Un kit de survie ! [RP Libre]

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Cela faisait bien quelques heures que Cannelia errait maintenant dans les rues de la ville. Elle déboula dans une rue où divers étalages s'éparpillaient au sol, ou sur des tables pour les plus riches marchands.Elle marchait lentement, croisant ou fixant les regards des marchands qui n'attendaient qu'une chose : que Cannelia devienne leur cliente. Heureusement, son instinct de pirate lui dictait d'avoir toujours de l'argent sur elle, ainsi elle avait de quoi se racheter une nouvelle vie, sachant que les prix étaient largement bas dans les alentours, à cause de la misère.
Arrivée au bout de la rue, elle fit demi-tour, et reprit la rue dans le sens inverse, car il fallait toujours une deuxième observation pour dénicher les meilleurs objets. Et elle les trouva : une petite boîte de munitions pour son fusil italien, de la graisse pour aiguiser son sabre, et un baume de soin au cas où elle se ferait blesser. Pour l'instant le plus important n'était pas de se trouver une maison et un boulot, mais de pouvoir assurer ses arrières. Malgré ces nombreuses marchandises, il manquait une chose essentielle : un tricorne !

*Pourquoi diable personne n'a-t-il de tricorne dans ce trou à rat ?*

Elle regardait tous ses pauvres malheureux qui étaient tombés au mauvais endroit au mauvais moment, et elle s'étonnait de compatir au sort qu'elle partageait avec eux. Les talons de ses bottes raisonnaient contre le pavé, dans la petite ruelle. Et alors sur un mannequin en bois rongé par l'humidité, elle vit une cape noire, assez pour se camoufler dans les ombres de la nuit. Elle esquissa un petit sourire, et s'approcha de celle-ci. L'experte en négociation tirait le tissus dans tous les sens pour vérifier la qualité, elle passa sa main dans la capuche ample du manteau, et acquiesça d'un air ferme, comme pour montrer au marchand qu'elle s'y connaissait en affaire, et qu'elle n'était pas un pigeon. Après une négociation laborieuse, où Cannelia eut une brève intention d'égorger le pauvre vendeur, elle s'abstint et finit par avoir le dernier mot pour un prix raisonnable. Elle enfila sa cape, et rangea ses objets dans les poches intérieures de son nouveau manteau. La pirate trouvait que c'était ironique pour une femme qui voulait se faire remarquer, que de s'acheter une cape pour rester discrète.Puis elle continua sa marche,cette fois-ci dans l'espérance de trouver un tricorne caché par d'autres objets inutiles.

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Kim sortit de chez elle, n'oubliant pas de mettre un manteau bleu foncé au dessus de sa robe et de prendre un papier sur lequel l'adolescente avait soigneusement écrit ce qui lui fallait : tissus, rubans, fils, elle allait devoir tout dénicher le plus rapidement possible pour réaliser la robe d'une comédienne. Kim n'était pas habituée à réaliser ce genre de tenue rappelant le plus clair du temps des modes anciennes et presque oubliées. Elle devrait certainement travailler de nombreuses heures voir toute une nuit avant de finaliser un patron plus ou moins correct. Kim descendit les escaliers et sortit de la maison dans laquelle était située sa chambre de bonne. Il faudrait un jour qu'elle déménage, ça manquait cruellement de place et surtout de lumière! Elle se rendit au quartier des marchands, unique lieu du royaume où elle pourrait peut-êre trouver ce qu'il lui fallait. Pourquoi "peut-être"? N'oublions pas que personne n'a le droit de sortir... donc il est rare de voir des tissus provenant de France ou des soies de Chine. Le plus facile à trouver était de vieux tissus abîmés et pas franchement agréables à regarder. Elle traversa les rues, passant par de petites ruelles sombres et peu fréquentées avant d'arriver à destination. Il y avait pas mal de monde à vrai dire. Une majorité de personne âgées mais aussi quelques enfants des rues s'amusant à se courir après. Kim les regardait s'amuser. Ils avaient de la chance tout de même, pouvoir rire et s'amuser ainsi grâce à leur jeune âge et leur innocence. Ils ne se rendaient surement pas compte de ce qu'il se passait ici après tout.
Kim s'arrêta devant un marchand et s'appliqua à se mettre à la recherche de son bonheur. Elle fouilla comme elle le pût en dessous d'un tas énorme de tissus, les retournant plusieurs fois pour essayer d'en trouver un correcte. Ce ne fût pas le cas... Le seul qui aurait pût convenir se trouvait troué et tâché à certains endroits et il aurait été trop difficile de couper autour des trous. Elle replaça donc les tissus comme ils étaient avant qu'elle ne les touche et salua rapidement d'un geste de la tête le vieux marchand avant de repartir. Elle visita ainsi plusieurs marchands mais ne trouva pas ce qu'elle voulait. Kim était alors en train de perdre patience et s'arrêta un moment pour reprendre un peu de force et réfléchir. Elle s'appuya contre un mur de brique plus ou moins propre en faisant bien attention de ne pas trop salir son manteau.

"Ah, qu'est-ce que cette rue peut être fatigante!"

Elle ferma son unique oeil valide et passa rapidement sa main droite sur le cache couvrant le second. N'étant pas habituée à marcher et à sortir, elle avait toujours un peu de mal à supporter les grandes rues ou les longues promenades sur les pavés tortueux du petit royaume. Elle attendit ainsi une bonne dizaine de minutes puis repartit visiter les marchandises du quartier. Il y avait tout et n'importe quoi! Mais c'était agréable de s'y promenait. Enfin, si on oubliait de regarder certaines personnes agonisant juste à côté et la saleté. Kim marcha plus vite, décidée à trouver rapidement son matériel et heurta quelqu'un.

"Dé...désolée!"

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Errant dans les allées marchandes, Cannelia marchait d'un air las et nonchalant, cela faisait maintenant plusieurs fois qu'elle avait fait le tour de l'inventaire, et le bilan ne lui était pas très favorable. Elle était persuadée que toutes les meilleures choses avaient été prises par ses pourris de nobles, et ils n'avaient laissé que les restes pour les autres. Très énervée à cette idée, elle sentait que la moutarde lui montait au nez, et elle elle avait besoin de faire exploser sa rage sur quelqu'un. Elle cherchait les regards des marchands pour trouver un prétexte à la querelle, mais tous baissaient les yeux de désespoir, et ils l'avaient déjà vue passer plusieurs fois. Des enfants la bousculèrent en se courant après, et alors la pirate se retourna et sortit toutes les injures possibles et inimaginables, en brandissant son poing vers ses garnements insouciants, et inconscients d'avoir pu ébranler la colère de cette rousse belliqueuse.
Puis elle se tourna, satisfaite d'avoir pu brailler, et continua sa route. Elle soupirait de temps en temps, toujours à la recherche désespérée d'un tricorne. Alors qu'elle regardait un étalage, elle sentit une personne qui fonçait sur elle, et qui la percuta. Le premier réflexe de Cannelia fut de crier et d'insulter l'adolescente :

Fais attention où tu vas, idiote !

Elle la jaugea un instant, et selon son apparence très sophistiquée, elle cru que c'était une noble. Sa rage contre ces derniers étaient tels, que la rousse prit cette opportunité de chopper un royaliste, et de lui infliger un châtiment dont elle s'en souviendrait, bien qu'elle serait alors par la suite recherchée dans tout ce royaume ridicule. Alors elle lui serra le bras violemment, et rabattant sa capuche son sa tête rousse, elle l'entraîna avec elle. Au bout de la rue, elle passa dans une autre ruelle, dans un cul de sac isolé et rarement surveillé par les gardes : l'idéal pour mettre la raclée à quelqu'un qui le méritait selon elle ! Elle la jeta contre le mur, puis s'avança vers elle et mit son avant bras sous sa gorge pour la bloquée. Puis habilement, elle décrocha une dague de sa ceinture, et pointa le ventre de l'adolescente. Elle n'avait aucune pitié, qu'elle soit jeune, vieille, blessée, handicapée, elle s'en fichait complètement, car son seul but était d'assouvir sa vengeance contre ceux qui la retenaient ici, loin de son amour d'océan. Alors elle la fixa d'abord, et fit :

Sache d'abord que tu n'auras pas le temps de crier, que je t'aurais déjà enfoncé ma dague dans ton bide graisseux. Donc tu vas te taire, et ne parler que pour répondre à mes questions.

Elle ne le pensait pas, mais elle aimait à provoquer les femmes dont elle était jalouse, car il faut l'avouer, elle la trouvait relativement belle, et son cache-oeil lui donnait vraiment un charme mystérieux. Puis elle continua tout en se voilant la face sur sa beauté :

Petite noble, tu aurais dû rester dans tes richesses superflues et dans tes petits salons de thé, tu as appauvri ces marchands, pourquoi viens-tu les rendre encore plus misérables et humiliés ?

Elle s'arrêta, et lâcha sa gorge de son avant bras, mais redressa sa dague sur sa glotte, puis commença à la fouiller :

Je vais te dépouiller comme tu l'as fait avec eux. C'est dérangeant pour toi, la justice, n'est-ce pas ?

Elle esquissa un sourire malicieux, et en rapprochant son visage du sien, elle lui demanda :

Que fais-tu ici, infâme petite noble ?

Elle gardait son sourire arrogant, car un sentiment satisfaisant lui parcourait l'esprit. C'était la puissance, la force, le pouvoir. Elle détenait la vie de cette femme, qu'elle croyait être son ennemie. Il est vrai que c'était encore un défaut de la pirate : elle ne jugeait que par les apparences, et rarement elle se trompait. De son vécu, elle s'était toujours aperçue que sa première impression était la bonne, ce qui lui avait permis de développer la prudence. Mais parfois elle en était paranoïaque, et elle croyait voir des adversaires partout, et son attitude batailleuse n'arrangeait rien. Vraisemblablement, tous ces éléments pouvaient faire croire à un personnage dément, fou, hystérique, et qui a des hallucinations. Mais c'était sa nature, et non une maladie. C'était ce rôle extravagant qui lui avait permis de devenir une pirate assez réputée sur le Gorgone, et aussi dans quelques provinces d'Europe, ou dans les Antilles.

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Kim n'eut pas vraiment le temps de se rendre compte de ce qu'il se passait. Tout ce qu'elle avait pu entendre, c'était que la jeune femme n'avait pas apprécié d'être bousculée... Elle cria, insultant Kim d'idiote avant de la décrire de haut en bas. Son apparence la gênait-elle? Kim était peut-être bizarrement habillée à son goût. Mais au poins de l'agripper violemment? Kim ressentit une vive douleur dans son bras que le fille aux cheveux de feu serrait de sorte à la faire la suivre. Elle aurait voulu partir mais impossible, et pas la peine d'appeler à l'aide, personne ne risquait de s'occuper de ça. Au pire, ils auraient cru qu'il s'agissait d'une simple querelle de femmes... De toute façon, Kim ne voulait pas rameter tout le quartier, elle verrait bien ce qu'elle lui voudrait et elle improviserait pour se sortir de la pire des situations. Elle n'en a pas l'air mais elle sait se défendre... un tout petit peu. La fille la poussa et Kim rencontra le mur d'une ruelle sombre et peu accueillante. Elle la bloqua contre le mur et la menaça à l'aide d'une dague. Les battements du coeur de Kim s’accélérèrent. La fille allait-elle la tuer ici? Et maintenant? Elle ne voulait pas mourir avant d'avoir vu le prince aîné mort et enterré. Alors là pas question. Elle lui ordonna de ne pas parler, pas hurler, juste répondre à ses questions.

"Comment ça...?"

Noble? Kim ne l'est pas. Est-ce qu'une Noble vivrait dans une misérable chambre de bonne et ferait elle même ses emplettes dans ce genre de rue? Voyons, soyons réalistes. Certes, elle avait reçut une éducation digne d'une noble et elle venait d'une famille aisée mais jamais elle ne souhaiterais devenir un de ces chiens des rois. Jamais de la vie! La rousse la lâcha pour ensuite la fouiller. Kim ne savait que faire et ne comprenait plus du tout ce qu'il se passait. Si par malheur elle appelait à l'aide, son sang coulerait sur les pavés glacés et noirs de la ruelle mais si elle ne tentait rien... ferait-elle de même? Elle ne répondit pas lorsqu'elle parla de la justice. Kim en était venue à le haïr. Justice... n'importe quoi. Il n'y en a plus ici et il n'y en aura plus temps qu'ils seront au pouvoir. La peur grandit encore lorsqu'elle s'approcha d'elle. Kim serra sa robe entre ses doigts pour récupérer assez de courage et lui dire qu'elle se trompait sur son cas.

"Je... Je ne suis pas noble... juste couturière et je suis à la recherche de quelques étoffes pour une cliente."

On sentait dans le son de sa voix la peur et l'hésitation qu'elle pouvait ressentir. Ses talents de comédienne ne fonctionneraient pas pour l'instant. Mais pas question tout de même de dévoiler ses origines. Il faudra qu'elle n'en parle pas. Qu'elle dise la vérité, celle de maintenant. Kim se permit de la regarder franchement, regardant ses pupilles verdâtres puis les traits de son visage. Elle était plutôt jolie bien que... rebelle?

"Laissez-moi partir, je ne souhaitais pas vous percuter et j'en suis désolée."

Dit-elle d'une voix particulièrement calme. Prendre la parole lui avait permit de reprendre confiance en elle. Très bien, maintenant elle n'avait plus à stresser autant. Il faudrait trouver le caractère qui lui permettrait de sortir tranquillement de cette situation. De cette ruelle sombre et certainement de ce quartier. L'envie et le courage de trouver les tissus nécessaires à faire la robe de cette noble avait quitté son corps pour aujourd'hui...

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Cannelia se rendait bien compte que cette gamine ne comprenait pas ce qu'il se passait. Seulement, elle pensait que son adversaire ne comprenait simplement pas que quelqu'un ai l'audace de s'attaquer à une noble. Elle semblait tétanisée, et la fixait sans rien dire, ce qui renforçait encore plus le sentiment de puissance de la rousse. Elle écouta attentivement ce qu'elle disait, ce qui était rare, car de nature belliqueuse elle n'aimait pas que les gens puissent prendre leur défense. Mais elle avait en même temps l'instinct que cette femme était innocente : instinct qui fut vite fait écrasé par la mauvaise foi et la fierté de la rousse. Elle releva la dague jusqu'à sa joue, remettant son avant bras sur sa gorge, et de très près, d'un air inquisiteur elle lui fit :

Ah oui une couturière...? Mais le métier ne me dit pas si tu es pour ou contre ce régime. A mon avis tu es une de ses bourgeoises minables qui travaillent pour les riches !
Alors écoute moi, chienne, tu ne vas pas essayer de m'amadouer, je sais que tu soutiens ces saletés de dirigeants. Tu vas me donner ton identité, ton nom, ton prénom, ton âge, et où tu habites. Et aussi j'allais oublier : qui est cette cliente, et quelle est sa commande.

Elle la fixa en fronçant les sourcils, et appuya très légèrement la pointe de sa dague sur la peau de porcelaine de sa "victime". Elle voulait s'assurer qu'elle ne mentait pas, pour cela elle allait poser des questions sur des détails très rechercher Et si ces détails n'étaient pas cohérents, ça n'aurait fait aucun doute : elle serait en train de mentir.La pirate trouvait ça vraiment dommage que cette couturière -pensait-elle- n'était pas de son côté, car elle aurait pu lui faire un tricorne. Après ces réflexions, elle reprit toujours avec suspicion et méfiance :

Alors tu vas tout me dire sur eux, leurs points faibles, leurs points forts, ce qu'ils aiment faire, ce qu'ils détestent...je veux vraiment TOUT savoir !

Elle relâcha la pression de sa dague, et la redescendit sous sa gorge. Puis, de sa main libre, elle passa le doigt sur la minuscule égratignure sur sa joue. Cannelia sentait que son sentiment se perdait, et elle n'aimait pas ça. Pour l'intimider à nouveau, elle plaça vraiment son arme à ras de son cou, et la fixait d'un air rageur et dément. C'était sûrement le point fort de cette femme : elle savait faire peur, il suffisait d'une arme, d'un peu d'assurance et des insultes pour intimider son adversaire. Après si les menaces ne suffisaient pas, elle devait passer à l'acte, et jamais elle n'a hésité à le faire. Enfin si, peut-être la première fois, mais elle avait quand même finit par se le faire...le combat ! Avant de la laisser répondre, Cannelia voulait satisfaire sa curiosité, car elle détestait que quelque chose lui échappe, alors elle profita de la situation de son interlocutrice, pour soulever le cache-oeil de Kim, et observer ce qu'il y avait en dessous.

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Kim la regardait, de plus en plus étonnée. Elle, une bourgeoise? C'était vrai il y a encore un an, et encore plus vrai quand on parlait du fait que son père travaillait directement au service du roi. Mais de là à lui dire qu'elle était forcément pour le régime actuel, là, c'était vraiment exagéré. Le rêve, l'objectif, la seule chose qui la forçait à se lever le matin, qui lui ordonnait de continuer de vivre et de travailler durement était tout simplement l'envie de voir le prince Armand mourir. Alors non, elle ne faisait par partie de ces idiots de chiens. Le seul problème, c'est qu'il fallait que Kim lui raconte qui elle était. Elle la laissa parler jusqu'au bout, réfléchissant calmement à ce qu'elle pourrait lui dire. Kim deviendra donc calme, douce et tendre.

"Je me prénomme Kim, Kim tout cours parce que je n'ai plus de famille. Je... j'ai eu 16 ans il n'y a pas très longtemps et je vis dans une petite chambre de bonne où je travaille également. Désolée mais je ne suis pas riche, je ne vis que grâce à mon travail et risque régulièrement de me retrouver à la rue."

Kim elle même aurait du mal à discerner le vrai du faux la dedans. Alors comment cette femme étrange le pourrait? Il était pratiquement impossible de savoir qu'elle ne disait pas toute la vérité de toute façon et personne ne pourrait venir prouver quoi que ce soit. Ce n'était pas si mal finalement de mentir ainsi sur ses origines. Espérons seulement qu'elle l'a croie sur parole vu que son langage et ses manières pouvaient paraître étranges pour une fille de la rue. Kim n'y faisait pas attention. La peur surement. La rousse la menaçait de la tuer tout de même et Kim n'était pas du tout habituée à ce genre de situation même si la mort l'avait déjà frôlée auparavant. Le jeune fille fit une pause, le temps de reprendre sa respiration. Elle regarda de son oeil unique la lame sur sa joue blanchâtre et reprit la parole, calmement.

"Je suis désolée mais je ne connais que très peu ma cliente. Tout ce que je sais sur elle sont ses mensurations, les étoffes qu'elle préfère ainsi que ses coloris favoris. Ce n'est qu'une petite noble, je crois même qu'elle n'a jamais eu le privilège d'approcher des princes."

Fort dommage d'ailleurs. Kim aurait certainement pu obtenir quelques informations sur le Prince Armand si elle était de son entourage. Des informations sur une quelconque promenade par exemple. Mais d'un autre côté, mieux valait ne pas brusquer les choses, lui laisser le temps de se rapprocher sans attirer des dangers ou des rumeurs sur elle. C'est vrai quoi, elle avait affaire au prince, pas à un petit fermier! Elle reposa les yeux sur la rousse, ayant peur qu'elle ne la tue vu sa réponse peu instructive.
C'est alors qu'elle reprit la parole, lui ordonnant de lui parler des nobles, de dire ce qu'elle pouvait savoir sur eux. Tout, sans oublier un seul détail. Mais... que dire? Kim n'avait que très peu fréquenté ce milieu social! Et uniquement durant son travail ou... quand elle était petite peut-être. Mais vu son âge à l'époque, elle ne s'en souvient pas. La femme descendit la lame contre son cou pour le plus grand soulagement de Kim qui commençait à avoir mal à la joue? Peut-être était-elle un peu coupée... Kim s’apprêtait à répondre lorsqu'elle fut stoppée dans son élan par la main de la rousse qui se dirigeait vers son cache oeil... et... le souleva. L'adolescente tourna la tête sur le côté, repoussant la main trop curieuse de la femme et fermant fortement les yeux.

"Que faites-vous?! Laissez moi tranquille, je ne vous ai rien fait et je ne suis pas noble, encore moins riche. Tout ce que je veux c'est travailler et atteindre mon but...euh..."

C'était peut-être trop en dire...