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 William, le garçon nommé corbeau.

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William

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William
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MessageSujet: William, le garçon nommé corbeau.   William, le garçon nommé corbeau. EmptyVen 22 Jan - 19:48


I- Who are you ?


Prénom : William. Dérivé de Wilhelm, dont les termes wil- et -helm signifient respectivement « volonté » et « casque ». Vous pouvez également le nommer Will ou Willy, il n’y verra pas d’inconvénient. Même si vous l’appeliez Chaussette ou autre pseudonyme stupide, il n’y trouverait rien à redire de toute façon.
Âge : 21 ans
Orientation sexuelle : Vu le malaise évident qu’il ressent face aux personnes de sexe féminin, et ayant généralement été plutôt gâtée par Mère Nature pour certaines choses, on peut affirmer qu’il est hétéro.
Fonction, métier, titre de noblesse : Imprimeur-libraire. Membre fantôme de la Resistant Union.
Signe caractéristique : Il se dessine une croix sur la joue gauche, peut-être en souvenir de son passé.
Manie, habitude : Déblatérer des choses inutiles et qui ne veulent strictement rien dire. Sauf quand il a son masque, là il évite.
Groupe : Résistant Union.


II- What is your past ?


Il était une fois, une jeune princesse qui se morfondait, abandonnée en haut de la plus haute tour d’un immense château. Et oui, cette histoire commence comme un conte de fée, et on peut espérer qu’elle finira de même… Bien évidement, ce qui est dit ci-dessus est faux. En fait, elle débute assez mal. Un enfant abandonné, c’est à pleurer non ? On va dire que ça s’appelle « avoir de la chance dans son malheur ».

____________________

C’était à cette période de l’année, où il fait encore assez doux pour se promener dans le soir qui tombe mais où on sait bien que la saison des grands froids n’est pas loin et qu’elle ne va pas tarder à pointer le bout de son nez. L’automne, saison des poètes… Ce devait être le destin.

C’était donc un de ces soirs, on entendit frapper à la porte d’un couvent. On alla ouvrir, curieux de savoir qui pouvait bien se trouver là. Et, surprise ! Un cadeau empoisonné ! Seulement, et la personne qui l’avait déposé là le savait, jamais les bonnes sœurs n’abandonneraient un enfant de Dieu. Oui, elles prirent soin de ce petit garçon qui n’était à l’époque qu’un être fragile et innocent; elles s’occupèrent de lui comme si elles étaient chacune un peu sa mère. Et il grandit dans ce couvent, entouré des prières et des confessions de ceux qu’il devait considérer comme ses frères et sœurs.

À l’âge de cinq ans, on s’aperçut qu’il n’avait toujours pas de nom. En effet, à force de baptêmes, mariages et enterrements, les bonnes sœurs avaient totalement oublié, l’appelant sans cesse « mon petit ». À vrai dire, ça ne l’aurait pas dérangé de se faire appeler ainsi jusqu’à la fin de ses jours mais elles décidèrent qu’il lui fallait un nom, comme toutes choses en ce monde. Ce fut un jeune sœur qu’il appréciait beaucoup qui lui en choisit un. Elle lui donna celui de son frère, mort de maladie il y avait peu de temps de cela. William. Par la suite, elle regretta son choix car il ravivait sans cesse sa douleur d’avoir perdu son bien-aimé frère. Elle mit fin à ses jours en mai de cette même année, on l’enterra parmi les brins de muguet.

Et William continuait son petit bonhomme de chemin, se passionnant pour la lecture et s’entraînant à combattre à l’épée avec un bout de bois derrière le couvent, à l’abris des regards des bonnes sœurs qui avaient la violence en horreur (surtout pour un garçon de son âge). Le matin, il allait au marché, d’abord accompagné, puis seul quand on le jugea assez grand. Il aimait bien ces rares instants où il entrait en contact avec le monde extérieur. Au départ, il avait peur de tous ces gens qui criaient, des animaux qui s’agitaient, des enfants qui chahutaient, partout, partout ! Il fermait les yeux, se bouchait les oreilles et se recroquevillait sur lui-même, complètement affolé. Mais il avait finit par s’y habituer. « Ce n’était qu’une question de temps » comme disaient les bonnes sœurs. Malgré tout, il ne pouvait pas s’empêcher de se faire tout petit dans cette foule immense. Il faisait comme s’il était un fantôme, se faufilant tel un serpent dans le torrent de monde qui se déversait dans les rues de la ville, se faisant aussi silencieux qu’un chat qui attend sa proie, écoutant d’une oreille attentive les conversations qu’il jugeait intéressantes. C’est ainsi qu’il apprit la prise du pouvoir par les princes, plusieurs années plus tard. Quelle idée aussi de tomber malade le jour de leur auto couronnement… Il entendit bien des rumeurs au sujet de ces princes, mais peu lui importait. Il menait sa petite vie tranquille, entouré de personnes qui ne lui feraient jamais aucun mal.

Puis vint le jour où on lui annonça qu’il ne pouvait plus rester ici, au couvent. Il était un jeune homme à présent, et même s’il avait encore ses rêves d’enfant ancrés en lui, le temps ferait des ravages sur son comportement et des actions compromettantes pour le couvent arriveraient tôt ou tard. Alors autant prendre les devants. Bien entendu, il pourrait passer de temps à autres, comme un des nombreux malades dont les bonnes sœurs s’occupaient. Mais il devait « prendre son envol ».

Il partit. Il fit son baluchon, comme faisaient les héros de livres qui devait partir. Ceux qui partent sont toujours tristes de quitter ceux qu’ils aiment. Alors William était triste. Il arpenta les rues, cherchant un foyer, quelqu’un qui veuille bien de lui. Mais qui voudrait d’un enfant errant, qui ne connaît rien de la vie à part un stupide couvent ? Il finit par trouver. Il se fit une place dans une pièce sombre et humide, déjà encombrée de monde, avec des lattes en moins au plancher et des trous au plafond d’où s’écoulaient des litres d’eau quand il pleuvait. Il détestait cette pièce. Il y allait le moins souvent possible, passant ses journées dehors à travailler. Travailler, travailler et travailler, inlassablement. Il n’avait pas le choix.

La tristesse s’empara de son cœur, il avait l’impression de se noyer dans les larmes qui ne sortaient jamais. Un garçon ne doit pas pleurer. Alors il rêvait. Il rêvait qu’il vivait ailleurs, une vie meilleure. Cette vie qu’il attendait toujours mais qui n’arrivait pas. Dans cette vie, il ne serait jamais tombé malade. Mais cette vie n’était pas là. Dans la réalité, la mort était partout, à chaque coin de rue. Et la mort le rattrapa. Et, bizarrement, ce fut comme s’il se réveillait d’un long, d’un interminable sommeil.

____________________

Qu’est-ce que c’est ?

Je sens une surface dure sous mes doigts. Je n’arrive plus à ouvrir les yeux. C’est… étrange. J’ai la tête lourde, très lourde. C’est comme si elle était pleine de cailloux. J’essaye une nouvelle fois d’ouvrir mes paupières, en vain. Alors je tente d’analyser la situation malgré cette impression de lourdeur. Je suis… à genoux. Je crois. J’ai les jambes engourdies, sûrement le froid. Ma main droite est posée sur une surface plane et rugueuse en face de moi, elle tente avec peine de soutenir mon poids. Peut-être un mur. Je bouge légèrement mes doigts. Un mur de briques. J’ai l’impression que ce misérable effort m’a demandé le reste d’énergie qu’il me restait. Zut.

Il fait froid.
Le froid, partout. Dans tout mon corps. « Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé ». Oui, bientôt. Dans les livres, quand le héros s’éteint, il dit toujours qu’il a froid. Peut-être que je vais mourir ici, face à un mur de briques. Dans les livres, on ne doit pas dire« la mort ». Pour ne pas choquer. Mais ma propre mort, ça ne me choque pas. Après tout, qui suis-je ?

Je dois me souvenir.
Les héros des livres, quand ils s’éteignent, ils se souviennent de toute leur vie, en une fraction de seconde. Hier, j’ai mangé un morceau de viande séchée avec mon pain. C’était très bon.

Je crois que c’est tout.
Je me laisse tomber sur le sol. J’ai l’impression d’entendre le temps qui s’écoule dans ma tête, de plus en plus lentement. Je me demande si j’aurais de la chance et qu’un prêtre, passant par là par le pur fruit du hasard, me donnera l’extrême-onction. Et je serais enterré aux côtés de celle à qui je dois mon nom… Comment je m’appelle déjà ?


Et William s’éteignit dans cette ruelle. Sa lumière s’affaiblissait, petit à petit. Son corps et son cœur devenaient glace. Puis une ombre fondit sur lui et l’emporta.

____________________

Il lui semblait qu’on l’appelait. Un voix douce, toute douce, comme une caresse hésitante. Une voix pleine d’un amour rude, un amour taillé grossièrement dans un bout de bois. Les copeaux sont encore par terre, ils y sont depuis si longtemps, mais personne n’est jamais venu achever le travail… C’était à ça que pensait William en entendant cette voix. Il ne s’était même pas demandé pourquoi elle pouvait bien l’appeler. Elle répétait sans cesse « gamin, gamin, gamin… »

- EH GAMIN !! Réveille-toi !!!

Il se réveilla d’un seul coup. Qui ? Qui avait bien put oser lui balancer un seau d’eau glacée sur la tête ? Il était furieux, on l’avait tiré de sa douce mort ! Il se tourna vers cet impertinent, avec l’intention de lui montrer à quel point il pouvait être effrayant quand on le cherchait. Même si cette personne avait une voix pleine d’amour.

Cependant, il s’arrêta net. Devant lui se dressait un vieil homme au visage criblé de rides. Il avait l’air inquiet… Sa colère retomba aussitôt. Il aurait fait de même s’il avait aperçut quelqu’un mourant dans une ruelle.

- Je… Je suis où là ?

Il avait mal à la tête et les quelques mots qu’il prononça lui déclenchèrent une quinte de toux. Le vieillard s’approcha de lui avec une serviette qu’il lui passa sur le visage avec cette même rudesse qu’il avait perçut dans sa voix.

- Je suis sincèrement désolé, j’ai jamais su comment réveiller les gosses… C’est que j’ai pas l’habitude moi !

Il commença à grommeler dans son coin, comme s’il était tout seul. En effet, il ne devait pas avoir l’habitude d’avoir des gens avec lui… William sentit son cœur se serrer. Lui, il avait toujours été entouré, il ne pouvait pas savoir ce que ça faisait que de se retrouver seul. La solitude. Il l’avait souvent vue dans les livres, mais il ne l’avait jamais approchée d’aussi près… Le vieil homme se retourna, sans prévenir, comme s’il avait oublié quelque chose.

- Oh, pour information, tu te trouves dans mon atelier.

Et il lui sourit. À cet instant, William sût qu’il était ici chez lui. Alors il posa ses yeux sur chaque objet qui se trouvait dans cette pièce, et Dieu seul sait à quel point il y en avait… Des miroirs brisés, des feuilles jaunies par le temps dont certaines étaient presque noires d’encre, des livres, beaucoup de livres, et d’autres objets tous plus intrigants les uns que les autres.

Il se leva avec difficulté et s’approcha d’une paire de lunettes avec un verre bien plus grand que l’autre. Il les posa sur son nez et presque aussitôt, il eu l’impression d’être entré dans une autre dimension. Il trouva ça drôle au départ, puis il commença à avoir un peu le vertige alors il les ôta, les déposant avec délicatesse sur le meuble en bois. L’homme aux cheveux grisonnants se sentit obligé de lui donner une explication à toutes ces bizarreries.

- Enfin… C’est sensé être mon atelier mais c’est plutôt une sorte de débarras. Je déteste jeter les choses, je me dis toujours qu’elles finiront par être utiles… Et au final, elles prennent la poussière, c’est tout.

Cette phrase fit rire William. Un rire étranglé qui ressemblait plus à un râle d’agonie, mais un rire quand même. Le vieil homme s’approcha de lui et lui tendit la main.

- Je m’appelle Samuel, mais tu peux m’appeler Sam.

Il lui prit la main et la serra, sentant l’emprise de cette main se raffermir sur la sienne, comme pour la protéger. Il trouvait cela agréable, cette impression de sûreté. Alors il sourit et mit toute sa confiance en cet homme. « Sam ».

- William.

____________________

Il passa toute son adolescence chez Sam. Il lui apprit beaucoup. La position des étoiles et des constellations, l’histoire du pays et sa géographie, la technique des ventriloques, comment se servir des miroirs pour embrouiller les autres et d'autres choses toutes plus inutiles les unes que les autres… Ils essayèrent même de faire la cuisine mais ils échouaient immanquablement. Malgré tout, ils s’amusaient. Ils devinrent très proches, William était comme le petit fils que Sam n’avait jamais pût avoir, sa femme étant morte du tétanos à l’âge de dix-neuf ans.

Lorsque William fut rétabli, il commença à travailler avec lui dans son imprimerie. Au départ, il avait un peu de mal. Il se trompait assez régulièrement, intervertissant des lettres ou les mettant à l’envers. Mais il finit par s’y faire. Une fois par semaine, il allait voir les bonnes sœurs pour leur raconter les progrès qu’il faisait. Il était heureux, il avait toujours le sourire aux lèvres, toujours. Même lorsque Sam s’éteignit.

Certes, il était triste. Les larmes coulaient, sans pouvoir s’arrêter. Mais Sam lui demandait de sourire. Il lui avait appris que la vie, c’était comme une frise chronologique. Il y a pleins d’évènements qui arrivent mais on ne peut jamais l’empêcher de défiler.

Alors il continua. Il resta dans la maison de Sam, celui-ci lui ayant tout légué faute de famille. Il vendait très peu de livres, excepté quelques Bibles. Le reste, il le conservait, laissant au rares visiteurs le loisir de les feuilleter à leur guise. Il ne gagnait pas beaucoup d’argent mais il parvenait quand même à se nourrir à peu près décemment. Il n’avait jamais compris grand-chose à l’argent, comme un enfant. Après tout, il en était un. Un enfant qui se rattache à ce qu’il a toujours connu. Il allait souvent voir les bonnes sœurs, les aidant de temps en temps à soigner les blessés qui se faisaient de plus en plus nombreux ces derniers temps…

____________________

Je ne peux pas y croire.
Je reste là, immobile comme une statue de pierre. De là où je suis, je peux très bien voir que la porte du couvent est sortie de ses gonds. Ce n’est pas normal. Ce silence aussi est anormal. D’habitude à cette heure, les bonnes sœurs sont à la chorale, elles chantent pour apaiser les cœurs tourmentés de ceux qui n’ont plus rien. Ce n’est pas normal. Pourquoi les rares passants détournent-ils le regard ? J’hésite un instant. Avancer ou faire demi-tour ? Je pourrais faire comme ces passants, ignorer. Et rentrer tranquillement, comme si de rien n’était. Mais dans ce cas, je sais très bien que mon esprit ne sera jamais plus en paix. Je décolle mon pied du sol, et je marche droit devant moi. Mes chaussures claquent sur les pavés, j’ai l’impression qu’elles font un bruit infernal comparé au silence de mort qui règne dans ma tête. Je ne pense plus à rien. Je pense à plein de choses. J’ai peur. Je franchis le seuil du couvent.

Je ne veux pas y croire.
Je ferme les yeux. Je les ouvre de nouveau. Ce n’est pas une illusion, un tour joué par mon cerveau. Non, il s’agit bien de leurs corps ravagés, éparpillés dans la pièce. Je le sais, je reconnais quelques traits familiers parmi les cadavres. Mes jambes ne supportent plus mon poids. Elles vacillent, attendant le moindre courant d’air pour me lâcher, me laisser tomber dans les méandres de mon désespoir. Ça y est, mes genoux cognent sur le sol sur lequel j’ai marché, couru, je suis tombé il y a quelques années de cela. Peu de temps en réalité. Mais à cette époque, elles étaient en vie. Je suis abandonné. Pourquoi ? Pourquoi ont-ils fait cela ? Je savais bien que parmi les blessés que soignaient les bonnes sœurs se trouvaient des résistants. Elles le savaient aussi. C’est cette bonté qui m’a sauvé moi, et tant d’autres gens, qui les a perdues…


- Princes cruels qui, pour se protéger eux, n’hésitent pas à sacrifier nombre de vies innocentes…

Mes lèvres sont sèches, et pourtant je parle d’une voix claire. Tout est clair à présent, j’ai l’impression que le Soleil vient de m’inonder de sa lumière divine.

- Il faut que cela cesse.

____________________

Il resta dans le couvent quelques instants. Il avait besoin de réfléchir. Cette scène était presque comique, un jeune homme assis au beau milieu d’une pièce jonchée de cadavres, pas le moins du monde importuné par ceux-ci. Il se serait presque laissé aller à rire. Mais il devait réfléchir. Il réfléchissait déjà beaucoup d’ordinaire, exprimant même ses pensées à voix haute ce qui avait pour effet de faire fuir la clientèle… Mais cette fois-ci, c’était du sérieux. S’il n’avait pas commencé à suffoquer à cause de la fumée, il serait resté dans le bâtiment en flamme pendant des heures. Mais il trouva cela inconfortable et finit par sortir. Il ne se retourna qu’une seule fois, regardant bien en face son passé en train de se consumer. Comment dit-on déjà ? Ah oui, « faire son deuil ». On peut dire qu’il n’avait pas eu trop de mal cette fois-ci. L’habitude peut-être ?

____________________

Après ce jour funeste, il continua à dérouler le fil de sa vie, comme avant. À quelques détails près. Le jour, il remplissait son rôle de libraire, et le soir, il s’entraînait. Se dissimuler, se battre parfois, se taire, attirer l’attention ailleurs, connaître toutes les pièces du château… Tout cela prenait du temps. Il ne devait prendre aucun risque, sinon il ne pourrait jamais protéger ces vies si chères à son cœur. Puis cette nuit arriva, sombre, une nuit sans lune, une nuit où tout est aveugle…

Malgré cette cécité approchant, William se regardait dans l'un des miroirs brisés qui se trouvaient dans l’ancien atelier de Sam. Il essaya de sourire, il n’y arriva pas. Il avait l’impression que ce masque qu’il n’avait pourtant que sur les yeux l’empêchait de s’exprimer. Il n’avait presque plus qu’une idée en tête. Les venger.

Pour cela, il vendrait son âme au Diable, si cela permettait aux innocents de mener une vie paisible. Celle qu’ils méritaient. De toute façon, il n’était pas vraiment innocent, rien que ce qu’il projetait de faire était mal. Il le savait. Mais s’il suppliait Dieu avec ses grands yeux gris, lui demandant sa clémence, alors peut-être le laisserait-il monter quelques instants aux cieux pour rendre visite aux bonnes sœurs…

Il leva sa main, lentement. Du bout du doigt, il parcourut l’une des nombreuses zébrures qui parsemaient le miroir, se coupant légèrement à sa surface. En temps ordinaire, il n’aurait jamais eu cette idée absurde. Mais il était fasciné, il avait l’impression de voir quelqu’un d’autre. Comme s’il y avait un autre monde derrière le miroir. Un monde où il n’était plus William. Il regarda le personnage en face de lui. Il avait l’impression de se trouver devant un héros de livre, celui qui n’a peur de rien. Même le vent qui passait par la fenêtre ouverte et balayait ses cheveux noirs ne lui faisait pas peur. Et pourtant, le vent peut être très dangereux, il avait entendu dire qu’une petite fille avait été emportée parce qu’elle était trop méchante. Au final, l’histoire finissait bien, mais le vent pouvait toujours se tromper de personne… Autant ne pas prendre de risque, il alla immédiatement fermer la fenêtre. En la fermant, il eu comme une impression bizarre. Il y avait quelque chose qui clochait, mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il resta pensif un moment. Puis il comprit. Normalement, avec la cape noire qui tombait jusqu’à ses pieds, il se serait déjà écroulé par terre. Mais non, il était encore debout, campé sur ses jambes maigres. C’était peut-être le fruit de son entraînement !

Il retourna face au miroir, triomphant. Le garçon dans le miroir avait toujours ce visage impassible. Il trouva cela un peu triste. Pauvre garçon solitaire, toujours mélancolique… Comme l’automne. Peut-être n’avait-il pas de nom, comme lui autrefois ? Il devait lui trouver un nom, sinon il ne pourrait jamais le retrouver quand il se perdrait, seul dans sa nuit de douleur. Il chercha donc, immobile dans son habit noir. Mais aucun nom ne correspondait. Il avait l’impression d’être dans une immense bibliothèque, cherchant un ouvrage sans vraiment savoir lequel. Il entendit un corbeau au loin, et le garçon lui sourit pour la première fois. « Corbeau ».

____________________

Pour le garçon nommé corbeau commença alors la nuit qu’il crût la plus importante de son existence. Mais il y en aurait des centaines d’autres, avec des tentatives toutes plus défectueuses les unes que les autres. Et le garçon nommé Corbeau ne le savait pas. Il marchait lentement, comme dans un rêve. Tout était si simple, il n’avait aucune difficulté ni à éviter les gardes ni à se repérer dans ce château qu’il n’avait jamais vu que sur un plan. Il sentait son objectif se rapprocher avec une impatience grandissante qu’il ne parvenait pas à dompter. Il était en transe, comme les héros dans les livres. Les méchants aussi parfois mais lui n’était ni l’un, ni l’autre. Il était juste le garçon nommé Corbeau, celui qui n’était né que pour faire partir la haine du cœur des autres en la concentrant toute entière dans son être.

Le garçon nommé Corbeau marchait, pareil à une ombre. Mais l’ombre peut-elle exister s’il n’y a pas de lumière ? Une part d’ombre dans un monde de lumière ou un rayon de lumière dans un monde de ténèbres… L’ombre est invisible mais un simple rayon de soleil illumine toute une vie. Et l’ombre marchait dans cette obscure clarté, se demandant s’il n'y verrait pas mieux en plein jour.

Ce fut dans cette réflexion inutile qu’un jeune homme le bouscula. Il n’avait pourtant rien demandé, et il aurait pu partir aussitôt, mais le jeune homme était tombé sur le sol, il ne pouvait le laisser là… Il lui tendit une main secourable qu’il refusa, préférant se relever à grande hâte, sans son aide. William était déçu, et il eu juste le temps de se dire qu’il sentait le poisson avant de comprendre la raison de son empressement. Il fit volte-face et commença à courir.

- Suis moi.

Il aurait peut-être dû ajouter « si tu veux » mais il n’y trouva pas d’utilité. Il se contenta de courir, son esprit bien trop occupé à se rappeler la cachette qu’il avait sélectionné la plus proche, sans se retourner. Le garçon nommé Corbeau prenait la fuite pour la première fois, le garçon nommé temporairement Poisson derrière lui. Il se demanda comment il pouvait lui faire confiance alors qu’il ne le connaissait pas… Il aurait très bien pu être un garde après tout. « L’habit ne fait pas le moine ». D’ordinaire, il aurait fait cette réflexion à voix haute. Mais sa bouche resta close tandis qu’il ouvrait la porte de la buanderie d’un mouvement souple du poignet. Il la referma aussitôt, juste après que le garçon nommé Poisson soit entré.

Il colla son oreille contre ladite porte, bien qu’on entendait les gardes, tout cliquetants dans leurs armures, depuis les jardins. Lorsqu’ils furent passés, il ne put réprimer un sourire froid. Ces gardes étaient vraiment trop stupides. Son sourire s’affaissa brusquement, lorsqu’il sentit son masque tomber. Il le regarda au sol, pitoyable objet, sans rien faire. Puis, lentement, il releva les yeux vers le garçon nommé Poisson. Qui le fixait lui aussi.

Il se sentit très seul. Il avait l’impression d’être abandonné, complètement perdu. Il ferma les yeux. Et lorsqu’il les rouvrit, tout était différent.

____________________

William était le nez dans ses livres lorsqu’il entendit la jeune fille hurler. Il sursauta. Il n’avait pas l’habitude d’avoir des clients aussi bruyants… Surtout qu’il était en pleine réflexion. Il se releva en grommelant. Vidal. Poisson ne s’appelait pas Poisson, il s’appelait Vidal. Il était aide-cuisinier, c’était pour cela qu’il sentait le poisson. Il hocha la tête d’un air entendu. Vidal. Résistant. Il n’en revenait toujours pas.

Il s’approcha de la jeune fille et, avec un grand sourire, commença à lui parler. Pourquoi ? Comme ça. Il lui arrivait assez régulièrement de parler aux clients, il trouvait cela très intéressant. Plus intéressant pour lui que pour les clients mais cet idiot ne l’avait jamais remarqué. Il continua donc son monologue, tout en songeant une fois de plus aux paroles de Vidal. Faire parti de la résistance… À vrai dire, il n’y avait jamais pensé. C’était pourtant une bonne idée. Il leur serait utile et ils lui seraient utiles. C’était pourtant logique !

Il avait donc accepté sa proposition. À une condition. Jamais personne ne devait savoir qui il était réellement. Il y avait William. Et il y avait le garçon nommé Corbeau. L’un vendait des livres et l’autre en inspirait les histoires. Mais jamais les deux ne devaient être mélangés.

La jeune fille était partie à la recherche d’un autre livre. Il ne savait plus depuis combien de temps, peut-être des heures. Elle avait l’air gentille. Il la regarda d’un air chaleureux. C’était pour elle qu’il faisait tout cela. Et pour tous les autres aussi. Ceux qu’il considérait comme ses amis, ceux qui faisaient de sa vie quelque chose de moins terne.

____________________

Cette histoire ne ressemble pas à celles dans les contes pour enfants. Il n’y a pas vraiment de gentils, pas vraiment de méchants. Même le garçon nommé Corbeau ne sait pas qui il est. Il se contente de jouer son rôle, comme une marionnette prisonnière de la mécanique du temps. La machine est en route, les pages du livre tournent, les saisons défilent… Demain sera-t-il un jour de soleil ?



III- Who are you in real life ?


Votre nom ou pseudo : Léa-chii <3
Comment avez-vous découvert le forum ? Mystère et boule de gomme 8D //SBAAF !!
Qu’aimez-vous/détestez-vous dedans ? Je préfère ne pas répondre, au risque de me faire tuer par les admins… Hahaha !!
Comment l’améliorer ? Idem. Nan, mais en fait c’est que j’ai la flemme de répondre U__U
Rien à ajouter ? [Vu par Eden la psychopathe] Maiiis non, je n’ai pas oublié le code 8D
...
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MessageSujet: Re: William, le garçon nommé corbeau.   William, le garçon nommé corbeau. EmptyDim 7 Mar - 17:28

    ................. Eh bah, t'auras beau râler que t'aime pas cette fiche, c'est pas le cas de tous le monde >D
    I love Willyyyy, vivement que tu RP avec *o*
    Son histoire est triiiste - mais après tout, il faut de ça pour obtenir un bon Résistant, un dur, un vrai, Willy c'est pas un Rambo des bacs à sables, tss 8D *se fait flinguer*
    RAR pour moi - attend, non, RAR ça veut surement dire autre chose que Rien A Redire Oô - Bref, All riiight =D

    Validé > Resistant Union ♥️
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William

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MessageSujet: Re: William, le garçon nommé corbeau.   William, le garçon nommé corbeau. EmptyDim 1 Juil - 23:33

    Groupe : Insurgent
    Réaction :

    Ils y étaient arrivés. Enfin. Le Royaume était enfin libéré de ses chaînes. Il voyait les visages radieux de ceux qui pouvaient enfin espérer une vie meilleure, que ce soit au Royaume ou dans une contrée lointaine où les attendaient leur famille. Il souriait, William. Il participait maintenant activement à la création de ce nouveau pays, son vieux masque prenant la poussière dans un coin de sa boutique. Il n’en avait plus besoin pour se faire entendre. Car à présent, William le libraire et Corbeau le justicier ne faisaient plus qu’un.

    Malgré tout, il y avait quelques ombres au tableau. Des fauteurs de trouble venus des quatre coins du monde pour semer la pagaille dans l’équilibre fragile du pays. Les extrémistes qui rôdaient toujours dans l’ombre, et qu’il tentait chaque soir d’arrêter, avec Vidal et d’autres membres de l’ancienne Résistance. Et surtout... Le visage d’Aleth lorsqu’elle avait appris la Vérité. Celle qu’elle cherchait en permanence et qu’il lui avait caché pendant plus d’un an. Ils ne s’étaient pas reparlé depuis que la Résistance avait renversé les Princes. Pas un mot. Il avait seulement surpris son regard lorsqu’elle l’avait remarqué, parmi les membres de la nouvelle Assemblée. Ce regard perdu, comme si elle n’arrivait pas à y croire.

    Et en effet, qui y croirait ? William, cet abruti qui perdait toujours ses papiers, tellement maladroit qu’il se prenait toujours les pieds dans quelque chose quand il marchait. William, celui qui rougissait dès qu’il croisait le regard d’un femme. William, le rêveur, tellement au dessus de tout ça... N’était-il qu’un rêve ? Une illusion ?

    Lui-même ne savait plus trop qui il était. Il avait parfois l’impression d’avoir trouvé sa place. Et d’autre fois, de n’être plus qu’une ombre.
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Theophil

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MessageSujet: Re: William, le garçon nommé corbeau.   William, le garçon nommé corbeau. EmptySam 7 Juil - 20:51

    ... Genre Willy il fait de la peine à Aleth D8 Pour la peine, je te valide pa/VLAM
    Hihi, ravie de voir Corbeau de retouuuur <3

    Validée > Insurgent !
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MessageSujet: Re: William, le garçon nommé corbeau.   William, le garçon nommé corbeau. Empty

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