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 La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !

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Milo & Denzel

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Milo & Denzel
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MessageSujet: La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !    La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !  EmptyVen 27 Mai - 22:41


    Meghan acceptait de les aider. Elle lui avait donné un petit coup de rien du tout, cependant, elle avait clairement dit qu'elle acceptait de tirer Denzel de ce fort mauvais pas. Ouf. Milo se retint pratiquement de lui sauter dans les bras, mais la pensée qu'elle était folle de Perceval la retint. Quel genre d'être humain pouvait aimer un truc aussi moche ? Il fallait vraiment le faire ! Il fallait intervenir lorsque Sixtine dit à la blonde qu'elle se prénommait « Jeanne » avant de comprendre. C'était sûrement un truc de femmes, se donner des surnoms et voire qui était la plus forte ! Ou alors, Sixtine tenait ce prénom de sa pauvre mère décédée et avait décidé de se faire appeler par toutes les inconnues par ce patronyme. Il sourit franchement, tenant enfin la clé de l'énigme.

    Milo ne savait pas que le chemin menant aux cachots serait aussi long. Sixtine, ou plutôt Jeanne, pardon, lui avait pourtant dit qu'ils prendraient le plus long. Il devait sûrement y avoir un passage secret ou quelque chose dans ce goût-là qui leur permettraient d'accéder dans les cachots. Ils marchèrent donc, firent des détours, parlant à voix basse lorsqu'ils avaient besoin de parler, puis, s'arrêtèrent à une bouche d'égout. Le passage était là. Il allait entrer là-dedans afin de pouvoir passer sous le château sans affronter les gardes aux tourelles. Jolie stratégie, il reconnaissait bien là cette demoiselle si intéressante qui cultivait cette flamme de vengeance en elle.

    Le blondin descendit le premier, armé d'un poignard, à moitié tremblant et sentant qu'il allait bientôt revoir son frère. Pourvu qu'il soit vivant, pourvu qu'ils n'aient rien fait à Denzel ! Lorsqu'il atterrit les deux pieds d'un coup dans l'eau stagnante, un lourd silence se fit, comme le calme avant la tempête. Milo frissonna, c'était presque trop facile, il ne pouvait pas croire que les gardes n'aient pas pensé à faire surveiller les égouts, alors qu'ils veillaient, tels des aigles, sur la ville de par leurs tourelles. Les autres commençaient à descendre lorsque l'espion sentit un mouvement rapide par la droite. Il s'arqua sur ses jambes, prêt à se défendre. L'attaque dura quelques secondes, celui qui avait le plus de réflexes gagna, et la silhouette d'un homme en uniforme tomba dans l'eau, la gorge tranchée.

    « Il faut pas rester ici ! Jeanne, où doit-on sortir pour les cachots ? Vite ! »

    Trop tard. Deux, voire trois ou encore quatre personnes arrivaient et les avaient encerclés. Ils eurent un bref avertissement pour leur dire de se rendre mais lorsqu'ils virent le cadavre de leur frère, l'ultimatum prit fin. Milo rit. Il aimait se battre. Certes, se battre était beaucoup plus amusant en compagnie de Denzel, mais ces mouvements, l'air qui le frappait, le sang qui jaillissait de la plaie de sa proie, il ne pourrait se priver de cela pour rien au monde. Milo fit un pas vers les gardes, levant les bras, un sourire de démon collé au visage. Son frère, il voulait son frère ! Il se vengerait pour lui sur ces gens-là !

    Il bondit sur le premier. Sachant que les gardes avaient l'air de posséder des armes à feu, il espérait sincèrement que la folle et « Jeanne » allaient l'aider. Milo mit un grand coup de pied sur le manteau du premier, ne lui donnant pas le temps de tirer, et lui arracha l'arme des mains.

    Un bruit sourd retentit.

    Des larmes tombèrent comme de la pluie dans l'eau puante.


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MessageSujet: Re: La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !    La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !  EmptySam 28 Mai - 18:13

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'étais soulagée en constatant que Milo n'avait pas fait la terrible erreur de montrer sa surprise face au prénom que j'avais pris le temps d'une soirée. Je ne savais pas ce qu'il en avait déduit, mais toujours était-il qu'il avait accepté de garder le silence quant à ma réelle identité.
    Aussi, lorsqu'il m'appela par ce prénom qui n'était pas le mien, j'avais été encore plus satisfaite de lui. Satisfaction qui ne s'effaça toujours pas quand je sortis mes dagues et bondit sur le garde qui allait se jeter sur Milo, déjà occupé par un homme en uniforme. Lorsqu'il s'agissait de se défendre, je n'éprouvais plus aucune compassion. Je plantais mes dagues mille fois aux endroits stratégiques, touchant toutes les parcelles sensibles de son corps. A cet instant, je me fichais totalement de savoir dans quelles circonstances il mourrait, et pourtant dieu savait comme elles seraient atroces. L'obscurité des égouts n'étaient pas franchement un avantage pour se battre. Mais alors qu'eux rataient parfois leurs coups, moi, habituée à me battre de nuit, je n'éprouvais pas plus de difficulté que cela. Bien évidemment, cela n'était pas aussi évident qu'en plein jour, mais il fallait dire que je ne me débrouillais pas trop mal.

    J'achevais le garde sur qui je mettais jetée avant de répondre à Milo d'une voix forte :

    - A droite !


    Courant de part et d'autres, je parvenais à m'extirper de l'amas de garde qui était venu. Ils étaient environ cinq, sans compter les morts. Les dagues entre mes mains ensanglantée, je me précipitais vers la direction indiquée. Seulement, un bruit sourd m'en empêcha et je m'arrêtais instantanément dans ma course. Je me retournais alors vers Milo. J'entendais des goutes s'éclater dans la petite épaisseur d'eau qui recouvrait le sol crasseux. Ils étaient tous morts, mais il ne fallait pas trainer. D'autres pouvaient encore arriver et le bruit les avaient surement alerté.

    - Allons-y
    , dis-je gravement. S'ils reviennent, c'en est finit.

    Je sentais un léger picotement à mon bras droit. Machinalement, je rangeais ma dague à ma ceinture et passais ma main sur ma douleur. Mes doigts atterrirent sur un plaie sanguinolente dont le liquide rubis coulait sur ma cape pour atteindre ma robe. J'étouffais une exclamation alors que j'appuyais un peu trop fort sur ma blessure. Finalement, arrivant à un point où je supposais que les gardes ne pourraient plus nous retrouver après ces multiples détours, je m'arrêtais contre un mur sale, pressant de toutes mes forces. J'avais pensé à prendre quelques bandages dans mes poches et ne perdais pas de temps pour me l'enrouler autour de mon bras, non sans difficulté.

    J'observais les alentours. Nous étions arrivés. Me tournant vers l'échelle qui menait logiquement aux cachot, je fus prise d'un sentiment qui ne m'était pas venu depuis longtemps: le doute. Habituellement sur de moi, l'épisode qui venait de se produire, je ne l'avais pas prévu, ce qui me contrariait au plus au point. Ensuite, étant donné que j'avais couru pendant un long moment, je ne savais plus trop où j'en étais dans mon parcours. Je l'avais fait sans trop réfléchir, me laissant guider par mes jambes, suivant du mieux que je le pouvais ma mémoire. Et si je me trompais à nouveau et que l'on tombait à nouveau sur des gardes ? Cette décision, je ne la prendrais pas. C'était une trop lourde responsabilité. J'attendrais que quelqu'un se prononce avant moi pour la suivre. Ainsi était mon choix.

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Meghan
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MessageSujet: Re: La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !    La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !  EmptyMer 1 Juin - 0:07

    Meghan suivit en silence Milo et … Jeanne. Elle lui faisait confiance sur ce coup-là, mais, elle ne savait pas, elle avait une mauvaise impression, comme si elle l'avait déjà vu quelque part et à un endroit où elle ne devait pas être. Elle chassa d'un geste de tête ces idées, se concentrant sur cette mission imprévue : ramener Denzel, en vie si possible. Perceval allait les tuer tous les trois quand ils reviendraient, enfin s'ils revenaient. Ça c'était moins sur, mais bon, elle allait tout faire pour qu'ils reviennent tous les trois … enfin quatre, soyons généreuse, vivants. Elle redoutais la punition de son chef, connaissant par expérience, sa force de frappe, mais après tout ce n'était pas vraiment de sa faute. Si ces abrutis de frères n'avaient pas été asticotés ce majordome, ils ne seraient pas là, dans les égouts à chercher une entrée pour atteindre les cachots. Malheureusement, et elle le savait bien, ça n'allait pas être facile.

    Quand elle vit tous ces gardes arriver vers eux, elle grimaça, elle savait se battre, mais face à des poids lourds comme ceux qui approchaient, elle ne ferait surement pas le poids. Elle usa donc de sa tête. Alors qu'un des gardes lui fonça dessus, elle s'écarta au dernier moment et il se prit le mur en pleine tête. Eh hop, un d'assommé. Milo et Jeanne savait se battre et elle observa les mouvements parfaitement fluides et rapide de la jeune femme, avant de s'écarter de nouveau et de faire un croche-patte à un autre garde qui rentra dans un de ses collègues. Dommage. Malheureusement son petit jeu du chat et de la souris avec les gardes ne marcha pas bien longtemps, l'un deux réussit à la blesser à l'épaule. Elle utilisa la même arme qui l'avait blessé pour le tuer. Les gardes étaient nombreux, mais malgré ça, ils réussirent à s'en débarrasser assez vite avant de fuir vers un passage. Il fallait éviter de se retrouver de nouveau encercler.

    Ils s'arrêtèrent devant une échelle, mais aucun ne semblait vouloir bouger. Elle fixa Jeanne, celle-ci n'avait pas l'air de vouloir décider une nouvelle fois de leur chemin. Comme elle l'avait dit il y a quelques minutes, s'ils tombaient de nouveau sur les gardes, ils pouvaient dire adieu à leurs libertés et peut-être même à leurs vies. Meghan soupira, ne voulant pas que Milo le fasse, peut-être par peur de ce qui pourrait se passer par la suite, elle allait donc devoir prendre une décision. Elle décida vite, à l'instinct. L'un de ses problèmes qui pouvait subvenir lorsque l'on est atteint d'hyperactivité, c'est que les réactions sont très souvent irréfléchies. On agit avant et ensuite on réfléchit. Pour le moment ça avait toujours marché, pourquoi pas là ? Elle s'avança vers l'échelle et grimpa. Après avoir forcé un peu, elle ouvrit la bouche d'égout qui devait normalement leur permettre d'arriver dans les cachots.

    Personne à l'horizon. Ils étaient en plein milieu d'un long couloir. Elle attendit patiemment que ses acolytes montèrent pour arriver au même endroit qu'elle. À première vue, cela ressemblait à des cachots. Après pour trouver celui où se trouvait Denzel, ça allait être un peu moins facile. Elle espéra qu'il ne tomberait plus sur des gardes et encore moins sur ce majordome. Rien qu'en y repensant, elle avait envie de frapper de nouveau, la tête blonde mal coiffée et mal coupée de Milo, mais elle n'en fit rien, elle ne voulait pas porter deux personnes au lieu d'une si jamais Denzel avait été torturé, ce qui était surement le cas. Mais ça, elle ne le dirait pas à Milo, elle n'était pas si horrible que ça, elle espérait juste qu'il se retiendrait de hurler ou de vouloir tuer tout le monde quand ils le retrouveront.

    « Bon j'espère que l'on a bien atterrit dans les cachots, sinon on peut dire adieu à la lumière du jour si l'on tombe sur des gardes ou pire encore... »

    Elle ne tenait plus en place, elle commençait à en avoir marre de rester debout à attendre. Cela la prenait comme ça, elle pouvait être en pleine réflexion et calme pendant un temps pour passer en un millième de seconde en une personne agitée et déconcentrée. Elle regardait un peu partout, elle avait déjà noté dans sa tête le passage qu'ils avaient utilisé, bien que celui-ci serait surement mieux gardé maintenant. Elle retient tout ce qui pourrait leur être utile pour plus tard, fixant les portes des cachots, les serrures, les barreaux. Elle se tourna finalement vers Milo et Jeanne, agitée.

    « On commence de quel côté? »
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Milo & Denzel

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MessageSujet: Re: La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !    La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !  EmptyMar 2 Aoû - 16:37

    Spoiler:

    Son frère, il voulait son frère. Les larmes de Milo s'était transformées en courage, son état de larve en celui de quelqu'un qui serait près à tout faire pour sauver la personne qu'il aimait. Et Denzel allait être délivré, oui, ils ne feraient plus une seule erreur qui puisse les perdre jusqu'à ce qu'il retrouve son tendre et cher frère. Il avait remarqué que Sixtine – ou Jeanne, puisqu'elle préférait se faire appeler comme cela – était légèrement blessée. Ils ne pourraient pas la guérir dans l'immédiat, alors Milo espéra que la blessure n'était pas trop profonde. Il ne fallait pas qu'elle les ralentisse et la laisser ici ne serait bien ni pour elle, ni pour eux. Elle connaissait un peu trop la résistance et de toute manière, elle les avait vu, elle risquerait de parler. De toute manière, la jeune femme n'était pas à l'article de la mort, elle pourrait donc les suivre et au pire, il se battrait pour deux, il en avait bien les compétences.

    Et finalement, ils étaient arrivés à les retrouver, ces fichus cachots. Et lui, il retrouverait son frère, il avait le malheureux pressentiment que plus jamais rien ne serait comme avant, cependant, il pourrait le retrouver. Il suffirait de se fier au lien presque irrationnel qui le liait à son frère. Celui qui lui disait que Denzel vivait.... Et en l'occurrence, il fallait aller à droite. Ils tâchaient tous d'être aussi discrets que possibles, c'était une prison, vraisemblablement, des gardes devaient forcément traîner à l'intérieur. Il vérifia à l'intérieur de plusieurs cellules, décidé de ne faire aucune erreur et de retrouver Denzel. De seconde en seconde, l'attente se faisait un peu plus pressante : vous savez, un peu comme quand vous savez que vous avez quelque chose juste à côté de vous et que vous ne pouvez pas y accéder. Le blond mal coiffé se retint de crier, pensant que si cela se trouvait, Denzel ne serait pas capable d'y répondre et que de toutes manières, le hurlement avertirait plus les gardes de leur présence qu'autre chose. Alors il avançait, stressé, vraiment inquiet, se mordillant les lèvres et ne cessant de tripoter le poignard qui avait égorgé de pauvres gardes n'ayant sans doute aucun rapport avec la capture de son jumeau. Il était hors de question qu'il meure, pas aussi proche de lui !

    « Denzel ! »

    Un murmure s'échappa de son bouche. Il l'avait senti, il était dans le secteur. Juste derrière cette porte. Des larmes coulèrent, c'était ici, il en était sûr ! Il pouvait déjà voir la frêle silhouette de son frère allongée derrière les barreaux, ne bougeant absolument pas : qu'est-ce qu'ils lui avaient donc fait ! Et...et comment allaient-ils ouvrir ? Jusque là, il était obsédé par le fait de retrouver Denzel, et il avait totalement oublié que le fait d'être enfermé dans des geôles impliquait des clés, et que lui ne les avait pas ! Qu'est-ce qu'ils allaient faire ? Merde, merde ! Il se tourna, se retourna, en pleurs, toujours plus stressé qu'il y avait quelques minutes. Les clés, mais quel idiot ! Si seulement Denzel était à sa place et que lui avait été capturé, il y aurait pensé ! Pourquoi fallait-il qu'il ait un artichaut à la place de la cervelle ? Merde alors !

    Il se tourna vers ses comparses, désespérés. Eux avaient la solution à leur gros problème ? Il valait mieux car ils ne pourraient pas rester ici éternellement. Et dire que Denzel était juste derrière cette porte !

    « Il...il il il nous manque la clé ! Comment on fait ! Tu peux la défoncer, Meghan ? »

    S'il te plaît, Meghan, dis oui. Avec ta force de monstre, ça doit pas être difficile. Il se souvenait que lorsqu'ils faisaient des conneries, Meghan les envoyaient toujours en morceaux sur un lit d'hôpital, et de toute façon, elle était aussi féminine qu'un champignon alors ça ne devrait pas trop lui poser de problèmes, d'étaler ainsi sa force. Et puis ils pourraient dire à quel point elle avait été courageuse à Perceval, oui ! Ou non, il ne valait mieux pas que le blond entende parler de tout ce qui avait pu se passer. Ou ils se retrouveraient sans doute handicapés tous les deux, dans un lit d'hôpital. Encore fallait-il qu'ils réussissent à délivrer Denzel.

    « S'il te plaît ! Ou toi, Jeanne ! Par pitié ! »

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MessageSujet: Re: La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !    La bave du crapaud (Meghan) ne salira pas la blanche colombe !  EmptySam 6 Aoû - 10:21

    Au visage de Milo que j'avais bien peine à distinguer dans l'ombre des cachots, seulement éclairé par quelques torches poussiéreuses accrochées aux murs, il était évident que Denzel se trouvait près d'ici. En plus de ne pas nous être trompés de trappe, nous étions arrivés pile en face de la porte de sa prison. Comment savait-il cela ? Je n'en savais rien. En fait, cela me paraissait tout à fait impossible ou carrément ridicule, mais je le croyais. Peut-être par facilité, car c'était bien moins difficile de le croire plutôt que de chercher. Et puis de toute manière, nous n'avions aucune piste. Alors quitte à commencer quelque part, autant le faire ici. Ainsi, il n'y avait pas de raison de le contredire. Son désespoir m'avait touché, la première fois que je l'avais vu, mais là s'en était affolant. Jamais je n'aurais pu imaginer une telle réaction de sa part. Même moi je n'avais pas été aussi démonstrative lorsque j'avais perdu Octave. Et le temps ne m'avait pas donné le choix. Je n'avais pas pu le sauver. Je n'avais pas pu seulement y penser. Alors que pour Milo, c'était tout à fait différent. Lorsqu'on a le pouvoir de prendre quelqu'un des griffes de la mort, vous êtes alors responsable de ce qui en suit. Ce qui veut dire que, si Denzel meurt, ce sera de notre faute. Mais pire. Ce sera principalement celle de Milo. Et il le prendra aussi gravement qu'il le faut. Et d'après ce que j'ai pu comprendre de leur lien, il n'aurait alors plus qu'à se laisser dépérir. Alors ou bien cela renforcera sa haine contre le régime, ou bien il préfèrera encore crever. Et s'il me demandait de l'aide pour mettre fin à ses jours, je serais la première à me porter volontaire pour l'aider. Comment, après tout ce que j'ai pu vivre, pourrais-je le lui refuser ?
    Mais nous n'en étions pas là et je me refusais à m'arrêter à cette option. Denzel devait vivre, simplement pour Octave. C'était comme pour me faire pardonner. Cela peut paraître égoïste, mais au fond, je me moquais bien de Milo et Denzel, finalement. Ce qui m'appelait à moi, c'était le pardon et la paix intérieure.

    Je m'approchais de la porte massive et crasseuse pour abaisser la poignée épaisse. Bien entendu, elle était verrouillée. Il fallait s'y attendre. Mais c'était tout de même un détail à prendre en compte. Il aurait été dommage de faire demi tour sur une porte ouverte.
    Alors plusieurs options s'offraient à nous. Nous pouvions nous acharner à enfoncer cette porte manifestement suffisamment solide pour alerter les gardes par le bruit avant que nous arrivions à briser le verrou. Faire demi tour et aller chercher quelques bombes dans les catacombes me prendrait du temps. Enfin, la dernière possibilité avant l'abandon...

    - Il faut crocheter la serrure.

    Où avais-je appris cela ? Je ne m'en souvenais plus. Certainement par mes propres moyens, en lisant ou en pratiquant. La mémoire me faisait défaut. Mais j'en avais beaucoup défié et j'avais rarement échoué. Cette capacité apparemment insignifiante pouvait se révêler extrêmement utile car bien plus discrète que de la faire sauter, bien plus subtile que de dérober la clef, elle était parfaite pour les affaires impliquant silence et ingéniosité.
    Je rejetais alors mon capuchon sur mes épaules pour sortir de mes cheveux une épingle qui les retenait parmi tant d'autres dans l'ondulation parfaite d'une coiffure rafinée. Je la mettais en évidence de manière à ce qu'ils comprennent mon intention.

    - Cela risque de prendre du temps. Les serrures des cachots sont plus complexes que celles de vos coffres à bijoux ou de votre garde manger.

    Je me dirigeais alors vers un mur et y arrachais une des torches pour la porter à la serrure de manière à voir ce qu'il m'attendait. De l'autre côté, je ne pouvais rien distinguer. La cellule était plongée dans l'obscurité. Pas de moyens de vérifier qui ou quoi s'y trouvait. Cependant, on pouvait imaginer que le faisceau de lumière qui passait dans la serrure alertait notre présence au détenu. Dans tous les cas, les bruits que j'allais faire allait la lui indiquer, à moins qu'il ne dorme profondément, ce que j'espérais. Il était inutile de réveiller les morts simplement pour rassurer l'un d'entre nous.
    Alors, commençant mon oeuvre, je tendais la torche à Milo qui me semblait trop affecté pour faire quoi que ce soit d'autre que m'éclairer et bloquait rapidement une de mes épingle à cheveux dans la serrure. J'en sortais une autre mes cheveux, puis une autre, et encore une autre. Demandant parfois l'aide de Meghan d'un ton froid et concentré.

    Et soudain, après une longue attente et un travail laborieux suivi de quelques échecs, un déclique se fit entendre. Léger. Agréable. Récompense de cette concentration qui avait fait couler quelques gouttes de sueurs sur mon front.

    Je me tournais alors vers Milo, arborant un sourire large en une expression satisfaite. Il n'y avait plus qu'à se décider à pousser la porte. Je lui laissais cet honneur.
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