Le Père William enseignait l’écriture aux enfants. Il n’y a pas grand-chose à dire sur ça si ce n’est que les enfants se montrait très appliqué et concentré. Ils n’étaient pas sourd à l’Égalité que promouvait la République. Et le prêtre avait réussis à leur faire comprendre que l’Éducation était nécessaire à cela. L’après midi s’écoula ainsi sans incident.

William regagna son petit bureau où un serviteur semblait s’affairer. Il était surpris, mais il avançait sans crainte. Il ne pesait pas avoir d’ennemis. Sa surprise ne fut que plus grande quand il reconnu la personne assise à son bureau. Malgré le fait que son visage ne le montrait que faiblement. Il salua la dame avant de s’installer.

Bonjour. Je ne m’attendais pas à votre visite.

Il se servit une tasse de thé chaud et remplis la tasse de l’aristocrate en face de lui. Dame Aristia Surrey, l’observait le bas de son visage caché derrière un éventail noir.

Que puis je faire pour vous?

Habillée d’une robe bleu nuit, Aristia voyageait en carrosse jusqu’à l’Église. Elle ne portait aucun bijoux et ses cheveux étaient relâchés sous un voile noir allant jusqu’à ses épaules. Elle se dirigea vers l’autel où elle adressa une prière au Seigneur. Puis elle se dirigea vers un prêtre pour obtenir les informations  qu’elle voulait. Une fois chose faite, elle quitta l’église pour rejoindre l’orphelinat voisin. Elle se fit guider vers la salle où William faisait la classe, mais demande finalement à regagner directement son bureau. Ses affaires n’étant pas pressante.

Quand le Père William finit par la rejoindre, du thé lui avait été apporté. Elle avait relevé depuis longtemps son voile. Elle cacha donc son visage grâce à son éventail et ne se gêna pas pour observer les réactions du prêtre. Bien sûr qu’il était surpris, elle ne rendait pas souvent de telle visite. Elle n’avait qu’une Foi modérée et n’était donc pas très portée sur la religion.

Répondre à mes questions.

Aristia déposa son éventail et récupéra la tasse de thé pour en humer le parfum. Elle but une première gorgée avant de poser son regard sur le prêtre.

Pourquoi la Famille Clifford ne réclame pas vengeance pour la mort du Commandant Percy Clifford ?

La bombe était posée.

William observa Aristia. Il était curieux de ses interrogations. Qu’est-ce qui pouvait faire qu’une femme aussi brillante, étant allé contre son propre père, vienne lui poser des questions ? Puis vint ladite interrogation. Elle était surprenante. Mais en même temps, il comprit qu’elle préférait le voir lui plutôt que son frère à plusieurs jours de voyage.  Il but un peu de son thé, réfléchissant à ses mots.

Pourquoi réclamer vengeance ? Percy a choisi de tenir son serment et de protéger les Princes jusqu’à sa mort. Il n’a pas forcer ses hommes à faire ce même choix, mais certains l’ont suivi. Après, savoir si c’était par loyauté envers leur Capitaine ou envers les Princes, ça seuls eux et le Seigneur ont la réponse. Tant que son épouse et ses enfants ne sont pas juger pour ce choix. Mais l’Assemblée ne compte pas traiter des innocents pour des crimes qu’ils n’ont pas commis ou pour le seul crime d’être lié par la sang ou par le mariage à un homme mort en faisant son devoir.

Si cela venait à être le cas, cela le révolterait profondément. Percy lui avait confié, au confessionnal,  qu’il périrait lorsque les combats de la Révolution ne seront plus tenu à distance et qu’elle atteindrait finalement les Princes incapable. Mais cela était son devoir, alors il le ferait, avec une troupe de fidèle. Et parce qu’en tant Capitaine des Gardes Royaux, il avait un statut à abattre pour la Révolution. Alors, autant mourir au combat, plutôt qu’exécuté. Mais, le prêtre ne pouvait dire un aveu fait au confessionnal. Cela serait trahir son serment.

Aristia respectait ce prêtre, malgré son manque flagrant d’ambition, il était constant dans ses actions. Et contrairement à d’autres issu de la noblesse, il n’usait pas de son statut pour obtenir des passe droit. Et bien que la Famille Clifford ait toujours été proche du Peuple, elle ne pensait pas concevable d’abattre son propre statut volontairement. Il fallait que comme elle, il y ait un intérêt. Bien que ses intérêt ont été réduit à néant avec la mort de son époux. Elle ne sera jamais Reine, mais ne comptait pas l’autre devoir ancré en elle qui était la survie de la Nation. Et là, ils étaient terriblement faible par rapport aux forces étrangères pour être sûr de conserver l’indépendance de l’île.

La réponse de William était emplie d’un devoir immense. Comment une Famille aussi fidèle à leurs serments pouvait elle exister ? Quand des gradés issu de la noblesse ont essayé de s’enfuir, d’envoyer à la mort leur soldats ou autre, le Commandant Clifford à protéger son serment et ses hommes. Aristia but une gorgée de thé pour éviter des mimiques qui feraient transparaître son incompréhension de cette volonté.

Je ferais en sorte que cela arrive le moins possible. De plus, Madame est retourné sur la baronnie quelques temps avant l’escalade des violences.

Cette action avait surpris Aristia quand elle réfléchissait à l’assaut du château. Elle avait bien pris le temps de vérifier et revérifier que Percy Clifford n’était pas avec.  Aujourdhui, elle comprenait que le Commandant avait évacué son épouse et ses enfants avant que la Révolution ne vienne fauché leurs vies de manière aveugle. En ce sens, le mépris qu’elle avait ressentit pour ce Commandant qui s’était battu jusqu’à la mort pour les Princes diminua. Il avait eu la présence d’esprit de savoir qu’il périrait. Et si ce n’était pas au combat, cela aurait été à l’échafaud.

Et bien sûr, la jeune femme ne faisait pas de promesse intenable. Elle unifiait les anciens nobles plus ou moins en accord avec la République pour éviter les morts inutiles. En particulier celles qui pourraient fragilisé la Nation plus avant. Mais cela ne voulait pas dire que les anciens Résistants ne cherchaient pas à les abattre purement et simplement au moindre soupçon de loyauté au Prince.

Puis je avoir votre avis sur le Président et ses actions ? J’ai cru comprendre qu’il vous ait porté un certain intérêt quelques jours auparavant.

Elle savait bien sûr qu’ils s’étaient vu et avaient parlé longuement. Mais elle n’avait pas eu le tenant et aboutissant de leur discussion. Et elle n’aimait pas ne pas savoir les mouvements de son Roi sur l’échiquier. Mais elle n’avait personne non plus à placer suffisamment près avec suffisamment de talents et de compétence pour qu’il puisse aidé Cyrus dans sa tâche tout en lui servant d’œil sur lui.

William hocha la tête pour seule réponse. Sa belle sœur avait en effet quitté la ville en avance. Son frère ne l’aurait pas laisser prendre des risques inutiles. Mais cela restait une bonne nouvelle pour la suite. À condition qu’elle tienne parole ou que les autres membres de l’Assemblée soient d’accord. Et ça, c’était pas forcément gagné…

Le prochain sujet de discussion fut quelque peu déroutant. Tout le monde aimait s’intéresser à lui en ce moment. C’était désolant de s’intéresser autant à lui. Etait-ce si compliqué de laisser un simple prêtre tranquille ?

C’est homme impressionnant. Et comme vous, bien trop intéressé par un humble tel que moi.

Le prêtre était légèrement amusé de l’attrait des grands noms de la jeune République pour sa personne. Alors que les Princes et leur gouvernement lui foutait la paix. Exactement comme ce qu’il voulait. Il aimait bien qu’on lui foute la paix.

Et l’avenir nous dira de ce qui revient des conséquences des actions de la jeune Assemblée dont vous faite partie, ma Dame.

Pourquoi chercher à dissocier les deux ? Le Président était juste le représentant le plus connu. Sinon, la République n’était pas très différente de la Monarchie. Et ce serait très con. Un échec cuisant de la Révolution pour le Peuple qui n’aurait fait que changer de dirigeants mais pas de gouvernement.

Le Père William avait répondu avec respect mais sans rien véritablement dire. Cela avait le don d’agacer Aristia qui se pensait plutôt douée pour lire les expressions des autres. Mais bon, la combinaison d’un noble sans prétention et d’un prêtre sans ambition ne pouvait donner que ça. Cela aussi était une assurance que la discussion avec lui ne s’ébruite pas. Cyrus avait dû voir en lui ce même homme prêt à écouter et pouvant donner son avis sans chercher ses intérêts propres.

Vous avez raison. Merci d’avoir répondu à mes questions, mon Père.

Et c’est sur ces mots qu’elle acheva son thé avant de remettre son voile devant son visage. Elle salua respectueusement le prêtre avant de quitter les lieux. Son incompréhension des actions de la Maison Clifford avait été corrigée. Et Cyrus s’était trouvé un conseille de choix. Restait à voir à quel point l’humble pourrait aiguiller le puissant dans des décisions politiques. Et l’aristocrate était plutôt impatiente de voir ça.

Le Père William l’accompagna jusqu’au palier avant de la saluer respectueusement une dernière fois avant de retourner vaquer à ses occupations. Les enfants réclamant déjà toute son attention. Aristia, elle regagna son Manoir pour se remettre au travail.