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| A dark chest for dark men. [Pv P'tit Louis] | |
| Auteur | Message |
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Vidal { Where is Vidal? Vidal is in the kitchen ! }Messages : 195 Localisation : Agissant discrètement Âge du personnage : 23 ans
| Sujet: A dark chest for dark men. [Pv P'tit Louis] Sam 26 Déc - 17:14 | |
| [ hj : et voilà donc...tralala. J'me suis relue donc j'espère qu'il n'y a pas de fautes è__é Et pour le titre, il a pas vraiment de rapport mais j'avais pas vraiment d'inspi et donc j'suis allée voir des titres de chansons que j'avais et..ça a donné ça XD /sbafff *on s'en fout, de ta vie ! XD]
Un pâle jour s'était levé ce matin, annonçant sans aucun doute une journée plus que favorable à la préparation de nouvelles manifestations de la résistance. Son nouveau projet semblait peut-être énorme mais Vidal était sûr que cette fois-ci, il réussirait et que le soir-même, il aurait la mort d'un Prince voire deux sur la conscience. Bon, les résistants avaient réussi à acquérir le matériel nécessaire, il ne restait plus maintenant qu'à espérer que le temps leur serait propice et que Shad ne fasse pas tout échouer, encore une fois. Vers neuf heures, une petite brume se leva, faisant grincer des dents tous ceux qui connaissaient le plans. Vidal, lui, se contenta de jeter un œil par la fenêtre, lâcha un petit soupir puis cassa en deux sauvagement le petit levier qui lui aurait permis d'actionner le levier. Le but de ce plan était de tuer le Prince Louis et que ceci ait l'air d'un accident. Pour commencer, ils avaient dû acheter les services d'un dresseur d'ours, et le dresser de telle façon que l'animal poursuive Louis du point x où il était assis jusqu'au point y, où un piège avait été creusé de telle façon que le sol s'écroule sur le poids de Louis et de l'ours et que Louis se fasse embrocher par les piques géants installés ici quelques temps auparavant.
Mais tout était raté, de toute façon. Pour que leur plan réussisse, il aurait absolument fallu qu'ils aient la meilleure des visibilité de telle façon que l'ours poursuive Louis et non un de ces crétins de nobliaux. De toute façon, vu comment le temps était en train de tourner, même la fête allait être annulée et de la neige allait tomber. Des flocons de neige...Vidal observait d'un air neutre les nuages avant que ses pensées ne se décalent un instant sur son arrivée au château. Comme il avait senti la froideur des flocons étoilés, la nostalgie de la campagne qu'il quittait. À l'époque, il était encore bien entouré avec une mère qui le soutenait et un père dont le sourire venait toujours lui rehausser le moral lorsqu'il était un peu fatigué. Que lui restait-il maintenant ? D'après les dernières nouvelles, son père était à peine capable de manier le fauteuil roulant sur lequel on l'avait mis. Les poings de Vidal se serrèrent : il n'avait plus rien à perdre.
Un bref regard vers les ombres des meubles vint lui confirmer que l'on était vers les onze heures de la matinée. Ce n'était pas à lui de s'occuper de la cuisine aujourd'hui et par conséquent, Vidal avait une pause assez large. Il tripota deux secondes le petit chapelier avant que quelque chose de froid ne vint s'écraser sur sa joue brûlée. Le chef de la résistance ressentit un petit picotement, à vrai dire, sur cette vaste surface de peau vierge puis leva la main droite et toucha l'endroit où le flocon était atterri. Donc...Il neigeait, comme lorsqu'il était arrivé ici. Était-ce un signe ou bien non ? Peut-être qu'au cours de cette journée, quelque chose allait se produire qui allait totalement modifier sa vie ? Ce qui aurait pu ressembler à un sourire effleura deux secondes la figure de Vidal puis, il se dirigea d'un pas assuré vers le seul endroit où il pouvait trouver la tranquillité et réfléchir à ses plans plus que démoniaques : la bibliothèque.
N'étant pas considéré comme un villageois, Vidal passa sans problème la porte de ce lieu où régnaient en maîtres ordre et mots. Tandis qu'il touchait d'un air très concentré la tranche de bouquin plus vieux même que l'arrière grand-père de son arrière grand-père, l'autre main touchait le pendentif et le tournait entre ses mains : voyons voyons, lequel serait le plus intéressant, sur sa table de nuit ? Ici étaient classé des livres tous plus glauques les uns que les autres qui décrivaient sans pitié organes et cœurs déchirés. Rein-Beau, Vers-Laine ainsi Lady Dit décrivaient tous d'une façon plus que morbide la façon dont découper un adversaire en deux et le torturer, ce qui n'était pas sans plaire à Vidal puisque, rappelons-le nous, l'un de ses objectifs principaux étaient de torturer Louis – et éventuellement Armand – jusqu'à ce que mort s'en suive.
« Il était un p'tit homme qui s'app'lait Guilleri, carabi* ! Il s'en fut à la chasse, à la chasse aux perdrix, Titi Carabi Toto Carabi Compère Guilleri... »
Chantée sur un ton enfantin et agréable, quelqu'un écoutant la douce comptine sortant de la bouche de Vidal aurait presque pu se réjouir mais...Elle avait presque un air terrifiant, récitée d'un ton neutre et froid, comme s'il s'agissait d'une antique formule de malédiction destinée à quelqu'un dans le château. Mais passons. Loin de nous de penser que Vidal allait chanter pendant une heure, surtout dans une bibliothèque : ce petit chant lui était juste revenu en mémoire alors qu'il avait touché la tranche d'un livre particulièrement gros.
Rat de Lait, tel était le nom de l'auteur. Et son livre avait l'air très précieux, rappelons d'antiques mythes des temps anciens. L'intitulé de l'un deux, « Religion, mon amour » vint – bien inconsciemment le faire sourire et il eut tout d'un coup une idée lumineuse. Oui, diable que ces vieux livres étaient sources de faramineuses idées !! Il venait de trouver le prochain complot qu'il dresserait contre les deux princes mais avant cela, il devait...étudier le livre de A à Z pour voir si de minuscules détails n'auraient pas été oubliés et s'il était possible de choper encore plus d'idées à l'intérieur. Les yeux de Vidal se posèrent donc sur le magnifique ouvrage et parcoururent les premières lignes : l'auteur avait un style vraiment très particulier mais il était – on pouvait le dire – habitué à lire les anciennes langues et les comprendre dès la première lecture.
Absorbé par les lignes, Vidal commença à marcher, parcourant très sérieusement les rayons, tel un somnambule, évitant par miracle un vase rempli d'eau, une échelle, un homme mal vêtu, une gomme, qui se trouvaient sur son chemin. Il ne vit donc pas que quelqu'un d'autre se trouvait devant lui, quelqu'un qui se retrouva bousculé et tomba sur le choc.
« Ah, désolé. J'suis confus. »
Ses yeux quittèrent le bouquin une seconde pour voir qui – au moins – il avait heurté.
À sa vue, il avala de travers, puis, d'un réflexe fulgurant, se mit aussitôt à genoux et s'inclina. Il ne devait pas...grimacer. Ses yeux ne devaient pas...croiser les siens et avoir l'air quelques peu haineux, même s'il en avait toutes les raisons pour. Plus que tout, il devait avoir l'air d'un serviteur fidèle qui voulait faire le meilleur pour son Prince, même s'il avait envie de lui arracher les tripes. Évitant toujours de le regarder en face, la bouche de Vidal s'ouvrit pour dire quelque chose semblant emprunt de conviction :
« Excusez-moi, mon Prince ! Voulez-vous que je vous aide ? Veuillez véritablement accepter mes excuses !! »
Vidal serra fermement le poing sur son chapelet. Drôle d'humiliation pour le chef de la résistance.
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: A dark chest for dark men. [Pv P'tit Louis] Ven 29 Jan - 23:00 | |
| [HJ : je trouve ce post affreux, moche, et immonde. Je te prie de m'excuser... En plus j'ai pas de raison valable, avec le temps que je t'ai fait attendre... Désolée pour tout /o] Une pièce. Deux pièces. Tel un écho, les pièces d’échec tombent… tombent. Leur propriétaire est déçu. Très déçu. Il étend son corps sur le matelas ou repose l’échiquier et contemple, pensif, le spectacle qui s’offre à lui. Les pièces ne sont plus que des cadavres putréfiés, pourris et hideux. Ils sont tombés, l’ivoire s’est abimé. Il devra les changer, impérativement. Son regard fugace se pose sur un pantin de bois, visage ignorant d’immortel, devant lequel il s’extasie quelques instants, pupilles vides de tout sentiment. Il repense au soleil levant dans la matinée. Pense que son aimé n’est pas venu le réveiller. Il ne s’est pas glissé délicatement sous les drapés de soies, il n’est pas venu lui caresser sa chevelure, ni lui susurrer des mots doux à l’oreille. Il n’est pas venu, non. Alors, il y avait un problème. Mais quoi, pourquoi ? Un simple envie de faire une pause, un désir effréné de ne pas le voir, de l’éviter ? Cette envie de grandir, de sortir… de vivre avec quelqu’un d’autre que lui ?
Le propriétaire du jeu d’échec ne comprenait plus. Ce garçon s’appelle Louis, et il est un prince gouverneur de son royaume… avec son frère.
Ils se retournent rapidement, se retrouve alors sur le dos. L’imposant lustre de cristal scintille, la lumière se reflétant dans ces yeux bleus. Si seulement Armand était là…
Louis se lève, se dirige vers l’armoire en bois massif surplombant sa pièce. Une redingote brodée de fils d’or, de petits souliers brillants, une chemise blanche en satin, autour de laquelle il attache, au niveau du cou, un ruban de soie noir. Il sort, lentement, doucement, comme si chacun de ses gestes pourrait valoir à un bout de verre de se briser. Son âme pense, songe encore à cet incident.
Et si… Armand ne l’aimait plus ?
Son visage se décomposa à cette idée. Non, jamais, jamais de la vie il ne pourrait faire ça. Sa mine frivole s’envola aussi vite qu’elle était apparue que lorsqu’il avait pensé sortir. Tel un mort-vivant, tel une bête à la recherche de chair fraiche, tel cet animal abandonné, il se sentait seul. Terriblement seul.
Ses pas le mènent à la bibliothèque. Dans ces doigts, une pièce d’échec tombe et roule, brisant le silence envoutant de l’endroit, sombre et ténébreux. Sur une des nombreuses étagères, il attrape, ses petits pieds ne touchant presque plus terre, un livret. Un simple livret de feuilles usées. Sur la première page était inscrite, l’encre dégoulinant sur les bords. Il l’ouvre. Les mots, ces quelques vers enchantent sa pensée. Son âme toute entière se dévoue à sa lecture. Le sourire revient. La vie, revient. Plus de bruit extérieur, plongé dans sa lecture, dans son monde, il oublie. Il oublie Armand, il oublie sa vie. Il oublie même ou il est. Ces quelques mots enchanteurs.
Et puis, le néant. Le livre se referma, les yeux de Louis se closent. La mort ? Le sommeil ?
« Ah, désolé. J'suis confus. »
Non. C’était un jeune homme. Un des cuisiniers, à première vue. Que faisait-il ici, pourquoi l’importuner ? Ce regard… quel était se regard qu’il lui lança ? Un temps, et Louis rouvrit les yeux. Son visage pâle, blême, il se racla le crâne, avant de se relever, bousculant les livres tombés, sur le choc.
- Ce n’est rien.
Louis, d’un geste, s’assit sur une chaise, observa de haut l’homme. Des yeux brulants, brulant de haine et de désir à la fois. Vengeance. Simple vengeance. Il l’avait tiré du moment le plus sain que Louis n’ai connu depuis bien longtemps. Désir… désir de jouer. De s’amuser, un peu. Cela faisait si longtemps.
La mine de Louis n’en disait pas beaucoup sur son humeur. Triste, vide, personne ne pourrait lire dans son cœur. Surtout pas un simple cuisinier qu’il ne connaissait pas. Non, non, jamais. L’homme parut donc être… choqué ? Non, perturbé ? De la rencontre qu’il venait de faire.
« Excusez-moi, mon Prince ! Voulez-vous que je vous aide ? Veuillez véritablement accepter mes excuses !! »
Ce garçon serra, tant qu’il le pouvait, un objet, autour de son cou.
- Non. Merci. J’accepte tes excuses, mon brave. fermé comme une huitre, ne dévoilant son cœur à personne. Non, à personne, sans exception.
A ses mots, il senti un léger relâchement, comme si le flux de leur deux êtres ne passait plus. Comme si ce qu’ils avaient créé, l’espace d’une seconde, ne devait plus se rompre. Un temps, deux temps. Comme une danse, une danse cadencée, le jeu ne faisait que commencer. |
| | | Vidal { Where is Vidal? Vidal is in the kitchen ! }Messages : 195 Localisation : Agissant discrètement Âge du personnage : 23 ans
| Sujet: Re: A dark chest for dark men. [Pv P'tit Louis] Ven 5 Fév - 22:36 | |
| [ Chapeau si tu trouves de l'inspi après ça ! xD J'ai un peu de mal à rp, en ce moment :'(]
Que ressentait-il à part une haine si profonde qu'il avait lui-même envie de plonger son poignard dans le cœur de ce garçon ? Rien d'autre, sans doute et mieux qu'il ne poursuive pas cette réflexion afin de ne pas tomber dans ses abysses. Louis était tout ce qu'il haïssait. Un frère inceste, un souverain détesté, un dictateur, et c'est pourquoi il le haïssait. Mais plus que tout, il était persuadé que l'empire avait eu un lien avec l'incendie de sa maison, il y a des années de cela. Et s'il...s'il n'était qu'un point entre leurs mains ? Et s'ils avaient tout, absolument tout prévu, y compris qu'il devienne le chef de la résistance ? C'était peut-être pour cela qu'ils réussissaient à faire échouer tous ses plans, et même qu'il était toujours à la tête de la résistance. Un pion manipulé comme tous les autres. Bizarrement, cette conception de la chose amusa plus Vidal qu'une autre et il se surprit à penser qu'il se ferait un plaisir de surprendre – par sa haine – celui qui était censé le manipuler.
Peut-être était-il jaloux de Louis, en fin de compte. De son bonheur, de sa fortune, bref, de tout ce qu'il ne possédait plus depuis qu'il était arrivé dans cette maudite ville. Pourquoi était-il resté, d'ailleurs, au lieu de partir à la recherche des horizons de son enfance ? Pourquoi, à part à cause cet espèce de blokus qui l'empêchait de respirer un autre air que celui sale et souillé de la citadelle ? Et que faisait-il, là, au lieu de préparer un plan qui aurait éventuellement pu rattraper celui qui avait été perdu quelques secondes auparavant ? Mystère : il était comme figé devant ce petit bonhomme qu'il avait vu nouveau-né, puis enfant et enfin adolescent. Le gamin avait un drôle de pouvoir, empêchant quiconque d'à peu près intelligent de le poignarder de face. Ses yeux, d'un bleu profond, vous emportaient loin d'ici dans un lieu connu vraisemblablement d'eux-seuls. Une prison couleur océan dans une autre prison où le temps serait exclu. Vidal ne savait plus quoi dire. Il n'aimait pas être regardé ainsi, c'était vrai, de même qu'il détestait être considéré avec supériorité. Par la même occasion, avoir Louis à portée de main lui donnait envie de régler ses comptes, mais comme je l'ai dit plus haut, il se sentait incapable de faire quoi que ce soit et combien même, s'il tuait un prince dans la bibliothèque et détruisait sa couverture, il avait toutes ses chances de ramasser la rage de l'autre sur son dos et cette fois-ci, aucune retraite ne serait possible.
« Vous...vous avez peut-être un désir, pour le menu de ce soir ? Pour...me faire pardonner, même si vous me dites que vous l'avez fait...Un plat qui vous tient à cœur, un numéro, je ne sais pas, tout doit être possible... »
Comment reconnait-on les coupables ? Des experts devraient écrire une thèse là-dessus, à moins que ce ne soit déjà fait. Voyez-vous, ce qui aurait pu faire tiquer notre cher monarque, c'est que le blond à la cicatrice en faisait beaucoup. Il aurait pu s'en aller, vite fait, sans trop chercher à savoir autre chose que le fait qu'il s'en soit tiré vivant , mais Vidal n'était pas de ce genre-là. Beaucoup plus prompt, méfiant, il préférait s'assurer de tout avant de partir. Et mieux valait une bonne vieille répétition et une allure de garçon un peu lourd sur les bords plutôt qu'une condamnation à perpétuité pour impolitesse.
Mais le chemin sur lequel il s'engageait était dangereux, assurément très dangereux. En faisant cela, il ne risquait pas seulement de paraître un peu lourd mais il donnait une occasion de plus au prince de lire ses pensées, de les déchiffrer de la manière la plus odieuse qui puisse paraître : traduire tous ses gestes. Et il était stressé, le bonhomme. Sa main gauche n'arrêtait pas de serrer le pendentif comme s'il eût voulu casser en deux l'homme qui y était crucifié. Un homme très observateur aurait également pu remarquer que les tempes du jeune apprenti cuisinier semblaient un brin « mouillée », qu'il serrait fortement les dents, manquant ainsi de se mordre la langue, d'une maladresse fortuite, à chaque fois qu'il prenait la parole.
« À moins que vous ne désiriez quelque chose tout de suite...Sire... »
Le Sire fut comme arraché de sa gorge. Ah, comme ce mot lui répugna à prononcer. Ses yeux remontèrent de moins en moins timidement vers le garçon auquel il n'avait pour l'instant jeté aucun regard intégral, comme le voulait la règle. Louis était étonnamment petit. Un garçon banal, petit, mais banal, qui aurait pu être son frère ou son neveu. Et...ce bandeau...Il savait que Louis portait un bandeau mais il ne s'était jamais posé la question de qui lui avait fait cela...Peut-être d'autres résistants qui auraient mieux réussi qu'eux ? Ou alors... Armand lui-même ? Et s'il avait tout faux sur leur relation, de A à Z ? Et si Louis n'était finalement qu'un manipulé de plus ? Cette hypothèse lui faisait peur et il ne devait pas l'envisager. Le prince minimoy était coupable, comme toute la cour en général, point final. L'heure n'était pas venue au doute.
« Cet œil... C'est...Sire...Armand qui t'..Vous a fait ça ? » |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: A dark chest for dark men. [Pv P'tit Louis] Mer 10 Mar - 19:21 | |
| « Vous...vous avez peut-être un désir, pour le menu de ce soir ? Pour...me faire pardonner, même si vous me dites que vous l'avez fait...Un plat qui vous tient à cœur, un numéro, je ne sais pas, tout doit être possible... »
Qu’il arrête ! Ces pauses, ses temps, cette cadence, qui était détruite, trois fois durant la phrase que le cuisinier venait de prononcer. Que cela cesse. Ce genre de choses insupportait Louis au plus haut point. Ce petit « numéro », comme l’appelait l’autre, devrait cesser. Pas de plat, pas de numéro, et surtout, surtout, rien n’étais possible. Rien ne ferait revenir Armand, rien ne l’empêcherait de fuir son frère. Alors, l’autre devrait se taire. Et ce, rapidement. Très rapidement, même. Sinon, Louis le ferait envoyer aux cachots, et il se chargerait personnellement à veiller sur le sort que l’on réserverait au misérable vermisseau qui’ l’avais gêné. Celui qui avait cru bon de se faire remarquer devant le prince en personne. Celui qui avait droit de vie ou de mort sur la moindre mouche qui voletait dans le royaume. Celui qui cherchait à éradiquer définitivement les opposants au pouvoir qu’il avait mis en place avec tant d’amour.
Louis se le répéta, encore et encore, inlassablement : R I E N n’était possible.
Et l’autre, cet être insignifiant, pourquoi ne partait-il pas ? Pourquoi cherchait-il tant à rester. A risquer.
- Non. Maintenant, taisez-vous une bonne fois pour toute. Ou allez-vous-en. Vite.
Il posa ses mains de porcelaines délicatement contre son front. Le souffle qui s’échappa de sa gorge était excédé, fatigué. Son regard se posa pourtant à la fois sur le jeune homme blond, qui, tremblotant comme jamais Louis n’avait vu quelqu’un tremblait, serrait au plus fort son crucifix, dans sa main. Le prince imagina. Il ferma les yeux, et vit soudain Vidal, une lignée de sang qui perle sur sa main, les pupilles dilatées de peur. Il l’aura bien cherché, à avoir peur. Il le voit lâcher le pendentif sur le sol, son souffle, ses gestes, sa voix, horrifiés. Son regard se levant vers son prince, son « sire »… Et le sourire sadique de Louis accompagnant cela. Le jeune garçon voulait que le visiteur, ici, ait mal. Qu’il souffre. Et que tout cela l’incite à partir. Loin. Et qu’on le laisse à son malheur. Nom de dieu ! Pourquoi le tout-puissant avait-il décidé cela ? C’était un signe… C’était… Obligé d’arriver ? Il se mit derrière son livre, ignora le blond comme un enfant qui bouderait. Et attendit. Attendit. Et l’autre ne partait pas. Un regard discret et un petit souffle pour remarquer que non, toujours pas.
« À moins que vous ne désiriez quelque chose tout de suite...Sire... »
L’homme voulait vraiment rester ? Enfin… Nom d’un chien !! Louis n’en voulait pas, de cette chose ! De ce chien-chien ! De cette simple âme abandonnée qu’il ne souhaitait qu’abandonner dès qu’il le pourrait ! Non, il n’en voulait pas. Celui qu’il voulait, c’était Armand. Armand qui n’’était pas venu ce matin. Armand qui devait surement s’amuser, comme toujours, dans les cachots. Armand, ce frère qu’il désirait en permanence. Cet homme qui ne représentait qu’un pêché. Que le fruit qui avait été récolté pour leur arrogance, et leur façon de vivre. Cet amour interdit, il leur avait été imposé, cela avait été une punition. Oui, une simple punition. Louis ouvrit grand les yeux. C… Comment avait-il pu penser ça ? Imaginer qu’Armand n’ai été qu’une erreur. Jamais. Jamais de la vie. Plutôt mourir pendu sur la place publique, plutôt que de laisser son frère. Plutôt souffrir le martyre en enfer, que de vivre sans lui. Plutôt disparaître que de le faire souffrir, tout simplement.
Louis ne désirait rien d’autre que son frère. Il susurra doucement, mais de façon inaudible, un « Armand » saccadé, triste, mais emplie de désir.
Et puis, tout se passa très vite. Très vite. Un mouvement rapide et agile parcourut son corps. Il jeta au sol son livre, et se leva violemment, son œil exorbité, fixant avec horreur le visiteur importun.
- PARTEZ !! PARTEZ, VOUS DIS-JE, PARTEZ !!
Le prince leva son bras au ciel. Non, il ne fallait pas frapper les sujets. Non. Louis. Calme. Calme. Quelques instants plus tard, il s’était de nouveau assit sur un fauteuil de cuir. Rouge. Rouge comme le sang qui pourrait se déverser. Rouge, comme un cœur qui souffrait. Comme un cœur brisé par l’espoir.
- Je… Se n’était rien. Ce n’était rien… Rien..
Le « rien » parut comme un écho. Il le répétait, intarissable, comme pour s’en persuader lui-même.
« Cet œil... C'est...Sire...Armand qui t'..Vous a fait ça ? »
Ce fut ici que tout commença. Se fut à ce moment précis, au moment ou cet envoyé du diable avait prononcé le mot maudit, que tout changea. Andante. Les tremblements débutèrent. Encore et encore, de plus en plus fort. Puis, adagio, pianissimo, ses dents se mirent ensuite à claquer. Encore et encore. Moderato, rapidement, ses mains se figèrent. Allegro, enfin, ses doigts se crispèrent sur le cuir, qu’il griffa sur quelques centimètres. Tête baissée, on aurait dit qu’il exploserait. D’amour, de haine, de tristesse, on ne saurait dire. Prestissimo, les gestes ensembles, il baragouina quelque chose d’incompréhensible. Il tenta, piano, piano, de se répéter, plus distinctement ensuite.
- … J… Amais Armand… n… oserais t… telle chose.
Quelque seconde de repos, et il tenta de se faire comprendre une nouvelle fois.
- Non… Jamais le prince ne me ferait subir cela…
Presto. Presto.
- PUISQUE JE VOUS DIT QU'IL NE ME FERAIT PAS CELA !!
Une nouvelle fois, le souffle coupé, le corps encore chaud et frissonnant, il ferma ses pupilles. Le noir le plus profond l’aiderait à se calmer. Oui, l’obscurité enivrante de la bibliothèque, l’obscurité de sa vie, pourrait le faire parvenir, enfin, à comprendre son comportement.
Quel comportement ?
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| | | Vidal { Where is Vidal? Vidal is in the kitchen ! }Messages : 195 Localisation : Agissant discrètement Âge du personnage : 23 ans
| Sujet: Re: A dark chest for dark men. [Pv P'tit Louis] Ven 21 Mai - 1:25 | |
| Cette haine était malsaine, le dévorait tout entier jusqu'à ne plus finir. À vrai dire, il entendait les cris de Louis lui ordonnait de s'en aller de là, de se barrer et qu'il ne voit plus son visage mais...C'était fini. Complètement fini. Le garçon ne bougeait plus. Son corps se situait maintenant à plus d'un kilomètre, loin de là. Il était perdu, il se faisait dévorer par le monstre qui le possédait, celui-là même qui le poussait à commettre ces crimes. Donnez-moi un H, un A, un I, un N et un E. Haine. Drôle de bébête qui mange les entrailles de son humain. S'il avait pu paraître un cuisinier tout béta au yeux du prince, tout à l'heure, à l'instant, il devait vraisemblablement ressembler à une armoire à glace hermétique. Il ne voulait plus ressentir toutes ces choses qui le tourmentaient. Plus que cela, la cause de son désespoir était devant lui : Louis. Frère d'Armand, amant de celui-là même l'on pouvait dire. Louis qui lui criait dessus et qui finirait par l'agresser physiquement s'il ne se barrait pas immédiatement mais... Vidal était un fou. Il ne s'en irait pas. Pas plus qu'il ne se prendrait au jeu du prince et lui prouverait par x et par y qu'il était responsable de toutes ces tentatives d'enlèvement qu'il y avait eu sur lui ces dernières années.
Il ne cillait plus. Ses yeux fixaient le petit prince en colère comme s'il était transparent. D'un air impassible, complètement vide, blasé. Louis. Comment un être aussi insipide avait-il pu avoir autant d'importance dans ce royaume ? Comment avait-il pu briser sa vie à ce point ? Il savait ce qui traversait la tête de Louis à ce moment donné : peut-être envisageait-il fortement de le foutre en prison puis, accessoirement, de lui faire subir les pires tortures. Ce qu'il oubliait, c'est que sa présence ici relevait déjà d'une torture quotidienne et d'un séjour en prison. Prenait-il vraiment tous les habitants du domaine pour des moutons de Panurge incapable de penser et aptes, pour le meilleur et pour le pire, à suivre le meneur ? Sûrement. Que de doutes. De toute manière, il ne connaissait pas Louis et n'avait aucune envie de copiner avec lui : un syndrome de Stockholm, non mais, et puis quoi encore ?
Drôle de conversation. Vidal ouvrit la bouche légèrement pour rendre compte de son étonnement lorsque Louis lui cria qu'Armand n'était en aucun cas responsable de cette méchante blessure à l'œil. Dommage...Et pourtant, il aurait presque pu penser que le grand frère avait tenté de brusquer le petit pour que celui-ci reste avec lui. Mmh. Il devrait envisager une autre hypothèse, alors même si demander la vraie version au principal concerné semblait bien trop risqué s'il ne voulait pas finir le restant de ses jours dans un sombre cachot avec le grand frère qui y descendrait tous les jours pour le punir de ses paroles. Triste sort pour le plus important membre de la résistance mais cessons de tergiverser. Vidal toucha le pendentif qu'il avait à son coup d'un air encore songeur. Si Louis lui disait de s'en aller, il le ferait, sans hésitation : rester en compagnie d'un minable comme lui ne faisait qu'attiser son dégoût. En revanche, là, il semblait un peu, pour n'importe quelle raison, énervé et ce n'était certainement pas parce que le jeune cuisinier lui avait proposé une de ses spécialités.
« Ah. Je me souciais de vous. Ce n'est pas grave, alors. Je venais ici pour rechercher un ou deux pamphlets alors je vais continuer mes recherches, Sire. »
Ainsi, il tourna vulgairement le dos au Prince Louis, sans même une salutation des plus usuelles pleines de respect et d'hypocrisie pour fouiller l'étalage de l'étagère juste à côté du nain. Des pamphlets... Il devait bien y en avoir un ou deux d'intéressants, ici ? Encore que... Ceci n'était même pas certain. Comme dans toute bonne dictature, les livres les plus intéressants avaient été bannis, ce qui restreignaient vraiment les lectures du soir du cuisinier.
Non, il n'y avait rien d'intéressant ici. Un ou deux exemplaires pleins de poussière d'un auteur en proie au désespoir de vivre et qui exposait toutes ses tentatives de suicide dans un ouvrage qui avait remporté un franc succès à sa sortie mais à part cela... Rien. Cette étagère était aussi vide que le néant entre les deux oreilles de Louis. Blague à part, bien sûr que cette provocation était volontaire de la part de Vidal : tandis qu'il fouillait le rayon, un sourire s'alluma sur son visage tandis qu'il repensait à la chute du livre, il y avait quelques minutes. Il avait mis Louis hors de lui et en était fier. Comme quoi il réussissait mieux à tout ce qu'il entreprenait lorsque sa proie était directement face à lui. Louis n'était qu'un gosse, après tout et un gosse qui ne le connaissait sûrement pas, surtout que pour le connaître, il lui aurait fallu envisager que le gouvernement actuel possédait des dossiers très complets sur tous les membres de la résistance et qu'ils se permettaient de les laisser circuler dans le château car eux, contre le régime autocratique, étaient un mal nécessaire au bon fonctionnement de toute cette mascarade.
« Vous n'en avez pas quelques uns à me conseiller, par hasard ? », demanda-t-il sur un même souffle, toujours aussi irrespectueusement et ne se retournant pas vers son royal interlocuteur.
Si Louis ne s'était pas vexé de la première manifestation de détachement dont Vidal avait fait preuve, il le serait sûrement du fait de celle-ci, même si, rappelons-le, ce n'était l'objectif de Vidal que de finir au fond d'un cachot pour le restant de ses jours. Il croyait vraiment qu'il n'avait remarqué ses mimiques, que, parce qu'il faisait sembler d'être entré dans le monde des adultes, il y était réellement ? Cette façon de ne pas l'écouter en se cachant derrière son livre était parfaitement ridicule, Vidal y voyait là un signe de puérilité évidente d'un gamin qui ne savait plus quoi faire pour se faire remarquer. Tout comme lui qui ne savait plus quelle méthode utiliser pour faire souffrir Louis et sa clique, tellement elles étaient détournées par cet enfoiré de Shadow.
« Tskkk...Non mais quel gamin... »
Cette phrase seule lui avait échappée, à lui qui prenait tout le temps le soin de conserver à l'intérieur de lui-même ses sages pensées. Ses yeux s'écarquillèrent alors en grand, lorsqu'il se rendit compte que ses paroles allaient sans doute, très certainement le condamner, toujours dos au prince, ses yeux s'ouvrirent grand et ses doigts retournèrent avec frénésie le crucifix qu'il portait sans arrêt à son cou.
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