masculine.

    « Va te changer, je t'attends, je n'ai pas envie qu'il t'arrive d'autres soucis dans l'eau. »

    Lolita regarda l'homme avec étonnement. Elle remarqua seulement à cet instant qu'il l'avait ramenée aux vestiaires pour femmes. Elle inclina la tête :

    « Me changer ? » répéta-t-elle. Puis elle loucha sur la serviette de bain de l'inconnu, toujours attachée à sa taille, et comprit. Elle eut un petit rire guilleret : « Oh ! Tu regardes pas beaucoup les femmes au bain, toi. Remarque, un garçon qui reluque pas, c'est bien. »

    Elle désigna la chemise ample qu'elle portait et qui lui arrivait aux genoux.

    « Les femmes peuvent pas juste se promener en serviette de bain, elles... Nous, on se baigne avec ça. Ça suffit pas, pour certains crétins, mais c'est mieux que rien. Par contre, j'accepte ta gentille proposition de m'escorter dans le bain. En tout bien tout honneur, bien sûr. » ajouta-t-elle d'un ton espiègle pour reprendre son interlocuteur.

    Elle alla aussitôt chercher sa serviette de bain dans son vestiaire. Elle n'hésita pas un instant à garder sa bourse fraichement remplie, plutôt que la reposer parmi ses vêtements, et la noua autour de son poignet avec le cordon qui servait d'attache. Moins d'une minute plus tard, elle avait rejoint l'homme dans le couloir. A l'autre bout, les deux autres avaient disparus.
    Sans se poser de question, Lola prit par la main l'inconnu, qui semblait n'en être plus tout à fait un, et l'entraîna dans la salle des bains. Avec un sourire charmant, elle s'adressa à lui par dessus son épaule :

    « Au fait, merci. Tu peux m'appeler Lolita, mais Liliane, c'est bien aussi si tu veux. »
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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyMer 13 Mai - 11:14


Son regard non connaisseur passa de Lolita, à sa drôle de tenue, puis la drôle de tenue à Lolita. Assurément étrange, ce qu'ils faisaient porter aux femmes pour éviter de les regarder...alors qu'il suffisait de ne pas les mater. Enfin bon, Vidal détourna le regard par politesse. Il avait sa petite idée sur la question, également, mais elle n'était pas primordial, surtout qu'il avait d'autres chats à fouetter en ce moment.

La question des femmes attendrait tant que celle de la royauté ne serait pas réglée. C'était à ce point important que, même si la gamine vivait dans les inégalités, il ne pouvait les laisser trancher la tête du Prince sans rien dire.

« Je vois. C'est étonnant, en effet, surtout lorsque l'on considère que ces deux individus n'ont pas du tout été arrêtés par cela. », dit-il, un peu dubitatif.

Vidal avait toujours aimé parler et donner son avis de la sorte ne lui posait pas du tout un souci. Il avait été, après tout, un des premiers à donner le sien lorsqu'il s'agissait de combattre la monarchie incestueuse qu'ils avaient aujourd'hui vaincue.

Dès que la petite Lolita eut cherché sa serviette, il marcha à ses côtés vers les bassins, il ne lui tardait que de se réfugier dans les vapeurs des bains, sans compter qu'il commençait à avoir un peu froid, seulement protégé par sa serviette, comme ça.

« Vidal. Enchanté, Lolita. »

Il ne savait pas si elle avait déjà pu entendre son nom pour la bonne raison qu'il ignorait si on parlait dans son dos, en bien ou en mal. Son passé de résistant se faisait de plus en plus discret, mais il entendait dire que l'Assemblée appréciait le discréditer. Il fit un léger salut de la tête, par politesse, avant qu'il n'arrive aux bains.

Une fois là, Vidal tourna le dos à la gamine dans le but qu'elle ne distingue cette partie si précise de son anatomie, enleva la serviette et se glissa dans l'eau. Il se retourna ensuite, l'eau n'était pas opaque du tout, merci aux vapeurs. Vidal n'était pas pudique pour un sous, c'était juste qu'il souhaitait épargner cette vision à une si jeune enfant.

À côté d'eux, les bassins ne semblaient pas si remplis qu'à l'accoutumée, sans doute parce qu'il s'y était rendu un peu tard. Il y avait un petit groupe, au fond, qui discutait calmement et des hommes seuls qui semblaient prendre leur temps dans le bassin. Rien d'alarmant, il se promit toutefois de garder un œil sur elle.

« Un vrai bonheur », commenta-t-il. « Je ne m'étais pas lavé depuis des jours. On ne se rend compte de ses privilèges qu'une fois qu'on y a accès. »

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyJeu 28 Mai - 18:57

    Vidal. Ce nom lui disait quelque chose. Mais quoi ?
    Lolita fronça les sourcils, mais la question s'envola hors de son esprit aussitôt qu'elle fut devant le bassin d'eau fumante.

    Tandis que Vidal lui tournait le dos, Lolita entra rapidement dans l'eau et s'y immergea toute entière. Ses lourds cheveux bouclés se transformèrent aussitôt en un rideau noir et lisse, qu'elle rejeta en arrière. Pour la plupart des gens l'eau n'arrivait qu'à mi-poitrine, mais Lolita n'était pas bien grande, aussi devait-elle lever le menton pour ne pas boire la tasse. C'était ce qu'elle appréciait le plus dans les bains publiques : pouvoir sautiller sur le fond du bassin, s'étirer de tout son long, patauger à loisir. Elle n'avait jamais appris à nager, mais elle adorait se baigner. Elle avait bien conscience que tout ceux qui venaient ici avaient pour seul but de se laver : ils entraient dans l'eau, se récuraient énergiquement avec du savon, se rinçaient, se prélassaient un peu quand ils avaient du temps devant eux. Lolita, elle, batifolait dans l'eau comme un jeune chiot. Le changement qui s'opérait en elle tenait du grand écart – si elle pouvait passer pour une jeune femme, quand elle avait conscience du regard des autres sur elle et qu'elle surveillait son comportement et son allure, afin de passer pour plus âgée qu'elle ne l'était, dès qu'elle entrait dans l'eau elle oubliait toute façade, toute apparence, et redevenait une gamine simplement occupée à barboter.

    « Un vrai bonheur, commenta Vidal. Je ne m'étais pas lavé depuis des jours. On ne se rend compte de ses privilèges qu'une fois qu'on y a accès. »

    Lolita gonfla ses joues et fit quelques bulles à la surface de l'eau pour manifester son assentiment. Elle aussi s'était contentée de toilettes de chat, à l'aide d'une bassine d'eau, pendant plusieurs jours ; plonger entièrement dans un vrai bain était une chose vraiment agréable. Lucia, la fille de Yaëlle, lui avait dit un jour d'un air dégoûté : « Hors de question que je mette les pieds aux bains publics. Tous ces gens sales qui se lavent au même endroit... L'eau doit être être répugnante. Je préfère la bassine, ou encore la rivière. En plus, je suis sûre qu'il n'y a que des gens indécents qui y vont. » avait-elle ajouté avec un regard appuyé pour Lolita. Les deux jeunes filles ne s'étaient jamais entendues. Lolita s'était contenté d'une exclamation hautaine, ce qui avait le don d'agacer encore plus Lucia car elle supportait mal d'être ignorée, avant de tourner les talons. Qu'elle se contente de la bassine d'eau tiédasse, cette idiote ! L'eau des bains était toujours plus propre que celle de la rivière. Elle prit une grande inspiration et replongea sous l'eau une nouvelle fois.
    Un tel contentement la faisait complètement oublier les deux lourdauds croisés un peu plus tôt. Mais une autre pensée lui chatouillait le crâne, sans qu'elle sache pourquoi. Quelque chose dans les paroles de Vidal. L'histoire des privilèges.
    Elle jaillit hors de l'eau brusquement.

    « Oh ! Le Vidal de la Résistance ? »

    Les gitans de la caravane avaient toujours une oreille pour tout ce qui se racontait en ville. Le soir, au campement, les hommes aimaient se réunir et discuter de tout ce qu'ils avaient vu et entendu dans la journée. Dans cet étrange pays en ébullition, comme un volcan en train de naître, on parlait beaucoup des hommes politiques, des exécutions, des nouvelles lois. Les hommes jugeaient, comme le font ceux qui ne se sentent qu'à moitié concerné – après tout, ce n'était pas leur pays à eux – puis ils refaisaient le monde pendant des heures avant de conclure invariablement par le même constat : « Que voulez-vous ! Le monde est fou. Dieu jugera seul. »
    Assise près du feu, Lolita les avait entendu parler quelquefois d'un homme nommé Vidal.
    La jeune fille le dévisagea sans aucune gêne, s'approchant pour mieux le détailler.

    « On dit qu'il est à l'origine de la Révolte, et qu'il a fait de grandes choses. Mais qu'ensuite, il est devenu fou, et dangereux. On dit qu'il est défiguré. » ajouta-t-elle en montrant du doigt la brûlure sur le visage de l'homme, et à laquelle elle s'était habituée.

    Elle réfléchit un instant, les sourcils froncés, sans cesser de scruter Vidal – peut-être d'un peu trop près – avant de décider que non, cet homme n'avait décidément pas l'air d'un fou dangereux.

    « Mais après tout, conclut-elle avec un sourire de connivence, on dit aussi qu'il a la langue fourchue. Les gens disent beaucoup de bêtises, de nos jours. »
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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptySam 6 Juin - 16:17


Rentrer dans le bassin semblait être un soulagement évident. C'était comme sentir une deuxième peau, morte celle-là, s'évanouir dans les eaux chaudes des bassins. Tandis que Lolita manifestait sa joie en clapotant dans l'eau, Vidal restait immobile, la serviette posée sur un rebord du bassin, l'eau étant suffisamment trouble pour qu'il ne fut pas coupable d'inpudeur.

C'était tellement agréable, et tout d'un coup, il se surprit à se demander si, dans un futur idéal sans guerre ni dictateur, les hommes n'auraient pas tout ce confort chez eux. Sans doute ne feraient-ils plus ce genre de rencontre amusante comme il l'avait fait pour Lolita, mais ils pourraient être plus sains, exempts de toute sorte de maladies liées à la saleté, ne pas puer ou être condamné à se faire des nettoyages de chat.

Vidal prit une grande respiration et enfonça sa tête dans l'eau. Ouvrant ses yeux dessous, il put voir pas mal de paires de jambes se reposer puis remonta à la surface, presque un sourire aux lèvres. C'était comme s'il oubliait ses soucis, comme s'il oubliait les républicains et surtout ceux qui voulaient faire tomber sa tête.

Un peu plus loin, il y avait deux hommes qui avaient l'air de se chercher dans la vapeur en fredonnant un air incompréhensible. Vidal leva un sourcil, mais cela ne le concernait pas, au fond. Il concentra de nouveau son attention sur Lolita, qui manqua de lui causer un hoquet de surprise.

Pour peu, il se serait précipitée sur elle pour poser violemment sa main sur sa bouche, mais ici, ce pourrait être suspect. À la place, il s'en rapprocha lentement, peu enchanté qu'elle ait fait la relation entre le Vidal de la résistance et lui. Il ne savait pas vraiment qui la jeune fille côtoyait car son nom n'était pas connu de tout le monde, mais en tout cas, elle pouvait se taire, ce serait super.

À cet instant, Vidal parut un peu plus menaçant qu'il ne l'était en réalité. Si on le traita de fou, cela aurait pu corroborer cette version. Il plaça doucement mais sûrement sa main droite sur l'épaule de Lolita, de manière à ce qu'elle ne bouge pas.

« Nous sommes dans les bains publics. De toute évidence, il n'est pas très...discret d'arborder de telles problématiques dans de tels lieux. », dit Vidal. « Je serai fort sot de démentir tes dires, surtout que je corresponds à un tel portrait. Mon conseil est de ne pas écouter toutes les rumeurs que tu entendras, surtout que je ne suis plus chef de quoique ce soit. »

Il avait sous-estimé la capacité des autres à le faire passer pour un fou et un assoiffé de pouvoir. Il avait quitté la milice depuis des semaines, mais le peuple ne le savait pas, lui, et sans doute ses chers collègues s'étaient-ils bien gardé de répandre la nouvelle, le gardant comme bouc-émissaire pour la prochaine exécution publique.

Après Armand.

Sa main se déplaça lentement vers le poignet de la fille et il commença à serrer.

« Tu profites du bain, tu ne dis plus un mot à ce sujet. Ensuite, je t'invite à boire un verre, tu choisiras l'endroit, je ne suis pas un kidnappeur. », articula-t-il, son ton étant encore très froid. « D'accord ? »



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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyMer 10 Juin - 17:21

    L'ambiance était différente à présent. Vidal et Lolita étaient très proches l'un de l'autre, cachés aux yeux du monde par un écran de vapeur, et pourtant l'atmosphère était loin d'être familière, encore moins intime. C'était une proximité froide. Menaçante.
    Le comportement de Vidal avait changé dès l'instant que Lolita s'était rappelée des rumeurs à son sujet. Elle eut un regard étonné pour la main qu'il posait fermement sur son épaule, comme pour la clouer sur place. Elle sentit l'eau clapoter contre son cou. Dans un coin de son esprit, une petite sonnette d'alarme sonna : et si ce que disaient les gens était vrai ? Si Vidal était véritablement fou... et dangereux ? Lolita avait toujours eu la prétention de penser pouvoir juger un homme en quelques instants. Et si elle s'était finalement trompé sur son compte ?
    Elle leva les yeux sur lui :

    « Nous sommes dans les bains publics. De toute évidence, il n'est pas très...discret d'aborder de telles problématiques dans de tels lieux. »

    Non, Vidal n'était pas fou. Lolita avait déjà vu ce comportement : c'était celui d'un homme aux abois.
    Les questions se bousculèrent aussitôt dans la tête de Lolita. Pourquoi être discret ? Pourquoi agis-tu comme si tu étais traqué ? Qui crains-tu ? Malheureusement pour elle, la jeune fille était affreusement curieuse – et, malheureusement pour les autres, elle était aussi d'un naturel casse-pieds. En général, il suffisait qu'on lui dise de s'occuper de ses oignons pour qu'elle éprouve alors l'irrésistible envie de se mêler des histoires d'autrui.
    Mais plus encore que curieuse, Lolita était susceptible.
    Quand elle sentit la main de Vidal descendre le long de son bras, sous l'eau, et enserrer son poignet avec fermeté, cela l'agaça. Les questions s'envolèrent, remplacées par un début de contrariété. Elle se demanda pourquoi les hommes se sentaient visiblement toujours obligés de passer par le contact pour asseoir leur contrôle sur le monde : l'un des lourdauds du vestiaire avait enroulé son bras autour de ses épaules pour lui montrer qui était le patron, et à présent, c'était Vidal qui serrait son poignet comme pour la rappeler à l'ordre. Et en parlant d'ordres :

    « Tu profites du bain, tu ne dis plus un mot à ce sujet. Ensuite, je t'invite à boire un verre, tu choisiras l'endroit, je ne suis pas un kidnappeur. D'accord ? »

    Les yeux de Lolita se plissèrent. Elle n'avait jamais été d'une nature obéissante. Quand un amant pensait la fréquenter depuis assez longtemps pour avoir le droit de lui donner des ordres, elle s'en séparait sur le champ. A part Yaëlle et le chef des gitans, qui l'avaient recueillie et à qui elle devait bien ça, elle n'écoutait que son bon vouloir : aux autres, elle ne leur devait rien. Et à Vidal non plus, même s'il l'avait aidée.

    Elle remonta sa main à la surface de l'eau, mettant en évidence les doigts de Vidal autour de son poignet, et observa le geste de l'homme avec dédain. Lolita n'allait pas se débattre. C'était à lui de la lâcher.

    « Tu me fais pas peur. Par contre, tu donnes raison à ceux qui disent que je le devrais. » répondit-elle sèchement.

    Du coin de l’œil, elle remarqua un homme à l'impressionnante moustache qui se déplaçait dans la vapeur, au bord du bain, et qui était régulièrement interpellé par d'autres hommes. Lolita se rappela l'endroit où ils se trouvaient, et toute l'absurdité de la situation lui apparut alors. Elle éclata d'un rire froid :

    « Et puis, excuse-moi de te dire que menacer quelqu'un quand on est à poil dans l'eau, c'est pas très impressionnant. » Sans transition, faussement désinvolte : « Au fait, j'aimerais plutôt manger une glace. D'accord ? » ajouta-t-elle pour finir, imitant la question de Vidal plus tôt.


    [Non loin d'eux, un homme s'exclama: "Comment ça "merde alors"? But alors you are French !!" *lapidée*]
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Vidal

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyLun 15 Juin - 10:54


De toute évidence, il n'avait pas été très prudent avec la demoiselle, alors que circulaient des rumeurs sur son compte depuis maintenant des semaines, voire des mois. Cyrus avait été un fin joueur, il ne lui avait jamais dit toutes ces choses en face, mais le résultat, c'était que désormais, le peuple le prenait pour un fou manipulateur.

Blanchissant plus que raison, il enleva sa main du poignet de Lolita, refusant d'accorder raison à ces langues de vipères de l'Assemblée, celles qui voulaient sa tête et celle d'Armand. Il soupira, l'air fatigué par ces semaines intensives à se cacher, se faire surtout le plus discret possible, même si sa tête n'était pas encore mise à prix.

« Une glace ? C'est bien trop cher. Je peux t'offrir un verre d'hydromel ou un jus de pomme, pas plus. »

Sa voix fut sans appel.

À partir de ce moment, ce fut comme s'il ne s'était rien passé entre eux qui mette en doute son étrange comportement. Comme tout gentleman, Vidal se tint légèrement éloigné de Lolita, mais assez proche pour la tenir à l'oeil, le tout sans avoir l'air d'un pervers.

Malgré la situation, il comptait bien profiter des bains, rappelons que c'était la première fois depuis des jours qu'il s'y rendait et que son corps autant que son esprit en avaient bien besoin. Les nœuds de stress dans ses épaules étaient bien noués et il ne put s'empêcher au verre qu'il avait promis à la jeune femme : un bar ne serait-t-il pas plus susceptible par des hommes de Cyrus de faire l'objet d'une surveillance ? Merde, c'était gênant, ça.

Au moins, ici, il y avait la brume, cette brume qui les cachait aux yeux du commun des mortels mais qui, échange injuste, cachait de potentiels espions à leurs yeux.

« Les bars seront probablement surveillés, nous resterons ici. », lui chuchota-t-il à l'oreille : il s'était rapproché d'elle et seul quelqu'un vraiment à proximité pourrait entendre leurs paroles...c'était donc hautement improbable.

« Tu as raison, je suis probablement fou. Fou et paranoïaque. J'ai des ennemis bien placés, et sitôt les portes des bains passées, je te recommanderai en réalité de ne pas me coller pour ne pas faire de toi une cible ambulante. Je ne mens pas. Certains de mes plus proches alliés ont récemment eu la tête en moins, tu comprendras les raisons de ma méfiance. »

Ses mains tremblaient légèrement, pendant qu'il se rappelait l'épaule presque heureuse où il œuvrait dans les cuisines, connu des seuls résistants. C'était presque un souvenir nostalgique et les Princes étaient sans doute moins sadiques que Cyrus, malgré le petit côté – qu'il n'oubliait pas – d'Armand pour la torture.

« Les rumeurs ont faux, il faut faire attention à celui qui les lance. La seule chose qui m'importe est l'humanité et le respect des prisonniers traités par ce régime. La mise à mort d'un gamin de 14 ans...l'enferment d'un autre dans un cachot immonde...si je ne l'avais pas fait changer d'appartement, aurions-nous pu nous appeler république, aux yeux des humanistes ? »

Même s'il ne citait pas de noms, ce qu'il disait, à toute vitesse cette fois-ci car c'était de l'ordre du secret défense, était assez évidence.

Vidal avait besoin de parler.

S'il venait à mourir, quelqu'un devait savoir qu'il n'était pas ce traître au caractère discutable. Et même si elle ne le croyait pas de suite, elle enquêterait et découvrirait le véritable visage de Cyrus.

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyMer 17 Juin - 16:25


[Trop eu envie de faire patpat à Vidou XD]


« Une glace ? C'est bien trop cher. Je peux t'offrir un verre d'hydromel ou un jus de pomme, pas plus. »

Lolita soupira. Elle avait entendu dire que tous les politiciens, surtout ces beaux messieurs de l'Assemblée, roulaient sur l'or et les joyaux des anciens monarques et des nobles exécutés. Mais Vidal n'était visiblement pas concerné par ces richesses. (En même temps, vu sa dégaine quand il était entré dans les vestiaires, elle aurait dû s'en douter.) Pfff. Elle aurait bien aimé goûter une glace. Enfin, elle aurait essayé. Elle se détourna de Vidal pour s'appuyer au rebord du bassin.
Il avait effectivement fini par lâcher son poignet. Mais il était très pâle, à présent, et semblait usé, fatigué. Il était soudainement devenu gris, comme un homme éreinté par les années, aux épaules voûtées par le poids des épreuves. Lolita se retint de faire claquer sa langue contre son palais ; c'était de la triche, de susciter sa pitié pour lui faire oublier sa contrariété.

Un chuchotement à son oreille la fit sursauter. Comment ça, « nous resterons ici » ? Vidal lui avait promis un verre, bon sang ! Cochon qui s'en dédie, comme on dit. Mais avant que Lolita n'ait pu se récrier à ce propos, un flot incessant de paroles s'écoula hors des lèvres de Vidal, à toute allure.

Des paroles dangereuses. Comme les serpents qui sortaient de la bouche des héroïnes, dans les contes de fée.
Les serpents se glissèrent dans les oreilles de Lolita. Il lui chuchotèrent des histoires de rivalités, de traîtrises et de mises à mort.

Vidal parlait vite, dans un chuchotement désespéré, et Lolita ne comprenait pas tout : elle n'appartenait pas à ce monde dangereux et féroce. Elle avait bien sûr connu des malheurs et des déceptions ; mais elle n'était encore qu'une gamine, sûre d'elle et insouciante, qui n'avait aucune conscience de sa vulnérabilité – mourir, ça n'arrivait qu'aux autres. Malgré tout, Lola comprenait l'essentiel du discours de Vidal. Elle n'était dans le pays que depuis l'ouverture de ses frontières, des mois plus tôt, néanmoins, depuis le temps, elle savait ce que tout le monde savait : le gamin de quatorze ans, c'était forcément ce prince exécuté par les Républicains... Et l'autre, enfermé dans un cachot, ça ne pouvait qu'être son frère, Armand. Si Vidal disait vrai... Il l'avait fait secrètement changer d'appartement ? Combien de personnes étaient au courant de cela ? Et combien de membres éminents de l'Assemblée l'ignoraient, tandis que Vidal lui livrait ce secret sur un plateau ?

Les serpents s'enroulaient sournoisement autour du cou de Lolita. Elle prit peur.

« Attend, attend. » l'interrompit-elle en plaquant sa main sur la bouche de Vidal, sans réfléchir. Dans les yeux de la jeune fille se disputaient l'envie terrible de tout savoir, de satisfaire sa curiosité habituelle, et la peur panique d'en savoir justement trop. « Tout ce que tu dis, c'est dangereux. » dit-elle dans un souffle, comme pour se convaincre.

Il lui semblait que la brume autour d'eux envahissait son esprit et l'empêchait de réfléchir. Lola prit quelques secondes pour démêler ses pensées de ce coton et de sa peur, pour mettre de l'ordre dans ses idées. Il s'en dégagea une, plus évidente que les autres :

« Et toi, tu es en danger. »

Elle se rendit compte qu'elle avait toujours sa main sur la bouche de Vidal. Elle l'ôta, bien qu'elle n'attende aucune confirmation de sa part pour ses dires : elle savait qu'elle avait raison. Vidal avait de plus en plus le comportement des personnes aux abois. Du gibier traqué par les chasseurs.

La vapeur autour d'elle ne l'enchantait plus. Elle l'oppressait, dissimulait à ses yeux les ennemis et les monstres qui peuplaient les histoires de Vidal. Elle voulait retrouver ce sentiment d'invincibilité qu'elle avait éprouvé en gambadant dans les couloirs embrumés des bains, ou l'assurance qu'elle avait ressenti lorsque Vidal avait chassé les deux hommes qui l'ennuyaient.
Elle voulait se sentir en sureté.
Comme s'il suffisait de demander, une idée lui vint, dissipant un peu son inquiétude :

« Je connais un endroit pour les gens comme toi. Pour ceux qui veulent se cacher. Je peux te montrer, si tu veux. »

Une fois à l'abri, il pourrait parler, et Lolita, écouter.
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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyLun 22 Juin - 11:02


Lolita l'interrompit pour le mettre face à une vérité qu'il connaissait déjà : en effet, ce qu'il disait était dangereux. Chaque mot qu'il prononçait était même plus dangereux que le précédent et si, certes, les bains étaient moins dangereux qu'un bar surveillé par les hommes de main de Cyrus, il n'en restait pas moins qu'une proie facile.

Proie.

C'était fou, il était passé du prédateur au chassé avec une facilité telle qu'il s'en mordait les lèvres. Les bains ne lui semblaient plus si agréables. Il avait l'impression de se mouvoir dans une espèce de mélasse dans laquelle il ne sortirait jamais. Maintenant qu'il y pensait, s'il avait trouvé l'endroit fort relaxant il y avait quelques minutes, c'était désormais tout le contraire. Sa mâchoire se serrait, ses membres se crispaient et le son de son cœur devint vaguement familier, lui rappelant cette fois où, jeune homme trop pressé, il s'était fait surprendre par Shad et ce garde dont il ne parvenait plus à se souvenir du visage. Il ne se souvenait pas très bien de comment cette histoire s'était finie, en revanche, il se rappelait des conséquences après coup et de l'homme qui l'avait collé pendant des semaines ensuite, où il avait fait semblant d'être parfaitement teubé pour leur faire comprendre que soit il s'était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, ou qu'on l'avait utilisé pour mettre cette poudre à cet endroit.

De la chance dans son malheur.

Mais dans son malheur, il avait la chance de ne pas être trop visible pour les Princes. Il n'était qu'un aide cuisinier, un commis trop maladroit dont la plupart des habitants du château ignoraient le nom. Dans la présence situation, c'était différent. Cyrus le connaissait, et il ne le lâcherait qu'à partir du moment où il pourrait exposer sa tête sur son piquet.

« Partons. »

Sa voix se faisait basse, il avait bien retenu que Lolita avait un endroit secret à lui proposer. Dans sa tête commençait déjà à naître un plan, un où il pourrait faire sortir le Prince et l'emmener là-bas, mais il devait déjà s'assurer de plusieurs choses. La première, c'était la fidélité de la gamine, la deuxième, c'était que l'endroit était, en effet, assez isolé et discret pour permettre à une (voire deux) personne recherchée de survivre en toute quiétude. Il faudrait qu'il monte dans un deuxième temps un réseau d'aide, neutre cette fois-ci, mais c'était une autre histoire.

Sitôt dit, sitôt fait, Vidal était sorti du bassin complètement trempé et remettait déjà la serviette qu'il avait tenter d'épargner de l'humidité (peine perdue) autour de sa taille Il noua ses cheveux en queue de cheval, épongeant le maximum d'eau possible, puis jeta un regard à Lolita, lui faisant signe de le suivre dès qu'elle le pourrait, mais respectant toute pudeur chez elle. Il resta néanmoins pendant le trajet qui ramenait aux vestiaires à proximité, silencieux, pour éviter le désagréable problème auquel elle avait été confrontée tout à l'heure en la présence des gros lourds qui l'avaient embêté.

Vidal l'abandonna à la porte des vestiaires, où il tenta de se sécher autant qu'il le put et mit ses vêtements. Se faisant, il eut la désagréable impression d'enfiler une deuxième peau, si sale qu'il les aurait volontiers découpé en mille morceaux puis jetés. Si se promener dans la rue nu ne l'aurait pas fait remarquer, le blond l'aurait bien volontiers fait. En attendant, il passerait, de la sorte, plus inaperçu et se mélangerait à la population.

Une fois habillé, l'homme se dirigea vers la sortie, conscient qu'une douce odeur de sueur venait de ses dessous de bras, mais tentant de l'ignorer vainement. Il soupira (une nouvelle fois) puis s'installa à proximité de la sortie, dans l'ombre, attendant de revoir la fille.

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyDim 28 Juin - 0:27


« Partons. »

Lolita ne s'était pas attendue à sentir un tel soulagement l'envahir. C'était comme si ce simple mot l'arrachait déjà à la brume des bains, à la lumière tamisée et à la moiteur étouffante. Ils allaient quitter cet endroit.
Elle acquiesça, et Vidal sortit aussitôt de l'eau. La jeune fille détourna le regard, surprise d'être aussi respectueuse de la pudeur d'un autre. C'était sans doute parce que Vidal se montrait lui-même très attentif à sa pudeur à elle. En plus d'être attentif à sa sécurité, alors qu'il avait visiblement d'autres chats à fouetter – il avait tenu parole après tout, et l'avait accompagnée dans les bains afin qu'il ne lui arrive pas d'autres embrouilles. Quel était le mot pour qualifier un homme qui aidait quelqu'un sans aucune arrière pensée, déjà ? Ah oui : intègre. Lolita n'en croisait pas beaucoup ces derniers temps, des hommes intègres.
Elle sortit du bain à son tour, récupéra sa serviette humide de vapeur. Sa tunique de bain lui collait désagréablement à la peau, mais encore une fois, Vidal s'était mis à l'écart, respectueux. Elle s'enroula dans sa serviette, et le jeune homme l'accompagna une fois de plus jusqu'aux vestiaires pour femmes. Là, elle se sécha du mieux qu'elle put et aussi vite que possible, enfilant ses jupons, son corset et ses multiples bracelets de pacotille. Elle essora ses cheveux et les tressa rapidement en une natte épaisse, qui gouttait encore sur son épaule quand elle quitta enfin le bâtiment des bains publiques.

Lolita aspirait à retrouver le soleil et le vent, malheureusement pour elle, elle avait oublié que le temps était d'une humidité maussade. A croire que la brume des bains s'étaient répandue dans toute la ville – sauf qu'aux bains, il s'agissait d'une vapeur chaude, voluptueuse. Pas d'un brouillard froid et insipide. Elle jeta sa cape sur ses épaules et passa sa capuche sur sa tête, comme Vidal quand il était entré dans le vestiaire, plus tôt. Comme n'importe qui dans la rue à cet instant, en fait. Lolita laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres – ce temps était au moins un avantage pour passer inaperçu dans la foule.
Elle chercha Vidal des yeux, le trouva non loin, dans l'ombre que jetait le mur sur le sol poisseux, l'invita à la suivre.
Tandis qu'ils avançaient dans les rues grises et détrempées, Lola songeait à ce lieu où elle conduisait le jeune homme. L'endroit était aussi sûr que dangereux, comme la lame d'un couteau faite aussi bien pour protéger que pour blesser. C'était un repère pour les gueux, mais aussi pour les fripons. Or, Vidal passait pour être un gars honnête. Était-ce réellement un endroit pour lui ?
Elle fronça les sourcils, déterminée : aucun soldat ou politicien n'osait se rendre là-bas. Les malheureux qui avaient essayé s'étaient fait pendre. Toutefois, mieux valait avertir Vidal.

« Écoute, dit-elle en se rapprochant de Vidal. Le lieu où je t'emmène est un véritable coupe-gorge pour les non-initiés. Mais si tu m'écoutes bien, ça deviendra la cachette idéale pour toi, tu verras. »

Les rues autour d'eux étaient de plus en plus sales, et les maisons, de plus en plus inhospitalières : les portes renforcées et les volets clos, comme si cela suffisait à en faire de véritables petites bastilles – comme si cela suffisait à protéger leurs habitants de cet endroit dangereux non loin de chez eux. Ou de la Terreur et de tout de ce qui en résultait : la misère, l'individualisme et la folie. Les gens qui avançaient autour d'eux, empressés, faisaient profil bas. Lolita, elle, avait ôté sa capuche et avançait tête haute aux côtés de Vidal, faisant cliqueter ses bracelets et ses grelots de cheville, et les personnes qu'ils croisaient les évitaient désormais. Dans ces quartiers là, mieux valait ne pas se frotter aux gitans.
Le nombre de maisons abandonnées augmentait. Et soudainement, au bout de la rue face à eux, une sorte de porte apparut. Ou plutôt, une barricade grossière, faite de meubles éventrés et de poutres arrachées aux maisons abandonnées. En lettres rouge sang était écrit sur l'arche qui surplombait la porte : La Cour des Miracles.

« Je t'ai conduit à la grande porte, expliqua Lolita, mais il existe de nombreuses entrées cachées. Je pourrais t'en montrer quelques unes. Tout le monde sait où est la Cour des Miracles, mais peu de gens savent qu'elle s'étend jusque dans les catacombes, par exemple. »

Comme une petite plaie, qui gangrène sournoisement le corps de la ville dans ses profondeurs, peu à peu.

Lolita ôta un de ses bracelets, attrapa la main de Vidal et lui passa le bijou de cuivre autour du poignet sans lui demander son avis.

« Et surtout, personne ne peut y entrer sans y avoir été invité. » chuchota-t-elle, puis elle siffla trois fois entre ses doigts, brièvement.

Une tête apparut au milieu de la barricade. Lolita salua le garçon dans son dialecte gitan, lui offrit un sourire charmant et parfaitement assuré avant d'entraîner Vidal à l'intérieur de la Cour. Elle connaissait tous les gitans qui habitaient la Cour des Miracles, même si elle-même n'y vivait pas – elle faisait parti des gitans restés dans le campement, dans la forêt.  Le garçon s'interposa néanmoins, désignant Vidal d'un air méfiant. Lolita fit mine de lever les yeux au ciel, et brandit le poignet de Vidal pour exhiber le bracelet comme un passe-droit. Elle répondit dans un mélange d'espagnol, d'anglais et de dialecte tzigane : « C'est mon ami. Tu ne vois pas ? Il va vivre ici maintenant, alors laisse le tranquille. Je t'en voudrais, sinon. » puis embrassa le gitan sur la joue, tout aussi vite, avant d'entraîner Vidal dans la Cour.

Ils croisèrent alors de nombreuses personnes – gitans, filles de joie, coquillards, malingreux, narquois et autres spécificités de la Cour des Miracles – que Lolita prit soin de saluer. Elle distribuait des sourires et des boutades, aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau ; elle avait passé son bras autour de celui de Vidal et restait cramponnée à lui. Elle ne perdait pas une occasion de le présenter comme « son ami » à ceux qu'elle croisait.
Il fallait que tous comprennent que Vidal n'était pas de ceux qu'on assassinait sitôt la nuit tombée.
Les habitants de la Cour avaient l'habitude des intrus : ils étaient une tâche sur le tableau des gloires de la nouvelle République, et l'Assemblée avait quelquefois tenté d'envoyer des soldats pour les chasser. Aucun n'en était revenu vivant.

Quand Lolita fut sûre que Vidal avait été assez exhibé à ses côtés pour ne plus être considéré comme une menace, elle l'entraîna à l'écart. Elle était toujours accrochée à son bras.

« On devrait te laisser tranquille, avec ça. Si quelqu'un doute, montre lui mon bracelet. » Elle souffla, tout bas : « Tu seras peut-être pas très à l'aise ici, surtout au début. Mais aucun de ceux qui te traquent ne pourra te mettre la main dessus quand tu seras ici, ça je te le promets. »

Puis elle s'écarta vivement, posant les mains sur les hanches l'air de dire ''Bon, passons à autre chose, à présent''. Le sérieux ne lui convenait pas, elle préférait de loin la légèreté. Elle sourit :

« Bien. Maintenant, je suggère qu'on te cherche une maison à toi. T'as de la chance, les prix sont en chute libre par ici. » plaisanta-t-elle.
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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyLun 29 Juin - 11:16


Le lieu dans lequel Lolita finit par l'amener était totalement inattendu. Son nom, lui, lui évoquait évidemment bien des choses, et pour le coup, il ne manquerait de sermonner la jeune fille sur cette action. Si il avait été un espion de la part de Cyrus, elle aurait tout perdu à l'instant où il avait passé la porte de la Cour des miracles. Bon, ce n'était pas le cas, mais n'avait-elle pas eu de la chance ?

Cape descendue de manière à ce qu'on ne le reconnaisse pas sur la route, Vidal avait l'air plus discret qu'à l'accoutumée. Ils avaient croisé les habituels crieurs, vendeurs et aubergistes. Quelques mendiants étaient, ci et là sur les trottoirs, comme ça avait été le cas dans l'ancien Royaume. Vidal se sentait bien triste pour eux, bas peuple parmi le bas peuple.

Fort de l'avertissement de Lolita, Vidal resta à sa hauteur pendant le trajet. Il était toutefois difficile de convenir que la jeune fille qu'il avait défendue dans les bains serait capable de le défendre, lui, au cas où un malandrin voudrait les soulager de leurs bourses. Au cas où, il tenait un poignard prêt, la main pas trop loin. Il était paranoïaque, mais pas suicidaire, fort heureusement.

La Cour des Miracles était un mythe mais, tandis qu'il en franchissait les portes, Vidal se surprit à sourire, voire à ricaner. Cyrus lui-même croyait-il à cette fable qu'on racontait aux enfants ? Sans doute, il n'était pas assez sot pour ne pas porter attention à une rumeur qui s'amplifiait. Si Lolita disait vrai, il serait en effet en sécurité ici, et sans doute pas que lui. Tandis qu'elle le présentait à moultes personnes trop nombreuses pour qu'il tente de se souvenir du visage de tout le monde, Vidal jeta un coup d'oeil averti aux toits, moyen d'évasion, voire de balade préféré pour les sorties nocturnes. Ils lui semblèrent peu solides, mais assez pour pouvoir aller et venir en toute discrétion. D'ailleurs, il ne serait sûrement pas le sol.

Lolita parlait et déjà un plan naissait dans sa tête. Les catacombes qu'il connaissait assez bien pour y avoir œuvré seraient une bonne porte d'entrée pour faire bouger Armand après son évasion et l'amener par ici sans attirer l'attention des gardes. Cyrus en connaissait bien entendu une partie pour avoir fait partie de la résistance, mais il était essentiellement chargé des recrutements et, s'il avait connaissance de pas mal de plans, il n'avait pas celle du terrain. Du moins pas entièrement.

Sourire aux lèvres, il suivit Lolita jusqu'à se frayer un chemin, comme deux bons compères, bras dessus bras dessous. Sa nature gitane ne lui échappait guère, maintenant qu'il entendait ce dialecte et le son de ces bracelets clinquants. Il ne tarda à récupérer l'un d'entre eux et, au lieu de le mettre sous ses vêtements, l'enfila, ce qui serait plus visible pour ses nouveaux colocataires : mieux valait ne pas tenter le diable.

Une fois que les salutations furent fini, Vidal examina un peu plus en détail les bâtiments, pas parfaits ni de la qualité du château, mais qui feraient assurément l'affaire. Lolita avait raison : mieux valait qu'il disparaisse dans la nature, et puis il n'avait pas vraiment d'affaires à lui auxquelles il tenait, là, dehors.

« Ça tombe bien, je n'ai pas un sou en poche ! », rit-il, soulagé pour la première fois de la journée malgré l'atmosphère un peu oppressante qui régnait en ce lieu.

« Je te crois, si tu me dis que je serai à l'abri ici, cependant, fais attention. Je me doute que si j'avais menti, on m'aurait réglé mon compte, mais j'aurais pu être un agent de l'Assemblée...j'aurais pu te viser toi. Soit très prudente, d'accord ? »

Vidal s'arrêta devant une maison qui lui semblait vide. Vide parce que la porte était entre-ouverte et qu'elle semblait avoir pillée. Chacun des meubles avaient été, et ça se voyait, complètement vidés mais, malgré tout, elle semblait habitable. En apparence petite, elle montait sur deux étages, donnant accès aux toits. C'était une habitation de choix et, si Vidal n'était pas très difficile, il n'en fut pas moins conquis par cette maison.

« Celle là ? »

N'attendant pas l'approbation de Lolita, il s'avança très prudemment à l'intérieur de l'habitation.

Le silence était totale, contrastant à la foule dans la Cour, tout à l'heure. Pour la première fois, Vidal abaissa son capuchon et passa délicatement la main sur un grand buffet vide qui avait peut-être appartenu à un noble en son temps.

Il ne prétendait pas la remettre en l'état, mais une telle habitation pouvait être très pratique, notamment s'il avait du succès dans son entreprise risquée. Comprenez que vivre avec Armand dans un deux pièces n'était pas une idée qui l'enchantait, qu'ils aient un étage chacun pourrait cependant convenir.

« Dis-moi...toi et des amis, gitans ou membres de la Cour...malgré le fait que je sois un invité et que je pourrais abuser de leur hospitalité... », il chuchotait presque. « Ils m'en voudraient d'inviter à mon tour quelqu'un ? Un homme recherché par l'Assemblée ? Je m'en tiendrais garant. »

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyMar 30 Juin - 20:19


« Je te crois, si tu me dis que je serai à l'abri ici, cependant, fais attention. Je me doute que si j'avais menti, on m'aurait réglé mon compte, mais j'aurais pu être un agent de l'Assemblée...j'aurais pu te viser toi. Soit très prudente, d'accord ? »

Lolita éclata de rire. Non pas un rire moqueur (comme il lui arrivait de faire pour rabaisser son interlocuteur quand elle le trouvait idiot ou inintéressant, ce qui n'était pas le cas de Vidal, dont la vie semblait si mystérieuse. Lolita avait une passion pour les mystères. Et pour les hommes énigmatiques. Vidal lui rappelait un peu Izaiah, en moins bourru) mais d'un rire sincèrement étonné.

« Me viser ? Moi ? Quel intérêt ? Je ne suis personne pour ces messieurs ! »

Lolita savait qu'elle appartenait aux gens de l'ombre, à qui l'on ne prêtait aucune attention sauf lorsqu'on en avait peur. Les tziganes, on ne s'y intéressait que pour les accuser d'un crime quelconque – à tort, ou à raison, ça dépendait de la personne. Les tziganes étaient comme tout le monde : bons ou mauvais. Mais à la différence des autres, ils étaient juste un peuple d'ignorés. C'était peut-être pour cette raison que Lolita aimait tant attirer l'attention sur elle, quand elle entrait quelque part ou quand elle dansait sur la place de l'église. Là, elle se sentait exister, elle se sentait importante.
A cet instant aussi. Elle se sentait utile. Depuis qu'elle avait conduit Vidal à la Cour des Miracles, elle rayonnait. Vidal n'était-il pas épaté par la cachette qu'elle lui proposait ? Ne semblait-il pas plus détendu, moins sur le qui-vive ? Lola pouvait s'en féliciter. C'était agréable également, d'exister dans la vie d'autrui par le biais d'une bonne action, et non simplement en s'y imposant par caprice comme elle avait l'habitude de le faire.

« Et puis, t'as pas la dégaine d'un type de l'Assemblée, ajouta-t-elle avec sérieux. Sinon, je t'aurais pas invité ici. Tu sembles un peu louche, d'accord, mais t'as pas l'air d'un véreux ! »

Lolita s'exprimait parfois avec le franc-parler des enfants.

Vidal se mit à explorer une maison qui lui plaisait visiblement. Lolita le suivit à l'intérieur ; c'était une petite maison de ville, mais encore assez bien isolée, et, étonnamment, squattée par personne encore. L'habitation n'était certes pas grande, mais comportait tout de même suffisamment de pièces pour loger une petite famille – avant qu'elle n'ait eu le temps de se questionner sur cette étrange constatation, Vidal se tourna vers elle pour l'interroger.

Lolita prit le temps de réfléchir à sa demande. C'est que, même si elle se sentait partout comme chez elle, techniquement, elle n'habitait pas la Cour des Miracles.
Pouvait-elle laisser Vidal élargir l'invitation ? Elle le connaissait lui – ou du moins, prétendait le connaître, après une heure passée ensemble aux bains publiques – mais pas son compagnon. Un homme recherché par l'Assemblée. Un Royaliste, donc ? Un nobliot, à la Cour des Miracles ? On avait beau y voir les cul-de-jattes courir et les malades respirer la santé, il ne fallait peut-être pas pousser le miracle trop loin ! D'un autre côté, Vidal sous-entendait qu'il était lui-même suspect aux yeux de l'Assemblée, et pratiquement déjà recherché – or, il ne semblait pas royaliste pour un sou. Et puis, la Cour des Miracles ne devait-elle pas servir de refuge à tous les rejetés de la société ?

« Eh bien... Je suppose que ça ne dérangerait personne. La Cour des Miracles est censée offrir l'asile à tous ceux qui en ont besoin, quels qu'ils soient. » Elle précisa, avec un petit rire car c'était tellement évident : « A moins d'être un foutu politicard ou un ennemi du peuple, quoi. »

Le peuple, pour Lolita, ce n'était pas cette entité floue que défendaient les Républicains, ce n'était pas les ''citoyens, citoyennes''. C'était ceux qui étaient exclus, et par la Royauté, et par la République. C'était ceux qui ne trouvaient leur place nulle part ailleurs qu'à la Cour des Miracles.
Mais Lolita finit par mettre un terme à ses interrogations intérieures en concluant de la sorte : si Vidal se portait garant de cet homme, alors c'est qu'il ne devait y avoir aucune raison de s'inquiéter de son identité. Il devait être comme Vidal, assurément : un brave type.

Elle ôta un deuxième bracelet qu'elle tendit à Vidal, et ajouta toutefois :

« Tiens, pour ton ami. Au pire, si les gens de la Cour ne sont pas d'accord pour qu'il soit invité, vous pourrez toujours vous expliquer avec le Roi. Il laisse toujours un temps de parole pour se défendre, avant la pendaison. »

Lolita s'exprimait parfois avec le franc-parler des enfants : sans se soucier de l'impact de ses mots sur les autres.


[Je me dépêche d'avancer ce RP là pour pas qu'on se retrouve bloquées dans le VidouArmy XD]
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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyLun 20 Juil - 9:38

La maison convenait tout à fait à Vidal et maintenant, il ne lui restait plus que d'élaborer le plan. Difficile tout de même d'admettre qu'il n'en était là que grâce au concours de cette fille qu'il avait rencontré dans les bains. Un hasard fortuit qui aurait sans doute été provoqué avec d'autres personnes, mais un hasard tout de même.

L'entendre parler aussi naturellement de la fameuse cour des Miracles relevait presque d'un petit...miracle, Vidal était aux anges. Il réfléchissait alors à la deuxième partie de son plan car, tenez-vous bien, il ne se réfugierait ici que si Armand était trop chiant pour vouloir être expatrié. Cette solution serait la plus simple et – très honnêtement – la meilleure, mais il savait que le brun n'en faisait qu'à sa tête et qu'il désirerait sûrement rechercher la perdue Eden.

La petite fille n'avait jamais aussi bien porté son nom, se dit-il tandis qu'une de ses mains caressait un meuble en bois de bonne facture. Fort de l'autorisation de Lolita d'inviter quelqu'un à son tour, Vidal mit bien précieusement le bracelet de fortune dans sa poche. Il n'oubliait cependant qu'ils devraient être très discrets pour ne pas être amené à genoux devant le Roi. Si la Cour semblait être un lieu inespéré pour survivre, elle possédait également un système de justice propre, encore plus radical que celui que Cyrus.

« Mh, je vois très bien. », marmonna-t-il.

C'était risqué, mais ça en valait le coup. Le blond songea l'espace d'un instant dire la vérité, toute la vérité à Lolita mais il s'interrompit en imaginant la potence : et s'il ne pouvait même pas amener Armand ici, il aurait l'air bien débile ? Il pourrait au moins se justifier en invoquant le fait qu'il aurait été sacrément idiot que lui, Vidal, devienne soudainement royaliste après tout ce qu'il avait risqué dans les murs du château. Peut-être même la Cour contenait-elle quelques anciens résistants, mais il en doutait, la plupart ayant désormais une place à l'Assemblée.

Souriant, Vidal fit tourner son bracelet à lui autour de son poignet, pas du tout l'air d'élaborer un plan qui occuperait les gardes pendant ces prochains mois.

« Il faut que tu me présentes, cela dit ? Qu'ils connaissent mon visage ? La Cour...elle n'est composée que de nouveaux venus ? Il ne me semble pas reconnaître d'anciens acolytes mais en même temps, je n'ai pas vu beaucoup de monde en arrivant. »

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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyJeu 13 Aoû - 18:38

« Il faut que tu me présentes, cela dit ? Qu'ils connaissent mon visage ? La Cour...elle n'est composée que de nouveaux venus ? Il ne me semble pas reconnaître d'anciens acolytes mais en même temps, je n'ai pas vu beaucoup de monde en arrivant. »

Le visage de Lolita s'illumina – ne retenant qu'un détail important à ses yeux, reléguant le reste à l'arrière plan pour l'instant :

« Mais oui, bonne idée ! Je peux te conduire au Roi ! »

Elle saisit de nouveau la main de Vidal et l'entraîna hors de la maison. Comme une enfant, elle se sentait importante, auréolée de sa nouvelle mission : présenter Vidal au chef. Elle l'avait déjà présenté à peu près à tous ceux qu'ils avaient croisés en chemin, et maintenant Vidal était sans doute catalogué comme « le mystérieux ami encapuchonné de Lolita » ce qui devait malgré tout suffire à le faire accepter à la Cour – mais si quelqu'un lui cherchait des noises, quoi de mieux que répliquer « J'ai été approuvé par le Roi lui-même » ? Et toc ! La bénédiction du Roi n'était certes pas indispensable, mais restait préférable.
Tout en cheminant avec entrain, elle se souvint de la question de Vidal :

« Beaucoup sont sans doute arrivés par la mer oui, mais à la Cour, tout le monde se fiche d'où chacun vient. On garde tous son passé pour soi... ou même son identité. Le bras droit du Roi, par exemple, des fois je me demande si en vrai c'est pas une fille... Bon, j'ai l'impression que je suis la seule à m'interroger là dessus, même le Roi n'a pas l'air d'avoir de soupçons – ceci dit, les garçons peuvent être complètement aveugles parfois ! Enfin, tout le monde a ses secrets, quoi. »

Elle bavardait gaiement, traînant Vidal à sa suite. Elle aimait donner l'impression qu'elle connaissait toutes les ficelles de ce petit monde.

« Bref, du moment que tu es invité par quelqu'un à la Cour, c'est bon. T'es pas obligé de dire qui t'es ou de montrer ton visage, si tu veux pas. »

Il y avait bien des gens, comme elle, qui étaient ignorants de leur propre identité, et cela ne gênait personne à la Cour. Lolita et Lola étaient des surnoms pour Dolores – mais était-ce vraiment son prénom de naissance ? Quant aux noms de ses parents... Enfin, ce n'était pas ça qui l'empêchait de dormir, du moins plus depuis longtemps.
Ils débouchèrent dans une sorte de petite cour surplombée d'un balcon. Sur celui-ci, un jeune homme était vautré sur une pile de coussins éventrés. Il semblait somnoler, un bras en travers le visage pour se cacher de la lumière maussade.

« Mince, il dort... encore, chuchota-t-elle à Vidal. Il risque d'être de mauvais poil... Tant pis. »

Ce n'était pas la première fois que Lolita enquiquinait quelqu'un, après tout.
Alek, assis non loin de son chef, leur lança un regard perçant tandis qu'ils approchaient du balcon.
Lolita lui fit un sourire radieux :

« Bonjour Alek, bonjour Silas ! Le Roi est toujours aussi occupé, à ce que je vois. Je suis venue pour...
- J'm'en cogne, interrompit Silas en grognant.
- Quoi ?
- J'm'en cogne. Là tout de suite, vraiment, je m'en fous. Tu t'arranges toujours pour me réveiller, Lolita. Fiche-moi le camp. »

Silas n'avait même pas daigné les regarder. Lolita fronça les sourcils – pour qui se prenait-il celui-là ? Il était de plus en plus grossier chaque fois qu'elle le voyait, décidément ! Oh, mais elle obtenait toujours ce qu'elle voulait, et ce n'était pas maintenant que ça allait changer.

« Non. » répondit-elle. « Je ne partirai pas. »

Silas tourna la tête contre un coussin pour y étouffer un profond soupir. Alek semblait à la fois gêné et exaspéré par le comportement de son chef. Lolita poursuivit, sa voix montant en crescendo :

« J'ai invité mon ami à la Cour. Je voudrais ta bénédiction. Je ne partirai pas tant que tu ne la lui auras pas accordée. Tu es censé...-
- C'est bon, c'est bon, la coupa Silas. Il a ma bénédiction. Arrête de crier et fous moi la paix. »

Lolita lança un sourire victorieux à Vidal. Ça avait été facile, finalement !

Elle ignorait alors à quel point Silas et Alek s'en mordraient les doigts.
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MessageSujet: Re: Nouveau départ - pv   Nouveau départ - pv EmptyJeu 3 Sep - 13:57


Vidal eut une respiration profonde tandis qu'il suivait Lolita. Son avenir dans la Cour des miracles en dépendant, mais peu rassuré, il rabattit tout de même la capuche de sa capuche sur sa tête. Il était si stressé, c'était assez voyant. Il ne connaissait pas le Roi de la Cour, mais il doutait qu'il ait envie de mettre ses éléments en danger, non ? Et puis associées à son nom s'élevaient tout de même des rumeurs de traîtrise bien infâmes, ce que Vidal savait être faux, mais qui, pour le commun des mortels, suffirait à le faire passer pour un ennemi de la République.

Le sol était sol, l'eau croupie qui y reposait était si infecte que même un chat ne l'aurait lapée – encore que...Maintenant qu'il y pensait, ses mains tremblaient légèrement et il se sentait comme avant chaque examen, mis à part que celui-ci pouvait l'envoyer tout droit à la potence.

Finalement, Lolita le mena vers du homme, dont le premier était en train de dormir, un journal sur les yeux. Il eut l'air de râler pendant quelques minutes pour s'être fait réveiller puis accepta sa présence ici sans même vérifier qui il puisse être. Le cœur de Vidal batta un battement, il faillit exploser de rire, sur le coup, mais se retint à temps. Il avait eu de la chance, il le reconnaissait, l'homme n'avait pas pris ses précautions et il allait sûrement devoir faire attention ces prochains jours à se promener le visage caché comme il le faisait à présent – enfin mieux, sans doute. Les sorties de nuit semblaient de bonnes idées.

Peinant à croire ce qu'il lui arrivait, il posa doucement sa main sur l'épaule de Lolita, non sans s'être incliné légèrement devant le Roi et son acolyte pour manifester son approbation. Quittant le lieu où se reposait Silas, Vidal se permit enfin de souffler puis, à distance raisonnable pour ne pas être entendu, une fois qu'ils furent tous les deux au calme dans la maison choisie, il explosa de rire.

Enfin.

Ce fut comme si des mois d'intense stress se lisaient dans ce rire dense et pas du tout joyeux. Comme s'il venait à souffler les semaines de résistance, de cache-cache avec les Princes et d'entourloupes avec la Résistance. Comme s'il se reposait enfin de Cyrus et de l'Assemblée, de tout ce qu'il avait pu vivre depuis le début de la République. Un long rire suivit d'une toux car il faillit s'étouffer.

Vidal se redressa les yeux brillants de larmes, puis regarda sa complice.

« Merci. Tu te doutes pas d'à quel point ce que tu as fait me soulage. Merci. », dit-il en se permettant de l'enlacer. Une accolade innocente et enfantine, n'exprimant que le soulagement et la fatigue.

« T'es la bienvenue ici quand tu veux, j'ai une dette envers toi, c'est sûr. », souffla-t-il dans le creux de son oreille.

La nuit était tombée et ne soufflait plus dehors qu'un vent désespérée. Vidal écouta un moment le bruit que faisaient les volets, en bougeant, puis la lâcha.

Ils se séparèrent comme ça, lui, le vieux renard, elle, la petite puce. À eux deux, ils auraient pu être un Fable, une alliance improbable et des alliés inespérés. Il la salua encore, la remercia mille fois, passa sûrement une nuit, la première fois depuis longtemps, un peu meilleure que les autres, sans stress ou peur dans ses entrailles.


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