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| "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} | |
| Auteur | Message |
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Eden { The Lady who dreams to cut heads } Messages : 367 Localisation : Avec ma poupée. Âge du personnage : 13 ans
| Sujet: "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} Lun 27 Déc - 12:28 | |
| Clac clac clac.
Au son horripilant de ses talons sur le sol en marbre, Eden marchait. Elle souriait, mais au fond elle se retenait de hurler et de balancer ces maudites chaussures par la fenêtre, le plus loin possible. Elle ne supportait pas ce bruit qui résonnait dans tout le couloir. Elle restait persuadée qu’il s’agissait d’une ruse pour l’entendre arriver et ne jamais être surpris de la voir. Elle qui se faisait une joie de s’approcher de Eulalie, cette idiote, pendant que celle-ci faisait la lessive pour la faire sursauter… C’aurait été tellement drôle, qu’elle laisse tout le linge s’éparpiller sur le sol, et qu’elle tente de trouver une solution pour les nettoyer de nouveau sans qu’on ne s’en aperçoive. La petite princesse imaginait sans mal son visage paniqué et ses lèvres tremblantes de peur.
Clac clac clac.
Malheureusement pour elle, ces maudits talons l’avaient avertie et elle s’était tournée quelques secondes avant l’instant fatal en lui souriant et lui demandant comment elle allait. Comment elle allait ?! Elle était ivre de colère, ça oui ! Mais elle lui avait rendu son stupide sourire et était partie aussi vite qu’elle pouvait pour se cacher dans un coin sombre et laisser exploser sa rage.
Clac clac clac.
À présent, elle était de retour dans les couloirs, tentant en vain d’étouffer le bruit en marchant le plus lentement possible. Et puis, cela lui permettrait peut-être d’arriver en retard. En effet, sa tante adorée lui avait donné rendez-vous dans ses appartements pour qu’un couturier lui fabrique une nouvelle robe. Cette béquasse n’avait toujours pas compris que toutes ces robes finiraient au même endroit : enterrées quelque part ou simplement jetées dans la forêt. À chaque fois, la charmante jeune fille s’approchait de sa tante, le visage honteux et les yeux fuyants, et lui montrait alors sa nouvelle splendide robe en lambeaux, soit disant déchirée par les chiens de chasse des Lords du château. En réalité, elle se contentait de la faire porter à No qui, dans un accès de folie, la déchirait de toutes parts pour l’ôter. Franchement, des tissus à fleurs roses, c’était d’un mauvais goût certain.
Clac clac.
Elle s’arrêta devant la porte. Les talons aussi, étaient une merveilleuse idée de sa tante. Elle voulait faire d’elle une princesse de renom, mais tout ce qu’elle souhaitait, c’était qu’elle la laisse tranquille. Elle n’avait pas besoin d’ouvrir la porte pour savoir qu’elle était déjà à l’intérieur à l’attendre en fumant, les rideaux grands ouverts et laissant la lumière brûlante du soleil réchauffer cette pièce glacée qu’elle affectionnait tant. Elle grinça des dents avant de poser sa main sur la poignée et d’entrer, le sourire aux lèvres.
« Ma très chère tante ! Comment vous portez-vous en cette magnifique journée ? »
Elle observa en silence ses longs cheveux bruns et raides, comme ceux de ses frères. Elle savait que certaines mauvaises langues racontaient qu’elle n’était pas réellement la fille du roi, que la véritable princesse Eden était morte quelques jours après sa naissance et que la reine, n’osant l’avouer à son époux, avait volé un bébé à une servante et avait fait d’elle sa fille. Mais sa mère, lorsque la petite fille lui avait fait part de ses inquiétudes, l’avait poussée devant un tableau représentant sa grand-mère, avant de partir. Toujours trop occupée. Mais Eden était restée dans cette pièce pendant des heures, admirant en souriant la belle jeune fille aux cheveux ondulés et d’un blond si pâle qu’il en paraissait blanc.
Clac clac clac.
Elle avança jusqu’au centre de la pièce, et monta sur l’estrade qu’on y avait placé. C’était fini à présent. Elle n’était plus la petite princesse Eden au cœur brisé qui cherchait à tout prix quelque chose d’inexistant pour se prouver qu’en réalité, elle était aimée. Personne ne l’aimait, alors elle les tuerait tous, un à un, elle les ferait souffrir comme elle avait souffert. Elle leva les bras, laissant le couturier prendre docilement ses mesures, les yeux perdus dans des songeries si sombres que personne ne pourrait imaginer les trouver dans la tête d’une jeune fille. Elle n’était plus une jeune fille. Elle était un monstre. Elle sourit doucement. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} Lun 27 Déc - 19:38 | |
| Les talons de la duchesse claquaient le sol du château impitoyablement, brisant ainsi le silence religieux qui régnait dans les couloirs des appartements royaux. La stature droite et fière, elle s’avançait vers la chambre d’Eden en négligeant les domestiques qui faisaient leurs courbettes ou qui s’écartaient rapidement de son chemin. En aucun cas son corps ne manifestait un mouvement de recul pour laisser passer les domestiques du château car c’était leur devoir de favoriser les classes supérieures aux siennes.
La porte de la princesse apparut, aussitôt un petit homme trapu qui le suivait s’empressa de devancer la jeune femme afin de lui ouvrir cette porte. En silence et sans un regard à cet homme qui l’accompagnait, elle pénétra dans la pièce et se dirigea tout de suite vers le sofa de la pièce. D’un geste élégant, elle se déchargea de son lourd manteau en fourrure blanche pour tout de suite la remettre. La pièce était glacée et le feu n’avait pas était allumé. Sa nièce semblait vouloir faire appel à la mort en cette période froide qu’est l’hiver. Un soupir d’exaspération s’entendit et, toujours dans ce silence, elle souleva sa pipe pour la porter à ses lèvres afin de tirer une bouffée. Dès qu’une partie de la fumée se répandit dans ses poumons, elle crut divaguer de bonheur et s’allongea donc sur le sofa en fermant les yeux. Elle les rouvrit quelques secondes plus tard pour expirer le trop-plein de fumée qui commençait à la gêner.
- Appelez un domestique pour qu’il allume cette cheminée. Décidément, on est bien paresseux dans ce château !
L’ordre donné, l’homme trapu accourut encore une fois aux portes afin d’exaucer le désir de sa maîtresse. On aurait pu croire que c’était un majordome ou encore un sorte de suivant de la dame, mais ce n’est pas le cas. Ce n’est qu’un couturier travaillant aux ordres de la famille de son époux et ayant une excellente réputation dans son domaine. Il entra enfin à nouveau et épongea son front trempé dans la sueur. Même s’il faisait froid, il suffoquait car ces séances avec la princesse combinée à la duchesse étaient réellement fatigantes. Il n’était pas non plus motivé étant donné qu’il savait que la robe qu’il confectionnera sera jetée aux chiens « par accident ». Il avait espéré que la duchesse abandonne ses tentatives d’habiller avec élégance sa nièce et arrêter de dépenser outrageusement son argent, mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, Anastasia continua avec plus d’insistance à torturer Eden pendant ces séances.
Il fallait l’avouer qu’elle trouvait la scène fort amusante. Eden tentant de faire bonne figure et remerciant platement Anastasia pour ses bons soins pour ensuite déchiqueter malencontreusement la robe confectionnée. Elle ne lâcherait pas le morceau de sitôt, jusqu’à qu’Eden accepte de porter une des robes à une réception seulement. Anastasia pensait que cela changerait des robes lugubres de sa nièce et apporterait un tout nouvel éclat à la beauté de cette dernière.
Le bruit des talons, autre que les siennes, s’entendit dans le couloir. Un sourire espiègle naquit sur ses lèvres et elle se releva pour s’asseoir convenablement sur son fauteuil. Les portes s’ouvrirent et cette fois-ci, elle se leva pour faire une révérence. Elle pouvait être la tante mais elle restait une duchesse devant une princesse.
- Ma très chère tante ! Comment vous portez-vous en cette magnifique journée ? - Je me porte très bien ma nièce. Par contre je m’inquiète pour votre santé Princesse Eden, la pièce n’était-elle pas trop froide ? Vous risquez d’attraper une mauvaise toux ou une autre maladie qui risquerait de déformer ce si jolie visage.
Elle ne mentait pas et pensait sincèrement ce qu’elle disait. Eden était une belle jeune fille et correspondait mieux que quiconque au canon de la beauté de cette époque. S’il attrapait une quelconque maladie désastreuse et dangereuse, ce serait un gâchis.
Anastasia vit ensuite sa nièce monter sur l’estrade présenté par le couturier.
- Arnold, je voudrais que la robe convienne d’avantage aux goûts de la princesse et aussi aux goûts de la Cour. J’espère sincèrement que vous porterez cette robe lors d’un bal ma chère.
Sa requête était vraiment difficile pour le couturier. La Cour n’aimait pas le noir, la Princesse aimait le noir. La Cour aimait les couleurs vives, la Princesse ne portait presque jamais des couleurs vives. Avec un mouchoir blanc il s’épongea la figure et jeta un dernier coup d’œil à sa commanditaire. Celle-ci s’assit nonchalamment au sofa, allongea ses bras, fixa les gestes du couturiers et fuma tranquillement son tabac. Il n’avait pas le droit à l’erreur, pas avec la duchesse en tout cas. Autrement elle porterait sa réputation à ruine, elle avait une influence considérable au sein de la Cour grâce à son argent, grâce à son rang, grâce à ses scandales et aussi grâce aux fonctions de son mari.
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| | | Eden { The Lady who dreams to cut heads } Messages : 367 Localisation : Avec ma poupée. Âge du personnage : 13 ans
| Sujet: Re: "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} Mar 4 Jan - 20:06 | |
| « Je me porte très bien ma nièce. Par contre je m'inquiète pour votre santé Princesse Eden, la pièce n'était-elle pas trop froide ? Vous risquez d'attraper une mauvaise toux ou une autre maladie qui risquerait de déformer ce si jolie visage. »
Eden se retint de lâcher un profond soupir trahissant son agacement, mais ceci n'était pas approprié pour une princesse de son rang. Pourtant qu'est-ce qu'elle aurait aimé montrer à sa tante qu'elle s'en fichait... Royalement. Lui montrer à quel point elle était pitoyable, une princesse déchue, incapable de se faire aimer de quiconque. Un sourire naquit sur ses lèvres de nacre, un sourire qui semblait dire "très bien, ma tante, je ferais plus attention", mais qui cachait tout le dédain qu'elle pouvait trouver en elle. Elle ne la supportait pas, elle et ses faux airs de grande dame. Tout en elle l'horripilait, de son corps longiligne dont elle semblait être fière à son teint pâle en passant par sa voix au ton impitoyable...
« Arnold, je voudrais que la robe convienne d'avantage aux goûts de la princesse et aussi aux goûts de la Cour. J'espère sincèrement que vous porterez cette robe lors d'un bal ma chère. »
Elle avisa les différents tissus aux motifs joyeux et colorés qui parsemait la pièce et fit mine de chercher celui qui lui plairait, un doigt distraitement posé sur ses lèvres entrouvertes. Rien à faire, elle savait pertinemment qu'aucun ne serait à son goût. Malgré tout, elle fit pétiller ses yeux et en désigna un au hasard, bien qu'elle paraisse avoir mis du temps avant de le choisir.
« Celui-là me plairait bien chère tante ! Et bien entendu que je la porterai à un bal, il faut bien que la renommée de ce couturier demeure ! J'y ferais bien attention, je vous le promet. »
Elle lança un sourire plein de charme au couturier, sourire débordant d'hypocrisie et de méchanceté. Elle savait que la peur animait ses gestes, qu'au moindre faux pas sa tante ferait en sorte qu'il retourne dans les bas-fonds, et cette pensée la remplissait de joie. Peut-être était-il temps de passer à l'action ? Elle réfléchit quelques instants tandis que l'homme tournait autour d'elle en ajoutant des épingles par-ci par-là, faisant virevolter ses ciseaux et taillant dans le tissu comme s'il était né avec des lames au bout des doigts. Elle commençait à s'ennuyer, mais elle devait attendre le bon moment. Tout à coup, ses yeux s'illuminèrent brièvement et sa main bougea légèrement vers l'aiguille qu'il tenait dans sa main.
« Aïe ! Faites attention, vous m'avez piquée ! »
Pas de colère dans sa voix, seulement de la douleur et des larmes ravalées qu'on voyait tout de même perler aux coins de ses yeux. Si elle s'énervait, jamais sa tante ne le punirait. Elle devait faire comme si elle ne lui en voulait pas, comme si elle était une gentille petite fille, et peut-être que le séance de torture s'achèverait... Elle regarda son doigt où une goutte de sang s'était formée d'un air apeuré. Un regard qui voulait dire "plaignez-moi". |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} Mer 12 Jan - 13:14 | |
| Pour la première fois, la fillette semblait intéressée par les tissus proposés. Anastasia, loin d’être enthousiasmé, l’observait attentivement la pipe en bouche, un sourire au coin. Les tissus mis à sa disposition n’était pas si différent que la dernière fois par conséquent si elle faisait réellement attention elle aurait dû remarquer la similitude non ? Discrètement la duchesse haussa les épaules et attendit patiemment le choix de sa nièce. La voix de la blonde retentit dans la pièce, prenant un des tissus et promettant qu’elle porterait la robe… encore une promesse parmi tant d’autres. Au lieu de lui faire remarquer ces petites choses, elle jeta un petit coup d’œil au tissu. Eden allait-elle réellement porter une robe verte avec des fleurs multicolores à droite et à gauche…même Anastasia ne le porterait pas alors qu’elle aimait les robes. Se fiant au sourire de sa ièce, elle ne dit rien et aquiesca seulement le choix.
Bref elle attendait dans son confortable fauteuil, le temps que son couturier finisse le boulot mais tout n’allait pas être si simple. Sa monstruosité entendit une plainte émanant de la princesse. Aussitôt ses yeux retrouvèrent une froideur, digne d’un décembre de Russie, pour fixer le pauvre couturier. Elle savait que ce n’était qu’un accident, elle avait assez observé les gestes d’Arnold pour le savoir mais il était quand même hors-de-question qu’elle reste sans rien faire.
Doucement elle se leva, tira une dernière bouffée de sa pipe, et se décida à s’approcher d’Eden. Une goutelette de sang perlait de son doigt. Une lueur amusé brillait dans les pupilles de la ducesse et sans attendre, elle mit gentiment le doigt de sa nièce dans la bouche de cette dernière.
- Sucez un petit coup car voyez-vous, je n’ai aucun mouchoir actuellement. Dites-moi quel goût à votre sang ma nièce ? Je vais appeler un domestique… Arnold faites plus attention.
Le ton était sec et menaçant pour le pauvre couturier, qui déglutit difficilement sa salive. Après la confection de la robe, à l’abri des regards et des oreilles, soit elle le gardera soit elle le ruinera. Anastasia verrait selon ses propres envies et son humeur. Sa main se saisit d’une corde tissée et elle tira un coup léger. Un bruit retentit et un domestique apparut.
- Amenez un mouchoir pour la princesse. Son doigt saigne. AU fait… où est le domestique en charge d’allumer la cheminée ? Dépêchez-vous, ma patiente a des limites.
On reconnaissait bien là une princesse déchue. Elle ne laissait pas le choix et exigeait que tout soit fait à l’instant, en un claquement de doigt. Dès que le page s’eclipsa, un autre entra avec des bouts de bois et autres outils pour allumer un bon sang. Sans tarder à rester debout, elle repartit s’asseoir, poser ses fesses sur le moelleux fauteuil et regarder avec délice la séance continuer. Une séance de torture pour son adorable nièce. Vraiment c’était toujours aussi amusant, plein d’imprévu. Son humeur, actuellement elle n’était pas spécialement en colère. |
| | | Eden { The Lady who dreams to cut heads } Messages : 367 Localisation : Avec ma poupée. Âge du personnage : 13 ans
| Sujet: Re: "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} Sam 12 Fév - 19:01 | |
| Lorsque la petite princesse vit la femme imposante se lever et s'approcher de son pas claquant, elle prit un air légèrement apeuré, alors qu'en réalité, elle jubilait. Par sa faute, un de ces pouilleux serait pendu haut et court. Un misérable insecte de moins dans ce monde pourri. Elle espérait que, lorsque sa tante le frapperait de toute la violence dont elle était capable, quelques gouttes de sang gicleraient dans sa direction. Elle en prierait presque, si elle ne savait pas que Dieu se moquait bien du sort de ses créatures. Quoi que lui racontaient ses précepteurs depuis sa plus tendre enfance, elle savait très bien que, si ce Dieu se souciait réellement de leurs existences, il aurait ramené sa mère auprès d'elle, il aurait fait en sorte qu'elles soient plus proche, et jamais elle ne serait devenue aussi vicieuse. Si Dieu les regardait vraiment en répandant le bonheur sur Terre, celle-ci ne serait pas aussi sombre autour d'elle. Le monde serait si beau que celle qu'elle était devenue en cracherait de dégoût. Mais elle sentit son cœur s'arrêta en voyant cette lueur amusée dans le regard de Lady Anastasia alors qu'elle s'approchait d'elle tel un rapace, serres grandes ouvertes pour cueillir sa proie. Son plan ne se déroulait pas comme prévu. Sa main glacée vint s'agripper à sa petite main de jeune fille pas encore sortie de l'enfance et, d'une force mécanique, la porta aux lèvres rosées de la princesse. Eden écarquilla les yeux et manqua de hurler. Non, elle ne devait pas perdre le contrôle, pas maintenant ! Mais déjà elle sentait son cœur s'affoler et ses yeux se voiler dans une extase la submergeant sans qu'elle puisse rien faire.
Tout était flou autour d'elle, comme si elle était dans un monde à part, un monde qu'elle seule pouvait percevoir. Le charabia qui s'extirpait de la bouche de sa tante, une bouillie infâme, les révérences des domestiques qui s'empressaient d'obéir à ses ordres, des mouvements désarticulés, le soleil qui franchissait la barrière de sa fenêtre d'ordinaire fermée, un incendie brûlant ses yeux sombres, les flammes de l'Enfer. Elle cligna des paupières, les larmes aux yeux, consciente qu'elle courait à sa perte. Son cerveau ne répondait plus à aucun ordre et pourtant elle avait l'impression qu'il tournait à plein régime, comme un moulin lors d'un jour de grands vents. Que dire, que faire ? Elle ne pouvait pas rester ainsi sans bouger, et encore moins faire le moindre geste, celui-ci risquant de faire cesser toute cette mascarade qu'elle alimentait depuis des années. Tout son théâtre s'effondrerait, et elle avec. Doucement, elle laissa retomber sa main, comme vidée de ses forces, mais le subtil parfum du sang emplissait encore sa bouche. Elle sentait des frissons la parcourir de part en part. Elle se sentait bien, malgré son impuissance, après tout, elle pourrait très bien tout arrêter. Là, maintenant, montrer à tous son vrai visage, et pleurer toutes les larmes amères de son corps, les tuer, tous, tandis qu'eux ne sauraient que faire. Ils ne pouvaient pas tuer une princesse.
Lâcher prise. Elle allait lâcher prise. Maintenant. Son corps fut pris d'un dernier soubresaut et elle s'effondra, inconsciente. Elle eût le temps de voir le sol se rapprocher dangereusement et elle remercia son corps de la soutenir dans cette dure épreuve, de l'aider à s'échapper de cette situation désespérée. Sa joue entra en contact avec le marbre froid et ses yeux se fermèrent, comme si elle dormait. Tout simplement. [Voilàààà, c'est un peu bizarre mais j'espère que ça te convient ^^" *crevée*] |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} Lun 28 Fév - 20:19 | |
| La princesse s’écroula au sol. Dans un premier temps Anastasia et le couturier restèrent silencieux, les yeux grands ouverts et le corps totalement paralysé. Leur cerveau cherchait cette précieuse information : La princesse s’était évanouie. Mais était-ce un problme de neurone ou de liaisons, il était juste certain qu’ils mirent du temps avant d’agir. Au lieu de se lever, immédiatement comme si des ressorts étaient disposés sur leurs fesses, ils restèrent immobiles pendant une vingtaine ou une cinquantaine de secondes. Une réaction bien normale car Eden était en forme il y a quelques secondes plus tard et une telle chute ne pouvit qu’apporter un doute comme « était-ce un jeu ? Une caprice ? ».
Malheureusement ce ne fut pas le cas pour une simple raison : Elle était tombée assez vite et surtout son délicieux visage ne s’était pas crispée douloureusement au moment où il fut en contact avec le sol dur et froid. Anastasia abandonna sa pipe comme si elle lui brulait les doigts et accourut droit vers sa nièce. Elle lui releva doucement la tête et vit qu’un zone rougeâtre s’était formée là où elle s’était cognée. Folle de rage, elle jeta un regard mauvais à son couturier. Il s’approcha, elle le claqua violemment.
- Que lui avez-vous fait ? - Mais rien… Je…ellle s’est…
Elle savait qu’il n’avait rien fait, elle lui avait donné ce coup pour se défouler seulement.
- Restez pas là Imbécile ! Allez chercher un médecin et VITE ! Demandez à un domestique si vous ne savez pas INCAPABLE
SA nièce ne pesait pas lourd mais il était difficile de la soulever parce qu’Anastasia manquait cruellement de force physique. Le couturier partit et revint aussitôt, disant qu’un médecin allait arriver. Anastasia réfléchissait et s’interrogeait sur cette perte de conscience soudaine et innatendue. Que s’était-il passé entre le moment où elle s’était fait piquée et l’instant où la duchesse s’était installée sur ce confortable fauteuil. Le couturier était trop abrutie pour faire un quelconque coup tordu, Anastasia le savait et comment me demanderez-vous ? Elle le sait et cela lui est amplement suffisant.
- Aidez-moi pour l’emmener jusqu’au divan.
A lui seul, il réussit à soulever la petite princesse et l’installer soigneusement sur ce divan où était assis la duchesse il y a peine quelques minutes. Cette dernière était d’ailleurs dans un état de stress incroyable car elle avait peur que sa nièce se soit blessée grièvement. Une chute pouvait paraître banale mais si on tombait sur un endroit précis, alors les conséquences pouvaient s’avérer extrêmement grave et irrémédiable. De plus qu’allait dire ses neveux si jamais leur petite sœur se retrouvait paralyser à vie, voir morte à cause d’une ridicule chute. Bon sang c’était bien la première fois qu’une séance d’essayage virait à un cauchemar pareil…
Nerveusement elle fit les cent pas, attendant le médecin et sursautant au moindre craquement ou son. Enfin la porte s’ouvrit, enfin le médecin arriva. Sans demander quoi que se soit, il se posa près de la poupée, l’examina avec douceur et minutie et voulut même la faire saignée mais Anastasia s’y opposa. Il ne manquerait plus que la princesse se réveille toute fleurette et s’énerve sur ce bras saigné. Il disait qu’elle n’avait rien à craindre à priori, par conséquent ils en resteront à cette conclusion et attendront le réveil de la fillette.
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| | | Eden { The Lady who dreams to cut heads } Messages : 367 Localisation : Avec ma poupée. Âge du personnage : 13 ans
| Sujet: Re: "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} Jeu 7 Avr - 20:51 | |
| Tout était noir. Noir. Elle ne parvenait plus à esquisser le moindre geste, et puis elle n’en aurait même pas eu l’idée. Elle ne pouvait plus penser à rien, pas même à cette obscurité qu’elle aimait tant et qui, pour une fois, l’enveloppait toute entière. Tout était noir, et le monstre en elle s’était envolé, ne laissant qu’une coquille vide de sens. Un fourreau sans son épée. Vide.
Puis, doucement, le monstre se réveilla. Il commença à penser, à penser à ce noir, à se demander si ce monde ignoble était enfin arrivé à sa perte. Le monstre, forme noire dans un monde noir, semblait sautiller sur place, comme si cet infini ne lui suffisait pas pour se mouvoir, comme s’il était à l’étroit. Chacune de ses cellules s’agitait, créant un bourdonnement incessant. Cependant, la petite princesse s’aperçut que ce son venait d’ailleurs. Ses oreilles crissaient, comme une craie sur un tableau noir, cherchant à reprendre contact avec le monde. Des voix distordues lui parvenaient, un méli-mélo de mots, un bouillon de phrases, un abîme de sens.. Une odeur persistante s’imposa à elle, une odeur de métal rouillé qui roulait au fond de sa gorge. Et ce noir qu’elle aimait tant, ce noir dans lequel elle aurait souhaité se réfugier pendant des siècles, commença à disparaître, cédant la place à de multiples tâches colorées qui faisaient pleurer ses yeux, papillons aux couleurs criardes dans le ciel. Ses paupières s’entrouvrirent lentement et la douleur se réveilla brusquement dans sa joue gauche, intensifiant les flashs devant ses yeux. Elle attendit quelques instants avant de lever la main vers le plafond, comme pour vérifier si elle était encore vivante. La main, la tête, le torse, jusqu’à parvenir à une position approximativement assise, appuyée sur ses coudes. Enfin, elle regarda autour d’elle en prenant garde à ne pas bouger trop vite et dit d’une voix faible :
« J’ai… Je suis tombée ? »
L’inquiétude dans le regard de sa tante manqua de la faire sourire, mais elle se retint à temps. Elle remarqua aussi la joue rougie du couturier, et elle regretta de ne pas avoir été consciente pour profiter du spectacle. Sa tante étant toute proche d’elle, elle l’agrippa par le bras et gémit, les larmes aux yeux :
« Ma tante, j’ai eu si peur… »
Elle allait certainement repousser cette séance de torture à plus tard, peut-être même que, épouvantée à l’idée que ce cauchemar puisse se reproduire, elle déciderait de la laisser tranquille, et choisirait une autre victime ! Pourquoi pas Louis ? Il était presque aussi mignon qu’elle. Et puis il s’en moquerait sûrement, surtout si on lui disait qu’Armand aimerait beaucoup le voir avec les costumes de ce couturier… Elle irait le voir au cours d’une partie d’échec contre lui-même, ce serait sûrement concluant. À cette pensée réconfortante, elle se détendit un peu, sans imaginer une seule seconde que sa très chère tante puisse décider que cet accident était sans gravité et poursuivre malgré tout… [Vraiment vraiment désolée pour le retard, j'espère que ma réponse te conviendra quand même ><] |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} Jeu 21 Avr - 0:12 | |
| Enfin la princesse se réveillait. Elle semblait perdu dans un premier temps vu sa manière de scruter la pièce, comme pour s’assurer qu’elle n’était plus dans un quelconque songe. Anastasia se permit de souffler et lança un regard des plus glacials à tous les domestiques… ils n’étaient pas fautifs, elle le savait mais il fallait qu’elle se défoule sur quelqu’un ou quelque chose.
Elle respirait fortement avant de se diriger vers sa nièce avec un regard conciliant. Cette dernière disait qu’elle était tombée ainsi elle n’avait rien oublié. Il ne manquerait plus qu’Eden devienne amnésique pour avoir les Princes sur le dos. A cette idée elle frissonnait car que ferait deux frères à la présumée « coupable » du mal de leur sœur ? En effet s’il arrivait une telle chose à Edward… alors elle tuerait sans hésitation le fautif ou rendra sa vie un véritable enfer. En aucun cas elle ne resterait passive, en aucun cas elle n’accepterait un tel affront sur son enfant ! CE n’était pas la chair de sa chair mais elle l’aimait plus que tout. Il n’était pas obligatoire de mettre l’enfant au monde pour se sentir attaché... Cet attachement venait petit à petit, avec le temps, la patiente et l’amour nécessaire. Il était le seul être à l’accepter telle qu’elle était, cherchant ses bons côtés. Il était le seul à ne pas chercher à la briser et à la détruire. Un rayon de soleil et d’espoir dans cette mer de chaos et de ténèbres sans fond.
La dernière phrase retint l’attention de la duchesse. Ainsi dans son inconscience, la pauvre avait fait un cauchemar. Décidément… contrairement à la fillette qui n’avait vu qu’un rêve, une fiction, Anastasia avait réellement vécu un cauchemar. SI… s’il était arrivé quelque chose à la princesse, comment se serait-elle justifiée ?
Elle avait eu trop de pression en une seule séance d’essayage. Il fallait qu’elle se repose. Elle se leva, prit son manteau et sa pipe et se retourna vers Eden.
- Ma nièce, je suis dans l’obligation de partir… Je pense que vous devez vous reposer et je laisse ce soin à votre dame de chambre, No n’est-ce-pas ? La prochaine fois, je vous amènerais un couturier plus compétent et j’attendrais avec impatiente vos frères également. Sur ces paroles, passez une bonne journée.
Lentement, ses cheveux se balançant au rythme de ses pas, la duchesse quitta la pièce, le teint encore plus cireux que d’habitude. Elle aurait bien besoin d’un peu de plaisir, d’un remontant à base de drogue et de penchants malsaines pour retrouver un peu de couleur. Malheureusement… aucuns amants ne l’intéressaient… ils étaient si ennuyeux, si « parfaits ». De vraies poupées ! Au bout d’un certain temps, s’en était fatiguant et lassant.
Tiens n’avait-elle pas à rencontrer quelqu’un ce soir pour une commande particulière ? Il faudrait peut-être rentrer pour donner des ordres et se rassurer que son mari serait bien occupé avec sa domestique ce soir. Il ne manquerait plus qu’il intervienne dans la conversation avec l’inconnu qui devait rester un inconnu jusqu’au bout.
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| | | Eden { The Lady who dreams to cut heads } Messages : 367 Localisation : Avec ma poupée. Âge du personnage : 13 ans
| Sujet: Re: "Ma très chère tante" {PV Lady Anastasia} Sam 30 Avr - 19:47 | |
| Il lui semblait que sa tante était encore plus pâle que d’ordinaire. Parfait. Peut-être qu’elle ne s’en rendait pas compte, mais ses mains tremblaient légèrement lorsqu’elle prit d’un geste qu’elle voulait assuré son manteau et sa pipe finement ouvragée. Ses talons claquaient encore sur le sol, mais la petite princesse remarquait tout. Son pas n’était pas le même. Les traits de son visage non plus, ils étaient crispés par la peur qu’elle avait ressentit. Bien sûr, cette peur n’aurait eu lieu d’être si elle n’avait pas été la princesse de ce royaume. Même l’écho de sa voix résonna d’une manière étrange.
« Ma nièce, je suis dans l’obligation de partir… Je pense que vous devez vous reposer et je laisse ce soin à votre dame de chambre, No n’est-ce pas ? La prochaine fois, je vous amènerais un couturier plus compétent et j’attendrais avec impatiente vos frères également. Sur ces paroles, passez une bonne journée. »
Son visage étant caché dans l’ombre, ses lèvres succombèrent à sa joie sadique et s’étirèrent lentement.
« Au revoir… Ma très chère tante. »
Lorsqu’elle fut partie, elle indiqua au couturier ainsi qu’aux domestiques de la laisser seule. Bien qu’elle ne le soit pas vraiment, No s’étant précipitée vers sa chambre dès qu’elle avait perçu l’agitation qui y régnait. Elle la considérait comme une partie d’elle-même. D’un signe de la main, elle la fit s’approcher pour qu’elle l’aide à se déshabiller et à se mettre au lit. Avant qu’elle ne rabatte les couvertures sur elle, elle remarqua que sur son doigt persistait une petite marque rougeâtre. Elle la fixa longuement, allongée dans l’obscurité, No assise dans un coin de la pièce et veillant sur sa maîtresse. Sa tête lui faisait encore mal mais, fait étrange, maintenant qu’elle avait vu cette minuscule blessure, la douleur y était d’autant plus importante. Elle ferma le poing, et son visage se tordit tandis qu’elle tentait de faire taire cette petite voix qui lui soufflait ce qu’elle ne voulait pas entendre.
« Tu vois, tu le vois, tu le vois bien, tu n’es pas assez forte… Dans cette muraille que tu as construit, il y a des failles, beaucoup de failles que tu ne pourras jamais combler, JAMAIS tu entends ? Tu finiras par t’écrouler, tu finiras bien par t’écrouler, tu finiras bien par t’écrouler tu le sais… Et cette blessure, si minuscule soit-elle, sera toujours là pour te le rappeler. Alors souviens toi, souviens-t’en, souviens-t’en pour ne plus jamais refaire la même erreur… »
Et, toute seule dans le noir, parlant pour elle-même en répétant sans cesse les mêmes phrases comme on psalmodie une prière, elle finit par fermer les yeux et plonger dans un abîme dont elle seule avait le secret. Dors dors petit trésor souillé… Que plus personne ne pourra réveiller. |
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