Quelle poisse. Putain, mais qu'est-ce que j'en avais à foutre. Aucune envie de lui rendre visite, merde et merde. Je détestais les hôpitaux de toute façon. Rien à foutre d’elle aussi. C'était glauque comme endroit, même si normalement, j'aimais bien ça. Mais pas ici, il y avait cette ambiance dérangeante. Surtout, des dizaines de médecins, et infirmière incapables, qui n'en portaient d'ailleurs que le nom. Plutôt crever que de venir me faire soigner ici, un jour ou l'autre. Je me portais bien avec mes blessures. Je me portais comme un charme avec mes cicatrices. A quoi ça sert de se faire soigner, puisque de toute façon, ici c'est mal fait ? Tous des incapables. Tous des cons. Qu'il la laisse crever. Qu'il les laisse crever. Moi, je n'avais pas besoin d'eux pour m'aider. Ce n'était que les faibles, qui en avaient besoin. Et les malades ? Mais les malades, sont, des faibles après tout.
J'étais maintenant devant la grande battisse. Plus je m'en étais approché, moi j'avais envie d'y entrer. Ma sœur m'avait lâchement abandonné pour son putain de boulot. Salope. Me voilà contraint et forcé d'y aller seul. Je n'avais pas le choix. Je devais signer je ne sais quel certificat de merde. Tant pis, pas question de m'y attarder de toute façon. Je rentrerais, je signerais, je repartirais. Aucunement besoin de rester et jouer les hypocrites. Aucunement envie de parler avec les gens, de leur sourire, et de faire celui qui s'inquiète de la santé des autres. Alors que j'en avais strictement rien à foutre. De personne. Moi, j'allais bien, et si moi j'allais bien, alors, tout allait bien. Pourquoi se soucier des autres ? Le plus important sur ce monde pourri et puant, c'est moi. Moi et personne d'autre. Les autres, c'étaient des figurants.
Des pions.
Le temps d'une dernière cigarette, et je rentrais à l'intérieur du bâtiment. Je n'aimais déjà rien. J'avais déjà envie de me casser, à l'instant où j'y avais mis les pieds. Aucune envie de rester. Mais merde, pourquoi ma sœur n'avait pas été foutue de prendre une journée, une heure ou je ne sais quoi putain ! Elle avait qu'à se porter pâle. Mais non bien sûr ! Elle et sa putain de sincérité de merde. Et puis elle aime bien piailler en temps normal. Alors merde. La prochaine fois, je n'irais pas, je ne lui laisserais même pas le choix. J'avais été bien trop sympa sur ce coup là de toute façon. Mais je me laisserais pas avoir une autre. Soupirant, je rentrais enfin dans l'immeuble. Et voilà, je me dépêcherais. Aucune envie de grouiller comme une vermine dans cet endroit pourri. Avec les autres fourmis.
Grouillons.