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| Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] | |
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InvitéInvité
| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Mer 31 Aoû - 16:58 | |
| Je ne m'y attendais pas. Du moins, pas avec autant d'émotion qu'elle m'en montrait. Elle se tenait là, face à moi, avec l'expression la plus enfantine et joyeuse que je me rappelle avoir vu depuis bien longtemps. Cette Opale, cette jeune femme, avait le don d'égayer ma journée. Et sans doute serait elle capable d'en faire autant d'autres fois. Du moins, j'espérais avoir l'occasion de le constater, de retrouver cette joie qui lui donnait une grande partie de son charme.
- Mon Dieu ! Mais ! Elle...Elle est sublime ! Non merveilleuse ! Non attendez ! Elle est...Elle est...si...Je ne trouve même plus les mots ! Et ce tissu ! Comme il est soyeux et comme il est doux ! Oui, exactement comme le velour des pétales ! Ce n'est pas une robe ! C'est la plus belle des fleurs !
Mais voilà qu'elle m'assaillait de compliments, de gentils mots, et que je ne pouvais même plus penser en paix tellement je croulais sous les mots. Mots certes bien simples et peu constructifs, mais ils avaient été dit avec tant de spontanéité que j'étais bien obligé de lui offrir le plus beau de mes sourires, dévoilant ainsi mes dents bien faites.
- Je suis heureux de vos commentaires !
Mon rire retenti alors que je la contournais, allant déposer la robe sur une petite chaise en bois, derrière un paravent poussiéreux insoupçonné, trop caché derrière ses nappes de tissus divers. C'était une seconde invitation. Une autre, qui, je l'espérais fortement, allait la convaincre une bonne fois pour toute qu'elle et elle seule semblait convenir à cette tenue.
- Une fleur, en effet... Et qui d'autre pourrait la porter avec plus d'amour que vous ?
Je repartais en sens inverse, apportant une bougie et la déposant sur un petit meuble sans rôle bien définit. Tout cela, histoire qu'elle puisse se changer avec pudeur et sans crainte d'être vue.
Je la regardais maintenant de mes yeux devenu marines dans la pénombre qui régnait. Alors ? Accepterait-elle finalement ? Serais-je assez fou et déraisonnable pour offrir cette robe à une parfaite inconnue simplement parce qu'elle la portait bien et que j'espérais la revoir un jour ? Simplement, parce qu'à un instant, il m'avait semblé ressentir beaucoup d'affection pour cette jeune femme ? Je ne me connaissais pas moi-même assez pour dire quelque chose de pareil. Mais je m'en croyais capable. Désespérément capable. Jamais personne ne m'avait apporté autant de bons sentiments en un temps aussi réduit. Pourquoi ? Comment ? Une question à laquelle je ne pourrais surement pas répondre aussi rapidement que je l'espérais. Et je ne me voyais pas deviner non plus sa réponse. |
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Mer 31 Aoû - 17:23 | |
| - - Je suis heureux de vos commentaires !
Je lui souriais, à cette simple phrase. Tant mieux. Finalement je m'étais inquiétée pour rien, comme toujours finalement. Comme toujours. Mais voilà que je parlais avec lui, l'entendait rire à nouveau. Si je ne l'avais pas connu il y avait à peine une ou deux heures. Car combien de temps avais-je passée en sa compagnie en fin de compte ? Je ne savais même pas. Ici, avec lui, le temps me semblait si dérisoire, si peu important et si absent, que je ne m'étais plus posée la question. Le temps filait à l'extérieur et semblait figé dans l'atelier de ce couturier. Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus vécu pareille journée ! Et pour tout dire, je fus heureuse que ce soit avec lui. Finalement, je m'étais toujours inquiétée, alors qu'il n'y avait pas eu lieu d'être. A cet instant, j'étais contente d'être aussi impulsive et légère. Car cela m'a permis de le rencontrer. Si j'aurai été comme la plupart des filles, je ne l'aurais sans doute jamais suivi comme ça, sans rien savoir de lui, en me laissant faire sans rien dire. Je ne regrettais rien. Même ce qui allait arriver, et que je ne savais pas. Je ne regretterais pas.
Evan était allé posé la robe vers un paravent. Je n’eus aucun mal à comprendre ses intentions. Il avait été sérieux, il voulait vraiment me voir dans cette robe. Je rougissais quand il avait posé la bougie. Cela donnait également une ambiance quelque peu intime, oui quelque chose comme ça. Comme si nous avions voulus être seuls, isolés, à l’abri du reste du monde. Ce que, à ce moment là, de toute façon, nous étions. Seuls. Isolés. Cette pensée germait en moi, et je ne pouvais m'empêcher de continuer à décrire dans mon esprit, les détails de cette ambiance presque romantique ? En tout cas particulièrement chaleureuse et agréable. L'avait-il remarqué lui aussi ? Et si oui, était-ce volontaire ? Non, ce n'était pas le moment de me faire des idées. Je devenais niaise. A penser à des choses pareilles, sans raison, comme ça. Tout ça pour de la lumière à la bougie, et une obscurité presque parfaite. Me voilà encore à me perdre dans des songes sans intérêts et déplacés, à continuer dans cette direction. Je secouais intérieurement la tête. Ne plus penser.
- Une fleur, en effet... Et qui d'autre pourrait la porter avec plus d'amour que vous ?
Je lui offrit un sourire sincère, comme tout ceux que je faisais, de toute manière. Doucement, et toujours gracieusement, comme tous mes gestes, et même sans que je le fasse exprès, je me suis rapprochée de lui. Avec un petit hochement de tête qui voulait dire, oui, je vous assure que je l'aime, cette fleur là. Au moins autant que son créateur. Mes yeux devaient sans doute pétiller, car j’eus enfin un petit soupire de soulagement. J'allais l'essayer, car il me l'avait demandé. Rien que pour ça, et aussi, je ne pouvais plus refouler mon envie, après tant de gentillesse. En sautillant, je me dirigeais vers le paravent. En frôla le coin de la main, avec un petit rire d'enfant, à l'idée d'aller me changer derrière cet objet. Cachée. Sur la pointe des pieds, je disparue derrière le paravent. Gênée, et il avait du le sentir et le voir. Car mon rire avait sonné timide.
- Je...me lance !
Je commençais alors à retirer ma robe. La fit glisser délicatement le long de mon corps, et la laissa tomber au sol. Le froissement du tissu avait été léger et mélodieux. Ce bruit m'avait fait sourire largement. Je n'avais pas fait attention, et sans doute, lui non plus, mais il aurait pu me voir. Un miroir était posé en face de moi, à l'autre bout de la pièce, et me reflétait. Je n'avais rien remarqué. Mais tant pis, peut-être que lui non plus après tout. Une fois en sous-vêtements, je pris quelques minutes pour souffler, et me calmer. Et dans le miroir, on voyait mon corps, celui que tant d'hommes avaient désiré, et désiraient encore; que le sache ou pas. Enfin, je pris délicatement la robe, et l'enfila, avec un soin remarquable. Puis une fois la tenue passée, sur la pointe des pieds, je sortis de derrière le paravent. Et lui sauta à nouveau au cou. D'envie, et de joie. Je n'y croyais tout simplement pas. Moi, je portais une telle merveille.
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Mer 31 Aoû - 18:00 | |
| A la voir comme ça sautiller à chaqu'un de ses pas, rougir à chaqu'un de mes dires et sourire pour tout et n'importe quoi avec autant de sincérité, j'en avais le coeur gonflé de bonheur. Comme quoi, cela était tout à fait possible de rencontrer de telles personnes dans un endroit aussi sordide que ce maudit royaume. Ce lieu que je haissais tant renfermait au moins deux personnes que j'appréçiais, et c'était emplement suffisent pour me donner du courage. Pour continuer à avancer comme je l'avais fait jusqu'à présent. Mais aussi pour rajouter des doutes en ce qui concernait mes devoirs et les règles que je m'étais éforcé d'appliqué jusqu'à présent. Avant que Kim accepte de se joindre à moi lorsque je quitterais ces murailles, je n'avais pas même osé la considérer comme mon amie, de peur de perdre un être chère à mes yeux. Mais maintenant qu'elle m'avait accepté en tant que tel et qu'elle avait renoncé à ses projets juste pour mes beaux yeux, il fallait croire que j'avais délaissé un peu mes règles si strictes que j'avais pratiquées durant autant de temps. Et je me sentais mieux, moins rigide, plus libre.
- Je...me lance !
J'attendais qu'Opale se vêtisse de mon oeuvre _ car il fallait bien nommer les choses telles qu'elles étaient _ debout au même emplacement où elle m'avait quittée précédemment. Je ne me lassait pas d'entendre le bruit des tissus frôler sa peau. Je ne me lassais pas d'attendre tout cela. Mais sans crier garde, elle couru à ma rencontre, me sautant litérallement dessus. Et sans mouvement de recul, je l'accepta dans mes bras un instant, comme je l'aurais fait avec un ami de longue date. Puis je la déposait délicatement au sol, sans un mot, et lui souriais, heureux de sa propre joie. Son sourire était contagieux. Et je m'en rendais maintenant bien compte.
Puis je me détournais d'elle et m'asseillais à nouveau sur mon imposant et confortable fauteuil à fin de mieux la voir. Une fleur. Maintenant, oui, on aurait vraiment dit une fleur. Et je ne parlais pas exclusivement de la robe. Non, je parlais aussi et surtout de l'association.
- Opale, vous êtes tout simplement sublime. Il n'y à aucune retouche à faire. Rien à ajuster. Tout est parfait. Je n'aurais pu imaginer pareil résultat.
Ce n'était pas seulement l'expert qui parlait. C'était aussi mon coeur et mon avis personnel. |
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Mer 31 Aoû - 21:09 | |
| - Oui, je lui avais sauté au cou. Oui j'avais été plus heureuse que jamais. Je n'aurai jamais pensé un jour pouvoir porter ce genre de robe. Jamais vraiment. Et voilà qu'en quelques heures, j'étais vêtue de la plus belle qui puisse été crée. Je souriais toujours, et je crois bien que plus rien n'aurait plus ternir ma joie. Même à mon sens, la pire nouvelle qui aurait pu être. Car ma joie n'était comparable à rien. Je me sentais jolie, je me sentais légère et vive. Et tout, c'était grâce à un homme. Pas de la manière à laquelle j'aurai pu penser, il y a plusieurs années ou même semaines. Mais c'était comme ça, et de cette manière, qu'un homme m'avait rendue heureuse. Moi qui n'avait jamais cru à ce qu'on appelait le destin, je m'autorisais pour une fois un écart à la règle, et me laissa porter pas l'idée, que j'aurai peut-être du le rencontrer, si ça n'aurait pas été aujourd'hui, ça aurait été un autre jour. En tout cas, je m'amusais à le croire en cet instant. Même si je ne savais pas ce qu'il pensait de tout ça. Et même, je ne savais pas ce qu'il pensait de moi.
- Opale, vous êtes tout simplement sublime. Il n'y à aucune retouche à faire. Rien à ajuster. Tout est parfait. Je n'aurais pu imaginer pareil résultat.
J'écarquillais les yeux, surprise par ce compliment. Si cela ne tenait qu'à moi j'aurai pu lui sauter encore une fois dessus, mais cette fois, je parvenais à me contrôler un minimum. A force, il m'aurait prit pour une folle, si ce n'était pas déjà fait, en tout cas. Je m'avançais vers lui, lentement, toujours avec élégance, ravie et honorée de porte cette robe. Lorsque j'étais enfin devant lui, je joignais mes mains, croisées sur ma poitrine, au niveau du cœur. Et je fermais les yeux, sereinement, en confiance total. Prenant une grande inspiration, pour ne pas chevroter comme j'avais l'habitude de le faire avec lui, et avec beaucoup d'autres, je tentais de me calmer encore. Puis, ma voix sortit de ma gorge, et les mots me vinrent naturellement. Pour une fois, je ne bafouillais pas. J'avais donc bien fait de prendre mon temps.
- Je ne sais comment vous remercier, vous m'avez fait le plus cadeau du monde en me laissant essayer votre création. Je ne sais pas vous décrire ce que je ressens, mais soyez en sur, c'est encore plus fort que tout le bonheur que j'ai pu avoir jusqu'à maintenant. Et c'est grâce à vous. Je m'en veux, de ne pas mieux convenir à votre robe, car elle mérite sans doute la plus belle des jeunes filles. Mais vous venez de me rendre si heureuse, c'est incroyable...Je ne pourrais jamais vous remercier assez je crois. Alors, je ferais tout mon possible pour me rendre digne de cette robe, le temps de son essayage.
Rouvrant les yeux, apaisée et sereine de lui avoir dit, je me penchais vers son visage. Tout en chuchotant le plus doux des merci que j'avais pu donné, j'embrassais délicatement sa joue gauche. Mes lèvres étaient douces et fines, je ne sais pas, si il avait apprécié le contact. Puis, une fois le baiser donné, je me redressai à nouveau. Certes j'avais quelque peu rosit face à mon geste, mais je ne savais pas comment le remercier dignement pour m'avoir donner la chance d'essayer au moins quelques minutes cette merveille de tissu. Calmement, je m'éloignais un peu, et tourna légèrement. La robe se soulevait harmonieusement avec mon corps qui tournait, et mes courbes étaient fines, et belles. Je n'en doutais pas, en cet instant, même si moi, je ne pensais que à la robe.
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Mer 31 Aoû - 22:15 | |
| Ses remerciements, je les prenais avec plaisir, avec bonheur, avec enthousiasme. Je n'avais pas imaginé créer une telle réaction en elle. En fait, je n'avais rien imaginer, à ce niveau là. Tout pour moi avait été seulement dirigé par mon simple désir d'habiller ce corps, de donner une consistance à la robe, de me faire plaisir. Et ensuite, j'avais pensé à son bien être, à l'estime qu'elle ne se portait pas. Et j'avais pensé que c'était bien dommage. Seulement après. Après tout cela. Finalement, n'avais-je pas été un monstre d'égoïsme ? Oh que oui, je l'avais été. Mais malgré tout, je ne regrettais pas de l'avoir été. Car c'était peut-être cette motivation, même égocentrique de ma part, qui avait fait que mes mots avaient bien sonnés, avaient été justes et bien donnés. Pourtant, il semblait que je lui avais apporté beaucoup plus que ce que j'avais pu croire. Et je me demandais à cet instant, alors qu'elle fermait les yeux, portant ses mains à sa poitrine dans une expression de profonde sincérité, je me demandais si j'avais réussi à la rendre aussi heureuse qu'elle voulait bien me le montrer. Je me demandais si, oui ou non, elle avait réussi à retrouver un peu d'estime d'elle-même.
Et puis son baiser qu'elle me donnait, ce contact inattendu, je l'avais reçu avec douceur. J'avais senti une nouvelle fois son parfum fleuri. Son parfum de jeune femme. Cette odeur délicate qui m'attirait tant. Et son visage si proche du mien. Je n'avais pas pu m'empêcher de croire qu'elle allait baiser mes lèvres plutôt que ma joue. Cela avait été une idée fortement déplacée et j'étais bien conscient de l'idiotie dont j'avais fait preuve. J'étais bien trop habitué à ce que l'on tomba rapidement sous mon charme, à ce que les fantasmes de mes clients soient rivés sur moi. J'étais bien trop habitué à tout cela. Tellement que je n'avais pas pensé une seule seconde à l'éventualité qu'elle n'entre pas dans cette catégorie. Tant, que je ne m'étais pas attendu à autre chose.
J'avais remarqué qu'elle rougissait d'avoir agis comme elle l'avait fait, mais sans excuses, je ne pouvais pas en conclure qu'elle le regrettait. Alors je prenais ça comme un énième compliment et souriais doucement. Elle me semblait bien différente des autres. Et c'était surement cela qui m'attirait chez elle. Car oui, maintenant je pouvais bien le dire, elle m'attirait. Et ce n'était pas nécessairement physiquement. Il n'y avait pas qu'une histoire de corps. Non, cela résidait autre part. J'aurais rougis de gêne, moi aussi, si je n'avais pas eu vingt-cinq ans. Et quel âge avait-elle ? Certainement moins. Mais ce n'était pas là le genre de question que l'on posait aux femmes et je ne tenais pas vraiment à le savoir. Je n'étais pas le genre de type curieux, du moins pas assez, pour fourrer mon nez à ce point dans les affaires des gens. Et certainement pas les siennes. Même s'il fallait l'avouer, elle m'intriguait au plus haut point.
Je me levais alors et pris sa main, la conduisant dans le siège douillet que je venais de quitter. Puis, sans me hâter, j'allais chercher la chaise derrière le paravent et m'installa face à elle. Et je la regardais sans retenue, scrutant ce délice de beauté.
- Pourrais-je seulement vous revoir un jour ?
Je n'avais pas pensé à ce que je disais. Mais une chose était certaine, c'était que je m'en inquiétais réellement. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Mer 31 Aoû - 22:39 | |
| - Il avait l'air songeur. Heureusement, mon baiser sur la joue ne l'avait pas choqué. En tout cas, ça ne m'avait pas semblé l'avoir offusqué. Tant mieux, car je n'avais absolument pas regretté de l'avoir fait. Et même, j'avoue, honteusement, que l'idée de déposer, du bout des lèvres, d'autres baisers sur sa joue, me séduisait plutôt. Je ne faisais pas attention à son physique. C'était son âme que j'embrassai à travers sa peau. Je le trouvais vraiment incroyable. Et sans compter cet extraordinaire don pour la couture. Je n'avais jamais eu l'occasion de voir un homme exercer ce genre de mêtier. Et ça ne me surprenait pas de toute façon. J'avais toujours été ouverte à tout, à tout le monde. Et au contraire, ce bouleversement des genres, moi, ça me fascinait et je trouvais ça particulièrement positif, en fin de compte. Mais c'était si surprenant quelque part. Surtout à cette époque qu'est la nôtre, et dans ce Royaume si étriquée, dont la seule envie qui nous prenait, quand on mettait les pieds ici, était de partir le plus loin possible. Vraiment, être ici n'est en rien un cadeau. Mais moi, je ne me plaignais pas tant que ça. J'avais au moins la chance d'avoir mes amis, et la chance d'avoir mon frère. Lui qui restait à mes côtés, et qui veillait sur moi. Même si, il ne l'avouait pas. Je n'étais pas malheureuse. Mais pas la plus heureuse.
Evan m'avait subitement prit la main, cela m'avait donné un petit air amusé. Sa main dans la mienne. Après m'avoir offert son bras, et sa joue-bien que cela ne fut pas prévu-, il m'offrait sa main. Le parcourt jusqu'au fauteuil ne fut pas long. C'est le moins que l'on puisse dire. Il m'y avait conduit doucement, comme un gentlemen. Un véritable homme attentionné. Sans doute avait-il du succès auprès des femmes. Et peut-être avait-il quelqu'un dans sa vie ? D'instinct, j'aurai dit que non. Un sixième sens féminin peut-être, qui était souvent juste et fondé, de toute manière. J'avais serré sa main avec douceur, comme pour signifier, que cela me faisait plaisir, comme contact. Puis, je l'avais lâché, avec un peu de peine, je dois bien l'avouer. Mais je l'avais lâché. Et invitée, je me suis assise sur son fauteuil. La robe remontait un peu, et l'on voyait quelque peu, le haut de mes cuisses. Cela me fit plus rougir et rire, que m’embarrasser. Je me mis donc légèrement de côté. Inclinée, à peine, de manière à ce qu'on ne voit pas, mes dessous. Rien que l'idée couvrait mon visage de honte. Quelle situation embarrassante. D'autant, qu'il aurait bien été placé pour voir.
- Pourrais-je seulement vous revoir un jour ?
Je clignais des yeux, un peu étonnée. Je ne me doutais pas qu'il avait eu envie de me revoir. Et si oui, je ne comprenais pas du tout pourquoi. Moi qui m'était trouvé si stupide tout au long de notre entretien. Je baissais un peu les yeux, me grattant le coin des lèvres, souriante. Parce que je savais déjà, au fond, ce que j'allais lui répondre. Oublié la raison et la réflexion. Moi, j'allais répondre ce que j'avais envie. Et pour une fois, sans me soucier du reste. En plus, j'étais curieuse de savoir quelle étaient ses motivations pour me retrouver un jour. Je n'osais pas lui demander, mais la question me brûlait littéralement les lèvres. Pouvais-je la poser ? Oui, mais je n'avais pas le cran et surtout, je redoutais une réponse blasée ou totalement indifférente. Comme si, je n'étais qu'un outil d'essayage. Et rien d'autre.
- Mais oui ! Après tout je connais le chemin de votre atelier maintenant !
Celui qui mène à vous.
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 10:58 | |
| - Mais oui ! Après tout je connais le chemin de votre atelier maintenant !
Opale avait dit cela d'une telle façon que cela sonnait comme une évidence. Comme si cette question n'avait même pas eu lieu d'être. Comme si, après-tout, cela allait de soit qu'elle viendrait me rendre visite. Et c'était bien là ce qu'elle avait insinuer. Alors je me demandais si c'était mes robes ou moi qu'elle viendrait voir. Je me posais la question de savoir qui vraiment elle avait envie de contempler. Ces questions étaient toutes aussi ridicule que la première l'avait semblé. On aurait presque pu croire que j'étais jaloux de mes propres créations, de mon propre métier. Et c'était affreusement sot de ma part.
Alors je me contentais de sourire, comme je l'avais fais déjà des dizaines de fois en sa compagnie, et je la scrutais. Je détaillais chaque formes de son corps, chaque traits de son visage, chaque nuances. Dans cette position, sur ce fauteuil, l'on aurait dit une dame de la royauté. Dans cette tenue qui n'allait qu'à elle, qui rendait cette image florale possible et la poussait à l'extrême de la perfection, l'on aurait pu croire à une véritable fleur. Et n'était-ce pas d'ailleurs ce qu'elle était ? Au final, elle qui les aimait tant ? C'était une image et une comparaison douce et agréable comme je n'en avais jamais faite auparavant. Et vaguement, je pensais à lui faire d'autres robes... D'autres robes qui remplaceraient les siennes, de modeste facture. Je pensais à les lui offrir en l'honneur de sa beauté. Beauté qu'elle semblait mal jaugée, de toute évidence. Voilà. A présent, je désirais la rendre aussi belle pour chaque jour de l'année.
- Alors j'en suis ravi. Je compte sur vous pour ne pas oublier ! Et quand pourrais-je vous voir exactement ?
Je m'en mordrais les doigts si jamais elle ne venait pas. Pour des raisons quelconques que je ne préférais pas lister, d'ailleurs. J'avais tant de question à lui poser, tant de chose à apprendre de cette jeune femme, de cette Opale. J'en avais tellement qu'une journée entièrement consacrée à cela ne serait pas suffisante pour épanouir toutes mes curiosités. En fait, l'idée de ne plus la revoir m'obsédais complètement. Et ce, depuis que je l'avais vu dans cette robe qui la montrait si unique, si fantastique. Car fantastique, c'était bien le seul adjectif qui lui convenait, surtout là, dans ce fauteuil. Je l'affectionnait, cette demoiselle. Sans rendait-elle compte ? Le voyait-elle dans mes yeux, dans mes gestes ? Savait-elle que moi, Evan le couturier, j'étais bel et bien tombé sous le charme de la jeune femme aux fleurs ?
Et si l'on l'apprenait dans le royaume ? Maintenant que beaucoup me connaissaient pour mon travail autant que pour mes atouts physiques et mes attraits séduisants, est-ce que mes clientes me délaisseraient ? Je n'en savais rien. En fait, il était possible que ce soit le cas comme l'inverse l'était lui aussi. Après-tout, qui d'autre que moi comprenait mieux ces femmes aux désirs excentriques ? Qui d'autre que moi pourrait remplir aussi bien leurs commandes ? Je ne connaissais personne capable de telles choses. Mise à part peut-être Kim, si elle parvenait à monter en reconnaissance auprès de la noblesse. Mais cela n'avait pas tant d'importance finalement, plus maintenant que j'avais atteint la Princesse.
Non vraiment, je me demandais si j'avais déjà été amoureux. |
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 11:59 | |
| - Toujours assise dans le fauteuil, il me semblait sentir son regard insistant sur le moindre recoin de mon visage, de ma peau. Je n'avais pas envie de détourner le regard, cette fois. Je n'avais qu'une envie, continuer de pouvoir le laisser me regarder. Et continuer de pouvoir le regarder. Tout son univers m'avait apparu comme un pays parallèle, le plus beau pays qu'on lui puisse imaginer. Mais sans lui, il n'aurait pas été aussi merveilleux. Cela ne fait aucun doute. Sans lui, je n'aurai pas pu être aussi comblée. Et cette idée, me rendait interrogatrice. M'étais-je à ce point attachée à lui ? Lui qui devait sans doute fréquenter tellement de femmes, plus belles et plus cultivées. Je me sentais terriblement bête à me dire, que, peut-être il aurait pu m'apprécier aussi. Au moins autant que ses amies. Moi, je me contentais de me poser ces questions à moi-même. Sans jamais les formuler à voix haute, car de toute façon, ça ne me regardait pas. Et puis, parfois, les réponses blessent plus que les pensées. Alors, je me taisais. Ne faisait que répondre aux siennes, de questions. En oubliant les miennes.
Je me surprenais à sourire, quand lui aussi le faisait. Souvent, c'est comme ça, quand on est en présence de quelqu'un qui semble heureux. C'est un joie, ou un amusement qui se communique entre plusieurs personnes. Et c'est un de ces moment, qui valait sans doute la peine de vivre sa vie. Ces derniers temps, il m'avait semblé que mes années étaient grises, même si je m’efforçais à trouver un peu de positif dans tout ça. mais sans jamais sincèrement y parvenir. Je n'étais pas du genre à me voiler la face. Ma vie était difficile. Mais c'était précisément ce genre de rencontres, qui me redonnait de la bonne humeur. Et aussi, qui rendait légère. Et puis, si je n'avais pas été moi, peut-être, cette rencontre, n'aurait pas été aussi magique. Peut-être que tout aurait été différent, et même, que peut-être, je ne l'aurai jamais croisé, près de ce muret de pierre, que je fréquentais chaque jour. Pour la première fois depuis longtemps, et même, depuis toujours, je me félicitais d'être Opale. Puisque, cela m'avait valu, de rencontrer cet homme.
- Alors j'en suis ravi. Je compte sur vous pour ne pas oublier ! Et quand pourrais-je vous voir exactement ?
Je le regardais. Oubliant mes habituels regards fuyants et gênés. Maintenant, je me sentais bien avec lui, et j'avais confiance. Je m'adossais un peu plus contre le fauteuil, décidément, il était vraiment confortable. Je crois, que je n'avais jamais été assise dans un meuble d'aussi grand luxe. En fait, j'en suis même sure. Mais je suis une fille simple, et même un tabouret bancal, m'aurait convenu de toute façon. Je plongeais mes yeux dans les siens. Oubliant à nouveau, que lui aussi, pouvait donc me voir. Tout ce qui comptais, c'était que je pouvais l'observer encore un peu. Il me fascinait en fin de compte. Et même, si il ne m'aurait pas posé la question, j'aurais sans doute tenté de le revoir. Je ne sais pas comment, mais j'aurai fait mon possible, maintenant, que je savais où le trouver. Heureusement pour moi, je suis plutôt déterminée. Et puis, heureusement pour moi, j'étais comme ça.
- Oublier quelque chose n'est pas dans mes habitudes, je vous l'assure. Heu...Eh bien, quand vous le voudrez ?
J'avais ris de bon cœur, à nouveau cette attitude d'enfant. Et cette réponse qui voulait dire, je vous vous voir aussi, autant que possible, quand vous le voudrez. N'importe quand et n'importe où. Du moment, que je puisse le revoir, d'une façon ou d'une autre. J'en serais honorée et heureuse. Surtout, en pensant que ce n'était pas en pensant juste à moi en tant que fille d'essayage. Plus en sa petite sœur. Juste en moi. Je calmais mon rire, le laissant se changer en un sourire franc et frais. Comme celui d'une jeune fille. Qui ne cache pas son bonheur.
De le voir, lui.
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 12:25 | |
| Et j'attendais sa réponse, assis négligemment sur ma chaise comme j'avais l'habitude de le faire. Souvent, plus jeune, alors que je me trouvais encore sous l'autorité de mes géniteurs, l'on m'avait reprochée cette mauvaise tenue que j'exerçais même en présence d'invités ou bien de gens d'importance. Et souvent l'on m'avait consigné pour cette raison, lorsque ce n'était pas pour mes créations. Car, même si Mère voyait bien mon talent, elle faisait tout son possible pour que je change de motivation, pour me dévaloriser afin que jamais je ne tente de faire de cette passion mon métier. Oui, car d'après eux, la famille en aurait été déshonorée. Ils voulaient que je devienne comme Père, qui avait si bien réussi sa vie et qui gagnait beaucoup plus que nécessaire. Pour être franc, jamais l'argent ne m'avait intéressé. Avoir les moyens de subsister et seulement le minimum me convenait tout à fait autant que ma situation actuel. Je ne m'en sentirais pas moins heureux. Heureux... Ce n'était pas vraiment ce à quoi j'aspirais dans ce royaume. Enfin, du moins pas depuis ce jour. Le bonheur d'Opale était contagieux. Et c'était là un des points qui me faisait tant l'affectionner.
- Oublier quelque chose n'est pas dans mes habitudes, je vous l'assure. Heu...Eh bien, quand vous le voudrez ?
Ainsi avais-je dont la garantie qu'elle n'omettrait pas de me visiter. Ce qui était bien plus que ce que j'avais espéré. En fait, je m'attendais en tout et pour tout à se que je doive me déplacer pour la rencontrer dans sa rue, un jour où elle vendrait ses fleurs. Je m'étais imaginé dans quelques semaines, me rendant chaque jour dans sa ruelle dans l'espoir de l'y trouver faisant son commerce. Mais d'après elle, cela ne serait pas nécessaire. Alors tant mieux, je pourrais ainsi travailler tranquille, sachant qu'elle me reviendrait un jour.
- Peu importe. Je vous recevrez n'importe quand.
Oui n'importe quand. J'étais tout à fait sérieux. Et cela incluait toutes les situations imaginables et possibles. Elle pourrait se présenter pendant l'essayage d'une de mes plus riches clientes, ou bien alors que je serais en train de me toiletter, voir même en pleine nuit, je la recevrais avec autant de plaisir que j'avais eu à la recevoir aujourd'hui. L'heure ou la situation ne pourrait changer en rien ma joie des retrouvailles. Oui, vraiment, la situation m'importait peu.
Souriant toujours, je me délectais de cette jeune et délicieuse femme qu'était Opale, vêtue de cette robe, assise dans ce fauteuil. Et je me demandais si ce que j'éprouvais était bel et bien ce qu'on appel communément de l'amour. A moins que je ne sois qu'en adoration _ ce qui en soit, s'en rapprochait beaucoup. Je n'en savais rien. Moi le beau garçon qui semblait si à l'aise avec les dames, qui charmait une majorité d'entre elles par un simple regard, je ne savais pas reconnaitre l'amour. Je n'avais, finalement, jamais aimé. Sauf peut-être elle. |
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 13:22 | |
| - Si cette journée n'avait été qu'un rêve, j'aurai demandé à ce qu'on ne me réveille pas. Et si le Paradis existe, il devait certainement se rapprocher de ce que je vis là. Où peut-être y étais-je ? Peut-être que Evan n'était pas une fée des aiguilles finalement. Et si il était juste un Ange ? Ce genre de Paradis, où l'on rencontre une seule personne. Les autres en sont invisibles. Il n'y a que elle, qui vous motive. Plus que elle, à qui vous pensez. Peut-être était-ce cela qui m'arrivait ? J'aurai été morte, et voilà que le Ciel m'aurai accueilli les bras ouverts. Et me l'aurait déposé là, pour qu'il prenne soin de moi. Soin de moi ? Oui, cette idée me rendait heureuse et je ne savais même pas pourquoi. J'avais le sentiment, que le temps serait trop long, avant de le revoir, alors que je ne l'avais même pas encore quitté. Je ne songeais plus à rien, sauf à lui. A son atelier. A le voir encore longtemps. Maintenant que je pouvais le retrouver ici. Maintenant qu'il me connaissait et que je le connaissait. Bien qu'il ne savait de moi, que mon nom et ma condition sociale. Mais cela suffit à retrouver une personne dans un Royaume fermé.
- Peu importe. Je vous recevrez n'importe quand.
N'importe quand ? Je souriais amusé, même la nuit, même accompagné ? C'est vrai, j'avais pensé à ça. Mais ce n'était pas forcément ce qu'il avait voulu dire. Juste j'avais aimé à le penser en tout cas. Je crois, que je n'avais jamais autant sourit à quelqu'un. Aussi enfantinement, aussi joyeusement. Depuis un moment, dans tout les cas. Je ne sais pas pourquoi, mais plus le temps passé avec lui défilait devant nous, plus je me sentais apaisée et rassurée avec lui. Comme si cela faisait maintenant quelques jours, que nous nous connaissions. Je faisais facilement confiance, j'étais bien trop naïve.Souvent j'avais eu à le regretter amèrement. Et je tentais de me dire, que cela ne se produirait pas avec Evan. En fait, je voulais en être certaine. Mais intiment, j'en était déjà convaincue. Et je ne pouvais pas croire, que je serais déçue.
- Vraiment ? Il ne faut pas me dire ça, je vous prends au mot attention !
Je riais, parce que oui. Je savais, que maintenant, avec mon naturel spontané et hyperactif, je serais vraiment capable de débarquer ici au beau milieu de la nuit. A cause d'une insomnie, d'une envie stupide de marcher ou bien même, je serais capable de venir pour avoir fait un cauchemar. Ou pour ne pas rester seule à la maison. Je me demandais, si il avait vraiment été sérieux. J'en était tout à fait capable, mais ça, il ne pouvait pas vraiment le savoir. Quoique, maintenant, il avait sans doute compris que je pouvais être timide, mais aussi exubérante. Si naïve. Si jeune. Jeune ? Oui, et lui ? C'est vrai que je me posais la question depuis quelques minutes. Je me demandais, quel âge il pouvait bien avoir. Et si je lui avait fait penser à sa sœur, peut-être avait-elle le même age que moi ? Dans ce cas, il était bien adulte. Et moi, une gamine dans un corps d'adolescente. Je ne lui demandais pas, cela ne se faisait pas. Mais j'essayais de m'en faire une idée au moins.
Et les bougies se consumaient lentement. La lumière faiblissait, et nous étions de plus en plus dans la pénombre. C'était amusant comme ambiance, j'avais toujours aimé ce genre. La pénombre naissante, qui laissait là deux personnes surprises par le temps. Mais même dans le noir, j'aurai continué à lui parler de toute façon. Les traits de son visage étaient de plus en plus ternis. C'était assez beau comme effet. Je profitais de cette rare atmosphère. Surtout, que cela rendait magnifiquement bien dans un endroit comme celui-ci. Avec quelqu'un comme lui, c'était encore plus magique.
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 13:58 | |
| Sauf peut-être elle... Oui, il me semblait bien que ce que je sentais en moi pour elle aurait pu être définit comme de l'amour. Mais l'amour n'avait-il pas plusieurs nuances ? Il y avait l'amour que je portais à Kim. Ma chère et tendre amie, celle dont je ne pourrais me séparer sans tomber dans un fort chagrin. Il y avait aussi celui que je donnais à Méline, même seulement dans mes nombreuses lettres. Un amour fraternel et pur. Puis il y en avait un que j'apportais à mes robes, à mes tissus, à mon atelier. Mais celui-ci, celui que j'avais pour Opale, celui que j'avais acquis aussi rapidement, n'était-ce pas une bête amourette ? Du même genre qui frappait constamment mes nouvelles clientes animées par l'espoir que je vivais bel et bien seule et qu'un jour je les porterait à mon lit. Non, l'affection, l'amour que j'avais pour Opale n'était en rien comparable à tous ceux-là. Mais de quel nature était-il alors ? Et bien cela, je ne pourrais certainement pas l'apprendre d'aussitôt.
- Vraiment ? Il ne faut pas me dire ça, je vous prends au mot attention !
Je savourais son sourire à mes dires. Son expression. Sa spontanéité que j'aimais tant. Sa beauté que j'avais mise en valeur d'une simple robe.
- Vraiment. Venez quand cela vous chante.
Oui, vraiment. J'étais tout à fait sincère. C'était certes dans mes habitudes d'employer des formules de politesses, de celles que je servaient habituellement à ma clientèle. Mais encore une fois, je ne la servait exclusivement à elle. Et loin de moi l'idée d'être aussi superficiel avec Opale. Plus maintenant. Plus maintenant que j'avais compris comment elle était. Comment elle agissait. Enfin, du moins, je me basais sur ce que j'avais cru comprendre d'elle. Alors, dans le cas où je me tromperais, sur cette éventualité, je n'aurais pas non plus mal agis. La nature, c'est bien la seule chose que j'ai du mal à cacher. Et cliente ou non, à un moment ou un autre, elle ressurgi. Et ce, quoi que j'en pense. C'est au-delà de mes forces de me cacher trop longtemps. Et pourtant, je devrais y être habitué. Mais non. Cela devait entrer dans mon caractère, sans doute.
Je la gratifiais d'un énième sourire alors que nous nous retrouvions dans une obscurité presque complète. Je parvenais à distinguer ses traits dans le noir grâces aux faibles rayons lumineux qui nous parvenaient d'une dernière flamme mourante. Celle-ci ne tarderait pas à nous quitter. Alors fouillant dans ma poche, j'attrapais une allumette et portais la lueur entre nous, me penchant légèrement en avant. Je laissais cette dernière se consumer au maximum, jusqu'à ce que je ne puis plus la garder en main. Puis je laisser tomber celle ci au sol pour en allumer une seconde. Et je continuerais ainsi tout au long de notre conversation. Si celle si devait durer cent ans, alors je me brulerais les doigts, cent ans... |
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 14:19 | |
| - Et que se serait-il passé si nous nous serions retrouvés dans le noir tous les deux ? J'aurai aimé le savoir et le vivre. Moi, ce moment me rappelais Gareth. Notre rencontre. Et subitement, je me perdis dans ce songe. Gareth. Gareth. Et si, je l'avais vraiment oublié en compagnie d'Evan ? Moi, qui l'avais aimé, et qui l'aimait encore ? Ou bien ? Je n'en étais plus sûre à vrai dire. Mais lui, n'avait jamais été tendre avec moi, comme ce couturier l'était. C'est en partie pour ça, que je ne faisais plus confiance aux hommes. A cause de celui que j'avais tant aimé. Aimé alors que lui, me faisait tant de mal. Pour me prouver son amour, je saignais chaque jour. J'avais finis par croire, que tous les hommes étaient comme lui. Pourtant, Evan me semblait bien pouvoir être une exception à mes pensées. C'est vrai, il ne savait rien de moi, rien du tout. Je m'en voulais, d'avoir oublié la mémoire de Gareth cet instant là. Pourtant, quelque part, ça ne me dérangeait pas vraiment. Je n'avais fait que de penser à lui toute ces années. Alors, pendant une journée, j'aurai pu l'oublier. Jusqu'à maintenant. Les allumettes, rappelaient les bougies. Me rappelaient tout.
- Vraiment. Venez quand cela vous chante
Cela me faisait grandement plaisir. Il avait donc été sérieux, quand il m'avait affirmé que je pouvais venir quand je le voulais. Cette idée me plaisait, je dois bien l'avouer. Si j'en avais l'autorisation, il n'était pas question de me priver de ce droit précieux. Je pensais que peut-être, j'étais la seule qui possédait cet honneur. Mais je ne devais pas trop rêver, il devait avoir beaucoup de femmes à ses côtés, le jour comme la nuit. Je pense que c'est le type d'homme qui séduit une majorité de femmes. Je ne faisais que supposer, car en général, je n'étais jamais dans la généralité. Alors je me contentais de faire de hypothèses. Mais c'était très probable. Sans doute était-il même amoureux de l'un d'entre elle. Si ce fut le cas, cette jeune femme devait avoir beaucoup de chance, d'être aimé par sa personne. Car moi, il me paraissait intouchable, inaccessible. Tant il m'éblouissait par son talent et par son caractère. Vraiment, je l'admirais tellement. Il m'impressionnait, et je le trouvais toujours aussi imposant. Et aussi maintenant, si chaleureux.
- Eh bien alors, c'est d'accord ! Je viendrais jusqu'à ce que vous ne pouvez plus me supportez !
Je souriais, riais encore. Quelle joie, d'être avec lui et de pouvoir parler ainsi. J'entendais soudainement, de la musique qui résonnait depuis la rue. Du violon, il me semble bien. Cela m'amusait, car je savais que mon frère savait en jouer lui aussi, même si il s'y refusait en public, je l'entendais parfois dans ma chambre. Gareth le lui avait appris il y a longtemps. Encore lui, encore cette pensée, qui fana instantanément mon sourire. Pourquoi tout me le rappelait maintenant ? Cela voulait-il dire que je ne dois pas l'oublier, pas encore ? Que je ne devais pas penser à quelqu'un d'autre ? Devais-je avoir honte d'être heureuse sans lui ? Je serrais doucement les poings sur mes genoux, me mordant la lèvre inférieure. Presque au sang, je dois bien l'avouer. Je le faisais souvent. Quand je n'avais pas de pétales sous les dents. Mon ventre se tordait un peu.
Ne pas pleurer.
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 14:55 | |
| Plus que cinq allumettes. J'aimais bien la voir sourire. Ou non. J'aimais son visage. Souriant. Pleurant. Neutre. Pensant. J'avais aimé l'observer dans sa tristesse. Et je devais bien avouer que c'était là très cruel et égocentrique de ma part. Mais pas autant que lorsqu'elle riait. Dans ces moments là, il me semblait que son rire crystallin résonnait en moi comme une mélodie l'aurait aussi bien fait. Et c'était doux. Agréable. Et je m'y plaisais, je m'y perdais, dans cette contemplation. Je savais aussi que, si je continuais ainsi, jamais je ne me lasserais de son visage. De ses expressions. De ce moment.
- Eh bien alors, c'est d'accord ! Je viendrais jusqu'à ce que vous ne puissiez plus me supporter !
Certes.. Si cela était faisable. Ou seulement pensable. Ou rien qu'envisageable. Ce dont je doutais profondemment. En fait, cela me parraissais vraiment surréaliste. Me lasser d'elle. Comment pourais-je me lasser d'Opale. De mon Opale. Car voilà comment je la nommait, maintenant. Elle était, en si peut de temps, devenue "mon Opale".
- A votre convenance, ma chère Opale.
Plus que quatre allumettes. Je la regardais encore et encore. Inlassablement. Pensant à la vraie personne que j'avais en face de moi. Vraie. Oui, elle était vraie. Elle était sincère, honnête, spontannée. Des personnes comme on en voyait plus. Comment on en faisait plus. Je ne regardais plus derrière elle, comme elle me l'avait si bien dit, comme elle me l'avait fait remarqué quelques heures plus tôt. A présent, je la voyais elle. Et seulement elle. Opale n'était plus Méline. Et ne lui ressemblait plus.
- Je commence à manquer d'allumettes.
Plus que trois allumettes. Et mes yeux ne quittaient plus les siens. Mon sourire se muait peu à peu en une expression énigmatique, de celles que j'affichais souvent en parcourant les rues du royaume. De celles qui traduisait mon état. Et de là, je me perdais dans ses yeux. Je tombais à nouveau dans mes pensées. Dans mes idées. Dans mes envies. Et j'aimais m'y retrouver, dans ces rêves.
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 15:10 | |
| Je voyais que la boîte d'allumette se consumait, tout comme elles. Le niveau baissait inévitablement, comme les heures passaient autour de nous. Le temps qui m'avait jusqu'ici paru figé dans cet atelier, ne l'était plus. Il se remettait à tourner inexorablement,me sortant de ma bulle, dans laquelle j'avais été si bien lotie. Peut-être cela marquait la fin de notre moment passé ensembles ? Je ne savais pas, je ne savais plus. Moi j'aurai aimé passer ce moment, encore des heures. Et si ça se trouve, même toute la nuit. Qui sait ? Quand on passe un moment agréable, il paraît que le temps passe plus vite, et qu'on en perdait la notion. Cela devait être vrai, car c'était tout à fait ce qui s'était passé.Dès le moment où j'avais mis le pieds dans cet atelier. D'ailleurs, je m'en était rendu compte, le soir était tombé. Il faisait plus frais maintenant. Moi toujours pieds nus.
- A votre convenance, ma chère Opale.
J'avais été un peu étonnée. Il n'avait pas dit chère, il avait ajouté ma juste devant. Cela m'avait surprise, mais peut-être l'étais-je pour rien. Sans doute disait-il cela à tout le monde, c'était sans doute une petite marque d'affection qu'il mettait à toutes les personnes qui lui été donné de voir. Oui c'était sans doute ça. Inutile de penser à autre chose. Inutile de se mentir à sois-même. Je ne savais même pas pourquoi ça m'importait tellement. Après tout, je le connaissais depuis peu seulement. Oui, c'était le moins que l'on puisse dire. Alors je n'avais pas à m'attarder sur de telles questions et suppositions. Ni à me décevoir toute seule, alors que n'était du qu'à mes élucubrations de jeune femme. Peut-être se serait-il bien moqué de moi si il s'était imaginé tout ce que j'avais pensé un instant. Juste pour un simple mot.
- Je commence à manquer d'allumettes.
Cette phrase. Comment était-ce possible ? Cette phrase. Je l'avais déjà entendue, il y a bien longtemps. Mais je l'avais entendue, et voilà qu'elle résonnait à nouveau au creux de mes oreilles. Si ce n'était plus la même voix qui me l'avait lentement soufflé, c'était la même intonation, c'était la même situation. Sans m'en rendre compte, le visage de Gareth me traversa l'esprit, et je crus le voir un moment en face de moi, assis sur cette chaise. Et je crus, me revoir, il y a des années en arrière. Avec lui, dans un tout autre endroit. Subitement, j'écarquillais les yeux d'étonnement, et d'hébétement. Portant les mains à ma bouche, ne laissant voir que mes yeux verts. Je sentais mes sanglots, et même si je tentais de les retenir, c'était peine perdu. Mes larmes coulaient, et je pleurais. Sans aucun bruit.
Et me leva subitement. |
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 15:39 | |
| Et elle se levait si subittement que je manquais de bruler les tissus de sa robe avec l'allumette. Ce qu'elle n'avait pas du remarquer, d'ailleurs. Et je ne lui en voulait pas vraiment. Cela m'avait juste surpris, désagréablement surpris. Mais je savais bien que là n'avait pas été son intention, d'abimer cette merveille. Alors je me taisais et jettais la source de lumière à terre. Puis je me levais à sa suite, la dépassant ainsi d'une tête au moins. Qu'est-ce qui lui avait prit ?
Plus que deux allumettes. Celle-ci, je la braquais sur son visage, de manière à voir son expression. Et c'est presque avec horreur que je découvrais qu'elle avait troqué son interminable joie par de la tristesse. Ou même pire que cela. Quelque chose de plus profond encore. De plus touchant. Mes yeux s'écarquillairent sous la surprise. Presque le choque de la voir ainsi changer de comportement. Je voyais ses larmes ruisseller le long de ses joues. Elle pleurait sans bruit faire, et c'était bien en cela que résidait l'étrangeté de l'acte. Alors que l'allumette se consumait rapidement au creux de ma main, je me risquais d'autres mots chuchottés, respectant ainsi son silence.
- Pourquoi ces pleurs, Opale ?
Et c'était bien là la seule chose que je trouvais à lui dire. Dans l'obscurité, j'avais renoncé à la lumière pour ne plus la voir pleurer de la sorte. Pour continuer de voir son sourir dans mon esprit. Pour croir que tout allait bien.
Mais était-ce ma faute ? Est-ce que, par mégarde, j'avais prononcé quelques paroles blessantes ? Je ne m'en rappellais pas, d'avoir été ainsi aussi bouleversant, mais c'était bien la seule chose qui pouvait expliquer son état. A moin que le fait de ne plus avoir d'allumette signifiait quelque chose de tout à fait différent que le sens dans lequel je le'entendais moi. Mais j'en doutais serieusement. Aussi, si cela avait été le cas, aurais-je certainement tourné ça au ridicule. Non, cela devait être autre chose. Et la seule possibilité que je voyais, excluant ma perte de mémoire instantanée sur mes mots dits, était la pensée. Peut-être avait elle songé à quelque chose de trop noir pour qu'elle puisse refouler ce souvenir ?
- Je vous en conjure, cessez cela. J'avais envie de poser ma main sur son épaule. Ce que je faisais sans attendre. Sans même réfléchir. Consoler les autres n'avait jamais été mon point fort. Mais je devais bien m'y contraindre, pour une fois... Pour elle.
Je voyais le moment de se quitter venir à grands pas.
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 17:28 | |
| - Je me sentais stupide, à pleurer ainsi devant lui, sans me retenir. Sans essayer même de le faire. Heureusement, la lumière éteinte, il ne voyait plus mon été lamentable. Sans rien dire, je me suis dirigée vers le paravent, profitant de la faible lueur pour aller remettre ma propre robe. Car même dans l'action, je n'oubliais pas que je la portais, et que je me devais de la rendre à son créateur. La porter avait été un honneur, et je l'en remerciait, il le savait bien. Je n'aurai pas du me mettre dans cet état, mais je n'y pouvais vraiment rien. C'était à cause de lui. C'était à cause de Gareth. Il était revenu dans mon esprit, à cause de ces allumettes. A cause de ce tout. Pourtant, il ne lui ressemblait pas le moins du monde. Vraiment. En rien. Et sans doute, Evan n'était-il pas du genre à faire pleurer une jeune femme. En tout cas, je me plaisais à le penser.
- Pourquoi ces pleurs, Opale ?
Je secouais la tête négativement. Non seulement je ne voulais pas, mais je n'aurai non plus pas été capable de lui répondre. Je me sentais trop mal, et encore plus de me dire que peut-être il pensait que c’était de sa faute. Alors que non. Pas du tout, mais lui, ne le savait pas. Et je m'en voulais pour ça, énormément. Et voilà, j'aurai de quoi culpabilisé. Mais maintenant, me voilà à courir vers mon panier. Mes pieds nus glissant contre le sol, jusqu’à saisir l’objet en osier. Je ne savais pourquoi, mas je devais le faire. Rester là dans cet état, je ne voulais pas. Je n'aurai pas osé y songer. Moi qui n'était même pas capable de lui répondre. Alors qu'il avait été si gentil, et que même sa gentillesse me faisant maintenant mal. Une fois changée, mon panier en main, je me précipitais vers la sortie. Je ne pouvais plus revenir en arrière, et je ne voulais pas.
- Je vous en conjure, cessez cela.
Il ne fallait pas que je l'écoute. J'aurai été capable de rester, si j'aurai croiser son regard. Mais maintenant, j'avais tellement honte de moi. De m'emballer à ce point. Peut-être allais-je tout gâcher ? Et si il m'oubliait dès que je serai partie ? Qu'il se moquait totalement de moi, finalement, et qu'il ne chercherait pas à savoir où j'allais, à me revoir un jour. C'était possible, et je savais que je ne supporterais pas cette idée pourtant. Quelle idiote vraiment. j'avais beau m'en vouloir, rien n'y changeait. Maintenant, j'étais devant l'entrée. La main sur la poignée, décidée à la tourner. Et à courir dans la nuit, m'évader dans les rues. Loin d'ici. Loin de ces affreux souvenirs. De Gareth. D'Evan. D'Evan que pour rien au monde, je n'avais envie de quitter pourtant. Le cœur me serrait. Et si maintenant, je ne resterai plus que pour lui Opale, l'inconnue ? Je ne voulais pas.
-Je...Pardonnez moi ! Pardon ! Pardon !
J'avais ouvert la porte. Serrant lance de mon panier de toutes mes forces. A m'en marquer la peau. Je ne savais pas si il allait me retenir. Quelque part, j'aurai aimé, et d'un autre côté, il ne valait mieux pas. Cela aurait été encore plus déchirant, plus dur. Je ne sais pas si je l'aurai supporté. Il m'avait tant bouleversé, en un instant. Par une phrase. Que j'avais eu le malheur d'entendre dans le son de mon passé. Tout ça, pour une phrase. Je m'en voulais tellement. Mais mes cicatrices en étaient à nouveau ouvertes. Plus saignantes que jamais. Tout autant que mon cœur à cet instant.
Tout autant qu'il l'était, à chaque moment.
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| Sujet: Re: Déchirure à double tranchant [PV Evan][Terminé] Jeu 1 Sep - 17:52 | |
| J'avais entendu ses bruits de pas mat se diriger vers ce que je croyais être le paravent. Il me semblait logique, qu'à cet instant, je lui accorde encore un peu de silence. Alors je ne me tournais pas, j'attendais simplement qu'elle termine de se changer. En fait, j'attendais de recevoir quelques mots de sa par. Peu importe leur nature, tant qu'elle ne partait pas sans rien dire. D'abord, parce que je voulais savoir dans quel état elle se trouvait et que l'intonation de sa voix, sans l'obscurité, était mon plus fidèle indice. Ensuite, parce que je l'aimais, sa voix. Et que ce serait le dernier souvenir que j'aurais d'elle avant un petit moment, d'après ce que je pouvais en déduire. Après cette catastrophe.
Et je l'entendais aussi se précipiter là où elle avait laisser son panier. Dans l'entrée. Près de la porte. Je me souvenais qu'elle l'avais abandonné là, éblouie par la splendeur de mes créations, par le cadre inhabituel dans lequel je l'avais plongée. Et quelle fut ma surprise de constater sa joie à cet instant. Je ne m'y étais pas attendu. Comme je ne m'étais attendu à rien de ce qu'elle avait pu faire depuis que je la connaissais. Même en si peut de temps, j'avais déjà compris comme elle était. Du genre de jeune femme que l'on ne cernait jamais. Même en trente ans de vie à ses côtés.
-Je...Pardonnez moi ! Pardon ! Pardon !
Mon expression de profonde confusion s'évanouit instantanément lorsqu'elle ouvrit la porte. Impuissant, je la regardais de mes yeux outremer. Ce fut d'ailleurs seulement à ce moment là que je remarquais qu'elle n'avait pas de souliers. Et j'aurais souris, si je n'avais pas été si déstabilisé. Oui, c'était bien là de l'impuissance. Mais quand j'eus la présence de faire un pas en avant, de tendre la main, Opale s'en allait. Me laissant seul dans mon atelier à moitié plongé dans le noir. Et voilà comment elle m'avait quitté. Dans un dernier reflet de ses cheveux rosés. Une dernière bouffée de son parfum. Que de douceurs. Que de larmes.
Alors les premières questions me prenaient d'assaut sans que j'eus seulement bougé. M'en voulait-elle ? Reviendrait-elle ? Si j'avais été moins idiot, est-ce que cela se serait passé autrement ? Si je m'étais tu, cette fois-ci, serait-elle encore là, à me sourire, à rire ? Si jamais.. Si j'avais... Si...
Marchant d'un pas las, comme si je n'avais plus aucune force, j'allais fermer la porte derrière elle, sans espoir qu'elle revienne. Et je m'assaillais dans le fauteuil qu'elle avait si précipitamment quitté.
Plus qu'une allumette.
Et je l'allumais, en silence, face à mon visage. Me brulant une dernière fois la main.
Pour rester en silence, durant des heures, là, dans ce fauteuil, à penser à elle.
Et comme je la regrettais, à présent. Mon Opale. |
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