Sujet: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Mar 28 Juin - 18:04
L'été était là. On le sentait. Le vent chaud soufflait par moment, sans faire le bien qu'on attendait de lui ; Les nuages étaient malheureusement absents, et laissaient le bleu inonder le ciel ; Le soleil dominait, et ses rayons se reflétaient sur les pavés de la cour, ce qui les rendaient aveuglants et chauds. Marcher pieds nus dessus aurait été une torture. Je sortais des jardins, où je suis allé me dégourdir les jambes en cette fin de matinée. J'avais pris avec moi mon violon dans son étui. J'aimais bien jouer dans le jardin, entre un buisson de fleurs et un arbre. C'était l'un des petits plaisirs de la vie que je m'accordait volontier, et que je ne cachait pas au monde. Je jouais, tout simplement, je me sentais seule, dans un autre monde, isolée... Libre...
Je marchais lentement vers le château. Les talons de mes bottines (oui, car même la chaude saison ne m'empêchait de mettre mes bottines favorites) claquaient sur les pavés. Il y avait un peu de monde sur cette cour. Certains qui se promenaient, comme moi, d'autres qui passaient ici pour aller plus vite à un lieu de rendez-vous... Je m'amusais beaucoup à imaginer où allaient les passants, et pourquoi. Un jeune homme portant un bouquet allait sans doute faire la cour à une demoiselle croisée dans un bal. Un monsieur à l'air distingué, voir autain, allait sans doute retrouver quelques amis avec qui il organisait de mauvais coup dans un but purement lucratif. Un enfant aux habits nobles mais mals portés, fuiait peut être l'autorité de sa nourrice et les convenances du rang de sa famille.
Tant de scénorios possibles, et jamais de réponses sur les intentions de ces personnes. Mais ne pas savoir la vérité ne me gènais guère. Je me contentais d'émettre des hypothèses, parfois farfelues. Voilà pourquoi j'observais souvent le monde présent autour de moi. Je n'étais pas du genre à engager la conversation pour mieux connaître une personne, je me résignais donc à ce que mon imagination me disait d'eux.
J'arrivai au milieu de la cour. Sans vraies raisons, je m'arrêtai là et posai mon étui. Je regardis autour de moi, comme hypnotisée par ce qui m'entourait. Mes yeux ne bougeaient pas, il y avait juste ma tête qui tournait, lentement. L'air commença à être de plus en plus lourd. Lorsque j'orientai mon regard de nouveau face à moi, je vis une ombre se placer sur le sol. Elle avançait vers moi, à forte allure. Il y eu un grognement, et des bruits de pas qui s'accélerèrent. Je levis les yeux vers le ciel. Un nuage énorme couvra le ciel. Il était gris, presque noir. Il cacha le soleil, mais la chaleur et le poids de l'air ne changèrent pas. Encore un grognement. J'ouvris les mains, paumes vers les cieux. La tête haute, je fermai mes yeux. Puis une goutte tomba sur ma joue. Puis une autre sur ma main droite. puis une autre. Puis encore une. Elle s'enchainèrent, tombant aléatoirement. La chaleur avait amené l'orage. L'orage avait amené la pluie. Et quelle pluie. Cette eau était tiède, mais elle soulageait quand même. Je restai là, à profiter de ces gouttes. Elles se renforcèrent après un court instant. L'averse devint violente. Le bruit de l'orage accompagnait cela avec un enthousiasme terrifiant.
Et j'étais là, exposée, au milieu de cette tempête, sans mouvements, telle une statue.
Invité
Invité
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Mar 28 Juin - 19:43
Me voilà sous la pluie, surprise par l'orage en plein milieu de ma balade. Je l'avais pourtant senti. L'air lourd m'avait averti qu'il arrivait et que je ferais bien de m'abriter au plus vite. Pourtant, encore une fois, je n'en avais fait qu'à ma tête, préférant largement me promener encore quelques instants plutôt que de rentrer me couvrir. Une réaction peut-être ridicule, surtout pour une Lady, mais c'était ainsi. J'avais décidé de sortir ce matin et j'avais déjeuné chez une proche amie avant de reprendre ma longue marche dans le royaume. J'étais à l'affut de distraction, de sensation de liberté, d'éventuelles pistes pour la Résistant Union. Alors que je marchais silencieusement en direction de la cour du château, quelques goutes de pluie vinrent s'éclater sur ma robe satiné d'un vert sapin, d'autres se mêlèrent à ses cheveux blonds comme les blés et d'autres encore se déplaçaient sur ma joue comme des larmes artificielles. J'étais absolument trempée quand j'arrivais au centre de la cour. Je l'avais déjà aperçue depuis un petit moment, cette femme. Elle était plantée là, les paumes vers le ciel, attendant je ne sais quoi. Comme si quelque chose l'avait pétrifiée et qu'elle était condamnée à demeurer en ces lieu sans pouvoir faire quoi que ce soit.
Alors je m'arrêtais face à elle, la tête droite malgré la pluie battante. Je la fixait intensément et enfin ma main se posait sur son épaule, pour réveiller son visage endormi. Nos cheveux se collaient à notre visage pour se fixer sur nos robes entièrement trempée. La mienne était devenue presque aussi noire que celle de cette jeune-femme au teint plus pâle encore que le mien.
- Qu'attendez-vous ?
Le simple fait qu'elle soit là, seule sous la pluie, suscitait un minimum d'intérêt de ma part. C'était toujours plus intéressant de rencontrer des gens qui se démarquaient de n'importe qu'elle manière de la société en général. Alors que tous étaient rentré dans des voitures ou sous des arcades, elle n'avait pas bougé. Et ça, c'était une réaction fort intéressante pour moi, certainement insignifiante pour d'autre
- J'espère que votre violon ne risque rien dans son étui.
En effet, celui-ci était posé dans une flaque d'eau trouble et sableuse.
Invité
Invité
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Mer 29 Juin - 18:18
L'eau sur mon visage me faisait du bien. Une goutte qui coulait sur mon visage me rapellait la sensation d'un chagrin accompagné de larmes. Il y avait si longtemps que je n'avais pas pleuré. D'une certaine manière, quand on a pas de connaissances, pas d'amis et donc pas d'ennemis, on a pas de problème ni de peine, donc pas d'occasion de pleurer. Certaines personnes pleurent leur manque d'affection, pleurent le fait qu'ils n'ont pas d'amis... Mais je pense que c'est dût qu'au fait qu'il en ont eu un jour, et que cela leur manque. Moi, rien de ce que j'avais avant ne me manque, je n'ai donc pas de raison de pleuré.
J'entendais les bruits de pas des passants accélérer. Là,pas besoin de faire conaissance avec eux pour savoir que c'était pour se mettre à l'abri. Cependant, parmi tout ces déplacements, l'un d'eux m'intrigua. Quelqu'un semblait m'approcher. Sans doute un Dandy voulant me proposer un abri pour me séduire... Je sentais le regard de cet inconnu placé sur moi. Puis il y eu un long silence. Je me sentais tellement bien que je ne bougea pas un cil. Puis une main se posa sur mon épaule. J'ouvris enfin les yeux, calmement, et découvrit le visage de la personne assez folle pour défier la pluie afin de me rejoindre au milieu de la cour.
C'était une jeune femme. Ses cheveux blonds étaient trempés, tout comme sa robe, qui devait sans doute être plus jolie une fois sèche. Elle avait un visage assez doux, et semblait être une des plus gentille et serviable personne au monde. Pourquoi donc une jeune femme aussi charmante venait sortir de son immobilité un corbeau comme moi? Cette question pouvait presque se lire dans mes yeux tellement elle m'intriguait.
- Qu'attendez-vous?
Je ne répondis pas tout de suite, encore surprise de la réaction de cette Lady. Elle remarqua mon étui posé au sol, que j'avais presque oublié.
- J'espère que votre violon ne risque rien dans son étui.
Je jetta un oeil à mes pieds, et vis, qu'en effet, la pluie avait formé une flaque autour, et que la crasse du sol rendait cette eau très peu propre. Bien que j'avais confiance en l'étanchité de cette étui, je le repris en main et inspecta idiotement pour voir s'il y avait un trou, comme n'importe qui le ferait.
- Je crois qu'il n'y a aucun risque, mais merci.
J'avais oublié de répondre à sa première question, mais peu importe.
Invité
Invité
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Jeu 30 Juin - 14:09
Je la regardais faire et tentais de la détailler davantage alors qu'elle vérifiait que son violon était bien en sureté. C'était drôle. Habillée comme ça, on pourrait croire qu'elle était en deuil. C'était d'ailleurs tout à fait possible. La curiosité me donnait une fulgurante envie de la questionner à ce sujet, mais s'il avait s'agit de moi, j'aurais préféré qu'on évite. Alors j'en faisais de même, préférant me taire.
- Quoi que vous attendiez ici, je doute qu'on vienne vous rejoindre sous une pluie comme celle-ci !
En effet, sous une pluie pareille, nous risquions de tomber malade par la suite. C'était même plus qu'évident. Et être alitée n'était pas franchement mon activité préférée. De plus, nous avions une petite chance de nous en sortir indemne, alors autant en profiter. Comme si cela ne suffisait pas, un vent violent s'abattait sur nous. Mes mèches de cheveux mouillées fouettaient mon visage. J'étais trempée jusqu'aux os et commençais à greloter sous mes vêtements légers.
- Allons nous abriter sous un porche avant de finir sous nos draps pour la semaine ! dis-je en levant le ton pour défier le vent.
Je la prenais par la main, l'entrainant derrière moi en trottinant légèrement comme une enfant. Je ne lui demandais pas son avis sur la question. Ce n'était pas une obligation, mais presque. En fait, c'était à prendre comme une bonne attention. Enfin épargnées par la pluie, je me retournais à nouveau vers elle pour pouvoir me faire une image de la personne plus nette. Elle était pale comme une statue de marbre, c'était à s'y m'éprendre. Ses cheveux d'un noir corbeau gouttaient sur ses vêtements de la même couleur. Cette fille avait son charme. Un charme un peu étrange, mais un charme tout de même.
- Comment vous prénommez-vous ? demandais-je en un sourire poli et simplet.
Je n'avais rien à faire de ma journée, mais j'avais sérieusement besoin de me changer sous peine de tomber malade d'un rhume. Mais pour cela, je devais patienter en attendant que les nuages se soient déchainés. Alors quitte à attendre, autant lui faire la conversation. Et puis il fallait bien dire que j'étais impatiente de voir qui était cette fille qui était restée au beau milieu de la cour, sous un temps aussi affreux.
Invité
Invité
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Ven 8 Juil - 10:31
[ Pardon pour le retard T-T ]
Cette jeune Lady m'observait. Je le sentais. J'avais pris l'habitude de cette impression, à force de me promener dans les rues entièrement vêtue de noir avce la peau aussi pâle, tel un croque-mort. Bien que beaucoup de gens me dévisageait, cela ne me gènais guère. J'étais comme j'étais, et personne ne pourra changer ça. D'abord, parce que j'appréciais le fait d'étonner, voir de choquer certaines personne voulant trop sembler comme n'importe qui, et ensuite, parce que j'étais une vraie tête de mule. Mon obtination découragerai toute personne voulant me modifier. Les plus curieux désiraient sans doute savoir pourquoi étais-je habillée ainsi, mais la timidité ou la peur faisait qu'ils n'osaient jamais. Mes pensées furent intérompues.
- Quoi que vous attendiez ici, je doute qu'on vienne vous rejoindre sous une pluie comme celle-ci!
Je jettai un nouveau coup d'oeil vers le ciel et constatai que les nuages de pluie ne laisseraient pas place au soleil avant un bon moment. Et, comme pour me prouver une fois de plus que le temps ferait fuire le monde, un vent froid et violent se joigna à la tempête. J'eu un frisson jusqu'au plus profond des os. Des mèches de mes cheveux trempés se collèrent à mon visage, et je commençais à sentir celles dans mon dos s'égoutter. Horrible sensation. Il est vrai que même un rendez-vous très important serait annulé par ce temps. Cela dit, comme je n'attendait personne, cette idée ne me gènai pas, contrairement au fait que j'étais glacée. J'aimais l'eau et le froid, mais là, ça devenait un peu trop fort. Mais je plaignais surtout mon interlocutrice, qui avait des vêtements apparament plus légers que les miens. Elle ne tarda donc pas à prendre la décision que l'on s'abrite sous un porche. Dans ses paroles, elle laissa deviner qu'elle semblait avoir horreur d'être malade. Sans doute parce que cela l'empêchait de se promener. Même si j'approuvais son conseil, je fus surprise quand elle me pris la main pour me trainer à l'abri en trottinant. On aurait dit une enfant. Personne n'avait été aussi familier et naturel avec moi depuis tellement de temps. Je me laissai emporter par sa bonne intention, emportée par sa gentillesse. Je ne savais quoi dire, quoi penser, quoi faire. Mais au fond, ne rien dire, rien penser, rien faire était sans doute la meilleure chose.
Une fois protégées des caprices du ciel, elle m'observa à nouveau. La pluie l'avait empêcher de bien me regarder, tout comme moi. Elle aussi avait la peau pâle, bien que moins pâle que la mienne. Son visage donnait l'impresson qu'elle était la bonté incarnée. Elle devait être aimée des gens de sa connaissance. Cela me mis un peu mal à l'aise, car même la pus malsaine des personnes ne s'était pas montrée aussi amicale.
- Comment vous prénommez-vous?
La demoiselle avait demandé cela avec un sourire à la fois poli et simplet. Tellement de naturel que je béguaya un peu avant de répondre.
- Heu...hum... Je me nomme Lyina. Et vous?
Je voulu soupirer comme si je venais d'accomplir un effort surhumain, mais je me retins. Cela auait été d'une impolitesse effrayante.
Invité
Invité
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Mer 13 Juil - 19:41
[Pardon du miens, j'avais un peu oublié celui ci]
Lyina... Ce prénom sonnait doucement à mes oreilles. Une mélodie agréable bien qu'un peu mélancolique sans que j'en comprenne vraiment les raisons. Autour d'elle semblait flotter une atmosphère étrange. Pas malfaisante, en tout cas pas d'après moi, mais rien de très réjouissante pour le moins. Peut-être cette impression était-elle due au fait qu'elle soit entièrement vêtue de noire ? Je l'observais sans retenue, sans me soucier réellement de ce qu'elle pourrait en penser ou trouver à redire à mon comportement. L'on me jugeait souvent rapidement mais l'on découvrait bien vite que l'on s'était trompé. Enfin, c'est ce qu'il se passait en règle générale. Parce que, comme on le dit si bien, il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis. Mais des idiots, il y en a beaucoup. Et pourtant, je ne suis pas du genre à mépriser tout ce que j'approche, mais j'ai souvent été déçue par la nature humaine et son instinct trop sauvage à mon goût.
- Sixtine. Enchantée.
Enchantée... Enchantée d'avoir fait une connaissance, pas d'avoir fait la sienne. Du moins, pas pour l'instant. Mais ce genre de formule était une marque de bonne tenue, signifiant que j'avais reçu une bonne éducation dans une famille respectable de la haute société. Encore un mensonge que nous avions appris à offrir à tout va, parfois sans même en être conscient. C'était devenu un automatisme, ce genre de mensonges. Mais pas pour moi. Je savais parfaitement ce que cela voulait dire et accordais une grande attention à chaque mot que je prononçais. Je m'en souvenais des moindres. Ainsi, je ne m'étais jamais trahie et ne me trahirais jamais.
Puis une idée, un peu osée, prenait forme dans mon esprit. Je me jetais alors à l'eau, me disant qu'au fond, elle ne pourrait pas refuser. C'était impossible de refuser telle chose sans avoir de raisons particulières. Surtout que je doutais qu'elle soit du même titre que moi. Pas que cela me dérangerais, mais disons que cela me permettait d'avoir un point de plus en ma faveur. Si elle avait du respect et qu'elle avait remarqué que j'étais une Lady, je n'avais pas de doute sur sa réponse.
- Puis-je, je vous prie, vous demander de jouer de votre violon pendant que la pluie tombe ?
J'étais curieuse de savoir ce qu'elle choisirait comme morceau et surtout si elle savait en jouait convenablement. Et il me semblait, d'après ma logique, que c'était certainement le cas. Quelle femme aux revenus apparemment trop modestes se baladerait avec un violon ? A moins que ce ne soit pas le sien ? Ce qui était possible.
Décidément, ma curiosité était incorrigible.
Invité
Invité
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Mer 3 Aoû - 21:11
[Désolée, j'ai largué tout mes forums pendant un bon bout de temps u_u']
La Lady continuait de m'observer. Beaucoup de gens auraient trouvé cela gênant, mais comme j'avais l'habitude, cela ne me dérangeais pas du tout. Au contraire, j'appréciais le regard qu'elle avait tout en me parcourant. C'était un regard curieux, presque interréssé. Tout ceux que je devais d'habitude subire n'était que du mépris, des regards qui disaient "oh!", d'autres qui faisaient "ah!", ce qui signifiait bien sûr "mais quelle folie de s'acoutrer de tels vêtements! Mais quelle honte d'avoir un teint si pâle et livide accompagné de ces cernes!" Pour une femme, ces élements n'étaient pas...comment disent-ils...ah, oui : correct. Il fallait être belle, porter les couleurs de la saison, avoir les joues roses et un joli sourire, des yeux respirant la fraicheur. Mais à quoi cela servait-il d'être correct? Qui peut dire ce qui est correct dans ce monde? Je trouve déjà plus correct de se vêtir comme bon nous semble,parce qu'on en a envie, tout simplement, que de se soumettre aux regards cruels des autres.
- Sixtine. Enchantée.
Sa réponse m'avait brusquement sortie de mes pensées. Je ne la compris pas tout de suite, d'ailleurs. Sixtine... Un nom assez étrange, selon moi, mais assez joli à l'oreille. Enchantée...forule d'usage, pour être correct, de nouveau. Mais bon, quand on a commencé à être de ce monde, les habitudes nous prennent, et impossible de s'en défaire, même si on les trouve ridicules et sans interêt.
- Puis-je, je vous prie, vous demander de jouer de votre violon pendant que la pluie tombe?
Ce fut d'abord la manière de parler qui me stopa net. Cela m'avait rapelé ma courte période à jouer chez tel ou tel noble dans sa richissime maison. On me demandais de jouer comme on demande à un domestique de se retirer. Avant, je n'avais pas le choix, il me fallais ça pour vivre, mais à présent, de la part d'une simple Lady croisée en chemin, je ressenti cela cmme une insulte. Mais ensuite, ce fut l'idée de jouer qui m'interpela, et qui m'empêcha de m'énerver. Jouer ici, juste pour faire passer le temps. C'était assez osé. Cela ne me gênais pas, j'avais déjà jouer à l'extèrieur, parfois par pure envie de jouer. Il m'est même déjà arrivé de jouer en plein milieu d'un chemin entre deux village. Et il est vrai que j'avais présentement envie de jouer. Je n'avais pas été satisfaite de ce que j'avais interpréter dans les jardins, je voulais en quelques sortes m'offrir une chance de me ratraper, pour moi-même. Sans même répondre, je posa l'étui au sol, l'ouvris, et pris mon instrument pour le placer sur mon épaule. L'archet était en main, je le tenais délicatement, je cherchais. Je cherchais une note. Puis celle qui pourrait suivre après. Puis la suivante, et la suivante. Je cherchais une mélodie. Oui, la voilà, elle était là. La note, et ses suivantes... Oui, je l'avais. J'avais ma mélodie... Idéale pour ce temps morne et triste, pour la grisaille présente dans le ciel. Oui, c'était idéal...
Spoiler:
Mes yeux se fermèrent, comme pour mieux entendre ce que je jouait, ainsi que ce que j'allais jouer. J'étais transportée, j'avais la sensation d'être seule, seule dans un champs d'herbe finement coupée, avec la pluie qui tombe tout autour de moi sans jamais me toucher. Je voyais presque des feuilles mortes voler, faisant par moment des cercles, parfois en me tournant autour. Agréable sensation. J'étais consciente que ce n'étais que la musique qui me donnait ces impressions, j'en avais l'habitude. Les notes m'emmenaient toujours en voyage, voyage dont je savourais chaque seconde.
Invité
Invité
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Lun 22 Aoû - 17:55
Et moi, pendant qu'elle me jouait sa mélodie, je l'écoutais et l'observais sans prendre compte de sa pudeur. J'admirais sa beauté. La beauté dont elle faisait preuve lorsqu'elle jouait de son instrument. Elle avait du talent, énormément de talent même. Tellement que j'avais même envie de la payer pour jouer dans notre demeure, à Père et moi, pour qu'il puisse entendre pareille musique. C'était agréable, bien que légèrement sombre. Mais cette touche qu'elle apportait donnait un aspect étrange et particulièrement fantasque à ces notes. C'était génial. Vraiment, elle m'impressionnait. Moi-même, sachant jouer de cet instrument presque aussi bien que de mon clavecin, je ne me voyais pas seulement l'égaliser sur ce terrain.
A sa fin, qui mettait un certain temps à venir, je me rendais compte du sourire que j'affichais. Un sourire bien trop chaleureux sur un visage aussi inexpressif que le miens, il fallait bien l'avouer. Mais tant pis. Je m'en accommodais tant bien que mal. C'était une manière de la remercier. Pas besoin de mots, avec cette expression. Elle comprendrait tout de suite mes pensées, et ce même avec mon seul regard qui flamboyait derrière mes longs cils. Je me détournais d'elle alors, sans manière et regardais la pluie tomber lourdement devant nous. Je lui devais bien quelques paroles, tout de même.
- Magnfique. Vraiment. Je ne vous en demandais pas tant. Et le plus incroyable, c'est que vous ne semblez pas être aller au maximum de vos capacités. C'est absoluement remarquable. Puis-je connaitre votre nom ? Ou bien le lieu où vous vous exercez ?
Il était évident qu'après une telle démonstration, je ne la lâcherais pas aussi facilement. J'allais m'en instruire, prendre son exemple pour me perfectionner. Et si possible, atteindre au moins son niveau. C'était une exigeance de ma part, que de la surpasser d'ici peu.
Invité
Invité
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Mer 23 Nov - 16:04
J'achevai mon morceaux et rouvrit les yeux doucement. Mon mince public affichait un grand sourire, bien que ses yeux ne refletaient aucune expressions particulière. J'en conclus qu'elle avait aimé, mais le contraire ne m'aurait rien fait, qu'on aime ou qu'on aime pas...tant qu'on me laissait jouer à ma guise... La demoiselle fit deux pas et alla regarder la pluie tomber -qui ne s'était pas calmée depuis-. Après quelques instants, elle rompa le silence.
- Magnfique. Vraiment. Je ne vous en demandais pas tant. Et le plus incroyable, c'est que vous ne semblez pas être aller au maximum de vos capacités. C'est absolument remarquable. Puis-je connaitre votre nom? Ou bien le lieu où vous vous exercez?
Ses questions me surprenaient un peu, mais je ne pouvait ne pas y répondre, ne serait-ce que par pure politesse.
- Je loge au Palais. J'ai eu droit à une modeste chambre, tant que je reste disponible à tout moment pour distraire la cour avec ma musique. Je ne vis pas dans un grand luxe aux yeux de beaucoup de gens, mais ma conception du luxe est de pouvoir exercer sa passion sans retenu.
Je regarda moi aussi la pluie tomber. Quelle mélancolie dans ce paysage humide.
- Quand à mon nom, je crains ne pas pouvoir vous répondre. Je l'ai oublié au cour de mes voyages.
Une goutte. Une autre. Ce doux bruit pouvait être entendu comme une mélodie évoquant la tristesse, tant qu'il était entendu avec patience et âme.
- Puis-je me permettre de vous demandez pourquoi cet attrait dans vos questions? Je ne suis qu'une musicienne assez folle pour jouer sous la pluie sans se soucier de ce qui l'entoure...
Tandis que je poursuivais la conversation, des paroles chantées me venaient, aussi mélancoliques que le ciel. *Aller neige, tombe comme avant Eclaire-moi dans la nuit noire Eclaire-moi maintenant Je ne suis plus vraiment Comme avant...*
Invité
Invité
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine] Mer 23 Nov - 19:01
- Je loge au Palais. J'ai eu droit à une modeste chambre [...] mais ma conception du luxe est de pouvoir exercer sa passion sans retenu.
Elle avait donc eu accès à un appartement au Palais. Eh bien. De là, j'aurais très bien pu partir sur des hypothèses grandioses et tergiverser de tous côté, mais étrangement, je n'en avais pas envie. Pour la première fois depuis très longtemps, j'avais perdu cette manie, j'avais abandonné ce petit jeu que je menais si souvent qu'était de m'exercer à analyser les moindres mouvements, les moindres haussements dans le ton de mon interlocuteur. J'étais consciente que cette habitude ne tarderait pas à repartir, mais je profitais de ce moment de repos pour enfin relâcher mon visage et lui permettre de devenir plus chaleureux, sans mensonge, sans retenue dans mon regard qui devenait de plus en plus pénétrant.
Et je trouvais bien triste qu'elle ait perdu le souvenir de son nom. Mais hélas, beaucoup de personnes n'en avait plus ni l'utilité, ni l'envie. L'on avait, en des temps comme ceux-là, bien d'autres affaires à penser. C'était comme toutes ces femmes de chambres qui ne se nommaient plus que par un seul prénom selon le lieu où elles travaillaient. Elles ne s’appelaient plus que Rose pour tel duc ou Diane pour telle autre duchesse. J'avais toujours trouvé cela triste. En fait, d'une tristesse atroce. Perdre l'identité que nos géniteurs nous ont donnée est une des choses les plus tristes que je connaisse. Perdre ce cadeau... J'avais eu la chance d'avoir un titre noble. Sinon, aurais-je certainement moi aussi oublié. Cela me navrait.
- Puis-je me permettre de vous demander pourquoi cet attrait dans vos questions? Je ne suis qu'une musicienne assez folle pour jouer sous la pluie sans se soucier de ce qui l'entoure...
Oui, elle l'avait remarqué. Je n'en étais pas surprise et n'avais pas remué ni changé quoi que ce soit d'autre de mon expression.
- J'ai eu beaucoup d'admiration pour vous, autant que de l'intrigue dès l'instant où je vous ai vue. Et je vous assure qu'en rien je ne vous trouve folle. Vous devriez avoir beaucoup plus de privilèges, à mon avis. En proportion avec votre talent. Croyez-moi, vous méritez bien plus.
En effet, j'étais persuadée qu'elle pouvait faire de grandes choses. Mais j'étais sûre qu'elle se moquait de tout cela. J'avais compris sa modestie et en ça aussi, je l'admirais.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine]
Quand l'orage amène la puie... [pv Sixtine]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum