{ Dirty Prince }
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 Some beer, pwease? { My dear Swann

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Some beer, pwease? { My dear Swann Vide
MessageSujet: Some beer, pwease? { My dear Swann   Some beer, pwease? { My dear Swann EmptyLun 28 Déc - 1:05

    Je me demande comment j’en suis arrivé là.

    - - - - - - - - -


    Nathanaël se leva, ce beau matin d’Automne, s’étira, alla se coiffer une bonne demi-heure dans les salles de bains. Il effraya également quelques passants, quelques nobles, et domestiques qui commençaient d’ores et déjà le nettoyage des chambres aristocrates –après avoir dormi, de leur côté sur les planches de bois, c’était à la limite de la provocation.
    Tout était donc normal en cette matinée. Son garçon de compagnie, comme tout les matin, époussetait les draps, refaisait le lit, pendant que son maitre prenait soin de son apparence, seul –ou presque- , tranquille.

    Mais quelque chose clochait. Dangereusement, même. L’adolescent se rapprocha du miroir, fronça les sourcils –il se trouvait pourtant affreux, les sourcils froncés…-, pour apercevoir, près de la mouche qu’il venait d’installer, une plaque rouge. Une énorme plaque rouge, qui, malgré le fond de teint habituel, ne disparaissait pas. Tout cela de son point de vue, bien sur, puisque, évidement, la plaque était quasi-invisible (si elle ne l’était pas totalement).
    Il pris une pierre à sel, et frotta, frotta, encore et encore. La panique se lisait dans ces yeux, et on pouvait maintenant le voir vider son pot de fond de teint, afin de masquer l’horreur qu’était devenu son visage.

    Rien n’y faisait. Elle était toujours là, comme pour le narguer. Il couru plus vite que son ombre (oui, comme Lucky Luke avec son arme), avant de déraper devant sa chambre, et de rentrer en trombe dans la pièce.

    « SWAAAAAAANN !!! SWAAAAANN !!! OU ES-TUUUU ?? SWAAAAANN ??!!! »

    Il glissait, dérapait, patina presque sur le parquet récemment ciré, s’accrochait aux bords, aux portes, aux meubles, afin de mieux glisser. Le garçon n’était plus là, mais la chambre était niquel.

    Se fut quelque minutes plus tard que son ami et esclave –oui, avouons-le -, rentra sympathiquement dans la pièce, un chiffon à astiquer dans une main, et un bout de ferraille composant les nombreux bouts de ferrailles de la chambre de Nathanaël.
    Il put alors trouver son maitre étendu de tout son large sur le lit, pleurant et grognant des mots et expressions incompréhensibles. Il tapait du poing, pleurait, couinait. Un vrai gamin. Se fut à ce moment qu’il sentit une chose s’alourdir sur le matelas, et sa présence qui allait avec.

    La journée de Nathanaël fut horrible -la pire qu’il n’ai jamais vécue depuis son arrivée au royaume, peut-être même.
    Son garçon ne compagnie partait, revenait, toujours insensible aux cris de son maitre, toujours ignorant de la cause de son malheur. D’un autre côté, il s’en fichait surement.
    Un moment, le marquis se retourna. Pathétique, un aristocrate qui pleurait comme un marmot. Surtout quand, à l’extérieur, on se fait appeler « Lord ». Il se calma vers cinq heures de l’après-midi, et réclama alors un thé. Comme tout les jours. Swann lui apporta, toujours muet. Il était, de ce fait, habitué aux crises de nerfs de son maitre, et savait que dans ces moments-là, la seule chose à faire était de se taire et de rester naturel.

    Ce fut vers six heures que le silence se brisa enfin. Il faisait d’ores et déjà nuit, il faisait froid, et lorsque Swann ouvrit les fenêtres pour on ne sait-quelle raisons X, le froid engourdissait leurs muscles.

    « Maitre… Vous ne voulez pas sortir ? Peut-être… que cela vous détendra ? »

    Mauvaise idée. Jamais, au grand jamais, le « maitre » ne sortirait dans… cet état.
    Pourtant, il s’exécuta calmement, prit un morceau de tissu afin d’éponger le fond de teint qui avait coulé sur ses joues. Et la plaque qui se découvrait, avec ça. Il enfila des chaussettes blanches, un pantalon de tissu violacet, des souliers orange, et son long manteau en peau de panthère, qu’il aimait tant et qu’il trouvait ravissante. Il remonte bien évidemment le col jusqu’au dessus de son nez, mis un chapeau –n’y voyait même plus rien-, et Swann lui attrapa la main pour le tirer au dehors. Déprimé, envieux de finir sa vie, le marquis suivit docilement son esclave (qui changea alors de statut et devint alors une carte sur pieds) Et se retrouva dans le quartier pauvre du bourg. Le vent s’engouffrait dans ces cheveux pourtant protégés, et il décida qu’à la seconde où il rentrerait dans un quelconque endroit réchauffé, il se recoifferait.

    Ils rentrèrent dans la taverne, cet endroit sale mais lumineux, empli de bonne humeur et d’odeurs toute plus spéciales les unes que les autres. On reconnaissait les herbes, l’alcool, le sperme, la sueur, et l’excitement visible de tous les habitués qui passaient leur temps libre ici.

    Ils s’installèrent au comptoir, le marquis broyait du noir, encore du noir, désespéré. Il ne savait même plus si Swann lui avait parlé, que cela n’ai été durant le trajet, lorsqu’ils rentrèrent, ou bien maintenant. Il découvrir ses oreilles, et le bruit environnant parvint alors à ses tympans.

    « Une bière rouge, je vous prie. »

    - - - - - - - - -



    Voila, comment de quelque simples mots, j’en arrivai ensuite où j’en suis maintenant.
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Some beer, pwease? { My dear Swann Vide
MessageSujet: Re: Some beer, pwease? { My dear Swann   Some beer, pwease? { My dear Swann EmptyLun 28 Déc - 18:22

    C'était pourtant une journée comme les autres, au début.

    Je n'avais pas beaucoup dormi, l'insomnie étant depuis toujours mon quotidien nocturne. Dehors, j'entendais le vent faire son ouvrage, agiter les arbres pour répandre leurs feuilles colorées sur le sol, composer un mélange artistique digne d'une lettrine. Rouge, jaune, doré, orange – les couleurs de Lord Nathanaël.

    Comme à mon habitude, je m'étais levé aux aurores. Aux aurores, pas à l'aube comme les autres domestiques du château. A l'aube, tout est blanc, figé, endormi, et serti d'une froideur spectrale qui nouait le ventre. Même moi, je n'y étais pas à mon aise. Je préfère la nuit. Mais je m'égare, reprenons.

    Exploité dans mon rôle de Garçon de Compagnie – je ne devrais qu'accompagner le Lord à ses banquets, lui faire la lecture, rester à ses côtés pour discuter du beau temps; mais il s'avise que je suis bien plus son esclave qu'autre chose – j'œuvrais à remplir mes tâches quotidiennes. Préparer le thé et les scones, le saumon poché et les muffins. J'avais amplement le temps d'aller acheter tous cela après m'être moi-même préparé - ce n'est pas comme si je savais cuisiner autre chose que du thé, en effet. Puis ranger la chambre, ouvrir les rideaux, faire le lit (ciel, quel lit! Quand je pense au mien, dans le boudoir, et que je vois le sien, immense, à baldaquin, aux draps et aux rideaux soyeux, je n'ai plus que l'envie de m'y allonger.), balayer et cirer le plancher, astiquer les objets décoratifs... Lord Nathanaël, lui, devait être en train de se mirer avec sa tenue du jour, dans une quelconque pièce emplit de miroirs.
    J'en avais fini avec la chambre et étais parti dans l'anti-chambre pour nettoyer quelques vases en porcelaine chinoise, quand soudain un cri perçant se fit entendre:

    - SWAAAAAAANN !!! SWAAAAANN !!! OU ES-TUUUU ?? SWAAAAANN ??!!!

    Je soupirai. Allons bon, que se passait-il encore ce matin? Je retournai dans la chambre, un chiffon à astiquer dans une main, un objet quelconque dans l'autre, et trouvais celui qui se disait mon Maître dans un état pitoyable. Étendu sur son lit, tapant du poing et pleurant comme un gosse capricieux – ah, pauvre lit que je venais de refaire – il geignait tant et si bien qu'il m'était impossible de déchiffrer ses grognements. Enfin, s'il tenait réellement à m'expliquer la situation plutôt qu'à se lamenter.
    Comme à chaque fois que le marquis fondait en larme pour une frivolité, je l'ignora, continuais mes tâches en silence en priant pour que la fontaine se tarisse. Je supposai qu'il ne voudrait pas petit déjeuner, pour le coup. Ah! c'était bien une habitude de noble, vouloir perturber l'ordre des choses pour un rien. Si la terre pouvait s'arrêter de tourner pour leur bon plaisir... N'empêche, je me demandai ce qui pouvait le mettre dans cet état.

    Il lui fallut près de huit heures pour se calmer. L'heure du thé venait de sonner, il m'en réclama un. J'allai lui préparer sur le champs, comme toujours. Dès mon entrée à son service j'avais remarqué que, malgré ses origines irlandaises, Lord Nathanaël raffolait du thé comme un bon anglais qui se respecte. Il adorait deviner quelle sorte lui avais-je préparé en m'en décrivant le goût, l'effet que ça lui produisait, les manières possibles et inimaginables pour un même parfum de varier lorsqu'il était préparé de différentes manières. Mais aujourd'hui, il buvait sans un mot, aussi silencieux que moi.

    Au bout d'une heure encore passée sans le moindre changement, je commençai à m'inquiéter. Peut-être s'était-il réellement passé quelque chose de grave? Il était toujours assis sur son lit, sa tasse sur les genoux, le regard vide et les joues légèrement rougies. Peut-être un peu d'air frais lui ferait du bien? J'ouvris la fenêtre; la nuit était tombée, entrainant avec elle un vent froid, automnale. Je proposais, doucement:

    - Maitre… Vous ne voulez pas sortir ? Peut-être… que cela vous détendra ?

    Il parut accepter l'idée assez simplement, car il commença lentement à se préparer pour sortir. Traficotant je ne sais quoi avec son maquillage, s'habillant avec ses couleurs habituelles. Il enfila un chapeau tandis que je mettais moi-même le mien. Ah, qu'il était lent... Je lui prenais la main pour le trainer à ma suite. C'est en y repensant que je trouve cet instant délicieux, celui où c'est moi qui joue le rôle du Maitre. Même s'il n'aura pas duré bien longtemps, et - hélas! - aura été suivit par autre chose de fort désolant.

    Tout en le guidant à travers les ruelles venteuses, je réfléchissais à un coin quelconque où le Lord pourrait se remonter le morale. Il lui fallait un endroit dépourvu de nobles, de codes aristocratiques ou de snobisme. Surtout pas un salon de thé. Je me dirigeais donc vers le quartier pauvre du bourg, espérant y trouver un lieu de réconfort autre que les bordels. Je trouvais mon bonheur – et je l'espérais, le sien – en passant devant une taverne mal éclairé.

    Nous nous y sommes aventurés, mal à l'aise dans cet environnement tellement inconnu au notre. Quoi que, je ne sais même pas si le Lord y a prêté la moindre attention. Nous étions, tous deux élégamment vêtus, lui de fourrure et moi corseté de soie bleu nuit - il s'était apparemment appliqué à ne changer aucunement le style vestimentaire que ma mère m'avait toujours attribué. Une odeur malsaine flottait, âcre, dans l'air. Nous nous sommes accoudés au comptoir, et je tentais d'ignorer les regards pesant que je-ne-sais-quels macros ou voleurs nous lançaient. Mon Maître commanda une bière. Seigneur! Si j'avais su ce qu'il allait advenir, je l'en aurais surement empêché.

    Moi-même, je ne bois guère d'alcool. Je ne sais pas si j'y suis résistant ou non. Mais un noble, de surcroit irlandais... Quand j'ai vu son regard s'illuminer, sa langue passant sur ses lèvres d'un mouvement vif et rapide, j'ai été soulagé. Enfin, il arrêtait de déprimer. J'aurais du m'inquiéter cependant, et me douter que commander pintes sur pintes jusqu'à en avoir bu six d'affiler, ce ne devait pas être plus dans ses habitudes que négliger sa coiffure.

    Oui, je n'aurais jamais du l'emmener dans ce pub. Cette journée était pourtant comme toutes les autres...


Dernière édition par Swann le Mar 29 Déc - 15:45, édité 1 fois
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Some beer, pwease? { My dear Swann Vide
MessageSujet: Re: Some beer, pwease? { My dear Swann   Some beer, pwease? { My dear Swann EmptyLun 28 Déc - 21:04

    Première bière. Ca allait encore.

    - - - - - - - - -


    Un gros monsieur qui sentait l’alcool et la crasse déposa violement la choppe de bière sur le comptoir. Le marquis se leva et alla s’asseoir, tête baissée, comme si la mort était venue lui rendre visite –et c’était presque ça.

    Les chaises de bois sur lesquels ils s’installèrent tout deux auraient du servir à la cheminée des enfers depuis bien longtemps. Le bois pourri, abimé, quelque morceau arrachés, et se siège en lui-même faisait peine à voir… et Nathanaël ne voulu pas savoir ce qui aurait pu y avoir. A vrai dire, sa vie était maintenant terminée.
    Toujours muets, les deux jeunes hommes paraissaient étonnés de l’attitude de l’autre. Nathi’ qui ne comprenait pas vraiment pourquoi il se trouvait là, tiré par son garçon de compagnie à l’autre bout du bourg, et se retrouvant maintenant, une choppe de bière rouge à la main. Il baissa les yeux, observa consciencieusement la mousse qui frétillait dans son verre et dont le volume diminuait à vue d’œil. Un centimètre, deux centimètres, et il porta à ces lèvres l’imposante choppe. Une gorgée, deux gorgées. Ce n’était pas bien dégoutant.
    Nathanaël n’avait jamais bu dans sa vie. Après le baptême et sa goute de vin sur les lèvres, jamais le jeune marquis n’avait touché à l’alcool.

    Alors il ne connaissait bien évidemment pas ces effets.

    Le gout était plutôt sucré, même bon. Le liquide coulait doucement dans sa gorge, et il sentait le fluide chaud et doux sur ses papilles. Au moins, il pensait à autre chose.
    Cette plaque était maintenant devenue une véritable obsession, la fin de son existence, et surtout, la fin de sa beauté. Et c’était plus que son existence qui avait été en jeu.
    C’est pour ça que, un instant, il se sentit bien. Le flot de cette boisson qui n’était pas trop forte était loin d’être gênante, et l’adolescent senti sa bonne humeur et sa joie habituelle revenir en lui.

    « Swann… Ma vie est fichue. Je ne suis plus qu’un baobab… heu… un… poisson de couleur rouge, c’est la même chose… regardes, mais regardes comme je suis laid ! Hahaha, non, tu dois bien t’en fiche, n’est-ce pas ? Après tout, je ne suis QUE ton maître !! hahaha ! »

    D’un geste, il s’approcha à quelques centimètres du visage de Swann, un blanc s’installa quelque secondes, puis il reprit son monologue fabuleux.

    « tu vois, CA ? Eh bien, CA, c’est la preuve que je vieilli. Tu te rends compte ?? Je vieilli !! Et peut-être que j’ai même la peste !! …. Je vais pouriiiiir… et venir te hanter… N’est-ce pas ? »

    Ces mots, malgré l’ampleur sonore que l’on pourrait imaginer, étaient presque chuchotés. Très érotique, comme situation, il fallait l’avouer.
    Il se ramena en arrière, et montra de son doigts, un long doigt avec un long ongle, avec un pseudo-vernis immonde (chacun ces gouts, que voulez-vous) l’endroit ou la plaque rouge était sensée être.
    Il s’étira, mis sa main sous sa joue afin de maintenir sa tête, et observa Swann, qui, en face de lui, tirait une drôle de tête. Peut-être était-il effrayé, peut-être prenait-il son maitre pour un fou ? Deuxième solution retenue d’office. Le dit maître regardait encore fixement l’adolescent, un sourire vicieux, à la limite du pervers dessiné sur son visage. Ses joues étaient maintenant devenue toute deux rouges, non pas une deuxième plaque qui avait fait son apparition, mais quelq’ effet secondaire du à la bière. Nathanaël ne s’était jamais vraiment demandé s’il tenait l’alcool : il avait sa réponse malgré tout.

    « Eh, eh, Swann ! », murmura-il une nouvelle fois, sans changer pour autant de position ni d’expression

    « Pourquoi tu ne souris pas ? Hein ? C’est triste, sinon… » Continua-il, souriant mais déçu.

    Alors, après un temps d’arrêt, un temps ou il n’ouvrit pas la bouche et qu’il se contenta d’observer la réaction d’en face, son sourire s’éteint. De jovial il reprenait son air déprimé de suicidaire, celui qu’il prenait chaque matin ou ces cheveux n’étaient pas en place. En général, les crises se faisaient moins violentes que celle-ci, mais duraient presque aussi longtemps. La fait excepté qu’au moins, il prenait la peine de se lever vérifier sa coiffure –pathétique.
    Il trouvait Swann injuste. Lui qui l’avait trainé dans ce pub, lui qui lui avait demandé de sortir et de montrer son affreux visage à tout le monde, lui qui avait fait la carte, se retrouvait maintenant assis en face de son maitre, son rien faire –ou presque. Comme si maintenant, il se disait que cette sortie était idiote et qu’ils auraient mieux fait de rester out deux dans la chambre, au chaud devant la cheminée. Limite, Nathi’ aurait préféré ça que d’avoir maintenant à le subir.

    « Vraiment… t’es pas drôle. »

    Alors, il se leva, leva les mains au ciel, et annonça, presque en priant à dieu de lui faire don de ce qu’il désirait.

    « Une autre, je vous pris. Même deux ! Une petite pour ce jeune homme, et l’autre pour moi ! » Puis, bas, à Swann « Allez, on va s’amuser ♥️. »

    Les choppes arrivèrent, s’entrechoquèrent dans les mains du vieux bonhomme aigri qui attendait maintenant d’être payé. Il avait du remarquer le style vestimentaire… spécial du marquis, et bizarrement, le tarif des nouvelles arrivantes avaient pris du poids.
    Nathanaël paya sans demander son du, et se retrouvait une nouvelle fois muet à sa table, bière devant Swann, bière devant lui. Il observa le brun, et après un temps, il attrapa la chope de Swann, qui, visiblement, n’en voulait pas, et la porta à la bouche. Elle n’était pas bien remplie, et fut donc vidée en un clin d’œil.

    Il lui restait la sienne à engloutir, chose qu’il ne tarda pas à faire.

    Qu’est-ce que Swann serait mignon s’il était aristocrate… Vraiment… vraiment… mignon. Idée d’homme qui vient de boire un-peu-trop, quand tu nous tiens.

    - - - - - - - - -


    Il restait encore discret. Pas pour longtemps.
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Some beer, pwease? { My dear Swann Vide
MessageSujet: Re: Some beer, pwease? { My dear Swann   Some beer, pwease? { My dear Swann EmptyMar 29 Déc - 15:44

    Je l'entendais se plaindre de la vie, se lamenter sur son sort en se comparant à... Comment? Un baobab, ou un poisson rouge? Des racontars de soulés. Mais mon Maître ayant toujours été un peu bizarre, je n'y avais pas fais attention. Je ne faisais que dévisager un homme, derrière le Lord, occupé à triturer un couteau tout en nous regardant. Ou en regardant la bourse attachée à la ceinture du Marquis. Je le voyais ouvrir son couteau, le refermer, le rouvrir, le refermer... Le planter violemment dans la table de bois quand il s'aperçut que je l'observais. Je détournais les yeux, autant ne pas provoquer inutilement ce rustre.
    Une partie du monologue de mon Maître ré-attira mon attention « … T'en fiche n'est-ce pas? Après tout, je ne suis QUE ton maître!! Hahaha! ». Je fronçais légèrement les sourcils, mais avant que je ne puisse faire autre chose il s'était approché de mon visage. Près, si près... Trop près; j'avais du mal à ne pas baisser les yeux. Les contacts humains, je n'y étais toujours pas accoutumé. Il soupira doucement:

    - Tu vois, ÇA ? Eh bien, ÇA, c’est la preuve que je vieilli. Tu te rends compte ?? Je vieilli !! Et peut-être que j’ai même la peste !! …. Je vais pouriiiiir… et venir te hanter… N’est-ce pas ?

    Ah, oui, j'aimerais bien. Pas qu'il pourrisse sous mes yeux hein, mais que son fantôme me hante. Ça en ferait un de plus que je pourrais pourchasser. Oh oui, un fantôme de Marquis ♥️ Je commençai déjà à m'imaginer les conséquences tragiques de sa mort. Il mourrait décapité, comme les nobles en France dont j'avais lu l'histoire dans des livres. Ah non, il parlait de la peste... Je me demandai si les maladies mortelles avaient des conséquences sur la matérialisation spectrale...
    Mais non, que racontai-je encore, il ne faut pas envisager la mort de quelqu'un, on me l'a toujours dit. En plus, j'imaginai déjà son esprit à mes côtés sans même savoir pourquoi il me parlait de la peste ou je ne sais quoi. Je sursautai intérieurement: … De la peste?
    Il se recula lentement, et d'un de ses longs doigts fins il désigna un endroit vague sur sa joue. Je me demandais ce qu'il y avait a voir, en dehors de son vernis toujours impeccablement soigné. Normale, c'est moi qui avait été chargé de cette tache – mais pas du choix de la couleur, malheureusement.
    Je le scrutai du mieux que je pu, toujours sans voir de quoi il parlait. Je ne voyais ni furoncle, ni tache noire, ni durcissement de la peau ou aucun autre symptôme de la peste. Peut-être m'avait-il juste encore fait une blague? Oui, ça devait être ça...
    Il s'étira, appuya son visage hagard contre sa paume. Il me regardait très bizarrement à présent. Pourquoi avais-je l'impression de n'être plus qu'un rôti dans une assiette, ou... La victime d'un pédophile? Il m'appela, toujours à voix basse et avec son sourire tordu:

    - Pourquoi tu ne souris pas ? Hein ? C’est triste, sinon…

    … La question me surprit. Je ne savais pas quoi répondre. C'est vrai, je ne me souciais pas de ce que cela pouvait faire aux autres, que je reste impassible en toutes circonstances – enfin, presque, mais il n'y avait jamais aucun témoin pour me voir à la poursuite de mes fantômes. Là, oui, je souriais. J'essayai de répondre, je ne parvins qu'à balbutier une vague excuse à mon Maître. Je du rougir légèrement, aussi baissai-je la tête. Sous la table, je voyais mes pieds s'agiter, pareils à une balancelle.

    - Vraiment… t’es pas drôle.

    J'essayai de me justifier « C'est que... Maître, la situation ne s'y prête pas... Vous me semblez plutôt triste alors, je... », mais ce fut en vain, il m'ignora, grandement intéressé de nouveau par l'alcool. Il commanda deux bière, dont une pour moi – je me fis le serment de ne pas y toucher. Pas question de finir saoul, déjà que le Lord ne semblait pas très résistant... Si je ne surveillais pas le Marquis, qui le ferait?
    Je coinçais mes mains sous mes genoux, gêné par le regard pesant que me lançait mon Maître en attendant que je boive. Si j'avais su qu'il toucherait à ma chope, j'aurais au moins fait semblant de boire, pour qu'il ne lui prenne pas l'envie d'une bière de plus, cul sec. Surtout qu'ensuite, il me regardait encore plus bizarrement. D'une manière vraiment, vraiment très louche.

    Un silence passa, où il ne changea pas pour autant d'attitude. J'aurais aimé soutenir son regard encore longtemps, toujours aussi impassible, mais allez savoir pourquoi je n'y parvenais plus. Je déglutis difficilement, cherchant les mots juste pour rester poli sans montrer mon inquiétude:

    - Maître, je... Commence à croire qu'il vaudrait peut-être mieux pour vous de rentrer et... Ce n'est qu'un conseil de ma part, bien sur, mais... (son regard était toujours aussi insistant, je commençais vraiment à me poser des questions) Heuu... Maître, si je puis me permettre... de vous demander ce que vous me voulez, exactement...?
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Some beer, pwease? { My dear Swann Vide
MessageSujet: Re: Some beer, pwease? { My dear Swann   Some beer, pwease? { My dear Swann EmptyMer 30 Déc - 1:41

[HJ : C'est court, et très moche... je suis désolée... en plus, c'est lourd et pas drôle u___u]


    OUI, Il serait adorable. Une petite bouille, un léger sourire effacé, ce caractère intraverti qui ressortirais. Oui, si Swann avait été un noble, Nathanaël en serait surement tombé amoureux. Et si… Bref, là n’était pas la question.
    Ce regard impassible et presque obsède ne disparut pas. Il se reforma même, après un « hic » et avant un bâillement.
    Et puis, il ferma les yeux.

    - - - - - - - - -


    Swann se baladait, Nathanaël derrière lui, échine courbée. L’adolescent au chapeau tenait une canne, sa tête était relevée, il était digne et majestueux. Il le voyait marcher, les gens s’écartaient sur le passage de Swann… son maître. Oui, le marquis était devenu son maitre. Il s’imaginait parfaitement à la place de son garçon de compagnie, et trouvait même que dans la « normalité », Swann aurait du être son maitre. Comme le valet et le maitre.
    L’enfant paraissait plus âgé, son expression restait neutre, avait l’air docile mais strict, tout comme sa carrure.


    - - - - - - - - -


    Ce fut un nouveau « hic » qui le tira de son fantasme illusion. Oui, adorable. Une phrase de Swann, aussi, qu’il ignora longtemps.

    - Maître, je... Commence à croire qu'il vaudrait peut-être mieux pour vous de rentrer et... Ce n'est qu'un conseil de ma part, bien sur, mais... Heuu... Maître, si je puis me permettre... de vous demander ce que vous me voulez, exactement...?

    Alors, il enleva son manteau. Il avait trop chaud, bien trop chaud. Son magnifique par-dessus tomba sur le sol, et il s’empressa de la ramasser en titubant.
    Il la posa sur la table, enleva également quelque breloques et son cou, de ses poignets, et de ces mains (si les pierres précieuses peuvent être considérées comme breloques, enfin, bon.) Son regard vide et perdu, quelque « hic » ponctuaient sa respiration altérée, et il enleva maintenant sa chemise, qu’il déposa de même sur la table. Personne ne faisait attention à eux, tout paraissait même normal, dans ce genre de pub.
    Il se leva, alla en direction de Swann, lui demanda de se lever, en bon maitre qu’il était redevenu, et, après l’avoir observé sous toutes ces faces, se mit derrière lui. L’enfant ne se débâtait pas, du moins pas extérieurement. Le marquis attrapa son manteau, l’enfant pétrifié. Il le posa sur son petit dos, l’habit bien trop grand, évidemment, et les manches lui tombaient de plusieurs centimètres en dessous du niveau de ses mains… adorable.

    Il se jeta littéralement sur les bijoux après un temps d’arrêt – réflexion intense.
    Un collier, un bracelet, une énorme bague imposante en rubis, et voilà un pantin qui était immobile et près.

    Nathanaël s’empressa de retourner devant Swann, qui était maintenant surement blasé de l’attitude de son maitre. Alors, ce dernier fit apparaitre un laarge sourire, et il attrapa les mains de l’enfant, qu’il souleva en l’air, afin de remonter le manteau. Fier de la réaction, il l’attrapa par le creux des hanches, et le posa sur la table, ce qui interpela alors les saoulard de la taverne. Il se retourna face à l’assistance, et cria de tout ses poumons :

    « LE ROI, SWANN !! » suivit d’un « HAHAHAHAHAHAHAHA !!!! » Et d’une danse improvisée dans le pub.

    Il ne voyais pas comment l’enfant réagissait, et tant pis. Puis, retournant à sa table, il dansa tel un gourou autour du dit-roi, en criant « waaaaagabomgaaaaaa!!! ».

    Puis, se souvenant de ce que lui avait dit le brun, il répondit, en le regardant fixement, mais emplie d’entrain, tel un enfant avec un nouveau jeu.

    « mais RIEN, voyons, RIEN. Vous êtes noooootre roi, Swann, je suis à votre serviiiiice !! hahahahahaha !! *hic* Et NON NON NON NOOON, pas rentrer, pas rentrer… veux’ resteeeeer avec mon roiiiiii… » Accompagnant ces paroles d’un geste rapide et sec, se jetant ainsi aux pieds de son garçon de compagnie, toujours jonché sur la table.

    Puis, il s’arrêta, ri comme un gosse, et l’attrapa sous les bras, en faisant bien attention, pourtant, à ne pas lui faire mal. Il l’enfourcha sur ces épaules, et couru dans la pièce, sous les yeux ébahis de pauvres hommes qui prenait maintenant le marquis pour un strip-teaseur complètement tarré. Et ils n’avaient pas foncièrement tord.

    Puis, il retourna à la table, se dit qu’il avait chaud, et enleva alors tout le reste d’épaisseurs qui composait son haut. Complètement dénudé dans sa hauteur, il retourna au comptoir, et commanda une autre choppe – « bien remplie », avait-il rajouté. Elle ne tarda pas à arriver, et il la bu, comme la dernière, cul-sec.

    « que désiiiiiiiire le roi ?? »

    Rien. Blanc. Trop pétrifié. De peur ? De honte ? On ne savait pas vraiment. L’adolescent surmontait toujours la table, manteau trop grand, fantasques bijoux.

    - - - - - - - - -


    Tant le peigne est la drogue du narcissique, l’alcool était celle du narcissique-déprimé.

    Et la plaque n’était plus qu’un mauvais souvenir.
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MessageSujet: Re: Some beer, pwease? { My dear Swann   Some beer, pwease? { My dear Swann EmptyVen 1 Jan - 4:52

    [C'est un peu court sorry, j'ai écris ça vite fait pendant que May lisait derrière moi et qu'on attendait que notre film finisse de charger XD]

    Brusquement, le Marquis se mit à se déshabiller. D'abord le manteau, puis les lourds bijoux, et enfin la chemise blanche. D'un regard vide, et en même temps assuré par une quelconque idée lui trottant derrière son crâne embrumé. Je le considérais avec peur quand il m'enjoignit de me lever. J'obéis, comme toujours, à ses exigences. Il commença une sorte de ronde, m'observant d'un œil critique sous toutes les coutures. Enfin, il se posta derrière moi, de telle sorte que je ne puis plus le voir sans tourner la tête. Mais je restais droit, fixant le mur sale et suintant en face de moi – j'attendais.
    Soudain, un lourd poids tomba sur mes épaules. Mes genoux fléchirent légèrement; du coin de l'œil je regardais le somptueux manteau de fourrure qu'il s'évertuait à me faire porter. Je me crispai. Que fabriquait-il...?
    Après un moment à m'observer encore, Lord Nathanaël se jeta sur les bijoux qu'il venait de quitter. De ses doigts fébriles, il me les enfila. Une lourde bague de rubis que je peinais à supporter, un collier en or, un bracelet assorti. Puis il revint devant moi, affublé d'un large sourire. Je ne quittai pas - ou du moins je tentais de ne pas m'en départir - mon air neutre. Il leva mes mains en l'air pour ajuster le manteau dont les manches m'étaient beaucoup trop longues, puis m'attrapa par le creux de mes hanches pour me poser sur la table aussi simplement que s'il avait soulevé un de ses peignes. Des têtes se tournèrent vers nous, œil menaçant ou étonné – le Marquis n'y prêtait pas attention. Il se tourna simplement vers eux pour proclamer d'un air jovial:

    - LE ROI, SWANN !! HAHAHAHAHAHAHAHA !!!!

    Je rougis violemment, honteux à la place de mon Maître qui, lui, s'était improvisé danseur. Je baissai la tête, préférant encore une fois contempler mes chaussures plutôt que le spectacle horrible d'un Marquis saoul. Comme s'il venait seulement de comprendre ce que je lui avais balbutié tout à l'heure, il répondit. Avec de grands yeux affolés, comme un enfant qu'on envoi se coucher alors qu'il commence seulement à s'amuser. Je le voyais, pour la première, décoiffé.
    Il se mit à hurler son refus, qu'il voulait rester ici avec moi, avec « son roi »... C'est au moment où il se jeta à mes pieds pour illustrer ses paroles que je commençai à vraiment paniquer sur l'état de mon Maître. Un noble... Qui... Supplie son valet à genoux. Mais ma foi, je n'étais pas au bout de mes surprises – ni de mon effroi ou de ma patience. Il me ré-attrapa, m'élevant en l'air avec force et délicatesse... Pour me mettre sur ses épaules. Sous les yeux ébahis de toute la décadence du pub, il se mit à courir, avec moi cahotant difficilement sur ses larges épaules.
    Enfin, après des instants qui me parurent longs et souffrants, il me déposa sur notre table de nouveau, afin d'enlever ce qui lui restait de vêtements sur le haut du corps. Je notais qu'il était vraiment mince, en dépit de n'avoir aucun muscle, et que son torse était resté imberbe et délicat. Je tentais d'éviter le regard sarcastique des ivrognes tandis qu'il réclamait une autre bière. La pinte fut but cul sec, elle aussi. Tout comme le reste de mon courage.

    - Que désiiiiiiiire le roi ??

    Silence. Comme dit le Sage, c'est le calme avant la tempête. Je restai immobile, flottant sous les larges vêtements, et tentant de réprimer les mots qui me venaient à l'esprit. Trop tard, ils franchirent la barrière de mes lèvres avec une aisance effrayante. Je descendis de la table et m'approchai du visage de mon Maître, pour lui murmurer :

    - Calmez-vous maintenant! Si vous voulez restez dans ce pub, tachez au moins ne pas vous faire mettre à la porte!

    Voilà, c'était dit. Je venais de réprimer craintivement mon Maître pour lui éviter de salir d'avantage son blason; je m'étais opposé à lui d'égal à égal – je lui avais donné un ordre. J'attendis la gifle.

    A présent gêné, je retirai les bijoux pour les déposer sur la table. Avec lenteur, j'enlevai également le manteau qu'il m'avait enfilé sous l'emprise de l'alcool. La fourrure glissa de mes épaules, le long de mes bras, et je la retins avec justesse pour éviter qu'elle ne tombe sur le sol infecte et poussiéreux. Doucement, je la posai sur les épaules du Marquis.

    - Vous... Vous allez attraper froid, Maître.

    Peut-être était-ce pour me faire pardonner. Peut-être était-ce parce que j'avais pris le plis de mon rôle de domestique soumis. Que sais-je, le souvenir de cette nuit là me reste encore confus.
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MessageSujet: Re: Some beer, pwease? { My dear Swann   Some beer, pwease? { My dear Swann EmptyJeu 25 Fév - 21:19

    Le roi Swann, jonché sur sa table, en décida autrement. A en croire son attitude, il n’aimait pas cela. Être prit pour le roi, pour celui qu’on l’on chérit toute la nuit durant, que l’on aime et que l’on câline, cela ne devait pas être son truc.
    Il sauta par terre, enroulé, emmailloté, presque, dans ses bijoux et dans le manteau en fourrure, bien trop grand pour lui. Le petit domestique avait été, quelques instants, le maitre. Et Nathanaël n’aurait pu être que son jouet. Swann aurait pu en faire n’importe quoi. N’importe quoi. Et le noble aurait accepté. Quitte à danser en tutu autour de la table en chantant comme ces indigènes fraichement découvert, ces animaux sans esprit ni intelligence. Oui, le marquis aurait pu s’humilier ainsi, à jouer les fous. Devant son propre domestique.
    Swann aurait du l’accepter. Il se le devait ; c’était son rôle. Il n’avait pas le droit de révolte, pas le droit donner un quelconque avis, tant qu’on ne lui demandait rien. Il était ici pour servir son maitre, et c’était tout.
    Non. Il n’aurait pas du.

    Le sourire enjoué peinturluré sur le visage du blond changea soudainement, et vira au bleu.

    Une autre bière, s’il vous plait.

    Pourquoi ? Pourquoi Swann ne comprenait-il pas ? Pourquoi avait-il réagi comme ça ? Pourquoi… ne paraissait-il pas connaître Nathanaël ? Son maitre, celui qu’il servait, mais aussi son meilleur ami. Le jeune garçon, cet asexué, était une présence dont le marquis ne pouvait pas se passer. Même quand il ne faisait rien. Même quand il vagabondait dans les couloirs en quête de quelques fantasmagoriques illusions, même quand il dormait. Le lord ne pouvait s’en séparer. Tel un chaton abandonné, tel un oiseau aux ailes cassées. Il s’en était occupé, l’avait écouté, avait vécu avec lui. Un suivant, un ami, un tout. Il était la moitié de son existence. Son troisième double, en quelque sorte.
    Et maintenant, il avait de la peine. Parce que Swann ne voulait pas jouer. Parce qu’il n’avait pas vu la plaque. Parce qu’il n’avait aucune idée du désespoir physique et mental de son maitre. Et il aurait du.
    Nathanaël le savait.
    Et Swann le connaissait bien assez pour cela.

    L’enfant s’approcha du maitre. Le chaton s’approche du vautour. Il s’approcha de l’oreille du vautour, et susurra au dangereux oiseau, empli de confiance.

    - Calmez-vous maintenant! Si vous voulez restez dans ce pub, tachez au moins ne pas vous faire mettre à la porte!

    Oui, il avait bien trop confiance en lui, Swann. Il ne pouvait pas savoir ce que Nathi’ aurait pu inventer entre-temps ? Il ne pouvait pas savoir si le jeune homme le rattraperait au vol, s’il l’écouterait même. Il aurait pu enserrer ses bras contre lui. Il aurait pu l’emmener dans l’arrière boutique.

    Mais il ne le fit pas. Il se contenta d’écouter, calmement, tristement.

    Il lui avait donné un ordre. Il avait inversé les rôles, du haut de sa petite table. Il s’était cru le plus fort ! Il avait voulu jouer ? IL AVAIT JOUE. Et maintenant….

    Les paumes de Nathanaël se stoppèrent nettes, à quelques centimètres de la joue de Swann. Elles tremblèrent quelques secondes, puis retombèrent contre son corps, mouillées de sueur et de bière.
    Il s’agenouilla par terre. Il tombait, en fait. De fatigue, de rage, je trop de choses qui passaient en boucle dans sa tête.

    Qu’avait-il l’intention de faire. Qu’aurait-il fait, s’il… n’avait pas entendu cette voix ? Celle qui avait répété « Non, Nathanaël. Non. Non. Ne fait pas ça. Ne fait pas ça. Ne fait pas ça. »

    Mon dieu. L’alcool coulait dans son sang, entre ses veines. Il aurait pu devenir un monstre. Une bête incontrôlable.
    Et si la voix avait dit « Frappe-le. Fait-lui du mal ! » Que se serait-il passé ? Aurait-il écouté, aurait-il pu contrôler ses émotions ? … Incompréhension. Tiraillement de l’esprit.
    Des larmes perlèrent au coin de ses yeux, et s’écoulèrent doucement, jusqu’aux recoins de ses lèvres. Il les laissa tomber par terre, le parquet devint plus foncé. Celles qui s’infiltrèrent dans sa bouche étaient sucrées. Elles avaient le gout de la folie.

    Swann avait tout enlevé lorsque la marquis leva les yeux vers son valet.
    Ce dernier déposa doucement le manteau en fourrure sur ses épaules, laissant tomber les manches, laissant trainer la peau de bête sur la poussière et le parquet humide de la taverne. Tout était devenu silencieux. Les hommes regardaient, tantôt intrigués, tantôt moqueurs, mais toujours courtoisement, la scène. Ce fut Swann qui brisa le silence de l’endroit.

    - Vous... Vous allez attraper froid, Maître.

    Non. Nathanaël n’aurait pas froid. Il laissa retomber par terre l’habit, et s’en alla sur sa chaise, devant la bière qui était arrivée. Il l’observa un moment, regarda la mousse disparaître peu à peu, s’étonnait de ne plus en vouloir. Il attrapa la choppe, la porta à ses lèvres… et l’amena d’un coup de poignet sur le côté, avant de la lâcher sur le sol, dans un fracas sourd.
    C’est alors que tous ceux qui s’étaient intéressés à la scène s’en désintéressèrent.

    Et que Nathanaël regarda fixement et sérieusement son valet.

    - Swann. C’était impardonnable… je… tu n’aurais pas du me faire ça.

    Il le mettait en garde pour la prochaine fois. Dorénavant, tu ne fera plus ça. Sauf quand je te le demanderai, Swann. Et alors, tu pourra étendre ton fabuleux pouvoir de persuasion sur moi.
    Qu’il comprenne le tout. Qu’il comprenne.

    - Je voudrais te remercier… quand même. Je me suis mal comporté.

    Il fit une moue écœurée en baissant vers les yeux sur le sol, dont les fracas de verre et la bière s’étaient étalés, sur une surface d’environ un mètre sur un mètre. Des morceaux de verres avaient valsés jusqu’au bar.

    - Cette heu… chose, me donne envie de vomir, finalement. Héhé

    Non. Non. Ne fait pas ça, Nathanaël. Ne pense pas à ça. N’y pense pas. Arrête. Cela te hante.

    Pas maintenant, pas ici.
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MessageSujet: Re: Some beer, pwease? { My dear Swann   Some beer, pwease? { My dear Swann EmptyDim 6 Juin - 0:03

    [Heuuu... Si on considère cette nullité écrite à l'arrache comme un ultime cadeau d'anniv', ça passe? 8D *frappée*]

    Lord Nathanaël observait sa quinte en silence, comme prit dans un songe par le mouvement continu de la mousse de moins en moins épaisse. Et Swann, lui, regardait son maître en silence.
    Il avait évité la gifle de peu, il faut dire. Mais le contraire l'aurait étonné: jamais encore son maitre ne s'était montré violent avec lui. Ni avec quiconque d'ailleurs - sauf avec ceux qui essayaient de s'en prendre à son ''remarquable physique''. Seulement, si Swann ne s'attendait pas réellement à recevoir des coups, il ne s'attendait pas non plus à un désarroi aussi démonstratif. Voir le Lord, si noble, si fier, tomber à genoux et ne se relever que pour accueillir une bière... Relevait de l'imaginaire. Swann aurait été tenté de dire ''de l'utopie'' si cette soumission (dont il rêvait pourtant souvent, avouons-le) ne le chagrinait pas. Pas ici, pas comme ça.

    Le garçon de compagnie ramassa la veste de nouveau laissée à terre par l'autre, devoir oblige, et la posa sur le dossier de la chaise d'à côté. Et pendant qu'il époussetait faussement le velours, il observa du coin de l'œil le patron gras et morose apporter la nouvelle bière à table. Après cela... Son maître avait-il réellement encore envie de se souler? Ou plutôt, oserait-il encore?
    Lord Nathanaël porta la chope à ses lèvres. Et soudainement, l'écarta d'un mouvement avant de la lâcher sur le sol, l'air grave. Swann se retint de sourire. Autour d'eux, chacun était retourné à ses occupations.

    Il sentit pourtant un regard encore posé sur lui; et lentement il tourna les yeux pour voir son maître le fixer avec sérieux.

    - Swann. C’était impardonnable… je… tu n’aurais pas du me faire ça.

    - Pardonnez-moi. Je serai puni en conséquence s'il le faut.

    Mais quel crétin, voilà qu'il suggérait de nouveau ce à quoi il venait d'échapper de justesse: une punition! Sans réfléchir, il avait simplement répondu cette phrase apprise par cœur par tous les domestiques. Il tenta d'ajouter autre chose, faire en sorte de diluer l'idée soufflée précédemment, d'une voix hésitante et inaudible:

    - Je... ne pensais qu'à vous aid-

    - Je voudrais te remercier… quand même. Je me suis mal comporté.

    La voix qui l'avait interrompu était calme, un peu honteuse. Quoi de plus normal pour un noble qui présentait en quelques sortes... Ses excuses? Swann ne répondit rien. Il n'en revenait pas, simplement. Une pointe de fierté montait en lui, peu à peu. Mais le Lord ne lui laissa pas plus de temps pour s'étonner ou de se féliciter; d'un air écœuré il jaugea le sol détrempé et les débris de verre sales. Son commentaire fut suivi d'un ricanement nerveux. Oh, son maître voulait sans doute quitter les lieux? Si c'était le cas, tant mieux, ce coin de la ville le rendait vraiment inquiétant. Il valait mieux l'en éloigner le plus vite possible; le ramener à la maison; l'allonger, enlever ses bottes et le laisser digérer cet alcool qu'il ne supportait pas. Demain, ça irait mieux.

    - Alors rentrons. (il nota encore son erreur et rectifia précipitamment:) Si c'est là ce que vous souhaitez.

    Le garçon attrapa le manteau de nouveau, pressé de partir, et lança un dernier regard neutre autour de lui, bouillonnant intérieurement: ils allaient rentrer, le Lord oublierait cette soirée, tout resterait à jamais dissimulé et la vie reprendrait son cours. Ces brusques évènements n'auraient plus lieux d'êtres. Nathanaël perdrait ce regard enfiévré.
    Il prit son maître par la manche, tirant doucement tout en vérifiant s'il était capable d'avancer sans soutient.

    Ils allaient partir d'ici, et maintenant.

    Edit Swann: ............ Je viens de remarquer que j'avais écrit tout le RP à "il" au lieu de "je" -o-
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