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 Providence [Phoenix&16] Terminé

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Providence [Phoenix&16] Terminé - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Providence [Phoenix&16] Terminé   Providence [Phoenix&16] Terminé - Page 2 EmptyJeu 7 Juil - 11:23

Ma réponse lui avait arraché un sourire. Lumineux. Pour le moment, je lui avais montré un peu de tendresse. C'est vrai, que quand j'appréciais une personne, j'essayais de l'être au moins un peu. Parce que j'en avais envie. Parce que il y avait des gens qui le méritait. Et elle en faisait partie. Pourtant, j'avais mes limites. Je restais le même, et on ne pouvait pas me changer comme ça. Je préférais quand même être froid, être un Corbeau violent. Sixtine m'aimait, mais cette révélation, n'avait finalement, rien changé pour moi. Je le savais. C'était tout. De mon côté, aucun aveu du genre. Juste mon silence sur ce sujet. Et juste mes gestes. De toute façon, même si j'en avais accepté l'idée, je savais bien, qu'à notre âge, on se lassait vite de tout. Alors à quoi bon ? Moi, je n'aurai jamais quitté Kain pourtant. C'est lui qui m'avait quitté, il était parti là où je ne pourrais jamais le retrouver.

"As-tu envie de me revoir ?"

Je me rendis compte que je la tenais toujours contre moi, au dessus du parquet. Je la reposais alors, assez brusquement. J'avais lâché sa taille, la laissant maintenant debout, contre le mur. Dans un haussement d'épaule, je me fis craquer les doigts, et sortie une cigarette de ma poche. Calmement, je l'allumais. Je la fumais avec délice. Je ne répondais pas encore. J'avais d'abord envie d'une cigarette. Alors elle attendrait que j'ai finis. Au bout de quatre minutes, ou peut-être était-ce cinq, j'avais fini de fumer. Et j'avais écrasé ma cigarette sur le dos de ma main, sans montrer le moindre signe de douleur. Car je n'en avais pas. Je jetai la cigarette au sol, et retourna m'appuyer contre le mur d'en face. Je la regardais, la fumée encore présente dans le couloir. Et la bonne odeur du tabac.

"J'en sais rien. Peut-être."

Au fond, est-ce que j'avais envie de la revoir ? Oui et non. J'étais assez partagé finalement. C'est vrai, j'aurai pu dire oui, parce qu'elle était agréable, même plus que ça, et que, en fin de compte, avec elle, ce n'était pas du temps perdu. C'était intense, et je le vivais merveilleusement bien. Et puis maintenant, il y avait ces marques. A ses yeux, nous engageaient-elles à quelque chose ? Je ne savais pas vraiment. Il aurait fallu qu'elle me le dise, ou que je lui demande. Mais je n'avais pas envie. De lui demander. C'est vrai, j'aurai pu dire non. Parce que à quoi ça servait ? Au fil du temps, elle se lassera de mon caractère asocial, de ma violence envers tous, et même elle, je sais que je ne me retiendrais pas. Et aussi du peu de tendresse que j'avais à offrir aux gens, et donc aussi à elle. Tendresse maladroite et quasi absente donc. Tout cela s'emboîtait, dans cette seule réponse.

C'était soudain. J'avais entendu des bruits de pas dans le couloir. J'avais détourné les yeux d'elle pour voir le fond du corridor. Mais je ne voyais personne. Et pourtant, il y avait du bruit. Je l'entendais. Des pas. De plus en plus proches, qui venaient vers nous. Peut-être était-ce de l'étage au dessus ? C'était possible. Je décidais de ne plus y faire attention. Si quelqu'un venait tant pis, de toute façon, qu'est-ce que ça pouvait me faire ? Les gens, je m'en moque éperdument. C'est en baissant les yeux, que je vis à nouveau la paire de bottines de Sixtine. C'est vrai, qu'elle était toujours pieds nus. J'avais émis une sorte de soupire mué en grognement agacé. Je levais alors les yeux vers elle, et soupira à nouveau. D'un geste désabusé, je m'ébouriffais les cheveux.

"Tu va choper la crève à rester pieds nus."

C'est pas que je m'inquiétais. Enfin, pas vraiment. Mais bon. Je n'avais pas envie qu'elle prenne froid. Je ne bougeais toujours pas. Et détaché mon regard d'elle, comme si toute notre conversation, comme si ses aveux sur ses sentiments, comme si notre pacte de morsure n'avait pas eu lieu. Parce que j'avais l'air si détaché à nouveau. Mais c'était tout moi ça. Et si ça lui déplaisait alors tant pis. Je n'étais pas sur qu'elle puisse encore penser m'aimer si elle me connaitrais encore plus. Mon comportement des plus violents, mon quartier, ma sauvagerie si bien connue. Mais peut-être que oui. Après tout, on ne savait jamais. En attendant, je n'en parlais pas. Je verrai bien, si elle est sincère ou non, avec le temps. Du moins si je la revoyais.


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MessageSujet: Re: Providence [Phoenix&16] Terminé   Providence [Phoenix&16] Terminé - Page 2 EmptyVen 8 Juil - 11:10

    Je le scrutais intensément alors qu'il fumait, réfléchissant certainement à ce qu'il allait me répondre. Je l'attendais, patiemment, sagement. Je le regardais écraser sa cigarette contre sa main, sans grimacer, sans même songer qu'il aurait pu avoir mal, car il n'en montrait pas lui-même de signe de souffrance. La cigarette avait tachée sa main d'un cercle noir fumant si bien que je ne pouvais franchement dire si sa peau était brûlée.

    Peut-être... Ce n'était ni un non, ni un oui. Mais l'important, c'est que ce n'était pas un non catégorique. J'avais de l'espoir qu'en lui germe l'envie de me revoir, un jour. J'avais cet espoir que personne ne pourrait m'ôter. Mise à part lui. Et j'en étais heureuse. J'étais heureuse de savoir que c'était possible, qu'il y avait une possibilité. Alors je souriais bêtement à sa réponse, alors que j'aurais peut-être du en être triste. Triste qu'il ne me réponde pas tout simplement qu'il en avait envie et que, oui, on se reverrait quoi qu'il arrive. Non, je ne pouvais pas être triste de la réponse qu'il me donnait.

    Des bruits de pas résonnèrent alors que je le regardais, étudiant chaque part de son visage avec une attention particulière. Je détournais seulement les yeux de Phœnix lorsque lui se résolu à en faire autant.
    Personne. Il n'y avait rien, au-dessus de ce couloir, si ce n'était des loges. Et les loges, à cette heure-ci, étaient normalement désertes. Je n'avais aucune idée de qui pourrait encore s'y trouver à l'instant, mais si je ne me trompais pas, quelqu'un était là. Qui ? Pourquoi ? Que faisait-il ? Je n'en avais pas la moindre idée. Mais il n'y avait là pas grand intérêt à savoir de qui il s'agissait. Surtout pas lorsque j'étais avec Phœnix. Là, rien n'était plus important que lui. Et il aurait été idiot de croire le contraire.

    - Tu vas choper la crève à rester pieds nus.

    Ces dires dessinèrent un faible rictus sur mon visage. Je ne savais pas pourquoi il me disait ça. En quoi cela était-il important ? Il n'y avait là qu'en jeu un simple rhume qui ne résisterait pas plus de quatre jours à mes connaissances médicinales. C'était insignifiant, pour moi. J'aurais préféré me rendre nue à sa rencontre, plutôt que de manquer de le voir.
    Mais sous ses propos bienveillants, je ne réagissais pas avant de longues minutes. Après quoi, je me résolvais à m'asseoir au sol afin enfiler mes bottines avec précaution, comme s'il en avait joué de mon honneur de les mettre correctement. Ma robe dessinait un cercle imparfait autour de moi et je me souvenais alors quelle était déchirée. En passant mes doigts dessus avec difficulté, j'apprenais que le corset était abimé et que des tissus s'étaient écorchés. Le vert de ma robe, lui, était constellé d'une multitude de tâche presque noires, résultat du sang sur le sapin. Je me souvenais alors de l'époque où je revenais de chez moi après une escapade en forêt, ma tenue sabotée par les ronces et autres végétaux, les cheveux emmêlés de feuilles et autres. Octave s'était toujours occupé de moi avant que Père puisse me voir, pour ne pas me faire disputer. Phœnix lui, faisait tout l'inverse. Mais cela me convenait. Cela me changeait. Cela m'évitait de ressasser des souvenirs trop dures pour mon esprit affaibli par le chagrin durant tout ce temps. Et je lui en étais reconnaissante.

    Phœnix, à quelques détails près, était finalement l'exacte contraire d'Octave. J'avais le doigt dessus. Je savais maintenant pourquoi je lui vouais une telle attirance. Et cela me donna envie de rire. Ce que je faisais, sans attendre, des larmes de joies coulant sur mes joues à mesure que j'exprimais mon bonheur, le plus silencieusement possible, cachant mon visage des mes mains tremblantes.
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MessageSujet: Re: Providence [Phoenix&16] Terminé   Providence [Phoenix&16] Terminé - Page 2 EmptyVen 8 Juil - 18:20

Je la regardais calmement. Je n'avais pas idée de comment elle avait interprétée ma réponse. Ni de ce qu'elle avait penser de mon conseil. Sans doute s'en fichait-elle, sinon elle se serait chaussée bien plus tôt après tout. Mais j'avais eu envie de lui faire la remarque, alors je l'avais fait, c"était tout. Elle remettait ses bottines, et moi je la regardais sans rien dire. Je la regardais, et c'était tout. Et encore de bruit qui se rapprochait inlassablement. C'était pénible, mais surtout ça attisait ma curiosité. Oui, c'était surtout ça. J'avais envie de savoir qui était là. Pourquoi, aussi. Et si c'était quelqu'un de sa connaissance ? Ce serait encore plus amusant. Qu'on la découvre en si mauvaise compagnie, dans cet état. Oui, décidément le scénario avait quelque chose de plaisant. Particulièrement plaisant même. Cela aurait pu être bien intéressant.

Sa tenue était dans un piteux état. Pour une Lady, je veux dire. Dans mon quartier, on était mal habillé, alors ça ne me faisait rien. Mais bon, de toute façon, propre ou souillée, ça ne changeait rien. Elle avait toujours son joli minois, et sa personnalité attachante. Attachante hein ? Me voilà bien fait. Elle avait de toute façon réussi à attirer mon attention, pire, mon intérêt. Mais elle le savait pertinemment. Même si je ne lui disais pas clairement, même si je ne lui montrais pas clairement. Elle le savait. Et je le savais aussi. Mais ça ne me dérangeait pas, bien au contraire. Au moins, nous savions à quoi nous en tenir alors, autant laisser faire. Et puis, j'avais même une longueur d'avance sur elle, vis à vis de son histoire, et de ses sentiments. Et j'aimais, avoir une longueur d'avance sur les choses. Et sur les gens.

Subitement, sans que je sache pourquoi, elle s'est tenu le visage. Et il me semblait bien, qu'elle pleurait, à ce moment là. Mais je ne savais pourquoi. C'était plutôt étrange, sur l'instant, de pleurer, comme ça, visage caché. Enfin, pour ce que j'en dit. Je ne pleurais jamais, et je n'étais pas une fille. Et surtout, je n'étais pas dans sa situation. Et pour rien au monde, je ne l'aurai voulu. J'aimais tellement être moi, que c'en était malsain. Mais que voulez-vous, je suis comme ça. Je ne compte que sur moi-même, et j'en suis bien heureux. Jusqu'ici, ça me gagnais, et je savais qu'il en serait toujours ainsi de toute façon. Je m'étais dirigé vers elle, et m'étais accroupis pour être à sa hauteur. Je ne savais pas si je l'avais blessée, ou quoi que ce soit. J'étais perdu et embarrassé. Moi, embarrassé ? Là, oui. Je n'aimais pas la voir pleurer, en pensant que c'était de ma faute, pas pour ça en tout cas.

"...Hé...Sixtine..."

Doucement, je lui poussais les mains de devant son visage pour découvrir son visage en pleurs.Sans attendre une réaction quelconque ou un regard, je lui léchais ses larmes. Salées. Troublées. Le même goût que ce fameux jour où je l'avais rencontré. Dans cette forêt. Je lui avais essuyée ses larmes, et je l'avais ensuite embrassé. Un peu sauvagement. Parce que je suis comme ça. Je n'y pouvais rien. La seule chose qui me préoccupait était de comprendre pourquoi ces larmes. A cause de moi ? Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Je n'en savais foutre rien. Et j'aurai aimé le savoir. Mais je ne demandais rien. Je me disais que peut-être elle s’expliquerait toute seule. Ou bien qu'un geste, une parole, traduirait la raison de son était. Pourtant, il ne me semblait pas qu'elle était malheureuse. En tout cas je l’espérais.
D'habitude si bavarde, elle ne disait plus rien, et au fond, c'est ce qui m'intriguait le plus. Qu'elle pleure au lieu de parler. Alors j'attendais, l'embrassant encore une fois, et encore. Pour finalement, la prendre dans mes bras. Pour la première fois, un geste qui venait de moi. Même si c'était des larmes de joies, et que je ne le savais pas, je l'aurais fait. J'en avais eu envie, j'en avais éprouver le besoin. Je la serrais tendrement et en même temps, un peu trop, sans doute, sans le vouloir cependant. Il faut dire que je ne prends jamais personne dans mes bras. Sauf peut-être ma sœur. Et encore. Il y a bien longtemps. Mais tant pis. Je le faisais pour moi. Pour elle.
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MessageSujet: Re: Providence [Phoenix&16] Terminé   Providence [Phoenix&16] Terminé - Page 2 EmptySam 9 Juil - 13:16

    se me serais presque trouvée folle à rire tout en pleurant. Mes mains tremblaient à mesure que je retenais mes rire et que je cachais mes larmes. Elles étaient humides, incertaines. Si j'avais voulu ne serait-ce que tenir quelque chose, j'en aurais été incapable. Si j'avais été debout, je serais certainement tombée comme une feuille. Mais heureusement pour moi, j'étais assise sur le plancher poussiéreux. Je n'avais plus aucune force. Je me sentais faible, presque malade, prête à sombrer dans un sommeil profond. Toutes ces émotions m'avaient chamboulé. Cela m'avait complètement embrouillé. Je ne savais plus faire la part des choses. Je ne savais plus où j'étais, ni qui j'étais.

    Quelqu'un parlait, disait mon prénom. Mais mon esprit était trop flou pour que je puisse comprendre, interpréter, anticiper ou même penser. J'étais là, assise, pleurant et riant sans vraiment comprendre pourquoi. Puis soudain, je sentais que l'on s'approchait de moi. Je m'arrêtais de rire, mais un sourire triste à mourir et des larmes persistaient sur mon visage. Une expression qui n'avait encore jamais pris possession de moi avant ce jour. Et je me souvenais que je n'étais pas seule. Je sentais mes joues rosir sous ma peau. Les larmes m'empêchaient de parfaitement distinguer les traits de Phœnix, mais je le reconnaissais, dans ses gestes, dans ses baisers. C'est alors que je sentais une pression. Il m'avait pris dans ses bras, comme on l'aurait fait pour une gamine. Il me serrait fort, trop fort, à m'en briser les os. Mais je ne disais rien, car j'étais heureuse. Je posais ma tête contre son épaule et versais les quelques larmes qu'il me restait. Je sentais son odeur et en imprégnais ma mémoire. Je me laissais porter en lui. Je fermais les yeux. J'aurais pu dormir. Mes quelque chose m'en empêchais. J'avais compris ce qu'il m'arrivait.

    Les larmes que j'avais versées étaient celle que j'avais retenues pendant longtemps, celles destinées à Octave. Les dernières. Et mes rires étaient pour Phœnix. Pour notre rencontre. Pour mon amour. Pour la joie que je ressentais alors qu'il se trouvait en ma présence, alors que je pensais à lui.
    Je souriais, inconsciemment. Le même sourire que ceux des enfants trop heureux pour dire quoi que ce soit.

    Alors, sans bouger, je chuchotais à son oreille les quelques mots qui me venaient.

    - Merci... Je suis heureuse en ta présence...

    Et ma main venait derrière son épaule libre pour resserrer encore notre étreinte. Je comprenais que je l'aimais et que je l'aimerais toujours. Que tout le mal qu'il pouvait me faire, il le compenserait tôt ou tard par des intentions d'une extrême tendresse comme il venait de le montrer. Que toujours, je penserais à lui. Et que, si jamais je devais le perdre de quelque manière que ce soit, je ne m'en remettrais jamais. Plus jamais.

    - Je t'aime, Phoenix.
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MessageSujet: Re: Providence [Phoenix&16] Terminé   Providence [Phoenix&16] Terminé - Page 2 EmptySam 9 Juil - 15:13

"Merci... Je suis heureuse en ta présence..."

Moi aussi. J'étais bien avec elle. Rien que le fait de l'avoir auprès de moi me rendait heureux. C'était assez étrange non ? La seule présence d'une personne suffit à changer votre humeur du tout au tour, où à changer toutes vos impressions et votre vision du monde. C'est si fort, d'être aux côtés de quelqu'un, qu'on l'aime ou pas. C'est un sentiment si puissant, qui en amène tant d'autres. Peut-être était-ce chimique ? Ou bien mystique ? Certains vous diront qu'il s'agit là du destin. Le destin. Qu'est-ce que c'est exactement ? Moi je n'y avais jamais vraiment cru. Je n'étais pas croyant. Juste en la haine. C'était vrai, ça au moins. Il paraît qu'on ne décide pas nous même de ce qu'on est, de ce qu'on fait, et que tout est dû à une force supérieur inconnue, à une alchimie magique et mystérieuse. Je voulais bien croire à l'alchimie mais pas en la force inconnue. La seule personne qui décidait de mes actes et de mes pensées c'était moi et personne d'autre. Je contrôlai ma vie et mes sentiments. Mes sentiments hein ? En ce moment, ils avaient été mis à rude épreuve. Ils avaient été tordus dans tous les sens et étés plongés dans un brouillard des plus complet. Et maintenant, ils allaient mieux. Enfin. J'avais senti une pression sur mon dos, elle se serrait d'avantage contre moi. Je croyais pourtant lui faire mal, sans trop le vouloir, en la gardant dans mes bras. Visiblement, ça ne la dérangeait pas. Alors je ne la lâchais pas. De toute façon, je ne voulais pas.

Finalement, elle avait pleuré de joie. Pas de douleur. Pas de tristesse. Et de savoir ça, m'arracha un soupire de soulagement. Je continuerai à lui faire du mal physiquement, et moralement aussi, mais là, je n'avais pas eu envie de lui en faire. Ses larmes viendraient en temps voulues. Et celles-là, je n'aurais pas à les regretter, car je les aurais souhaitées, provoquées. J'avais les yeux rivés sur le blanc du mur. Je n'avais pas vraiment le choix. Cette fois, je ne pouvais pas regarder son visage, puisqu'elle était tout contre moi. Et c'était tellement agréable après tout.

"Je t'aime, Phoenix"

Je t'aime Phoenix. Je t'aime Phoenix. Je t'aime Phoenix. Cette phrase résonnait subitement aux creux de mon oreille, et tonnait de tout son saoul dans mon corps tout entier. Je ressentais un nœud dans le ventre et dans la gorge, qui me forçait à reconnaître des sensations de chaleurs dans mon cœur. Sans être trop brusque, je l'éloignais doucement de mon corps, la poussant par les épaules, délicatement. Puis, j'enlaçais mes mains dans les siennes. J'étais un peu rouge, rien qu'un peu. En un sens, j'étais gêné, et je ne sais pas pourquoi, assez fière de moi. Fière d'être aimé par quelqu'un. Fière d'être aimé par elle. Je me penchais légèrement, et posa un doux baiser sur son front. En murmurant doucement contre sa peau, d'une voix assurée et chaude. Sans cette pointe de prétention qui m'est habituelle.

"Merci."

Ce fut le seul mot qui sortit de ma gorge.

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