{ Dirty Prince }
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

{ Dirty Prince }


« Brave New World »
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Partagez | 
 

 Lolita ~ On piège les Rois avec nos charmes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Lolita
Lolita
Messages : 32
Âge du personnage : 16 ans
Lolita ~ On piège les Rois avec nos charmes Ekoq42


Lolita ~ On piège les Rois avec nos charmes Vide
MessageSujet: Lolita ~ On piège les Rois avec nos charmes   Lolita ~ On piège les Rois avec nos charmes EmptyLun 24 Mar - 1:11

I – Le Cadavre Exquis :

    Prénom : Lola, appelée le plus souvent Lolita
    Âge : 16 ans
    Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
    Fonction, métier, titre de noblesse : Danseuse des rues, voleuse, etc...
    Signe caractéristique : Ses yeux mordorés
    Manie, habitude : Mentir et badiner
    Groupe : Guys : elle n'est que de passage dans le pays.


II – Chronique Sordide :

    La sombre lumière tombait sur elle comme un second voile. Celui qu'elle portait couvrait déjà son front, ses cheveux, ses épaules ; noir, il plongeait son visage dans l'ombre. Seuls ses longs doigts étaient éclairés, en train de jeter d'obscures cartes sur la table sale. Les mains battaient, coupaient le jeu, se baladaient sur la surface du meuble pour répartir les cartes de façon schématique, en retournaient certaines... Dans un coin éloigné de la taverne, des femmes observaient, le regard dur. Leurs messes-basses semblaient hargneuses. Non loin d'elles, des hommes riaient. Ils chiquaient tout en fumant des cigares bon marché. Eux ne faisaient plus attention à la femme voilée – la plupart, du moins. Il y avait bien un jeune homme, un peu troublé, qui ne suivait plus qu'à moitié la conversation. Il se décida à se lever pour aller rejoindre la joueuse de cartes à sa table.
    Un sourire apparut sur le visage à demi-caché de l'inconnue, juste assez longtemps pour être aperçu par les bonnes femmes à l'écart.

    « Regardez moi cette garce, elle est contente d'en racoler un autre !
    - C'est pas n'importe qui. C'est le fils du Juge, celui là, le petit Esteban.
    - Cette mégère n'a pas de limite, vous le savez. »

    Elles la virent ôter son voile en souriant, rassembler ses cheveux détachés pour les laisser cascader sur son épaule droite, exposant ainsi sa nuque. Esteban rougit. « Veux-tu que je te lise les cartes ? » Le jeune homme hocha lentement la tête, sans trop savoir pourquoi.

    « Que vient-il faire là, le pauvre enfant ? Il ne devrait pas traîner ici.
    - Que vient-elle faire là, elle, vous voulez dire. On devrait la mettre à la porte. Elle nous vole notre gagne-pain !
    - On dirait une chatte en chaleur.
    - Évidemment, c'est une gitane. »

    Esteban l'aimait avant même d'avoir vu le reste de son visage. Sa petite bouche rouge, son cou étroit, ses mains – habiles, joueuses – avaient suffi pour l'attirer au devant d'elle. Maintenant qu'elle s'était découverte, il voyait ses cheveux – sombres, bouclés – et surtout ses yeux. Deux jolies pièces d'or couvertes de boue.



    La petite fille fouillait la terre humide de ses doigts. La boue s'incrustait sous ses ongles, profondément, dans les lignes de ses mains et de ses genoux nus. A quelques pas d'elle, la frontière entre l'auvent et le reste du monde était délimitée par l'eau débordant de la gouttière, fin rideau de gouttes alignées. Le reste du monde, c'était la pluie tiède clapotant sur les toits rouges. Son monde à elle, c'était les petites sculptures de boue, poussiéreuses et collantes à la fois, qui, il faut bien l'avouer, ne ressemblaient à rien en dehors de l'imagination de l'enfant. Il se trouva qu'une des statuettes était légèrement plus réussie que les autres. Elle se concentra sur elle pour la parfaire un peu plus, et délaissa toutes les autres.
    Une voix interrompit son jeu :

    « Excuse-moi petite, je cherche ta maman. »

    L'homme avait un grand sourire sous son chapeau à larges bords, un sourire de chat. Ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait venir ici. Il vint se mettre à l'abri du préau. Le beau costume blanc du dimanche devenait ridicule, quand il dégoulinait de pluie.
    Toujours silencieuse, la fillette s'en désintéressa et fit mine de se remettre à jouer. L'homme s'accroupit à ses côtés en fouillant la poche de sa veste. Un mouchoir de soie apparut, avec en son cœur des petits cubes grossiers et blancs. Il en sélectionna quelques uns.

    « Tiens. C'est du turrón.
    - J'en veux plus. »

    Elle n'avait même pas relevé la tête. L'homme rit un peu, vaguement énervé. Il replia le mouchoir et tendit le paquet entier à la gamine. Le contenu de sa paume disparut aussitôt.

    « Elle est au premier étage. Elle se change. Vous avez de la chance qu'elle ne soit pas encore partie.
    - Merci, mon ange. »

    Et il s'aventura dans la pénombre de la maison.

    Le bâtiment était en tout point semblable à ses voisins, à l'exception qu'il était situé un peu à l'écart et qu'il paraissait plus vieux. Certaines tuiles rouges étaient cassées, leurs éclats carmins jonchaient le sol de terre battue. L'enfant aimait parfois les réduire en poudre avec une pierre et les mélanger à de l'eau, pour dessiner avec ses doigts des arabesques rouges sur le mur blanc de la maison. La peinture verte des fenêtres s'écaillait, les portes grinçaient et fermaient mal – ce qui n'était pas très grave en soit, puisqu'elles étaient toujours ouvertes, comme partout dans le quartier. Mais nulle part ailleurs on était aussi bien accueilli que chez mamie Rosita. C'était elle qui gardait la gamine, tandis que celle-ci attendait que sa mère revienne la voir. Ça ne dérangeait pas l'enfant ; elle aimait la maison, la cour aride, les rues chaudes et ombrées un peu plus loin.

    Elle déplia le mouchoir et piocha, après avoir vaguement essuyé ses mains sur sa robe, un petit morceau de turrón. Ses petites dents eurent du mal à mâcher le nougat – c'était sableux, sucré, et un peu amer à cause des amandes. Rêveuse, elle releva les yeux vers l'entrée.



    « Un vrai regard de diablesse.
    - Et des cheveux emmêlés. Moi, ma fille, elle a de beaux cheveux, fins et lisses. Elle...
    - Ma fille à moi a une peau d'aristocrate. Je lui applique un lait sur le corps tous les jours pour qu'elle soit bien blanche, pas comme cette pauvrette.
    - Ha ! Cette pauvrette attire plus d'hommes dans ses jupons que ta fille n'attire de maris potentiels dans son lit.
    - La zingara se prélasse au soleil et elle prend des couleurs, et même s'ils prétendent le contraire, les hommes aiment ça.
    - Il leur en faut peu. »

    Elle tira les cartes pour le jeune homme, lui prédisant moult choses qu'il n'écouta même pas, absorbé par de toutes autres pensées. L'instant d'après, elle l'entrainait dehors, par la main, sous les chuchotements outrés des commères et le regard lubrique des autres hommes. Elle lui lança un sourire charmant :

    « Tu sais, tu as l'air d'être un gars bien. Ne traine pas avec ces gens, ils te retourneront la cervelle.
    - Comment t'appelles-tu ? »

    Elle éclata de rire et poursuivit son chemin allégrement sous les étoiles, serrant contre sa paume la main chaude du garçon.



    « Quel est ton nom, petite Espagnole ? »

    Hésitante, la petite fille haussa les épaules. Ses grands yeux farouches lançaient des regards un peu inquiets autour d'elle, s'accrochant sur tel ou tel détail dans la tente richement colorée. Assise en tailleur sur un tapis persan, elle attirait elle aussi les regards des gitans : ses genoux et ses coudes étaient égratignés, ses mains et sa robe, couverts de boue et de saletés.
    L'homme qui l'avait interrogée, portant la barbe et fronçant des sourcils broussailleux, lui faisait un peu peur. Mais la question l'embêtait : il lui semblait avoir plusieurs prénoms, à tel point qu'elle ne savait plus trop lequel était le vrai.

    « Mamie m'appelait souvent Lolita.
    - Nous t'appellerons donc ainsi. »



    Elle faisait clapoter ses pieds sur l'eau, pour effrayer les poissons et repousser d'invisibles algues, assise sur le ponton. La mer était haute et sombre, couverte par l'ombre de la falaise derrière la plage.

    « Fuentecita que corre clara y sonora
    Ruiseñor que en la selva cantando llora...
    *
    - C'est joli, ce que tu chantes. »

    Esteban se laissa tomber à côté d'elle sur les planches humides.

    « Tu es en retard, fit-elle d'un air faussement contrarié.
    - Parce que je t'ai acheté un cadeau. Tiens. »

    Les yeux de la jeune fille étincelèrent. Il lui tendit un petit ballot de tissu, un peu nerveux. Elle avait deviné ce que c'était avant même de l'ouvrir. Du turrón. Elle remercia, tout en jetant un petit morceau dans sa bouche. Après de difficiles négociations, des menaces sans queue-ni-tête et des chatouilles, elle voulut bien accorder en riant un petit cube de nougat à Esteban.
    Ils restèrent un moment en silence, à mâchonner comme ils pouvaient le turrón, jusqu'à ce que Lola dise, presque rêveusement :

    « La dernière fois que j'en ai mangé, j'étais toute petite, c'est un homme qui m'en avait offert. » Elle ajouta en fronçant les sourcils : « Je crois que c'était mon père. »

    Esteban tiqua, croquant une amande : « Tu n'en es pas sûre ? »

    Elle haussa les épaules. Elle se rappelait du mouchoir brodé qu'elle avait reçu un jour de pluie, et précieusement gardé. C'était une idée qui s'était insinuée dans son souvenir comme une évidence, mais tellement irascible, sans preuve tangible. Ce souvenir avait la vraisemblance de la réalité mais la confusion du rêve. Elle se demanda d'où elle avait tiré cette histoire, tout en restant intimement persuadée que c'était vrai.

    « Mais tu as un nom de famille, une preuve ? Comment tu peux savoir qui tu es, si tu ne connais pas ton père ? »

    Lolita leva les yeux au ciel. Bien sûr, pour monsieur Esteban, l'étudiant en Droit au père éminent, cela semblait invraisemblable, impossible – on voyait bien qu'il ne connaissait pas les gosses des rues. Presque aucun d'eux ne connaissait son nom complet ou ses parents. La question la troubla, l'énerva : bien sûr que non, elle n'en savait rien ! Personne n'avait jamais pris la peine de lui écrire son identité sur un fichu bout de papier officiel – à quoi bon, elle n'aurait pas su le lire. Elle n'avait que ses souvenirs pour se définir. Et si elle disparaissait, ce serait dans l'anonymat le plus complet, le silence le plus total.
    Elle replia ses jupons sur ses jambes pour ôter ses pieds de l'eau et se relever précipitamment. Esteban, déjà confus et s'apprêtant à s'excuser, n'eut malheureusement le temps de rien faire – il but la tasse avant. Lola l'avait poussé du ponton d'un coup de pied. Elle le toisa de haut, tandis qu'il crachait de l'eau salée, avec ce regard froid qu'elle lui accordait parfois :

    « Pour toi, je suis la zingara. Pour les gitans, je suis l'Espagnole. Pour mon père, je n'existais pas, et pour ma mère, j'étais une cage qui l'entravait. Tu n'as que l'embarras du choix. »

    Elle tourna les talons et partit en courant avant qu'il n'ait fini de remonter sur le ponton.



    Une odeur de soleil déclinant envahissait la pièce par la fenêtre ouverte. Un morceau de charbon à la main, Lola dessinait maladroitement sur les pages d'un vieux livre qu'elle avait trouvé dans la maison. Ne cessant de changer de position, comme tous les enfants agités, elle remuait la poussière du plancher avec sa robe.
    Près d'elle, devant la coiffeuse, sa mère était occupé à se peindre les lèvres en rouge. Elle lui disait distraitement :

    « Surtout, ma Lolita, ne dis jamais oui la première fois. Les hommes se lassent tôt, si tu acceptes trop vite. Si tu dis non trop longtemps aussi, ils se lassent. Ne répond pas, fais les languir. Laisse les penser qu'ils ont leur chance, mais qu'ils ne sont pas les seuls. Il ne tient qu'à toi de les rendre fous. »

    Son discours s'accompagnait tantôt de pincement de lèvres, tantôt de moues de baiser, alors qu'elle finalisait son maquillage. Lolita avait relevé la tête pour l'observer et imiter ses mimiques. Elle était belle, sa mère. La femme se leva, lui fit une trace de rouge sur le front en l'embrassant rapidement.

    « Sois sage avec la mamie pendant mon rendez-vous. Je reviens tout à l'heure. »


    Un jour sa mère cessa de venir la voir. Ça s'était fait comme ça, petit à petit ; son ombre avait diminué jusqu'à finir par disparaître complètement. Les quelques affaires qu'il restait d'elle dans la maison avaient perdu leurs couleurs et étaient devenus des éléments de décor, objets aussi fades que son fantôme – ce n'était plus « le poudrier de maman » mais « le poudrier sur le buffet ».

    « Les oiseaux n'aiment pas être mis en cage. Tu es bien comme ta mère, Lolita ! » disait souvent la grand-mère, mais l'enfant était trop petite pour comprendre.

    Mamie Rosa était fatiguée de courir après Lola pour qu'elle se lave, qu'elle se couche tôt, qu'elle vienne à table. L'enfant se sauvait toujours dans la cour, vers la rue sombre, et les vieux genoux de Rosita protestaient pour ne pas dépasser le seuil de la porte. Alors la grand-mère criait « Les enfants sauvages n'ont pas le droit aux bonbons ! », et elle partait s'asseoir sur le fauteuil à bascule en osier, sous le préau. Lola finissait toujours par revenir, timidement, quand son estomac se mettait à grogner. Couverte de poussière, les cheveux emmêlés : « Je peux avoir des bonbons maintenant ? ».
    Elle était difficile. Repoussant son assiette quand le repas ne lui plaisait pas, la jetant même, parfois. Comme beaucoup d'enfants, les sucreries étaient ce qu'elle préférait. Elle s'en barbouillait la bouche jusqu'à plus faim, ignorant la Rosita affligée qui lui tournait faiblement autour (« Ah ! Ah ! Cette gamine me rendra folle. »), la terrible enfant roi.
    Parfois, à force de chantages et de diverses autres ruses, Rosa parvenait à plonger la petite dans une bassine d'eau. Elle la récurait alors autant que possible – « frotter, frotter, oh, toute cette crasse ! Cesse donc de crier, Dolores, ce n'est que du savon. » – avant de la laisser se prélasser dans l'écume que faisait la mousse, plongée jusqu'au menton. Quand elle cessait de bouder et daignait sortir de l'eau (généralement au moment où elle commençait à avoir froid), elle allait enfiler une de ses plus jolies robes – conçues normalement pour les jours de fêtes, cousues par la grand-mère devant sa fenêtre ouverte, sous la brise chaude. Lolita en robe rouge à volants. Lolita en flanelle noire l'hiver ; en mousseline blanche l'été. Et l'enfant repartait à la conquête du monde, se resalir de plus belle.

    Ses cheveux encore mouillés du bain gouttaient de son chignon sur ses épaules brunes, mais, n'écoutant que son bon plaisir, elle était déjà pieds nus dans la rue. Paradant fièrement dans sa robe verte, agitant fiévreusement un vieil éventail trouvé dans la maison – elle ne savait pas encore qu'on pouvait simplement cacher le bas de son visage derrière, pour mettre en relief le regard, tout en maintenant une certaine distance digne de toutes ces beautés faussement froides espagnoles – et badinant devant son publique de jeunes morveux. Ses moues et ses mimiques avaient un goût de rouge à lèvres mal mis, mais les garçons n'y voyaient que du feu.

    « Dis Lolita, tu m'embrasses ?
    - Non.
    - Et moi, alors ?
    - Peut-être. Mais avant, tu dois me montrer ta bravoure.
    - Mais comment ?
    - Débrouille toi tout seul. Tu n'as qu'à tuer un taureau, comme el matador. Ou bien tu n'as qu'à tuer l'autre là, parce qu'il a tenté de regarder sous ma jupe tout à l'heure.
    - C.. C'est pas vrai ! »

    Lola éclata de rire. Après tout, toute cette pantomime n'était qu'un jeu.



    « Jure moi de toujours m'aimer. »

    Les entraves venaient se présenter à elle, attendant qu'elle daigne se lier les mains de son propre gré. Depuis le lit où elle était assise, dans la chambre du garçon, la jeune fille observa attentivement Esteban, comme si elle réfléchissait. Enfin, elle soupira.

    « Hélas, je crois que je ne t'aime déjà plus. »

    Il en était toujours ainsi. Il y en avait toujours un pour vouloir arrêter de jouer.
    Au commencement, Esteban n'était qu'un étudiant parmi tant d'autres, se distinguant du reste du monde aux yeux de Lolita seulement parce qu'il était peut-être un petit peu plus mignon que la norme – un peu plus naïf, aussi – et que c'était lui, et non pas un autre, qui s'était trouvé à cet endroit là, à ce moment là. Puis les jours avaient passé. Maintenant qu'il venait de tenter de se démarquer des autres, se mettant sur un pied piédestal, il retournerait se fondre dans la masse.
    Le malheureux protestait, tempêtait, il finit par se mettre à geindre comme un enfant – plus ses lamentations augmentaient, plus Lola éprouvait l'envie d'être méchante.

    « Veux-tu bien te taire, à la fin ? Je n'y peux rien, après tout. Je t'aimais hier, quand ton souffle dans mon cou suffisait à me griser. Maintenant, c'est à peine si je m'ennuie quand tu baisses ton pantalon. Tout ceci est ridicule. »

    L'image de sa cruauté lui apparut soudainement, la figeant un court instant. Mais elle fut chassée presque aussitôt par une phrase qui lui revint en tête, plus claire que jamais dans son esprit, comme une vive brûlure.

    « Les oiseaux n'aiment pas être mis en cage. »

    Aussitôt, elle fit claquer son éventail et quitta la maison pour rejoindre la rue.



    Quand la petite ouvrit les yeux ce matin-là, le soleil qui filtrait à travers la jalousie de la fenêtre semblait déjà haut. Elle attendit quand même dans son lit que la Rosita vienne la secouer, comme tous les jours. Mais après s'être tournée et retournée dans son lit un nombre incalculable de fois, elle se leva, exaspérée.
    La maison était très silencieuse. Les volets, les fenêtres et la porte étaient restées fermées, et la fraicheur avait pu s'installer – Lola frissonna. Elle passa d'une pièce à l'autre, à la recherche de Rosa, qui n'allait jamais bien loin en principe et qui pourtant restait introuvable aujourd'hui. Quand ses pas la conduisirent finalement à la chambre de la grand-mère, elle inspira, toqua, entra. La forme sombre dans le lit confirma une présence.
    Lolita appela une réponse qui ne vint pas.


    « Elle est morte dans son sommeil, il semblerait. C'est la petite qui est venue en courant nous prévenir.
    - Elle n'a surement pas pu faire les derniers sacrements, il faudrait appeler un prêtre.
    - Elle avait de la famille ?
    - Elle gardait juste la gamine. Elle est où, d'ailleurs ? Elle a disparu à toute vitesse... Il faudrait l'envoyer à l'orphelinat. »

    Lola n'avait pas disparu. Cachée dans un buisson sous la fenêtre qui avait été ouverte, elle écoutait les hommes du voisinage discutant dans la chambre de la grand-mère. Plus elle écoutait, plus elle était certaine de vouloir rester cachée ici pour toujours. Les hommes partirent en fin d'après-midi, emportant un grand drap noir que précédait un prêtre. Ils n'avaient pas fermé la porte, sans doute parce qu'ils comptaient revenir demain. La petite fille était à présent seule, courbaturée et affamée.

    Elle se dirigea vers la cuisine, toujours pieds nus, et avisa la pastèque ramenée par la grand-mère la veille. Elle était grosse, lourde – elle se demanda comment il fallait s'y prendre pour en obtenir des tranches comme la mamie lui préparait. Le couteau qu'elle avait trouvé ne lui servait à rien, elle le plantait difficilement dans le fruit, sans parvenir ensuite à le remuer assez pour venir à bout de la peau verte. Elle se souvint avoir vu des garçons s'amuser à frapper une pastèque, sur la plage, pour la faire éclater. Alors, elle grimpa sur la table, prit le fruit gigantesque entre ses bras et le souleva aussi haut que possible, difficilement, pour le jeter furieusement par terre. La pastèque éclata en morceaux, répandant ses pépins noirs d'encre et son jus rose sur le sol.
    Elle en mangea plusieurs morceaux, badigeonnant ses doigts de sirop. De temps en temps, un goût salé venait s'ajouter au fruit, quand, à cause d'un hoquet, une larme venait se glisser entre ses lèvres.



    Les percussions marquaient un rythme rapide, qui résonnait comme des battements de cœur précipités. Lolita le suivait, frappant des mains pour l'accompagner. Ignorant le contact de la pierre brûlante, elle faisait claquer tantôt son talon, tantôt la pointe de son pied, sur les pavés poussiéreux de la place. Une flûte accompagnait sa danse, la faisait onduler doucement, faire des serpents avec ses mains, tourbillonner avec sa robe rouge. C'était Lucia qui jouait de la flûte.
    Devant la danseuse et ses musiciens, un chapeau se remplissait lentement des pièces d'or des spectateurs alentours. Lolita s'attarda près d'un jeune homme, lui sourit, puis s'éloigna brutalement de lui dans un tournoiement de tissus.
    La mélodie de la flûte accéléra légèrement, entraînant les percussions et la danse. Lolita s'accorda de nouveau dessus. Elle attrapa un côté de sa jupe, la balança gracieusement avec sa main. Influencée par une nouvelle accélération de la flûte, elle fit valser le pan de sa robe deux fois plus vite, tournoya plus rapidement.
    Elle se rendit compte que Lucia continuait encore de presser sa flûte, au delà de ce qui était convenu.
    Elle jeta un regard des plus noirs à la jeune fille rousse. Hors de question de perdre la face devant son public – elle avait appris auprès des meilleurs gitans de la caravane, elle était maintenant une grande danseuse, pas une simple débutante avec qui l'on pouvait s'amuser. Abandonnant tous les ornements ou lentes ondulations, Lola se concentra seulement sur les mouvements de ses pieds, pour ne pas s'emmêler les pinceaux, tout en jetant sa jupe devant elle, derrière elle, en rythme.
    La bataille dura ainsi, pendant ce qui sembla être d'interminables minutes – jusqu'à ce qu'enfin, la flûtiste manque tout simplement de souffle pour continuer à cette allure. La musique ralentit – Lolita, en sueur, qui commençait à sentir son sang brûler, fit de même – et enfin, se tut. Les applaudissements vinrent prendre le relais.
    Lucia et Lolita se fusillèrent du regard, rouges et essoufflées. Puis Lola se détourna dans un ample mouvement de jupe, et fendit la foule pour aller se perdre dans les ruelles adjacentes.

    Lucia était décidément insupportable ! Sale petite peste. Pouvait-elle réellement être la fille d'une personne aussi gentille que Yaelle ? Et la sœur d'Elies, garçon adorable ? Sans les cheveux roux comme preuve, elle aurait juré qu'elle avait été adoptée. Elle marcha sur un caillou acéré, jura – elle avait oublié qu'elle était pieds nus. Et frapper de toutes ses forces dans la petite pierre pour se venger n'était pas la meilleure idée du monde quand on n'avait pas ses chaussures. Elle s'assit au milieu de la ruelle en tenant maladroitement son pied, avec l'envie soudaine de pleurer comme une enfant pour se faire consoler. Elle releva les yeux, mais la ruelle était déserte.
    Une pensée traversa Lola, qui la pétrifia sur place. Plus de larmes, plus de colère, juste une froide constatation. Lucia lui avait dit un jour qu'elle n'était « qu'un personnage faux ». Ses paroles l'avaient marqué, sans qu'elle comprenne pourquoi, à l'époque.
    Quand elle tenait la main d'un garçon, quand elle minaudait de sorte qu'il n'ait d'yeux que pour elle, Lolita était à la fois experte et incroyablement débutante. Sans qu'elle se rappelle où est-ce qu'elle l'avait appris, elle mettait froidement en application des conseils venus des tréfonds de sa mémoire. Elle savait garder le regard fuyant jusqu'au bon moment, ce moment où ses yeux plongeaient tout à coup dans ceux de son auditeur pour que ceux-ci ne parviennent plus à s'en détacher. Elle savait rire, sans excès ; attirer l'attention sur elle en feignant de dissimuler une peine, une douleur quelconque jusqu'à être questionnée sur le sujet. Elle savait embrasser quand il fallait, sans pour autant s'abandonner complètement.
    Mais lorsque soudainement Lolita, avec un recul glaçant, se voyait en train d'agir – battre des cils, approcher ses lèvres doucement – elle cessait brutalement tout jeu. Elle s'observait avec le regard froid d'un voyeur, d'un juge, d'autrui en général, et elle se sentait terriblement ridicule et honteuse.
    Il lui semblait ne jamais réussir à vivre vraiment, sincèrement, sans calculer ni tout à coup s'arrêter sur l'image qu'elle donnait d'elle. Il lui semblait être odieuse. Elle en aurait hurlé de rage.



    Le vent charriait une odeur sucrée, provenant des pins pignons bordant la méditerranée et des figues de barbarie. Lolita aimait sentir cet air si particulier, quand elle se promenait dans le jardin couvert d'aiguilles de la mamie. Ici, à l'écart de la ville, en bas de la haute colline, elle retrouvait ce parfum, plus entêtant – mais également mêlé à un fumet autrement appétissant. L'odeur du feu de bois et des grillades.
    Son estomac grogna une nouvelle fois, elle fronça les sourcils.
    A mesure qu'elle se rapprochait, elle entendait de plus en plus distinctement les cris, les chants... Une langue qui ressemblait à de l'espagnol mais qui lui était pourtant étrangère. Cachée derrière un pin, elle voyait désormais les étrangers, réunis autour d'un grand brasier qui crachait de temps à autre des étincelles rouges. De longues minutes s'écoulèrent ainsi, tandis qu'elle attendait – sans savoir quoi exactement. Un signe, peut-être ?
    Celui-ci se manifesta sous la forme de larges paluches lui tombant sur les épaules.

    « Tiens, tiens... une rôdeuse ? »

    Elle s'empressa de détaler hors de portée de l'inconnu qui l'avait surprise, mais se heurta bien vite à un autre homme, surgissant de derrière un arbre. Il la saisit sous les aisselles pour la soulever en l'air.

    « Petite Espagnole, que fais-tu là ?
    - Ce n'est pas une heure pour trainer, tu sais.
    - He ! C'est qu'elle mordrait, la...-
    - Vous n'avez pas honte de traiter ainsi une pauvre gosse ? »

    C'était une femme aux cheveux d'un roux vénitien, qui s'était approchée en entendant les piaillements à l'orée du campement.

    « Quoi ? Mais Yaelle, c'est elle qui... Enfin, regarde là ! »

    Lolita s'agitait dans tous les sens, criant, envoyant des coups de pied, griffant quand elle pouvait, suspendue aux bras de l'homme comme une piñata.

    « C'est normal, vous lui faites peur. On dirait deux satyres ! Lâchez là. »

    Après un haussement d'épaule, l'homme consentit à déposer l'enfant par terre – aussitôt, elle disparut entre les pins. La femme cria :

    « Tu t'es perdue, pequeña ? Où sont tes parents ? Tu veux manger quelque chose ? »

    La petite tête brune apparut de nouveau, observant avec méfiance la femme. Celle-ci, sans la lâcher des yeux, ordonna aux deux hommes d'aller chercher de la nourriture. Ils revinrent rapidement, une assiette de grillades et de pain à la main. La rousse déposa le récipient par terre.

    « Tiens, c'est pour toi. Libre à toi de le manger ou de le laisser aux oiseaux. Nous, nous devons retourner au camp. »

    Et sur ce, elle partit, encadrée par les deux hommes.
    Lolita attendit un instant, guettant le piège. Admettant enfin qu'il n'y avait bel et bien plus personne dans les environs, elle s'avança lentement, avec méfiance, jusqu'à l'assiette pour en observer le contenu.
    Quand Yaelle revint, une heure plus tard, elle constata avec satisfaction que la nourriture avait disparu.

    Assurée de ne jamais manquer de nourriture, Lolita revint à la caravane plusieurs fois. Épier les gitans était devenu un jeu – il s'agissait de ne jamais se faire remarquer, sauf de la femme rousse, qui lui apportait alors de quoi manger discrètement. Il arriva bien que d'autres gitans lui demandent à qui était destinée l'assiette qu'elle allait déposer chaque jour dans la forêt. « Aux djinns ! » répondait-elle d'un air à la fois grave et énigmatique. Pour elle aussi, c'était devenu une sorte de jeu – le but était d'approcher de plus en plus près la sauvageonne. Elle commença par rester assez loin de l'assiette, mais néanmoins en vue. La petite apparaissait alors seulement pour emporter le plat au loin, puis, après quelques jours encore, elle accepta la présence de la femme pendant ses repas fugaces. Et Yaelle s'éloigna chaque jour un peu moins de l'assiette qu'elle venait déposer. Un soir, elle resta fatidiquement juste à côté de l'assiette encore fumante.
    Apercevant la petite fille non loin qui s'approchait, lentement, très lentement, et sûrement s'apprêtait à partir en courant si jamais la femme rousse tentait le moindre geste social envers elle, la zingara se mit à chanter. C'était cette langue douce et rocailleuse à la fois, qui caractérisait les gitans ; Lolita continua d'avancer et alla finalement s'asseoir sur les épines de pins, à côté de la femme. Tant qu'elle chantait, c'était comme si elle ne s'occupait pas d'elle, tout allait bien. Et la chanson était si jolie. Lola finit ainsi son repas, mais resta néanmoins à côté de la gitane, apaisée. Elle ne se crispa pas lorsque la femme arrêta de chanter, elle ne s'apprêta pas à partir en courant. En fait, elle était fatiguée de courir. Rosita lui manquait ; sa mère lui manquait. Elle ne se rappelait plus la dernière fois où on lui avait chanté une berceuse.

    « Veux-tu rester avec nous, petite Espagnole ? »



    Assise sur le ponton, Lolita observait pour la dernière fois la mer grise, déchiquetées par des rochers peuplés d'oursins. Cette fois, ces pieds ne parvenaient pas à toucher l'eau – la mer était encore basse. L'Espagne lui manquerait, peut-être encore plus qu'à son premier départ avec les gitans.

    « Tu viens toujours ici le soir, fit une voix timide derrière elle.
    - Et toi, la dernière fois que tu m'as rejoint ici, tu as fini dans l'eau. » lança Lolita sans se retourner vers Esteban.

    Le jeune homme vint néanmoins s'asseoir à côté d'elle, comme la dernière fois. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils ne s'étaient pas vus, mais Lolita n'en avait pas vraiment l'impression.

    « Je t'ai vu avec un autre homme, osa faire remarquer Esteban après un moment.
    - Il avait trop d'argent pour lui tout seul.
    - Alors, moi...
    - Oh, non, toi tu n'avais aucun intérêt financier. »

    Il y eut un long silence, occupé seulement du bruit des vagues, des mouettes et des enfants sur la plage, près de la falaise. Esteban la dévisageait, avec un « pourquoi » au fond du regard auquel Lolita ne parvenait pas à répondre.
    Elle n'expliquait pas son comportement. Elle ne donnait aucune excuse à sa méchanceté. Peut-être rendait-elle aux autres les coups que la vie lui avait donné, œil pour œil et dent pour dent. Peut-être était-elle simplement passée à côté d'un bon nombre d'enseignements dans son enfance, ou bien peut-être aimait-elle juste se sentir supérieure. Lola était ce qu'elle était, immature et cruelle, douce et triste, légère, riante. Elle mentait avec passion, trompait avec sincérité. Et avant d'être gitane, espagnole, enfant illégitime ou garce accomplie, elle était Lolita.
    Elle était peut-être un « personnage faux », mais elle n'était pas un personnage vide.
    Le regard d'Esteban la toucha. Elle l'avait aimé, même si cela n'avait été qu'un court temps. Elle eut envie, non pas de se racheter car elle ne culpabilisait pas, mais d'être un peu gentille quand même. Elle lui annonça que lorsqu'elle partirait, elle associerait désormais son nom à ses souvenirs d'Espagne. Il n'eut pas l'air plus léger, mais il lui sourit tout de même en retour.
    Maintenant, et pour la première fois sans doute, Lola culpabilisait. Elle se promit que lorsqu'elle reviendrait au pays, elle serait devenue aussi gentille qu'Esteban.


    Les gitans remontaient toujours vers le Nord. La destination, à la fois concrète et floue, donnait néanmoins un but à la caravane – et lorsqu'ils l'auraient atteint, cet endroit mystérieux qui terminerait leur marche, ils s'y installeraient quelques temps. Impossible de juger en semaines, mois, ou années : la plupart du temps la décision revenait au climat, à la géographie, au contexte politique ou à Dieu lui-même. Mais ils finiraient par repartir, de cela, les gitans en étaient sûrs. Ils retraverseraient l'Europe, pendant des mois, avec un nouveau but : leur terre d'origine, qu'elle soit en Espagne, au Maghreb, en Égypte ou plus loin encore, dans les terres arides.
    Ils venaient d'arriver dans un pays inconnu. Du moins, un pays auquel ils n'avaient pas pu accéder la fois passée, car il était auparavant clos sur lui-même et opposé au monde entier. Maintenant que le pays renaissait, les gitans voyaient en lui la fin de leur voyage, sans se soucier le moins du monde des conflits qui divisaient les habitants. Ce n'était pas leurs affaires. Qu'ils se disputent, ça permettrait au moins aux gitans d'avoir la paix.



    Ses grands yeux farouches lançaient des regards un peu inquiets autour d'elle, s'accrochant sur tel ou tel détail dans la tente richement colorée. La femme rousse qui l'avait ramenée, Yaelle, patientait aux côtés de ses deux enfants, une petite fille de son âge et un garçon plus âgé, et aux côtés des autres gitans qui formaient un cercle autour d'elle. Assise en tailleur sur un tapis persan, la petite fille attirait leurs regards : ses genoux et ses coudes étaient égratignés, ses mains et sa robe, couverts de boue et de saletés.

    « Quel est ton nom, petite Espagnole ? »

    Hésitante, la petite fille haussa les épaules. Elle s'amusait à redessiner avec son doigt les motifs du tapis sur lequel elle était assise. Ça ne cessait de murmurer, autour d'elle, mais celui qui avait posé la question attendait toujours sa réponse en silence. Avec sa longue barbe et ses sourcils broussailleux, il lui faisait un peu peur. Mais la question l'embêtait : il lui semblait avoir plusieurs prénoms, à tel point qu'elle ne savait plus trop lequel était le vrai.

    « Mamie m'appelait souvent Lolita.
    - Nous t'appellerons donc ainsi. »



    Le soleil se couchait, et c'était toujours le moment préféré de Lolita. L'air s'emplissait plus que jamais du parfum des fleurs, de l'odeur douce de l'eau même quand le ciel avait été d'un bleu azur toute la journée. Les grillons chantaient dans l'herbe sombre, les grenouilles croassaient près d'une mare introuvable. Et on allumait un feu gigantesque pour chasser la nuit.
    Un jeune homme traversait les bois, en direction du camp qu'on lui avait signalé – encore des paysans très attentionnés, et inquiets pour leurs poulaillers et leurs récoltes. Le garde républicain n'était bien sûr en droit d'arrêter personne sur de simples « on dit », mais il allait au moins faire une ronde aux alentours, vérifier que tout était en ordre. Il fallait bien faire ça pour qu'on le laisse tranquille.
    Soudain, il entendit un cri derrière lui, et le remue-ménage de buissons dans lesquels on tombait. Il se retourna, sans rien voir d'abord à cause de l'obscurité, et sortit son pistolet pour s'approcher de la source du vacarme.
    Ce n'était qu'une jeune fille.

    « Une gitane » lui souffla son esprit, prudent.

    Des yeux sombres se levèrent vers lui doucement. Un sourire timide se dessina, tandis que la jeune fille se recoiffait maladroitement, comme confuse.

    « Je suis tombée... On n'y voit rien, ici. »

    Elle lui lança un nouveau regard appuyé, et le garde s'empressa de lui tendre la main pour l'aider à se relever. Elle ne le remercia pas, trop occupée à arranger ses vêtements convenablement, comme une fille de bonne famille. Quand elle lui lança un regard outré, le policier détourna les yeux, confus, même s'il n'était pas certain d'avoir fait quelque chose de grave.

    « Je crois que je me suis perdue. Bien sûr, vous allez me raccompagner en ville, n'est-ce pas ? »

    Elle lui attrapa le bras, et le jeune homme remarqua qu'elle l'entraînait dans la direction opposée au campement – mais il chassa cette pensée aussitôt.
    Des pépites d'or brillèrent malicieusement dans l'ombre du regard de Lolita.





* Petite source qui court, claire et sonore
Rossignol qui dans la forêt pleure en chantant




III – Anastasie censure :

    Votre nom ou pseudo : Theophil
    Comment avez-vous découvert le forum ? La drogue est un grave problème vous savez. Ça envoie des choses en pensée, des liens de forum...
    Comment l’améliorer ? 42 !
    Rien à ajouter ? [Code validé !] (Non je ne profite absolument pas de mon statut d'autorité me permettant de valider ce code même si je l'ai oublié, pas du tout. Mais bon merde, je l'ai écrit le règlement après tout) (Je suis tellement pas dedans qu'au lieu d'écrire "/color" dans mon code, à un moment j'ai écrit "/sblarf" *jetée*)

Revenir en haut Aller en bas
Eden

{ The Lady who dreams to cut heads }

Eden
Messages : 367
Localisation : Avec ma poupée.
Âge du personnage : 13 ans



Cupboard
Autres détails:
Profession ou titre: Princesse
Lolita ~ On piège les Rois avec nos charmes Vide
MessageSujet: Re: Lolita ~ On piège les Rois avec nos charmes   Lolita ~ On piège les Rois avec nos charmes EmptyJeu 27 Mar - 20:43

Frappez-moi, j'avais oublié qu'après avoir lu une fiche on était censé la valider. 8DDD *jetée*

Bref, Lolita est soooo coool, je l'aime ♥ C'est vrai que j'ai buggé au début, j'ai cru que c'était sa maman que tu décrivais, et en fait c'était elle adulte. Révélatiooooooooon !!

J'oublie rien ? Ah si, validé Guys 8) *paff*
Revenir en haut Aller en bas
 

Lolita ~ On piège les Rois avec nos charmes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
{ Dirty Prince } :: ♣ { Hors RP } ♣ :: || Welcome you... future victim :: Misfit-